Eternel recommencement ?
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : Contrôle socialImmigration/sans-papierEs/frontieresQuartiers populairesRacismeRépression
Lieux : BreilNantes
Comme à chaque fois dans de pareilles circonstances, l’État et ses flics n’hésiteront pas à dissimuler les faits ou à justifier un énième meurtre dont ils sont les seuls responsables : ils tenteront de justifier sa mort en affirmant que c’était un voyou, un criminel qui subvenait à ses besoins par les chemins de l’illégalité, qu’il a cherché à tuer un flic en l’écrasant… Nous répondons d’une part qu’on se fout de la vie de ces flics qui pourrissent notre existence en permanence. D’ailleurs, ne sont-ils pas payer à recevoir (un peu de) la violence sociale qu’ils exercent au quotidien ? D’autre part, ce sont les riches et l’État qui définissent dans ce monde ce qui est légal ou pas, ce qui est bien ou mal, ce qui est punissable ou pas. On se fout également de savoir s’il serait considéré « innocent » ou « coupable » : ces termes ne sont pas les nôtres et nous refusons de parler le langage du pouvoir et de sa justice.
S’en est suivie une révolte dans plusieurs quartiers nantais. Les flammes et les caillasses ont brisé la paix sociale tant souhaitée par les assoc’ et autres travailleurs sociaux. Des bâtiments de l’État et du Capital (annexe de la mairie, bibliothèque, Maison des Associations, centre commercial…) ont été livrés aux flammes vengeresses, des rangées d’uniformes casqués se sont en retour mangé pierres et cocktails Molotov. Pas de banderoles ni de tracts. Parce que quoi de plus audible dans de pareilles circonstances que de parler le langage de la révolte contre tout ce qui nous opprime ?
Où la police sévit est piétiné toute dignité humaine. Son action quotidienne renforce notre aversion pour cette institution. Elle marque la chair, incarcère, tue. Elle ne sait que briser des vies.
Alors quoi de plus naturel que d’éprouver une haine viscérale pour ces brutes en uniforme et de leur rendre la monnaie de leur pièce au moment venu ? Elles qui ont fait le choix de défendre coûte que coûte les riches et les dominants, de se défouler et de s’acharner sur celles et ceux qui galèrent, n’ont pas les bons papiers ou le bon faciès, qui trouvent des subterfuges (illégaux) pour survivre ou se lancent dans l’arène incertaine de l’émeute.
Mais comme après chaque assassinat policier, des voix s’élèveront à la fois pour ramener le calme, que ce soit à travers celles de la sacro-sainte famille de la victime, des mères ou des grands frères, des chefs religieux et communautaires qui veulent nous faire accepter cette misère mortifère sans broncher, en brisant les éclats d’individualités sauvages et révoltées, mais aussi pour réclamer justice, ce qui consiste à demander à l’État de reconnaître un crime et/ou de punir le flic à la gâchette facile, alors même que c’est l’État qui l’a armé et lui a étendu ses possibilités de « légitime défense », l’a mandaté pour faire respecter son autorité. N’attendons rien de la part de l’État. Quant à la vérité, on la connaît depuis trop longtemps : l’État et sa police sera toujours l’ultime rempart à un monde de liberté.
C’est en faisant table rase de ce système de domination (police, justice, travail, prison, propriété, argent…) que nous pourrons enfin vivre vraiment.
En attendant, soufflons sur les braises de toute révolte contre la police et le monde qu’elle défend !
QUE CE MONDE D’AUTORITE REPOSE EN CENDRES !
Le PDF ici: https://grenoble.indymedia.org/2018-07-05-ETErnel-recommencement
ACAB – 1312
http://www.mediafire.com/file/hzqdqhqbq8dkz7p/LeMondeDesBleus_2.pdf/file
http://www.mediafire.com/file/s63d7wjcap2za9j/ETErnel_Recommencement.pdf/file
Comment est-ce possible de faire un texte au sujet de l’assassinat de Bubakar, en rappelant que c’est très courant, et ne pas parler de racisme à aucun moment, en restant sur une analyse de la police, de l’État ?
Les anarchistes ne voient pas les couleurs apparemment ?
Peu probable que ça aurait pu être moi. j’ai la peau blanche, je suis cis et mon secteur d’habitation (la campagne, mais ça pourrait être ailleurs) n’intéresse pas tellement les CRS.
N’oublions pas nos privilèges et sachons être de humbles alliés dans ce genre de situation
1312
« Elles qui ont fait le choix de défendre coûte que coûte les riches et les dominants, de se défouler et de s’acharner sur celles et ceux qui galèrent, n’ont pas les bons papiers ou le bon faciès… »
Quant au fait d’être « cis », c’est suûr que c’est marqué sur ta gueule quand tu te manges un contrôle….
Comment est-ce possible de faire un texte au sujet de la violence d’état en racialisant à tout va ?
Les anarchistes, les révolutionnaires et les autres ne voient pas les couleurs !
les flingues des keufs (et autres) ne voient pas les couleurs
Tu parles d’être un humble allié pour ne pas te mouiller ou plutôt ne pas te brûler. Tu ne veux pas aller au charbon…
Pourquoi, Rémi Fraisse avait la peau de quelle couleur ? Et il est mort à la campagne, tiens…
Sortez de vos clichés !
Est ce qu’on peut m’expliquer pourquoi brûler une bibliothèque? C’est juste un lieu pour se retrouver, apprendre en lisant, s’informer justement en dehors des medias etc..
Y en a qui sont en garde à vue. Y a pas d’appel à soutien devant Waldeck? C’est bizarre, là!
> Comment est-ce possible de faire un texte au sujet de la
> violence d’état en racialisant à tout va ?
> Les anarchistes, les révolutionnaires et les autres ne
> voient pas les couleurs !
De la même manière que c’est possible de faire un texte sur les violences sexistes en nommant un rapport de genre.
Et si les révolutionnaires ne voient pas les couleurs, j’imagine qu’ils ne voient pas non plus le genre. Peut-être qu’ils sont des lunettes avec filtre lutte des classes only.
> les flingues des keufs (et autres) ne voient pas les
> couleurs
Sauf que ceux qui appuient sur la gachette oui. Faut vraiment être blanc pour sortir de telle connerie, car dès qu’on se fait contrôler par les keufs, on a droit systématiquement à des réflexions racistes, etc.
Quand à Rémi Fraisse, oui ça arrive aussi que des blancs se fassent buter par la police. Mais une simple analyse statistique te ferait comprendre qu’il y a comme une asymétrie.
Ma maman m’a toujours appris à ne jamais dialoguer avec quelqu’un dont les arguments sont des statistiques, des évidences et des facilités essentialisantes.
Je ne suis pas « blanc » (et on ne me fera pas dire des mots salissants comme celui-là sans m’en défendre avec des guillemets), je vois les couleurs mais j’aspire à les ignorer et j’y parviens la plupart du temps, j’aspire également à ne plus reconnaitre les genres, non plus. Le dépassement, ça vous rappelle quelque chose ? J’oppose cela à votre recroquevillement idéologique.
En outre, je n’ai pas de « lunettes avec un filtre lutte des classes only » puisque je pense que la lutte des classes est une hypothèse inintéressante et un vœu pieu. Je suis anarchiste mais je trouve cette identité superflue et bien personnelle comparée à la question révolutionnaire qui me relie à l’alterité, et je déteste le racisme, c’est pourquoi je pense qu’il faut l’identifier correctement, et que pour cela, il faut se débarrasser des grilles de lectures antiracistes « systemico-structurelles ».
Et alors ? Ça chamboule tant ?
Mort à l’identité, vive la vie.
Les racistes (de tout bord) AVANT de s’indigner, de se révolter, se sont interrogé-e-s sur la couleur de peau et/ou la religion…
Parler de drogue, de prostitution pour tenter de défendre des initiatives et bâtiments municipaux … WTF ?
Ce ne serait pas plutôt toi, « l’idéaliste romantique » ? On reconnaît là le faible argument du réel et de la résignation face à des situations extrêmes pour ce qu’ils sont : un énième cliché
Du coup on l’a caché ce commentaire, il était effectivement caricatural et puant (en pllus d’avoir été posté ailleur). On se retient très fort de pas cacher les autres qui peuvent pas s’empêcher de ramener la question à un débat qu’on sait stérile (et pas moins caricatural), mais on le fera ptet pas longtemps.
parler d’asymétrie et de statistique implique d’être précis et de ne pas généraliser…