Écologies xénoféministes – (re) produire le futur hors de toute futurité reproductive
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Catégorie : Global
Thèmes : EcologieEconomieGenre/sexualitésResistances
Le sujet du xénoféminisme n’est ni la femme ni l’humain, si ces termes sont compris comme suggérant des entités discrètes découpées dans le tissu plus large de l’existence technomatérielle. Le xénoféminisme s’intéresse plutôt aux assemblages à l’intérieur desquels sont intégrés les acteurs sociaux. Cela ressort de manière évidente dans notre récent manifeste, « Le Xénoféminisme : Une Politique de l’aliénation » – un texte qui cherche à s’éveiller à l’enchevêtrement et à la co-constitution d’acteurs à base de carbone et de silicium. Il fait souvent référence aux conditions technoscientifiques actuelles, aux réseaux de solidarité en ligne, au phénomène de la superstition du marché boursier, aux progrès suggestifs mais embryonnaires de la médecine en open source. Ce faisant, le manifeste souligne quelques-unes des nombreuses manières dont la modification technologique pourrait générer des formes d’altérité radicale. La « Nature », quant à elle, apparaît comme une force récurrente dans le texte -non pas en tant que naturalisation ou essentialisation qui sous-tendrait la politique du genre et de l’écologie politique, mais en tant qu’espace de contestation, toujours déjà technologisé, qui constitue fondamentalement les expériences vécues. La « Nature » (notamment telle qu’elle se manifeste dans l’incarnation de genre) est considérée comme un espace d’expérimentation – non comme un fait qu’il nous faudrait accepter, mais comme un terrain de négociation qu’il faut contester activement. Ce message est encapsulé dans le manifeste comme un ultime appel à l’action : « Au nom du féminisme, la ‘Nature’ ne doit plus être le refuge de l’injustice […] Si la nature est injuste, il faut changer la nature ! » (Laboria Cuboniks 2015: n.p.). J’ouvre avec ce schéma à la fois afin de souligner la position à partir de laquelle j’articule mes idées, mais également parce que la plupart des discussions que je souhaite initier ici, prennent cette position comme point de référence implicite.
Le xénoféminisme, en tant que projet politique et théorique, s’oriente très nettement vers l’avenir, en retraçant l’évolution de la technologie émergente et du post-humain, afin d’imaginer un monde situé au-delà de la compréhension actuelle du sexe, de la race et de la classe. Cependant, en dehors de nos (relativement brèves) réflexions sur les technocultures mondialisées, notre travail doit encore s’engager véritablement avec l’anthropocène. Pour le formuler autrement, nous avons théorisé le futur (pour ne pas mentionner d’autres sens attachés à l’idée de « nature ») sans réfléchir aux conditions d’existence biologique dont un projet tourné vers le futur devrait évidemment dépendre. Avec cet article, je souhaite commencer à y remédier quelque peu, en resituant notre transféminisme queer et technomatérialiste en termes d’écologie et en relation avec les débats liés à la population humaine. Les points que je soulève ici sont destinés à provoquer plutôt qu’à prescrire, et sont certainement plus souples et plus gestuels que je le voudrais. Cependant, les idées contenues ici marquent le geste initial d’un engagement envers un projet à plus long terme – qui je l’espère, sera considéré comme une invitation à discuter, engager, et construire un meilleur xénoféminisme.
Le titre de ce texte est « (Re) produire le futur hors de toute futurité reproductive ». Il prend comme point de départ le travail du théoricien queer Lee Edelman qui, dans son ouvrage publié en 2004, No Future : Queer Theory and The Death Drive, envisage notoirement le problème du « futur » comme une construction hétéronormative. Je vais me servir du travail d’Edelman afin de pointer les limites de certains discours qui circulent le plus souvent autour de l’activisme lié au changement climatique – à savoir que ledit activisme devrait se focaliser sur la préservation pour les générations futures, et qu’il devrait être élaboré principalement comme un effort afin de protéger « notre » héritage légitime pour nos enfants. Pour Edelman, le monde contemporain est caractérisé par un futurisme reproductif dans lequel « l’enfant reste l’horizon perpétuel de toutes les politiques reconnues, le bénéficiaire fantasmatique de toute intervention politique » (2004, p. 3). Ainsi qu’il le formule, nous retrouvons l’image disciplinaire de l’enfant […] dans tous les aspects de la vie, le discours et les libertés des adultes faisant face à la menace constante de la limitation légale relative aux enfants imaginaires, dont le futur, comme s’ils étaient autorisés à en avoir un uniquement dans la perspective de la transmettre à leurs propres enfants, est interprété comme menacé par la maladie sociale dans laquelle s’inscrivent les sexualités queer. (Edelman, 2004, p.19)
Les besoins des adultes – plus particulièrement les adultes non-reproductifs – sont constamment subordonnés à ceux des enfants, en tant que porteurs de l’idée de futur. Les exemples principaux qu’Edelman donne de ce phénomène sont l’homophobie culturelle endémique et ce que l’on qualifie d’activisme « pro-vie ».
Lorsque nous pensons au futur, qui est en grande partie le terrain de la politique, Edelman estime que nous perpétuons inévitablement une culture élogieuse de l’enfant, et donc favorable à des idéologies de la famille qui sont à la fois hétéro et homonormatives. Alors que les rapports hétérosexuels ou monogames dyadiques constituent une forme de relation socialement sanctionnée par l’intermédiaire de l’« alibi » de la reproduction biologique et sociale, le queer en vient à représenter la « perte violente de sens, la perte d’identité et de cohérence, l’accès non naturel à la jouissance » (Edelman, 2004, p. 132). Il est l’irrémédiable, l’autre irrécupérable. La seule réponse proportionnée à cet état des choses est, selon Edelman, le refus – le refus de la politique, le refus du futur, le refus de l’enfant. Ceux qui se situent au-delà des limites de l’hétéronormativité sanctifiée embrassent, selon son analyse, la pulsion de mort et deviennent ce que le futurisme reproductif a déjà décidé qu’ils étaient – rien qu’une bande de pédés égoïstes.
Le travail d’Edelman est très clairement polémique, effrayant allègrement les personnes straight et dénonçant le « fascisme du visage de l’enfant » (2004, p. 75). Comme tel, il exerce une séduction perverse et convaincante – sans mentionner la perversité même de la séduction – un charme malveillant. Il avertit également ceux d’entre nous qui nous intéressons aux perspectives éco-queer de certains des risques inhérents à l’élaboration du futur. Pensez à l’imagerie utilisée afin de promouvoir la People’s Climate March à Londres, New York, Paris et ailleurs. Sur des affiches réparties dans les réseaux de transport urbain, nous rencontrons une nymphe éthérée, serrant un petit moulin à vent tout en regardant l’avenir avec les yeux écarquillés. En revendiquant notre action au nom des générations à venir, nous pourrions, sans le vouloir, participer au culte de l’enfant qui est déjà tellement central dans la détermination des vies prioritaires et de celles qui comptent. Cependant, les limites de l’argument du refus et du retrait esquissées dans No Future sont tout à fait claires. Qu’est-ce que cela signifie de céder l’ensemble du territoire de la politique aux « valeurs familiales » ? Quelles sont les implications de la célébration de « l’acte de résister à l’asservissement du futur pour avoir une vie » (Edelman, 2004, p. 30) ? Vivre au présent et dire « fuck the future » ne semble guère constituer une réponse efficace à la catastrophe écologique imminente – et en effet, le fait que l’analyse d’Edelman procède en grande partie de lectures queer du cinéma hollywoodien classique suggère que de telles crises ne sont pas véritablement de son ressort. Il ne prend pas en compte ici la réalité brutale de l’anthropocène contemporaine, il est peut-être injuste d’élaborer son argument en ces termes ; mais pourtant, les répercussions indésirables de No Future demeurent.
Nina Power figure parmi ceux qui ont esquissé une objection à cette description de la futurité reproductive. Elle souligne quelques-unes des manières dont la position apparemment radicale d’Edelman fait le jeu des structures existantes du néolibéralisme, en remarquant que « le capitalisme dépend de la reproduction de la similitude sous l’apparence de la différence, l’idée qu’il n’y aurait pas d’alternative, et [qu’]aucun futur (dans le sens de nouvelles façons de vivre) n’est possible » (2009, p. 2). Elle argumente également que l’amalgame d’Edelman de la politique-avec-le-futur-avec-l’enfant ne tient pas dans toutes les situations : la question d’une résistance « queer » (autrement dit, non futurelle) aux relations communautaires a en effet posé problème aux différents mouvements politiques du XXe siècle. Il y a eu différents types de résistance « queer » au principe organisateur de l’hétéronormativité, qui ont simultanément été des projets explicitement politiques » (2009, p.8). Power donne l’exemple du mouvement des kibboutz – auquel on pourrait ajouter de nombreuses formes d’activisme et de théorie éco-queer. Le travail d’Alexandra Pirici et Raluca Voinea sur le « Manifesto for Gynecene » fonctionne ici comme un repère utile – un projet qui milite pour une évolution vers le care, tout en indiquant que toute l’imagerie du futur ne consiste pas uniquement à protéger nos enfants, mais est en réalité la clé de la promotion d’une politique collective.
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En agissant au nom des générations futures, nous devons veiller à ne pas favoriser « la valeur suprême de la survie des espèces en tant que technologie discursive de l’hétérosexualité obligatoire » (Sheldon, 2009, n.p.). Comme je l’ai suggéré, dans la mesure où nous encadrons notre militantisme avec la protection de la terre pour « nos » enfants, nous risquons de promouvoir des acceptations restrictives, exclusives, et xéno-inhospitalières de ceux dont l’existence compte. De toute évidence, en privilégiant indirectement des lignes d’origine génétique et un héritage culturel, de telles approches s’avèrent nettement spécistes – elles négligent de nombreuses autres formes de vie sur lesquelles les changements environnementaux peuvent avoir un impact. Comment, alors, peut-on envisager la reproduction – même uniquement dans le sens d’assurer la survie des autres dans l’avenir – sans reproduire également le pire de la futurité reproductive ?
À ce stade, je voudrais me tourner vers le travail de Donna Haraway, qui a tant fait au fil des ans pour nous aider à envisager notre espèce dans un contexte biologique et technomatériel plus large. Dans un article pour Environmental Humanities publié plus tôt cette année, Haraway nous offre un nouveau slogan pour l’ère de la crise climatique : « Faites vous des parents, ne faites pas des bébés » (2015, p. 161). Ceci est, de toute évidence, un slogan en deux parties : peut-être la directive la plus facile à saisir est la suggestion selon laquelle, en tant qu’espèce, nous devrions réduire notre taux de natalité. Les projections démographiques officielles de l’ONU suggèrent maintenant que le nombre de personnes qui peuplent la planète va passer la barre des 10 milliards d’ici la fin du siècle, contribuant à des problèmes importants de « disponibilité et d’accessibilité alimentaire » (2011, n.p.). Des études suggèrent que cette situation pourrait être considérablement aggravée par la crise de l’environnement, le changement climatique entraînant des pertes globales de rendement des cultures jusqu’à 30% d’ici 2080 (Hallegatte et al, 2016, p. 4). Il existe des craintes compréhensibles que la capacité de prise en charge de certaines régions puisse être dépassée, alors que les environnements locaux approchent la charge de population maximale qu’ils sont à même de supporter. Cela risquerait de produire des effets néfastes non seulement sur les vies humaines, mais également sur d’autres espèces – d’où le contrôle de la fertilité suggéré par Haraway. « Au cours des quelques centaines d’années qui viennent à partir de maintenant », songe-t-elle, « peut-être que la population humaine de cette planète pourrait à nouveau compter deux ou trois milliards environ, avec l’augmentation du bien-être des êtres humains divers et autres bestioles comme moyen et non uniquement comme fin » (2015, p. 162).
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Ainsi, peut-on envisager dans les domaines de l’immigration, du développement technologique, et du travail de régénération, les avantages potentiels qu’il y aurait à se faire des parents et non à faire des bébés. À plus long terme, l’injonction d’Haraway pourrait générer d’autres effets émancipateurs. Afin d’éviter l’extension délibérée de sa lignée génétique – se livrer à l’étêtage de son arbre généalogique – il faut repenser les modes d’intimité, de sociabilité et de solidarité au-delà de leur connexion avec la famille nucléaire. En s’éloignant des discours de la futurité reproductive, les parties du tissu social qui hébergent des sujets non-reproductifs méprisés et méprisables comme signes avant-coureurs de la pulsion de mort seront détramées et retissées de manière moins exclusive, plus susceptible d’accueillir la différence. Cela nous amène à la deuxième partie de la proposition du slogan d’Haraway pour l’anthropocène – se faire des parents. Voici le moment productif attelé à son rejet de l’ordre actuel.
Dans son article de 2015, elle déclare que « Si l’on souhaite une écojustice multispécifique, qui puisse également englober diverses personnes humaines, il est grand temps que les féministes exercent un leadership dans l’imaginaire, la théorie et l’action pour démêler les liens à la fois de la généalogie et de la parenté, et de la parenté et des espèces » (p. 161). En d’autres termes, les conditions écologiques actuelles exigent un féminisme qui pratique la « meilleure prise en charge des assemblages-types (au lieu d’une espèce à la fois) » (Haraway, 2015, p. 162), et qui nous invite à repenser les existences et les relations que nos politiques tendent à privilégier. « La parenté » est le concept qu’Haraway mobilise pour tenter de cultiver cette « sorte d’assemblage verbal » qui (bien entendu) parle de solidarité au-delà du futurisme reproductif (2015, p. 161). En appelant à se faire des parents, plutôt qu’à fabriquer des bébés, nous parlons d’une forme moins naturalisée, moins introvertie, et moins paroissiale, d’alliance inter et intra espèce (et comme ethos – un protocole transmissible pour la conception du monde – pouvant être adopté et pratiqué simultanément par les parents et les non-parents). Il me semble que cet appel résonne parfaitement avec le « xéno » du « xénoféminisme ».
Il nous faut cependant qualifier cet appel au ralliement à ne pas faire de bébés. Lorsqu’Edelman explique ce que signifie « résister à l’appel de la futurité, refuser la tentation de se reproduire » (2004, p. 17), il semble contourner le fait que la procréation biologique ne soit pas toujours expressément prévue ou délibérément recherchée dans le processus. Même si la mesure de l’avortement est sûre, et que la procédure elle-même a été culturellement dé-stigmatisée, il semble probable que de nombreuses grossesses non désirées soient encore, pour des raisons très complexes et parfois personnelles, autorisées à être menées à terme. Et bien sûr, qui voudrait intervenir afin d’empêcher les gens de force d’avoir des enfants ? Je peux difficilement imaginer Haraway plaidant pour l’imposition du contrôle de la fécondité sur des masses qui ne le veulent pas ! Sa demande doit plutôt être considérée comme un appel à la promotion d’un changement idéologique – qui est, une tentative ambitieuse d’arracher l’hégémonie loin de la futurité reproductive. En effet, sa vision de la réduction de la population recouvre des siècles plutôt que des décennies. Ainsi, il nous faut coupler tout appel pour la réduction de la taille de la population humaine avec un engagement à agir en solidarité avec l’imprégnable et les soignants. Cela est particulièrement important dans le cas de ceux dont l’accès au capital social de la parentalité est drastiquement limité – les déplacés, les racialisés, les appauvris, les queer du monde, et les autres sujets stigmatisés.
Il existe des raisons d’espérer, peut-être, qu’une réorientation loin de la futurité reproductive et des divers modèles de parenté et de xéno-solidarité puisse effectivement encourager un accueil profond de ces groupes – qu’un rejet culturel généralisé de la lignée familiale puisse être considéré moins comme un licenciement des parents et des tuteurs, et plus comme un acte de solidarité avec les nouveaux arrivants de toutes sortes (des migrants, aux nouveaux fournisseurs de soins, jusqu’aux plus jeunes). En effet, il existe des preuves historiques suggérant que l’abaissement du taux de natalité dans les pays de l’hémisphère Nord ne conduise pas entièrement et exclusivement à une restitution agressive des « valeurs familiales », mais puisse également générer des conditions très différentes.
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Cependant, ainsi que le suggèrent Nina Power et José Esteban Muñoz, il y a plus à espérer dans le futur que dans la futurité reproductive. Il est possible d’énoncer une politique au-delà de l’horizon familial, et il est possible d’initier un activisme queer soutenu par l’affect de l’espoir. En effet, une mobilisation judicieuse d’un affect tourné vers le futur semble nécessaire si l’on veut créer des conditions accueillantes à la re-conception d’un présent qui, pour de nombreux acteurs humains et non-humains, s’avère insupportable. Envisager la possibilité de projets d’émancipation au-delà de la futurité reproductive est important, si, comme je l’ai soutenu, nous souhaitons développer un collectif éco-politique infléchit de xénoféminisme – c’est-à-dire si l’on veut se battre pour le maintien de tous nos parents étrangers. Si le xénoféminisme souhaite développer une politique adaptée à l’Anthropocène, il a évidemment besoin de s’engager davantage avec cette question du changement climatique et d’insister sur les myriades d’interconnexions qui existent entre le capitalisme, la politique des sexes, la population et l’écologie. Avec Muñoz, je soutiens alors que nous devons « quitter l’ici et le maintenant pour un là-bas et un après. Les transports individuels sont insuffisants. Nous devons nous engager dans une distorsion temporelle collective » (2009, p.185).
Bibliography
Edelman, L., 2004. No Future: Queer Theory and the Death Drive. Durham, N.C.: Duke University Press.
Laboria Cuboniks, 2015. Xenofeminism: A Politics for Alienation. [Online]. [Vérifié le 23 nov. 2015]. Accessible à l’adresse : http://www.laboriacuboniks.net
Hallegatte, S., et al, 2016. Shock Waves: Managing the Impacts of Climate Change on Poverty. World Bank Group: Washington. [Online]. [Vérifié le 15 jan. 2016]. Accessible à l’adresse : https://openknowledge.worldbank.org/bitstream/handle/10986/22787/9781464806735.pdf
Haraway, D., 2015. Anthropocene, Capitalocene, Plantationocene, Chthulucene: Making Kin. Environmental Humanities, 6, pp. 159 -165. [Online]. [Vérifié le 23 nov. 2015]. Accessible à l’adresse : http://environmentalhumanities.org/arch/vol6/6.7.pdf
Muñoz, J. E., 2009. Cruising Utopia: The Then and There of Queer Futurity. New York: New York University Press.
Pirici, A., and R. Voinea, 2015. Manifesto for the Gynecene – Sketch of a New Geological Era. [Online]. [vérifié le 23 nov. 2015]. Accessible à l’adresse: http://ro.tranzit.org/file/MANIFESTO-for-the-Gynecene.pdf
Power, N., 2009. Non-Reproductive Futurism: Rancière’s rational equality against Edelman’s body apolitic. Borderlands, 8 (2), pp. 1- 16. [Online]. [vérifié le 23 nov. 2015]. Accessible à l’adresse: http://www.www.borderlands.net.au/vol8no2_2009/power_futurism.pdf
Sheldon, R., 2009. Reproductive Futurism and Feminist Rhetoric: Joanna Russ’ We Who Are about To… Femspec, 10 (1), pp. 19-35. [Online]. [vérifié le 23 nov. 2015]. Accessible à l’adresse : http://www.femspec.org/samples/sheldon.html
United Nations Department of Social and Economic Affairs, 2011. World population to exceed 10 billion. United Nations. [Online.] [vérifié le 23 nov. 2015]. Accessible à l’adresse: https://www.un.org/development/desa/en/news/population/population-exceed-10-billion.html
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SOURCE : La Planète Laboratoire numéro 5 : « Capitalisme alien : xénopolitique de l’anthropocène », 12 avril 2016. PDF => https://laboratoryplanet.org/wp-content/uploads/2016/04/PLANETELABORATOIREn5.pdf
Des commentaires qui s’éloignent du sujet de l’article ont été caché. Si c’est possible de parler du fond de celui-ci plutôt que de ses états d’ames, ca collera plus avec la fonction commentaire, qui n’est pas celle d’un forum. Si y’a des soucis à comprendre le texte, on peut plutôt demander ?
texte intéressant par les portes qu’il ouvre, mais très érudit et maniant des concepts ma foi fort complexes.Au final, on a du mal à en ressortir avec une idée bien précise. Ai-je bien compris l’auteur-e en avançant qu’il s’agit d’une tentative de penser le futur de l’humanité hors de toute (ou parallèlement à la) reproduction « naturelle » ?
J’avoue ne pas comprendre non plus la référence à la « co-constitution d’acteurs à base de carbone et de silicium » ni, de fait, le rôle des technologies dans la voie ouverte par l’auteur-e.
Merci de vos précisions, c’est encore une fois un texte profondément original, avec des idées (si j’ai compris la thèse globale) qui le sont tout autant.
C’est donc ça qui est révolutionnaire maintenant, faire du féminisme mais sans « la femme » ? Si les femmes ne sont pas le sujet de votre mouvement ou je ne sais comment appeler ça, il faut simplement arrêter de l’appeler féminisme et trouver un autre terme. Le féminisme n’a pas vocation à s’occuper de tous les combats en laissant la lutte des femmes en arrière-plan.
En plus, le xénoféminisme n’est pas anticapitaliste, puisque c’est de la même sauce que l’accélérationisme, c’est-à-dire des gens qui sont persuadés qu’il faut simplement « réinterpréter » le capitalisme pour que la technologie puisse tou.te.s nous libérer. J’attends de voir cette société où les enfants seront élevés par des robots plutôt que d’apprendre aux hommes à partager ce genre de travail avec les femmes…
Il est en effet dommage qu’une problématique aussi importante et méritant d’être posée et évaluée selon un axe féministe et non-straight se perde en ce texte dans un tel gloubi-boulga verbeux. Cela donne plus l’impression de vouloir disserter entre initié-e-s que d’énoncer des solutions, ou tout au moins des pistes, matérialistes et un tantinet terre à terre. L’épaisseur tout à fait inutile de la prose ne sert qu’à donner une impression d’élitisme pompeux de la pensée. Celle-ci semble se vouloir capable de toucher les gens sans jamais se mettre à leur hauteur. Quid d’une simple explication des termes du sujet? Quel est le sens de ce « xéno » du « xénoféminisme »? On n’en saura rien ici et pas non plus dans leur manifeste…
Et pour terminer sur le début, lire un texte « féministe » qui commence par un « la femme », en 2018, ça fait bien rire.