On ne peut se tromper, les quelque dix pages sur l’enseignement supérieur dans le rapport Camdessus cher à M. Sarkozy sont dédiées à son collègue M. Fillon. En effet, celui-ci, dans ses déclarations à la CPU, vante les bienfaits des « politiques de site », une copie à peine différente du chapitre du rapport intitulé « une autonomie indispensable des université ».

La teneur du chapitre du rapport intitulé vertement « Vers une économie de la connaissance » (le titre lui-même en dit long) laisse pantois tout défenseur d’un service public d’enseignement supérieur de qualité.

En effet, non content de ressasser de vieilles recettes libérales en ce qui concerne le monde du travail, ce rapport remet sur le tapis l’autonomie des universités, déjà repoussé par deux fois grace aux mobilisations estudiantines, en faisant une des conditions sine qua none d’un mieux aller de l’université. Celle-ci devra apporter aux université la globalisation de leur budget (c’est à dire que si une université ne peut pas payer le chauffage, elle pourra virer 2 profs et 3 personnels techniques pour compenser), elle permettra aussi à l’université de diversifier ses sources de financement, d’avoir une véritable gestion managériale.

Autonomie et politique de site riment avec décentralisation et la privatisation de l’enseignement supérieur, et une fois de plus l’état se désengage financièrement en laissant aux régions, collectivités locales et entreprises le soin de subvenir au financement de l’université. Nous ne pouvons tolérer que le financement des universités, déjà fortement inégalitaire soit de plus en plus mis sous la coupe des régions, ainsi à région riche, fac riche, et inversement.

Le rapport consacre aussi la nécessité des pôles d’excellence, et cela impliquerai « une action ferme et sans complaisance en faveur des regroupements géographiques et fonctionnels nécessaires » [1] , de plus, « sans que prévale comme parfois une logique d’aménagement du territoire » [2]. En clair, il faut « éviter le saupoudrage : les meilleurs établissements doivent êtres les mieux dotés » [3]. Une conception toute particulière de l’égalité et du service public.

Parallèlement, ce rapport avance a peine masqué sur les questions des frais d’inscription et de l’accès à tout-es bachelier-es à l’université, en voulant « ouvrir un grand débat démocratique sur la question des droits d’inscription et de la quasi-gratuité de l’enseignement supérieur » [4] (sic) ce que nous dénonçons avec force.

La Fédération SUD Etudiant réaffirme son attachement à un service public d’enseignement supérieur de qualité, ouvert à toutes et tous, gratuit, et non dévoyé aux intérêts partisans des entreprises et des collectivités territoriales, ce qui nécessite à l’heure actuelle un ré-engagement massif de l’état dans l’enseignement supérieur, une université qui va à l’encontre de ce que préconise ce rapport.