Guère plus d’une centaines de personnes à se rassemblée ce soir, répondant à un appel lancé le jour même. Soutiens, collectifs, associations et exilé.e.s discutent tranquillement derrière le carré Faydeau à Bouffay. Un long tract récapitulant les évènements et la situation des jours précédents est distribué. Quelques prises de paroles ont lieu puis on part en manifestation. Aucun dispositif policier n’est déployé pour nous, tant mieux, on peut donc déambuler tranquillement dans Bouffay au milieu des cliant.e.s des bars et restaurants. Passage obligé aux anciens beaux-arts qui avaient été occupés un week-end et expulsés il y a presque un an maintenant. Longue pose devant la mairie, on rappel que les expulsions, arrestations, sélections et faux re-logements sont le fait de la mairie et de la préfecture. On retourne vers commerce, à chaque fois que l’on croise les agents de la TAN on scande semi-TAN semi-flics, la TAN ayant collaborée à l’évacuation du square Daviais mais surtout on sait tou.te.s leurs comportements répressifs au quotidien dans les transports et que parfois un contrôle de ticket fini par un contrôle d’identité voire une GAV ou un séjour au CRA…

On croise également les désormais habituels cars de CRS qui stationnent autours de commerce, notre colère envers les condés a bien trop de raisons, vécues et rapportées, récentes et anciennes, sous tant de formes, dans tant de situations et à propos de tant de sujets, en plus de la symbolique même du rôle, qu’elle est devenue viscérale et incontournable. Le petit cortège gueule d’abord en direction des CRS, puis encercle le véhicule, tapant gentiment ses flancs à son passage et résonne ce mot « assassins » qui interpelle les passant.e.s. On arrive au skate parc d’hotel dieu, où a lieu la distribution de nourriture, il y a de l’énergie et de la joie à se retrouver en chantant avec force pour des logements, pour des papiers et contre les expulsions.

Un véhicule gris passent juste à coté, on reconnaît la BAC ou du moins des flics, alors comme précédemment la réaction est de gueuler et encercler la voiture, la tension monte un peu, une voiture de la nationale arrive juste derrière et se fait aussi prendre à parti, la rage est grande surtout que suite à des arrestations autours de Bréa 4 camarades sont en centre de rétention, quelques projectiles et insultes fusent, les flics balancent une grenade lacrymo, tout le monde se calme et on en reste là.

Que la flicaille récolte la colère qu’elle mérite, qu’elle sente la pression de toutes celles et ceux qu’elle réprime et harcèle au quotidien et qu’on s’en tienne à ce message, clair, sorte de mise en garde, sans aller à l’affrontement dangereux et inutile car nous avons plus important à faire qu’à s’occuper de pathétiques uniformes alors que des dizaines d’ami.e.s et inconnus en exile ont besoin de soutien et de solidarité concrète.

Au final, une bonne centaine de personne, mange, discute et se détend dans une bonne ambiance, avec ou sans papiers, avec ou sans logements mais ensemble. Et cette petite manif aura redonnée force et courage à nos cœurs et de la voix à nos convictions.


*TAN : Transports de l’aglo nantaise

*GAV : Garde à Vue

*CRA : Centre de rétention administrative

*BAC : Brigade anti-criminalité (flics en civil)