C’est comme le jour de la marche du 19 mars 2017 contre les violences policières à Paris, on chante le slogan “Pas de Justice, Pas de Paix” et à la fin on nous demande au micro de rentrer chacun chez soi “dans le calme et dans la paix” en passant à côté des policiers qui encerclent la place de la République, fouillent au faciès et interpellent.
Quelques jours plus tard, c’est dans notre “chez soi” que la police viendra à nouveau tuer l’un d’entre nous.

Avons-nous demandé l’avis des morts ?

Peut-être qu’on devrait tou.te.s faire cette déclaration : “Si je meurs sous les balles d’un policier, je ne souhaite pas d’appel au calme”, afin que nos familles ou proches ne prennent pas ce droit de “l’appel au calme” sur nos vies. Avant de tirer sur la gâchette, cela fera réfléchir à 2 fois ceux qui ne sont “pas là pour penser”. Certes, ce ne sera pas un grand changement dans la cervelle du flic mais cela amènera sûrement une évolution de notre réaction collective : il s’agit d’être offensif, la peur doit changer de camp. Lorsque l’on regarde l’histoire, l’oppresseur n’a jamais plié face à des gens calmes, c’est dans l’agitation, dans les rapports de force qu’avaient su instaurer les opprimés, que les changements ont eu lieu.

Attaquons-nous à la racine, à cette violence de la société qui laisse la police tuer en toute impunité. Avant d’en vouloir à la réaction, laissant sous-entendre une volonté de gestion de la réaction, supprimons ensemble son origine et nous réglerons les deux. La réaction violente disparaîtra mais pas sans ce qui l’a fait naître.

On appelle au calme de l’opprimé, alors que c’est à l’oppresseur de se calmer !

Appeler au calme quand règne l’agitation de l’injustice, quel paradoxe.
Le calme ? Celui que relayent à outrance les médias, le calme face à l’oppression, le silence de la soumission. “Laissez faire la justice, laissez faire la police des polices”, ces structures puant la corruption et les conflits d’intérêts. Les décisions injustes de ces institutions ne manquent pas pour exporter notre passion de la justice et de l’égalité en d’autres lieux et horizons.
La police fait résonner un coup de feu mais surtout, ne faites aucun bruit ni écho de révolte !
La police souhaite continuer à noyer des vies, sans vagues ni agitation de l’eau !
C’est des dizaines de vies ôtées injustement en France par an [1] mais surtout, restez calme, que la police puisse continuer ainsi !
Aucun coup d’éclat, c’est l’État qui donne les coups !
L’uniforme vous tue ? Ne tuez pas l’uniforme !
Par contre : Vous tuez l’uniforme ? l’uniforme vous tue !
Obéissance à la loi, dispersez-vous !

Aux mains de l’individu, le force s’appelle « crime »
Aux mains de l’État, la force s’appelle « droit ».

  • Max Stirner

Quand on appelle au calme, eux continuent à tuer.
On change de stratégie ?

un révolté

Au passage, si je me prends une balle, je risque d’être bien calme. Mon corps sera inerte et sans vie.
Ne prenez pas cela comme un appel !
L’appel, c’est la vie, c’est le mouvement, c’est le pavé !

“Encore un discours anti-flic hypocrite, vous êtes bien content quand ils sont là pour…”
— -> On est bien content quand ils ne sont plus là du tout : [2]

“Et les voitures alors tu trouve ça normal ??”

En Mai 68, c’était des centaines de voitures qui brûlent dans Paris.

Il y a quelques jours c’est même la voiture de la maire de Nantes qui a brûlée.

Viens cramer ce qui fait sens pour toi ! La révolte a besoin de monde et de diversité.

Ps : Ce texte avait était écrit suite à la mort de Liu Shaoyo, tué par la police. Il est reposté par la même personne suite à cette nouvelle personne tuée par la police. Lien origine : https://paris-luttes.info/appel-au-calme-et-liu-shaoyo-il-7834