Le mythe des “leaders” de mai 68
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Catégorie : Global
Thèmes : AntifascismeContrôle socialMédiasRépressionResistances
Je ne sais pas ce qu’ils ont gardé de Mai 68, mais Daniel Cohn-Bendit, Alain Geismar, Serge July ou autre Romain Goupil ont un point commun aujourd’hui : à la dernière présidentielle, ils ont tous voté Macron et certains l’ont même soutenu activement dès le premier tour.
Mais au fait, de quels “leaders” parle-t-on ? J’avais 18 ans en Mai 68 et j’ai “fait” les évènements de bout en bout. Mon QG de l’époque : le CHU occupé de l’hôpital Saint-Antoine à Paris, juste en face de la boulangerie paternelle. Entre les manifs de la journée, des soirées et des nuits de discussions fiévreuses avec les étudiant.e.s, sur fond de “El Condor pasa” chanté en boucle par Simon et Garfunkel. Mais rien, jamais rien sur les “leaders” du mouvement.
Des “leaders” désignés par les médias
En fait de leaders, nous ne connaissions que ceux que nous désignaient l’ORTF de l’époque, Europe 1 et les quelques journaux qui parvenaient à paraître. Certains dirigeaient les organisations syndicales du moment : Alain Geismar pour le SNESUP et Jacques Sauvageot pour l’UNEF, mais ceux-là donnaient plus l’impression d’essayer de suivre et de récupérer le mouvement que de le mener. Daniel Cohn-Bendit avait une place à part : absent d’une bonne partie des évènements pour cause d’expulsion par les autorités françaises, il valait surtout comme figure emblématique de la révolte, bien plus que par des mots d’ordre de “leader”.
Lorsque les évènements prirent fin, dès juin, commença à surgir, dans les médias bien évidemment, toute une nouvelle brochette de “leaders” désignés, dont nous n’avions jamais entendu parler avant : le journaliste Serge July, le cinéaste Romain Goupil, le philosophe André Glucksmann, l’architecte Roland Castro… Je me souviens que quand les “maos” dont ils prétendaient être venaient, en Mai 68, nous faire leurs leçons chiantes à mourir au CHU Saint-Antoine, nous avions tous étrangement envie d’aller voir ailleurs.
Vu le parcours de tous ces “leaders”-là (à l’exception notable de Jacques Sauvageot qui resta assez fidèle à ses engagements d’alors), il fut assez facile aux médias de prétendre que les acteurs de Mai 68 avaient tous retourné leur veste. C’était (volontairement) oublier et faire oublier la foule des manifestants anonymes qui avaient réellement, eux, “faits” les évènements et dont beaucoup ne sacrifièrent pas ensuite leurs convictions à un plan de carrière.
Depuis, cinquante années ont passé et je ne saurais trop conseiller aux jeunes générations pré-Mai 2018 de se garder des “leaders” fantoches que le camp d’en face lui désignera.
« Depuis, cinquante années ont passé et je ne saurais trop conseiller aux jeunes générations pré-Mai 2018 de se garder des “leaders” fantoches que le camp d’en face lui désignera ».
Est ce que parmi les « leaders » fantoches on peut mettre les épiciers autoritaires de la « subversion » 3.0 que sont Hazan, Coupat et la bande de Lundi Matin, ou encore l’autre pourri du « Riot Porn » de Taranis News
Qu’on s’en prenne à vos idoles ne devrait pas vous faire perdre la tête au point de dire n’importe quoi !
Sous des dehors de garçon rebelle à la mèche folle, les options politiques de Daniel Cohn-Bendit, telles qu’il les a exposées dans un livre paru en 1998, sont dans la droite ligne du néo-libéralisme financier. L’ex-leader de Mai 68 milite au Parlement européen pour l’entrée des entreprises dans les écoles, la privatisation des services publics et le travail le dimanche. Cohn-Bendit dans le texte.
Alors que Daniel Cohn-Bendit lance avec José Bové la liste Europe Écologie, que la tête de liste des Vert en Ile-de-France se pique d’employer de temps en temps le terme de « décroissance », il est bon de se replonger dans les écrits de l’ex-leader de Mai 68, et plus particulièrement dans un livre paru en 1998 : Une envie de politique (La Découverte). Ce livre d’entretiens servira de profession de foi pour le candidat lors de sa campagne pour les élections européennes de 1999. À l’époque, il était déjà élu au Parlement à Bruxelles par le biais des Grünen (Verts) allemands.
Une envie de politique (1998) est le cri de ralliement de l’enfant de Mai 68 à l’économie de croissance néo-libérale. « Je suis pour le capitalisme et l’économie de marché », confesse Daniel Cohn-Bendit. La société est à ses yeux « inévitablement de marché ».
Privatiser la Poste
Ce credo économique se décline dans tous les domaines. Daniel Cohn-Bendit défend la course au moins-disant social : « Si Renault peut produire moins cher en Espagne, ce n’est pas scandaleux que Renault choisisse de créer des emplois plutôt en Espagne, où, ne l’oublions pas, il y a plus de 20 % de chômage. » Sur la culture, Daniel Cohn-Bendit défend la vision selon laquelle « l’artiste doit trouver lui-même son propre marché », sans subventions. « Eurodisney, avoue-t-il, je m’en fiche. Cela relève de la politique des loisirs. Je suis allé à Eurodisney avec mon fils, je ne vais pas en faire une maladie. Eurodisney, c’est un faux problème. »
L’ex-étudiant de Nanterre n’a rien contre le fait que les jeunes soient payés moins que le SMIC « si en échange d’un salaire réduit pendant trois ou quatre ans, on leur donne la garantie d’accéder ensuite à un emploi ordinaire ». Daniel Cohn-Bendit se déclare pour l’autonomie des établissements scolaires, pour qu’ils fassent sans l’État leurs propres choix de professeurs et d’enseignements. Il n’est pas opposé à l’appel aux fonds privés pour ces établissements afin de créer de « véritables joint-ventures avec les entreprises » et ajoute que « naturellement, l’industrie participerait aussi à la définition des contenus de l’enseignement, contrairement à ce que nous disions en 1968 ». « Mieux qu’Allègre !, résume l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur (26-11-1998). Avec Cohn-Bendit le mammouth n’aurait plus que la peau sur les os. »
Daniel Cohn-Bendit ne conçoit pas l’économie autrement que l’économie des multinationales, de la pub, de la globalisation et des TGV. Il le dit lui-même avec franchise : « Je suis persuadé que si on dit non à l’économie planifiée socialiste, on dit oui à l’économie de marché. Il n’y a rien entre les deux » (Libération, 6-1-1999). Il reprend à son compte la litanie des ultra-libéraux contre la dépense publique : « Je suis très ferme sur le déficit public. Par principe, tout écologiste conséquent doit être pour une limitation des dépenses publiques. » Les marchés publics doivent être ouverts à la concurrence. « Des services comme le téléphone, la poste, l’électricité n’ont pas de raison de rester dans les mains de l’État. » Il insiste : « Il n’y a pas de raison qu’il existe un service public de télévision. »
Travail le dimanche
Alors que Sarkozy a dû lui-même reculer sur cette question fin 2008, dix ans plus tôt, Daniel Cohn-Bendit se déclare pour le travail le dimanche. « Il faut admettre que les machines travaillent sept jours sur sept, donc admettre le travail du week-end. » La légalisation du travail le dimanche est avant tout profitable aux multinationales contre les entreprises de type familial. Mais l’eurodéputé met sur le même plan ces deux économies différentes, argument connu et honteux pour faire avaler cette destruction du droit au repos : « J’ai toujours été hostile aux horaires obligatoires d’ouverture des magasins (…) Tout le monde est scandalisé par le travail le dimanche, mais un Français serait aussi scandalisé de ne pouvoir faire son marché ou acheter son pain le dimanche. » Au travers de son argumentation sur le travail le dimanche, on comprend mieux la logique « libérale-libertaire » de Cohn-Bendit et l’immense danger qu’elle comporte sous couvert de modernité et de rébellion. Dans l’extrait suivant, le côté « libertaire » prend appui sur la critique de la famille traditionnelle et le désir du « jeune » de s’amuser pour mieux avancer ses pions ultra-libéraux : « Les parents ont besoin d’être avec leurs enfants, mais il ne faut pas réduire les besoins des gens à ceux de la famille traditionnelle, parents avec enfants (…). Bien des jeunes, qui n’ont pas de contraintes ou de besoins familiaux sont prêts à travailler en VSD (vendredi-samedi-dimanche) comme on dit, pour être libres à un autre moment, voire travailler sept jours d’affilée s’ils ont ensuite une semaine de congés pour aller faire de la marche, de l’escalade ou toute autre chose dont ils ont envie. »
Le moderne contre l’archaïque
Daniel Cohn-Bendit reprend la rhétorique connue du modernisme contre l’archaïsme : la protection sociale doit « évoluer », la gauche défend « une vision bloquée de la société », l’extrême-gauche est « une forme de réaction conservatrice »…
Concernant l’Europe, il faut savoir que Daniel Cohn-Bendit a été un grand défenseur de l’euro et de l’indépendance de la Banque centrale européenne, qui empêche tout contrôle des États membres sur leur politique monétaire. En 1998, avec Olivier Duhamel, professeur à Sciences-Po Paris, il publie un Petit Dictionnaire de l’euro (Le Seuil). On peut y lire : « Chacun demeure libre de rêver d’un monde sans marchés financiers internationaux, sans libéralisation des échanges, sans globalisation de l’économie. Mais que gagnerait l’Europe, et chacun de ses peuples, à s’inscrire dans cette nostalgie ? »
Les contempteurs de l’Union européenne seraient des nostalgiques. Dans une tribune publiée dans Le Monde du 26 novembre 1998 « Pour une révolution démocratique », Daniel Cohn-Bendit s’en prend aux « antieuropéens » : « Selon eux, l’Europe organiserait le démantèlement des États-providence et servirait de marchepied à la mondialisation sauvage, caractérisée par la libre circulation des marchandises, des capitaux et par le pouvoir absolu des marchés financiers. Face à une Europe qui ne serait qu’un facteur de régression sociale, le cadre national resterait le plus approprié pour défendre les droits des salariés menacés par le capitalisme. » L’ex-rebelle choisit son camp : « Les pro-européens (…), pour qui l’Europe rend possible le progrès social dans le cadre d’un espace d’intégration supranational. Pour nous, elle agit comme un bouclier face au libre-échangisme, prend progressivement la place des États-nations traditionnels dans le domaine social et, à leurs faiblesses, substitue une nouvelle capacité d’action économique et financière. » Ici encore, le côté libertaire – l’attaque de l’État-nation – sert avant tout à permettre de déposséder les peuples de leur destin politique.
BHL a tout compris
En somme, si l’on me permet cette comparaison publicitaire, Daniel Cohn-Bendit, c’est le Canada Dry de la politique : ça a la couleur de la rébellion, l’odeur de la rébellion, le goût de la rébellion, mais ce n’est pas de la rébellion ; c’est juste l’idéologie capitaliste classique sous une face souriante et décoiffée. Un produit marketing redoutable.
L’éditorialiste Bernard Guetta ne se trompe pas quand il voit en lui l’image d’une génération « radicale dans le ton mais consensuelle et modérée dans ses solutions »(Le Nouvel Observateur, 26-11-1998). Bernard-Henri Lévy, lui, résume le phénomène Cohn-Bendit de manière lumineuse : « Il tient à peu de chose près le discours des gentils centristes, mais de façon tellement plus séduisante et convaincante. Il dit ce que les centristes disent depuis des années. Il tient sur l’euro des propos qu’eux-mêmes hésitent parfois à tenir. Et, miracle de la musique politique : les mêmes mots qui, dans leur bouche sonnaient économiste, marchand… apparaissent dans la sienne ludiques, sympathiques, généreux » (Le Point, 21-11-1998).
Sur la scène politique française, Daniel Cohn-Bendit servira de fait à affaiblir les alliés de la gauche traditionnelle dans le gouvernement de Lionel Jospin : les communistes et les chevènementistes. Georges-Marc Benamou l’explique le 26 novembre 1998 : « [Cohn-Bendit] est-il à même de gagner son second pari : dépasser le Parti communiste, son rival de trente ans ? Ce serait un véritable séisme pour la gauche qui gouverne (…) En introduisant son libéral-libertarisme, son anti-étatisme, son réformisme économique, Cohn-Bendit fendille le bloc des certitudes de la gauche social-démocrate frileuse. »
Les éditorialistes parisiens oublient un détail : les Verts avaient déjà devancé les communistes en 1989, lors de la candidature d’Antoine Waechter aux élections européennes. Les écologistes avaient obtenu 10,5 % contre 7,7 % pour le PCF. Mais Robert Hue était repassé à nouveau devant les Verts à la présidentielle de 1995 (8 % contre 3 % pour Dominique Voynet). Le 13 juin 1999, Daniel Cohn-Bendit change une deuxième fois le rapport de force entre les Verts et le PCF, en obtenant 9,7 % des voix, contre 6,7 % pour Hue. L’ex-leader de 68, avec tout son arsenal médiatique, fera moins qu’Antoine Waechter. Un détail que les journalistes ne mentionnent pas.
Au vu des options politiques de Daniel Cohn-Bendit, il faut inscrire sa victoire dans la lutte interne du parti socialiste entre les tenants d’une politique sociale véritable et les défenseurs du « socialisme moderne ». Alain Madelin, président de Démocratie libérale, résume très bien cette perspective politique : « Il est clair que sur certains sujets, comme les privatisations d’EDF ou des chemins de fer, la retraite par capitalisation, la concurrence et la sélection dans les universités, l’autonomie des établissements scolaires, Daniel Cohn-Bendit développe une approche libérale en contradiction avec le PS et les Verts. Puisse cette évolution permettre l’arrivée d’un libéralisme de gauche dans ce pays » (Le Figaro, 1-12-1998). Lionel Jospin, et Ségolène Royal après lui, choisira la voie du social-libéralisme en 2002. Avec le succès que l’on sait.
Enrichissez-vous !
« Centriste » revendiqué, Cohn-Bendit signe avec François Bayrou (UDF) dans Le Monde du 14 juin 2000 un texte intitulé « Pour que l’Europe devienne une démocratie ». La lune de miel entre le centriste béarnais et le vert allemand continue en 2005, lorsque les deux hommes feront des meetings communs pour défendre le traité constitutionnel européen (TCE). Cohn-Bendit ne nous étonnera pas sur ce point : il avait déjà été favorable au traité de Maastricht treize ans plus tôt.
Mais le couronnement de Dany-le-Jaune se fera, avec tribunes, journalistes et petits fours, lors de la deuxième université du Medef, alors dirigé par Ernest-Antoine Seillière. Les 1er et 2 septembre 2000, les patrons se réunissent sur le thème très chabaniste « Nouvelle économie, nouvelle société » et invitent l’eurodéputé à débattre. L’ex-rebelle accourt. Je vous livre des extraits du compte rendu du Figaro du même jour : « Ils étaient tout contents, les trois mille patrons en chemisettes réunis hier sur le campus HEC de Jouy-en-Josas, de s’être offert pour leur université d’été du Medef l’insaisissable Dany qui, quelques jours plus tôt, boudait ses amis les Verts (…) “Votre question, commence Dany, le capitalisme est-il moral ?, ne m’intéresse pas. Arrêtez ! laissez ça aux curés ! Le souci des capitalistes, c’est de gagner et ils ont raison.” »
Sophie Divry
Comemntaire un peu mordant mais qui, sur le fond, pose de « bonnes » questions.
Déjà en juin 68 certains reprochaient à Cohn-Bendit son attrait pour les micros de la presse / en quelques mois il est devenu une star des médias et de l’édition, dès la rentrée il publiait chez Seuil.
Dans cinquante ans que seront devenus « nos » chefs charismatiques ?
On peut pas prévoir l’avenir, mais on voit le présent, et là ya pas photo !
« L’Europe devrait s’allier avec les États-Unis » dans la guerre commerciale avec la Chine
Convaincu que le dumping social de la Chine menace l’économie européenne, Daniel Cohn-Bendit estime que l’UE doit faire un pas vers Donald Trump et les États-Unis dans la guerre commerciale qui se profile entre les deux géants.
http://www.europe1.fr/emissions/leurope-a-la-une/leurope-devrait-sallier-avec-les-etats-unis-dans-la-guerre-commerciale-avec-la-chine-3619904
Tensions terribles à la frontière israélo-palestinienne
Le week-end dernier, 17 manifestants palestiniens ont été tués par l’armée israélienne. « C’était une RÉACTION trop dure de l’Etat d’Israël », estime Daniel Cohn-Bendit.
http://www.europe1.fr/emissions/leurope-a-la-une/tensions-terribles-a-la-frontiere-israelo-palestinienne-3616736
Dans cinquante ans que seront devenus « nos » chefs charismatiques ?
Lesquels Hazan, Coupat, et Glanglanz de Taranis News
Ben les nouveaux Cohn-Bendit et pire les nouveau Goupil pardi
https://www.facebook.com/yyoulountas/posts/1826763490967603
Pour en finir avec les pratiques des petits inquisiteurs anonymes qui prétendent nous donner des leçons de radicalité sur Facebook.
NON, L’ANTIFASCISME, CE N’EST PAS LE SECTARISME, C’EST JUSTEMENT LE CONTRAIRE !
Sommaire :
1 – Objectifs, contours et dévoiement de la lutte contre le fascisme
2 – Pour en finir avec l’imposteur « Errico Malatesta » des Enragés
3 – Sources et preuves
4 – Concernant l’usurpation du nom de Malatesta, une citation du vrai Errico
5 – Parce qu’on peut aussi en rire
6 – Conclusion
Et en note 3 : liste non exhaustive des individus et groupes attaqués pèle-mèle par E.M. (vérifiez, vous êtes sans doute dedans, vous ou votre groupe, organisation ou collectif)
Ce dossier est comme toujours libre d’usage. Vous pouvez le sauvegarder et le publier où et comme bon vous semble.
1 – OBJECTIFS, CONTOURS ET DÉVOIEMENT DE LA LUTTE CONTRE LE FASCISME
Lutter contre le fascisme sous toutes ses formes est une nécessité, dans la rue comme sur Internet. On l’a encore vérifié cet été en Méditerranée, face au navire anti-migrants affrété par les identitaires : une fois de plus, la plupart des États et l’Union européenne ont laissé faire et seule la mobilisation déterminée des opposants puis l’action directe se sont avérées réellement efficaces pour bloquer et repousser partout cette menace.
Ici à Héraklion, où j’écris ces lignes, plusieurs de mes compagnons de tablée ont participé à notre action antifasciste crétoise du 30 juillet au 2 août, contre la tentative de faire escale du C-Star. Les flics et politiciens locaux ont complètement été dépassés, les autorités portuaires de Ierapetra ont subi une pression énorme, jusque dans leurs locaux, face à la foule, et de nombreux camarades et compagnons se sont postés « bien équipés » le long de la côte sud de l’île, en guise de comité d’accueil. Dès lors, les fascistes ont changé de cap pour aller se cacher derrière un ilot au large, avant d’abandonner toute tentative de négociation et repartir définitivement(1). L’antifascisme, c’est d’abord ça : réagir et s’organiser rapidement face à toute menace, avec détermination, et ne compter que sur nous-mêmes.
La lutte contre le fascisme implique également d’identifier les passerelles qui mènent à l’extrême-droite, d’une part en brouillant les repères politiques (confusionnisme) et d’autre part en propageant des théories du complot (complotisme). Le but de cette lutte n’est plus seulement de défendre et soutenir les victimes effectives ou potentielles du fascisme, mais surtout de rappeler que le fond du problème est ailleurs, qu’il se situe dans le capitalisme lui-même, qui n’est pas un complot puisque son fonctionnement est visible de tou-te-s(2), et dans les rapports de classe qui constituent la société autoritaire.
Lutter contre le fascisme implique donc nécessairement de refuser les préjugés et stigmatisations qui jettent hâtivement l’opprobre sur des individus ou des groupes d’individus. Si nous visons des personnes pour leurs discours ou leurs méfaits, nous devons toujours être extrêmement rigoureux et précautionneux dans nos jugements et nos allégations, afin de ne pas reproduire ce que nous condamnons par ailleurs.
Lutter contre le fascisme implique également de refuser des attitudes hautaines et autoritaires parmi nous. Nul ne peut se prétendre supérieur, même dans nos activités de formation, et aucune hiérarchie ne traverse notre mouvement dans ses formes multiples. De même, personne n’est habilité à distribuer les bons points et les mauvais points parmi nous.
Lutter contre le fascisme implique enfin de respecter et de défendre notre diversité. Le fascisme transforme et mythifie le passé, cache ce qui peut gêner sa revendication identitaire, masque ses contradictions, nie jusqu’à ses paradoxes et se fabrique une image de prétendue pureté qu’il exige pareillement d’autrui. C’est ainsi qu’il excommunie et uniformise les individus pour obtenir une masse servile et aliénée. Le fascisme, c’est le refus de la diversité jusque dans les aléas de l’existence dans laquelle tout un chacun se cherche, évolue, découvre, rencontre et se questionne. Nos identités ne sont pas figées. La vérité du jour n’est pas toujours celle du lendemain. Nos engagements nous jouent parfois des tours et l’erreur fait partie intégrante de la vie.
Lutter contre le fascisme, c’est donc refuser le sectarisme propice à conspuer la moindre différence, c’est comprendre que nos parcours de vie se croisent au départ de contextes très variés, c’est appeler à la tolérance mutuelle et au respect des opinions et des modes de vie, c’est faire preuve d’ouverture et de capacité à échanger. Bien sûr, défendre la liberté de penser et choisir sa vie ne signifie pas, pour autant, accepter les menaces verbales et physiques que propagent les fascistes dans leurs discours et leurs actions. Bien au contraire : tout ce qui vise à hiérarchiser ou épurer notre diversité est inlassablement identifié, analysé et combattu. Car l’engagement antifasciste ne se réduit pas à une implication dans le débat de société, mais aussi à une participation concrète à l’action directe contre le fascisme. Une lutte âpre mais lucide, dans laquelle la discrétion que confère l’anonymat — choisi par la plupart d’entre nous, exceptés quelques chanteurs, auteurs ou réalisateurs — et la puissance de feu que procure la recherche d’informations — notamment sur Internet — ne doivent jamais être détournées de leur but, au service de règlements de comptes et de rivalités futiles.
Malheureusement, depuis quelques années, une poignée d’antifascistes virtuels qui ne s’agitent que sur le web usent et abusent de nos procédés à des fins qui s’éloignent complètement de nos objectifs. Ces personnes, qui reconnaissent passer l’essentiel de leurs vies devant leurs écrans, poussent à son paroxysme l’épluchage des propos et publications d’autrui dans le but de rechercher et d’établir des liens idéologiques et sociaux entre des personnes.
Ces moyens d’investigation, nous sommes nombreux à les avoir utilisés pour mieux comprendre les connections très diverses au sein de l’extrême-droite et pour débusquer les voies obscures qui y mènent. Quand nous avons, chacun à notre manière, démasqué des passerelles comme Etienne Chouard et quelques autres, il ne s’agissait pas d’une poignée de liens approximatifs et très indirects avec la fachosphère, mais de très nombreux liens vérifiés, directs et permanents.
Le problème est qu’aujourd’hui, cette poignée d’antifascistes 2.0 — dont l’appellation antifasciste est à questionner au vu de leurs agissements — passent l’essentiel de leur temps à attaquer frénétiquement la quasi-totalité du mouvement antifasciste et anticapitaliste, de l’extrême-gauche aux groupes libertaires les plus divers.
Depuis environ trois ans, presque tout le monde y passe(3), à la moindre occasion, pour une publication, une photo, une rencontre, une référence ou même un mot, un seul, utilisé plutôt qu’un autre. Un collectif a même été visé pour un simple choix de couleur. Rivés à leurs fauteuils, ces enquêteurs à temps complet se comportent avec nous comme des condés et prétendent appartenir à notre mouvement alors qu’ils font tout pour le discréditer, le diviser, mettre en exergue les points de divergence, déballer tout et n’importe quoi, et ce, sans même permettre aux intéressés de répondre à leurs sources approximatives, insinuations tendancieuses et conclusions erronées. Non seulement ils nous calomnient, mais en plus, ils nous interdisent tout droit de réponse (même le plus poli et argumenté), effaçant systématiquement nos commentaires rectificatifs et nous bloquant dans la foulée, tout en maintenant leurs publications accusatrices. Quand des amis communs essaient à leur tour de publier nos droits de réponse en commentaires, ils sont à leur tour censurés et bloqués.
Ces chevaliers blancs d’une hypothétique pureté antifasciste, mais qui n’ont rien à voir avec l’antifascisme, se montrent aussi sectaires que nos ennemis. Ils n’admettent pas la contradiction, les nuances dans les opinions, les degrés d’opposition, les désaccords quant aux stratégies possibles, les priorités différentes dans la multitude des luttes, la diversité dans les choix de vie personnels et jusqu’à l’utilisation de certains mots plutôt que d’autres qui sont considérés comme tabous sans même examiner l’usage qu’on peut choisir d’en faire (oligarchie, paradigme, décroissance, etc.). Ils procèdent par amalgames et par raccourcis, se donnent souvent l’apparence de grands intellectuels ténébreux alors qu’ils sont aussi abscons qu’illisibles, manichéens que réducteurs, et souvent à côté de la plaque des œuvres citées (des erreurs et des approximations sont fréquemment relevées par celles et ceux qui les ont lues vraiment). L’un d’entre eux a même prétendu, par exemple, que le premier mai est une fête pétainiste.
Pire encore. Ces petits inquisiteurs de l’orthodoxie antifasciste et anticapitaliste (voire anarchiste) osent attaquer beaucoup de camarades et compagnons pour leur parcours chaotique, l’évolution de leurs positionnements passés et actuels, leurs choix apparemment contradictoires ou encore leur condition sociale présumée, alors que, quand on gratte un peu sous le masque anonyme de ces inquisiteurs, on découvre justement qu’ils feraient mieux, là encore, de se taire, en restant humbles et tolérants.
Je ne prendrai qu’un seul exemple(4), mais l’un des plus célèbres pour son agressivité, sa vanité et son sectarisme :
2 – POUR EN FINIR AVEC L’IMPOSTEUR « ERRICO MALATESTA » DES ENRAGÉS
Beaucoup ont eu affaire à lui, un jour ou l’autre :
– à sa verve docte et hautaine ;
– à ses néologismes politiques délirants qui rappellent beaucoup ceux de Soral ;
– à ses copiés-collés compulsifs en commentaires (souvent 30 ou même 40 commentaires à la suite, dans un même monologue omniscient) ;
– à son attitude parfois menaçante dès le moindre désaccord ;
– à sa propension à fouiller durant des heures tout votre passé pour trouver quelques différences avec votre positionnement actuel ;
– à son intolérance viscérale ;
– à son rejet total des choix personnels hétérodoxes ou adogmatiques par rapport aux canons idéologiques.
Je ne vais pas dévoiler ici l’identité de la personne qui se cache sous le pseudonyme du célèbre anarchiste italien. Je ne vous livrerai ni son prénom ni son nom ni son visage tout entier, comme je pourrais le faire. Pourtant, lui ne s’est pas gêné pour le faire contre des camarades et des compagnons anonymes qu’il a délibérément mis en danger. Non, je ne le ferai pas ici, car ce ne sont pas nos méthodes. C’est avec le faux « Errico Malatesta » que nous voulons en finir, pas avec l’homme qui se cache derrière ce masque. Notre but est que plus personne ne soit dupe et que ce genre de pratiques soient définitivement discréditées.
Je vais donc me contenter de vous donner ses initiales dans la vraie vie et, surtout, vous montrer à quel point cet individu est en contradiction totale avec ce qu’il prêche de façon virulente et intolérante. Un peu comme ces prédicateurs démasqués pour avoir fait exactement l’inverse de ce qu’ils professaient.
Je vais également vous montrer son nez (parmi les images en PJ). Pourquoi spécialement son nez ? Parce qu’il a beaucoup menti et déformé la réalité sur nous.
« Errico Malatesta » des Enragés s’appelle en réalité J. C. et a 47 ans.
Il habite dans une petite ville du sud de la France et n’a quasiment jamais participé aux luttes locales. On ne le voit nulle part et pour cause : il passe sa vie entre sa tablette et son ordinateur. Il se déplace très peu aux manifestations à Pau ou Toulouse. Il n’a fait que passer en voyeur sur une ZAD, un jour de juin 2015, puis sur autre une zone de luttes, quelque temps plus tard, toujours en courant d’air et sans participer. Bref, il lutte exclusivement sur Internet et principalement contre nous qui luttons pourtant de toutes nos forces dans la vraie vie.
Il nous accuse le plus souvent d’être des petits-bourgeois, sans savoir si nous mangeons toujours à notre faim, les uns et les autres, ou si nous sommes obligés de rapiner parfois pour nous en sortir. La pire insulte parmi ses attaques, de loin, est d’être un « bourgeois déclassé ». Pourquoi ? Parce que c’est justement ce qu’il est en réalité. En effet, il a été commerçant à son compte pendant quinze ans, avec un magasin de gadgets abrutissants, avant de faire faillite il y a trois ans (il était également féru et collectionneur de bagnoles). Depuis, il galère, comme la plupart d’entre nous, tout en nous reprochant, à tout bout de champ et sans connaître sérieusement ce que nous faisons et comment nous vivons, d’être des « boutiquiers », des « marchands » ou des « petits bourgeois ».
Il nous accuse également, pour beaucoup d’entre nous, d’avoir voté à certaines élections dans le passé (quand il parvient à le savoir). Ceci en occultant que la plupart d’entre nous n’avons presque jamais voté dans notre vie, sinon jamais. Il accuse deux d’entre nous, par exemple, d’avoir soutenu José Bové en 2007, avant de prendre nos distances peu après quand le résistant du Larzac s’est rapproché du tartuffe libéral Cohn-Bendit. Mais que faisait, de son côté, notre accusateur, en 2007 ? Bonne question, non ? Et bien, il soutenait la campagne de… Ségolène Royal, au premier et au second tour ! Oui, vous avez bien lu : cet « Errico Malatesta » qui prétend nous donner des leçons de radicalité en exhibant nos erreurs et hésitations passées était tout d’abord un militant chevènementiste, puis un fan de Ségo, aussi passionnel que prosélyte (il a beaucoup publié sur Internet, à l’époque sous son vrai nom et sous un autre pseudo).
Comme le prouvent ses écrits d’alors, publiés ici et là (nous avons tout en main : liens, sauvegardes, copies d’écran, y compris sur les sites des candidats), il a soutenu :
— Jean-Pierre Chevènement au premier tour en 2002.
— Ségolène Royal au premier tour en 2007.
— Jean-Luc Mélenchon au premier tour en 2012.
Il a même participé activement à ces trois campagnes électorales. C’était bien son droit. Pas de souci. Mais alors, pourquoi être à ce point donneur de leçons aujourd’hui ? Pourquoi une telle arrogance à l’égard d’autres parcours et choix personnels ? Et surtout : où est l’essentiel dans tout ça ? Est-ce dans le fait de voter ou de s’abstenir une fois tous les cinq ans, ou est-ce dans ce qu’on fait concrètement tous les jours, quand on est vraiment actif dans les luttes et la solidarité ?
Pour en avoir discuté avec plusieurs membres des Enragés qui étaient très proches de J. C. alias Errico Malatesta avant de le fuir et de quitter la gestion de la page, ce dernier se comporte en réalité de façon contraire à ce qu’il professe.
Mais laissons de côté son passé de commerçant chevènementiste, qui n’a été évoqué ici que pour montrer sa duplicité quand il brandit le passé (souvent déformé) de ses contradicteurs. Et passons à ce qu’il en est de la situation actuelle, depuis trois ans.
J. C. alias Errico Malatesta ne chasse pas seulement les poux dans tous les profils qui passent à sa portée. Il occupe également son temps à espionner son entourage, notamment les membres des Enragés et à multiplier les pressions quand le moindre désaccord apparait. La plupart de ses collaborateurs (beaucoup moins nombreux qu’il n’y parait) ayant été des collaboratrices, il use également d’allusions sexuelles, tout en dévoilant un immense besoin d’être adulé et une mythomanie délirante d’après les témoignages. La collaboration à ses côtés dure rarement plus d’un an, parfois beaucoup moins. Le turn-over est permanent depuis la création de la page et il s’est retrouvé seul à plusieurs reprises.
A chaque rupture, c’est le même schéma. D’abord les violons pour se faire plaindre en exagérant sa situation — autrement dit le chantage émotionnel. Puis, quand ça ne marche plus, au bout de plusieurs tentatives, il passe à un véritable harcèlement, beaucoup plus menaçant, qui peut aller jusqu’à inquiéter des anciens membres. J. C. alias Errico Malatesta retourne alors complètement ses méthodes inquisitrices contre ses proches. Plusieurs anciennes collaboratrices restent marquées par cette période et ne veulent plus avoir affaire à lui. Toutes le présentent comme une personne toxique et l’une d’elle comme un prédateur.
Il y a pire encore, en l’occurrence la souffrance de ses victimes sur Facebook. Comme évoqué plus haut, J. C. alias Errico Malatesta est connu dans la petite sphère militante du réseau social pour avoir dévoilé l’identité de plusieurs personnes actives dans des luttes, au risque de les mettre en danger : prénom, nom et parfois photo du visage tout entier.
En novembre 2015, J. C. alias Errico Malatesta est allé encore plus loin en publiant carrément une photo montrant la fille d’un camarade qu’il accusait d’abord d’antisémitisme puis d’être une taupe infiltrée. Ce fut un véritable choc. Pour couper court à ce délire aussi injuste que dangereux, l’individu attaqué se dévoila totalement, publiant notamment des documents contredisant les allégations de son accusateur. Comble du ridicule : parmi ses faits d’armes, le camarade visé avait participé à une action contre la candidate socialiste durant l’élection présidentielle 2007, alors que J. C. alias Errico Malatesta, à l’inverse, soutenait sa candidature !
Plus grave encore, le 5 février 2017, le petit inquisiteur, qui voue une haine viscérale aux ZAD, s’est attaqué violemment à une jeune zadiste de 22 ans. Selon son habitude insupportable, il a notamment préjugé qu’elle était chrétienne et réactionnaire parce que… d’origine polonaise ! De même, il a préjugé qu’elle était bourgeoise après avoir trouvé une vieille photo d’elle sur… un voilier ! Très vulnérable au moment des faits, la jeune zadiste répondit que c’était faux, mais son accusateur refusa de l’écouter, continuant à la pilonner de critiques toujours plus humiliantes et culpabilisantes, y compris en messages privés. Très affectée, elle n’en dormait plus. Dans le « Groupe de soutien à la ZAD NDDL, du Testet et à toutes les ZAD ! » où J. C. alias Errico Malatesta était venu publier ses calomnies contre elle, des compagnons de lutte trompés par ses mensonges surenchérissaient en écrivant notamment :
— « Ouf ! Heureusement que tu es là, Errico Malatesta, merci. Merde, j’ai donné mon numéro à une facho et en plus bourgeoise ! »
Sept mois plus tard, la jeune femme témoigne que « cet acharnement contre [elle], dans une période déjà très difficile, a provoqué des pensées suicidaires ». Cet épisode de sa vie l’a beaucoup choquée.
Contrairement à ce que J. C. alias Errico Malatesta a raconté sur elle, cette jeune zadiste est la petite-fille d’un mineur polonais dont la famille a résisté au nazisme et dont plusieurs membres ont été exterminés en camps de concentration. De l’autre côté de sa famille, ses autres grands-parents étaient des réfugiés espagnols qui ont fuit le franquisme. Loin d’être une bobo (et quand bien même), elle est fille d’un couple d’infirmiers et n’a aucun revenu régulier, sans emploi stable et trop jeune pour toucher le RSA. Elle vit très modestement de petits boulots saisonniers et de récup’ alimentaire. Mais militante végane et se refusant à avaler n’importe quoi, elle trouve « à peine de quoi bouffer ». On est loin, très loin du portrait de la petite bourgeoise. De plus, sur la photo dénichée et brandie par J. C. alias Errico Malatesta, il s’agissait simplement du souvenir heureux de vacances inoubliables avec ses parents sur un petit voilier que son père avait réussi à louer à petit prix, grâce à ses connaissances dans ce domaine.
Pour couronner le tout, cette jeune femme avait auparavant subi des violences policières sur la ZAD du Testet en septembre 2014, alors âgée de 19 ans. La répression était terrible à l’époque, deux mois avant le meurtre de Rémi, par exemple, lors du gazage et du piétinement des enterrés qui bloquaient courageusement l’entrée de la ZAD. J’étais moi aussi présent sur place et me souviens de tout ça comme si c’était hier. L’entrée ouest de la ZAD était devenue un camp d’entrainement pour les gendarmes en tenue de combat. Nous étions régulièrement agressés, insultés, frappés ou embarqués.
Il existe d’autres victimes du comportement inacceptable de J. C. alias Errico Malatesta, mais arrêtons-nous là pour l’instant, sauf s’il nous pousse à remettre le couvert, auquel cas ce sera avec d’autres exemples et force détails. Tout ce qu’on demande, c’est qu’il arrête de nous agresser et et nous diffamer.
3 – SOURCES ET PREUVES
– Plusieurs amis sur place, qui sont des voisins géographiques très proches de J. C. alias Errico Malatesta (dont certains qui le connaissent depuis l’époque où il avait encore son magasin et soutenait ardemment Chevènement puis Royal).
– Des compagnons qui ont fréquenté longtemps le même café-music que lui (dans la même ville que son commerce).
– Des camarades qui l’ont croisé (très rarement) sur des lieux de luttes où il n’a fait que passer.
– Des ancien-ne-s collaborateurs/trices de la page des Enragés, depuis le début.
– Un collaborateur actuel de la page des Enragés, lassé de voir ainsi gâché ce projet intéressant.
– Plusieurs victimes de ses agissements plus ou moins graves et des témoins.
Plusieurs de ces personnes, notamment parmi ses victimes, ainsi que des camarades antifascistes lassé-e-s de son sectarisme, se sont chargé-e-s de leur côté d’effectuer toutes les sauvegardes et captures d’écran nécessaires : publications sur les sites de candidats, forum de discussions, publications avec son ancien compte facebook, vidéos publiées et aimées avec son compte youtube. Ces pièces sont entre leurs mains et elles ne les publieront qu’à la demande de l’intéressé.
Personnellement, j’ai été attaqué par ce sinistre personnage virtuel au moins quinze fois en deux ans et je n’ai jamais riposté, malgré la bassesse des mensonges, des déformations ou des insinuations de ces attaques, souvent anachroniques, contre moi. Si j’ai finalement décidé de le faire, c’est parce que trop de gens n’en pouvaient plus, à commencer par Maud, excédée par ses insinuations et notre impossibilité d’apporter la moindre réponse(5). La vie est dure et on peut très bien comprendre que tout un chacun puisse commettre des maladresses, même répétées. Mais notre patience a des limites. Et surtout, en me penchant sur ce sujet, j’ai été mis en relation avec un nombre impressionnant de victimes, ce qui m’a conforté dans ma décision d’intervenir.
4 – CONCERNANT L’USURPATION DU NOM DE MALATESTA, UNE CITATION DU VRAI ERRICO
Le vrai Errico Malatesta, célèbre anarchiste né en 1853 dans la péninsule italienne, était clairement opposé à ce genre de pratiques. Il avait pris position, à plusieurs reprises, contre toute attitude hautaine, intolérante, sectaire et déconnectée de la réalité sociale.
La preuve ici :
« Parlons avant tout de la morale. Il n’est pas rare de trouver des anarchistes qui nient la morale. Tout d’abord, ce n’est qu’une simple façon de parler pour établir qu’au point de vue théorique ils n’admettent pas une morale absolue, éternelle et immuable, et que, dans la pratique, ils se révoltent contre la morale bourgeoise, sanctionnant l’exploitation des masses et frappant tous les actes qui lèsent ou menacent les intérêts des privilégiés. Puis, peu à peu, comme il arrive dans bien des cas, ils prennent la figure rhétorique pour l’expression exacte de la vérité. Ils oublient que, dans la morale courante, à côté des règles inculquées par les prêtres et les patrons pour assurer leur domination, il s’en trouve d’autres qui en forment même la majeure partie et la plus substantielle, sans lesquelles toute coexistence sociale serait impossible ; ils oublient que se révolter contre toute règle imposée par la force ne veut nullement dire renoncer à toute retenue morale et à tout sentiment d’obligation envers les autres ; ils oublient que pour combattre raisonnablement une morale, il faut lui opposer, en théorie et en pratique, une morale supérieure : et ils finissent quelquefois, leur tempérament et les circonstances aidant, par devenir immoraux dans le sens absolu du mot, c’est-à-dire des hommes sans règle de conduite, sans critère pour se guider dans leurs actions, qui cèdent passivement à l’impulsion du moment. Aujourd’hui, ils se privent de pain pour secourir un camarade ; demain, ils tueront un homme pour aller au lupanar !
La morale est la règle de conduite que chaque homme considère comme bonne. On peut trouver mauvaise la morale dominante de telle époque, tel pays ou telle société, et nous trouvons en effet la morale bourgeoise plus que mauvaise ; mais on ne saurait concevoir une société sans une morale quelconque, ni un homme conscient qui n’ait aucun critère pour juger de ce qui est bien et de ce qui est mal pour soi-même et les autres. Lorsque nous combattons la société actuelle nous opposons, à la morale bourgeoise individualiste, la morale de la lutte et de la solidarité (…). Une autre affirmation nuisible, sincère chez les uns, mais qui, pour d’autres, n’est qu’une excuse, c’est que le milieu social actuel ne permet pas d’être moraux, et que, par conséquent, il est inutile de tenter des efforts destinés à rester sans succès ; le mieux, c’est de tirer des circonstances actuelles le plus possible pour soi-même sans se soucier du prochain, sauf à changer de vie lorsque l’organisation sociale aura changé aussi. Certainement, tout anarchiste, tout socialiste, comprend les fatalités économiques qui obligent aujourd’hui l’homme à lutter contre l’homme ; et il voit, en bon observateur, l’impuissance de la révolte personnelle contre la force prépondérante du milieu social. Mais il est également vrai que, sans la révolte de l’individu, s’associant à d’autres individus révoltés pour résister au milieu et chercher à le transformer, ce milieu ne changerait jamais.
Nous sommes, tous sans exception, obligés de vivre, plus ou moins, en contradiction avec nos idées ; mais nous sommes socialistes et anarchistes précisément dans la mesure que nous souffrons de cette contradiction et que nous tâchons, autant que possible, de la rendre moins grande. »
Errico MALATESTA, « Le Réveil » (Genève, 5 novembre 1904)
Traduction « Les Temps Nouveaux » (Paris, 8 décembre 1906)
5 – PARCE QU’ON PEUT AUSSI EN RIRE
Ayant décidé, avec mes proches, de ne produire aucun document ou copie d’écran dévoilant l’identité du petit inquisiteur excepté son nez (et souhaitant lui permettre de réfléchir et de renoncer à ses pratiques), je vous propose en pièces jointes un petit bouquet de copies d’écrans récentes, uniquement sous son pseudo E.M. On pourra y observer, par exemple, que l’une des rares personnes qu’il défend systématiquement, sinon la seule, c’est Bernard-Henri Levy (04/02/2016, 05/02/2016, 20/07/2017, etc.).
Concernant, non plus seulement J.C. alias Errico Malatesta, mais la page des Enragés dont il est le principal et parfois l’unique contributeur, voici le lien d’une page parodique très drôle, « Les Enrageux », à aller voir absolument :
https://www.facebook.com/AntifaAnticonfusionnisteEnrageux/
Et maintenant, voici quelques extraits des déclarations publiques plus anciennes de J. C., entre 2007 et 2013. C’est-à-dire avant qu’il prenne le pseudonyme Errico Malatesta en 2014 pour se fabriquer une nouvelle réputation et répandre des anathèmes avec une intolérance inouïe. Son procédé principal à partir de 2014 ? Discréditer ses contradicteurs en recherchant et en attaquant leurs opinions passées, cinq ou dix ans en arrière. Pour une fois, retournons-lui la pareille. Voici les siennes de 2007 à 2013 (toutes les preuves ont été sauvegardées, liens et copies d’écran).
– « Pour que Royal l’emporte face à Sarkozy ? Il faut voter pour elle au premier tour et lui donner un signal fort. » (21/04/2007)
– « Partout autour de moi, ce sera Royal. On a même réussi à convaincre les derniers Bayrouistes fiévreux de début mars. » (21/04/2007)
– « Je ne m’inquiète plus désormais : Royal sera la première présidente de l’Histoire de France. » (21/04/2007)
– « Le socialisme deviendra ce que l’on en fait. Jamais candidat socialiste n’aura possédé une telle indépendance, excepté peut-être Mitterrand. Nous sommes à l’orée d’une grande aventure, car je crois que, sous ses airs un peu rigides, Royal possède la capacité de changer une quantité incroyables de choses concrètes, pratiques, réelles, mais aussi collectives, impalpables et tout simplement utiles. » (22/04/2007)
– « Jean-Pierre Chevènement est un homme élégant. Il soulève son chapeau pour saluer quelqu’un dans la rue. » (12/03/2010)
– S’adressant à un contradicteur : « Tu es fonctionnaire et tu possèdes donc beaucoup de temps libre. Tu ne dois pas travailler beaucoup plus de 18 heures par semaine. » (22/10/2010)
– « La France, premier pays fliqué d’Europe ? C’est faux. L’Espagne est devant nous. France, second pays le plus vaste d’Europe. Pays à l’habitat éclaté. Pays le plus visité au monde. France, lumière des peuples. » (22/10/2010)
– « J’ai été l’un des premiers à soutenir la démarche de Jean-Luc Mélenchon. » (25/10/2010)
– « Mélenchon est en train de devenir incontournable. C’est notre prochain président. » (25/10/2010)
– « Je suis civique. Je n’ai pas raté une élection depuis plus de 20 ans. » (25/10/2010)
– « C’est une chance pour le Front de Gauche que Pierre Laurent soit passé, il est dans une démarche unitaire. » (26/10/2010)
– « Il n’y a pas d’autre choix que celui d’assumer le mot populiste, même si, pour l’oligarchie en place, c’est un gros mot. » (26/10/2010)
– « Ceux qui n’ont pas compris que la bataille médiatique est avant tout une question de personne sont hors-jeu de la vie politique, sous la politique du spectacle en ce début de 21ème siècle. On peut le regretter, mais c’est comme ça et il faut s’y faire. Quand on veut jouer à un jeu, il faut accepter la règle du jeu en place. Pour imposer des idées, il faut d’abord imposer un homme. Les médias réclament du Mélenchon et il faut leur donner du Mélenchon. » (26/10/2010)
– « Pour info, Jacques Généreux passe ce soir sur Taddéi. » (26/10/2010)
– « Le dernier livre de Jean-Luc Mélenchon, Qu’ils s’en aillent tous, fait un carton dans toutes les librairies. Mardi, je vais chercher le mien. » (30/10/2010)
– « Les anars sont souvent mobilisés, oui. Mais en terme de traduction politique, personne ne peut trouver grâce à leurs yeux. Bref, on s’en fout un peu. » (30/10/2010)
– « Les anars votent pour la bière. » (30/10/2010)
– « Les anars, je les connais très bien. Je pourrais écrire un livre sur eux. Et il serait drôle, très drôle. » (30/10/2010)
– « Pour regarder les années Mitterrand, on ne pourra se contenter de parler de bilan plutôt positif mais d’inscription profonde de sa politique dans le mouvement socialiste, le tout, et c’est là qu’il faut saluer la performance, à rebours de la vague néolibérale innervée par l’école de Chicago frappant durement le monde anglo-saxon. » (09/01/2011)
– « L’élection de Mitterrand intervient 13 ans après 1968, pseudo révolution libertarienne ratée. » (09/01/2011)
– « Les exemples historiques ne manquent pas pour illustrer la force politique incroyable que peut dégager un peuple uni derrière un grand dessein. Je souhaite à tout le monde, et surtout aux plus jeunes d’entre nous, de pouvoir revivre l’extraordinaire liesse populaire de 1981. Un cri de joie et d’espoir qui vaut toutes les coupes du monde. » (09/01/2011)
– « Cette élection ne ressemblera à aucune autre. Jean-Luc Mélenchon fait chaque mois d’authentiques bonds dans les sondages. Désormais la campagne est enfin lancée. Les candidats vont porter et expliquer leurs programmes aux Français. Et comme toujours, c’est le peuple souverain qui en décidera. » (29/01/2012)
– « Une première dame, ça ferme sa gueule ; si ça veut l’ouvrir, ça démissionne. » (13/06/2012)
– « Bon article de l’excellent SuperNo qui permet de vulgariser le travail d’historienne d’Annie Lacroix-Riz. » (26/01/2013)
6 – CONCLUSION
Non, l’antifascisme, ce n’est pas le sectarisme, c’est justement le contraire. L’antifascisme, ce n’est pas donner des leçons de pureté, c’est comprendre et faire comprendre que notre diversité est une richesse, et que l’émancipation sociale est à construire avec des compagnons et camarades aux approches, formations, expériences et opinions différentes. L’antifascisme, ce n’est pas remplacer la police et l’armée par quelque chose de pire. L’antifascisme, ce n’est pas se priver de sa conscience critique, mais penser et agir librement dans le respect des autres et de soi-même. L’antifascisme, ce n’est pas s’interdire de critiquer la politique d’Israël au prétexte de notre lutte contre l’antisémitisme. L’antifascisme, ce n’est pas non plus s’interdire de critiquer l’islamisme au prétexte de notre lutte contre l’islamophobie. Et ainsi de suite. L’antifascisme, c’est encore moins épingler n’importe qui à la légère, dans une frénésie monomaniaque et paranoïaque de raccourcis et d’amalgames.
La dignité de notre lutte réside dans le fait de respecter et faire respecter autrui, sans compter pour cela sur le pouvoir capitaliste et autoritaire dont le fascisme est l’auxiliaire de police.
Coupons les passerelles avec l’extrême-droite, mais sans nous couper les bras. Restons vigilants, mais lucides. Partons du monde tel qu’il est, des humains tels qu’ils sont, en prenant garde de ne pas sombrer dans l’élitisme ni l’exclusion systématique comme dans les procès staliniens. Essayons plutôt d’être solidaires dans les luttes, même si certaines nous importent plus que d’autres. Les pieds sur terre, la tête dans les étoiles.
Yannis Youlountas, avec le concours de plusieurs compagnons et camarades antifascistes, anticapitalistes et anti-autoritaires
(1) L’exemple crétois, cet été, apporte une nouvelle preuve de la nécessité et de l’efficacité de l’antifascisme : http://blogyy.net/…/defend-europe-la-race-superieure-fait-…/
puis http://blogyy.net/2017/08/01/defend-europe-fuit-la-crete/
(2) Sur le complotisme et le confusionnisme : http://blogyy.net/…/16/pourquoi-le-complotisme-est-un-fleau/
http://blogyy.net/2016/12/29/cest-quoi-la-complosphere/
et http://lahorde.samizdat.net/…/devenir-fasciste-avec-la-con…/
(3) LISTE NON EXHAUSTIVE DES INDIVIDUS ET GROUPES ATTAQUÉS PÈLE-MÈLE, occasionnellement ou perpétuellement, par J. C. alias Errico Malatesta, avec un ou plusieurs exemples d’attaques parmi d’autres entre parenthèses (merci à M., B. et E. qui ont épluché son mur Facebook et sourcé cette liste fastidieuse) :
– Alternative Libertaire (30/03/2016, 03/04/2016, 24/07/2016, 20/07/2017, etc.)
– Des membres de la Fédération Anarchiste (26/01/2016, 12/06/2016, etc.)
– Proudhon (11/04/2016, etc.)
– Rennes Libertaire (10/05/2016, etc.)
– Les Editions Libertaires (26/01/2016, 12/06/2016, etc.)
– La CNT (12/12/2015, 03/04/2016, etc.)
– Les éléments fascistoïdes anarchisants (27/04/2016, etc.)
– Paris-Lutte-infos (04/04/2016, 10/06/2016, 16/07/2016, etc.)
– Mouvement Inter Luttes Indépendant (14/04/2016, 08/05/2016, etc.)
– Certains Libertaires (10/05/2016, etc.)
– Les appelistes (04/04/2016, etc.)
– Les éditions Le Passager Clandestin (23/06/2016, etc.)
– « Les cortèges de tête » (24/08/2017, etc.)
– SUD (12/12/2015, etc.)
– John Holloway (03/07/2016, etc.)
– « certains antifas » (24/08/2017, etc.)
– Le groupe antifasciste Lyon et Environs (17 /07/2016, etc.)
– Quartiers Libres (15/12/2015, 10/05/2016, etc.)
– La Horde (09/02/2016, 17/09/2017, etc.)
– 100% anti-FN (16/07/2016, etc.)
– « La plupart du milieu antifa parisien » (16/07/2016, etc.)
– « L’extrême-gauche » (01/04/2016, 14/04/2016, 24/08/2017, etc.)
– Révolution permanente (01/02/2016, 12/03/2016, etc.)
– Le NPA (07/01/2016, etc.)
– Ballast (10/05/2016, etc.)
– Occupy Wall Street (10/06/2016, etc.)
– Attac (08/02/2015, 10/12/2015, 13/12/2015, 14/04/2016, 19/09/2017, etc.)
– La lutte contre le TAFTA (10/12/2015, etc.)
– Le militantisme (12/12/2015, 01/04/2016, etc.)
– Franck Lepage (08/03/2016, etc.)
– « La gauche radicale » (14/04/2016, 24/08/2017, etc.)
– Le Monde Diplomatique (20/07/2017, etc.)
– Les éditions La Fabrique (14/04/2016, etc.)
– Serge Quadruppani (23/03/2016, etc.)
– Acrimed (07/01/2016, 12/03/2016, 09/07/2016, 20/07/2017, etc.)
– Rencontres des Médias Libres de Meymac (20/07/2017, etc.)
– Edward Snowden (26/06/2016, etc.)
– L’ELZN au Chiapas (12/12/2015, etc.)
– Le film de fiction La Belle Verte (03/03/2017)
– Le concept de décroissance (03/07/2016, etc.)
– Serge Latouche (16/12/2015, 25/01/2016, 23/06/2016)
– Le journal La décroissance (10/12/2015)
– « Les écolos » (24 /08/2017)
– « La surconcentration de profils fascisés sur la ZAD du Testet » (01/09/2017, 26/09/2017)
– Les végétariens, les véganes (28/01/2016, etc.)
– Les AMAP (15/12/2015, etc.)
– Les antipubs et les déboulonneurs (12/12/2015)
– « La lutte contre le consumérisme » (16/08/2015, 01/06/2016)
– L’Eglise de la Très Sainte Consommation (12/12/2015, 03/07/2016)
– Alessandro Di Giuseppe (10/12/2015, 12/12/2015, 03/07/2016, 16/09/2017)
– Coluche (18/06/2016, etc.)
– Siné (05/05/2016)
– Noël Godin (04/02/2016, 05/02/2016)
– « Les sociaux chauvins libertaires » (09/12/2015)
– Gilles Perret (19/09/2017)
– Rebellyon (04/04/2016, etc.)
– L’insurrection qui vient (14/04/2016, etc.)
– « Le mythe autogestionnaire » (12/12/2015, 14/07/2016, etc.)
– Le film documentaire Ne vivons plus comme des esclaves (12/12/2015)
– Le film documentaire Je lutte donc je suis (03/07/2016)
– « L’idée encyclopédiste issue des Lumières » (20/02/2017)
– « Les pages cynico-burlesques comico-stalinoïdes banalisant le retour au goulag » (12/11/2016)
(4) Nous verrons ultérieurement si faire de même avec un autre inquisiteur-calomniateur s’avère nécessaire ou pas. Puisse ce démontage suffire à bannir ce genre de pratiques et à raisonner les camarades concernés.
(5) Quelques exemples d’attaques contre moi, de mensonges grossiers et d’effacement systématique des preuves sont disponibles en PJ, parmi les copies d’écran. Merci à toutes celles et ceux qui ont essayé de publier mes éléments de réponses, sans jamais y parvenir eux non plus (idem en PJ).
NOUVELLE MISE AU POINT QUELQUES JOURS PLUS TARD (02/10/2017) AVEC PLUSIEURS COMPLÉMENTS À CE DOSSIER :
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=1827689190875033&set=a.1386628864981070.1073741828.100009019095596
« ERRICO MALATESTA » M’APPELLE (07/10/2017), S’EXCUSE DEVANT TÉMOINS ET PROMET DE TOUT EFFACER :
https://www.facebook.com/yyoulountas/posts/1830138927296726
MA DERNIÈRE LETTRE (11/10/2017), EN GUISE DE CONCLUSION :
https://www.facebook.com/photo.php…
LES RENÉGATS DE MAI 68
Daniel Cohn-Bendit et Alain Geismar, têtes de gondole de Mai 68, avaient promis de ne pas s’exprimer à l’occasion du cinquantième anniversaire de cet événement. Ils n’ont pas pu s’empêcher de le faire collectivement dans un entretien avec Michel Wieviorka pour la revue Socio.
Ils voient dans Mai 68 ce qu’ils appellent trois dimensions : la dimension sociale, c’est-à-dire la grève générale qui a abouti aux accords de Grenelle, la dimension culturelle, « cette envie de vivre différemment » et la dimension révolutionnaire.
Pour les deux premières dimensions, le bilan leur semble positif. Mai 68 a permis d’entrer dans la « modernité culturelle et sociale », incarnée pour eux par Emmanuel Macron dont ils ont soutenu la candidature.
En ce qui concerne la dimension révolutionnaire, nos deux compères font un rapide mea-culpa, puis tombent à bras raccourcis sur « l’idéologie gauchiste révolutionnaire ». Cohn-Bendit estime que, de 1968 à 1974-1975, il est tombé dans le piège de la « révolution possible ». Geismar, qui a adhéré au Parti socialiste, dilue sa désertion en constatant que le P.S. tel qu’il l’a connu « avait absorbé énormément d’anciens militants gauchistes ».
Ceux qui ont trahi leurs idéaux de jeunesse trouvent généralement comme excuse qu’ils ne sont pas les seuls, que c’est une évolution normale.
Ils se trompent. Des révolutionnaires qui continuent de croire à l’édification d’une société libre et sans classes, ni riches ni pauvres, il y en a encore. Pour eux Mai 68 n’est pas mort. Ils ne participent pas à son enterrement. Ils n’ont pas déserté. Ils peuvent encore se regarder dans la glace et reconnaître les jeunes gens enthousiastes qu’ils étaient il y a cinquante ans. Ils savent aussi qu’ils ont été rejoints par d’autres qui partagent leurs convictions.
Loin d’incarner la modernité sociale, nos deux « renégats » sont les véritables « croulants ». « Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi », disait-on en Mai 68. Cohn-Bendit et Geismar sont les dignes représentants de ce vieux monde fait d’injustices sociales, d’inégalités et de guerres.
Nous qui croyons encore en la révolution, nous qui étions en 1968 et dans les années suivantes des militants discrets mais actifs, nous leur dénions le droit de parler en notre nom. Conseiller Macron dans sa « casse sociale » leur suffira.
Denis Langlois
http://mai-68-revolution-possible.fr/renegats-de-mai-68/
Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col mao au rotary
* https://agone.org/elements/lettreouverteaceuxquisontpasseducolmaoaurotary/
« Avant de mourir, à 41 ans, Guy Hocquenghem a tiré un coup de pistolet dans la messe des reniements. Il fut un des premiers à nous signifier que, derrière la reptation des « repentis » socialistes et gauchistes vers le sommet de la pyramide, il n’y avait pas méprise mais accomplissement, qu’un exercice prolongé du pouvoir les avait révélés da- vantage qu’il les avait trahis. On sait désormais de quel prix – chômage, restructurations, argent fou, dithyrambe des patrons – fut payé un parcours que Serge July résuma en trois mots : “Tout m’a profité.” »
Cet ouvrage qui a plus de vingt-cinq ans ne porte guère de ride. L’auteur nous parle déjà de Finkielkraut, de BHL, de Cohn-Bendit, de Bruckner. Et déjà, il nous en dit l’essentiel. Renonçant aux apparences de la bienséance, de la suavité bourgeoise propres, Guy Hocquenghem a usé de la truculence, de la démesure. Son livre éclaire le volet intellectuel de l’ère des restaurations. Les forces sociales qui la pilotaient tiennent encore fermement la barre ; les résistances, bien qu’ascendantes, demeurent éparses et confuses. Nous ne sommes donc pas au bout de nos peines. Les repentis ont pris de l’âge et la société a vieilli avec eux. L’hédonisme a cédé la place à la peur, le culte de l’“entreprise” à celui de la police. Favorisés par l’appât du gain et par l’exhibitionnisme médiatique, de nouveaux retournements vont survenir. Lire Guy Hocquenghem nous arme pour y répondre avec ceux qui savent désormais où ils mènent. »
(Extrait de la préface de Serge Halimi)
* https://alternativelibertaire.org/?Classiques-de-la-subversion-Guy
* http://www.editeursdusud.com/lettre-ouverte-a-ceux-qui-sont-passes-du-col-mao-au-rotary,guy-hocquenghem,agone,sciences-sociales,livre,e991bz3qaghpi428uq9a3x29t.html
Guy Hocquenghem fut un des premiers à nous signifier que, derrière la reptation des « repentis » socialistes et gauchistes vers le sommet de la pyramide, il y avait accomplissement. Un exercice prolongé du pouvoir les avait révélés davantage. Favorisés par l’appât du gain et par l’exhibitionnisme médiatique, de nouveaux retournements vont survenir. Lire Guy Hocquenghem nous arme pour y répondre avec ceux qui savent désormais où ils mènent.
* https://blogs.mediapart.fr/jean-jacques-birge/blog/091117/lettre-ouverte-ceux-qui-sont-passes-du-col-mao-au-rotary
*https://www.monde-diplomatique.fr/2003/07/ACCARDO/10293
*http://www.toupie.org/Bibliographie/fiche.php?idbib=157
* http://ecoeuretcuisine.canalblog.com/archives/2014/01/09/28910620.html
Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary, de Guy Hocquenghem, 1986.
Extrait n°1 :
Cher ex-contestataires, Le retour de la droite ne vous rendra pas votre jeunesse. Mais c’est bien la gauche au pouvoir qui vous l’a fait perdre. Définitivement. Ce fut sous Mitterrand que vous vous êtes « normalisés » ; et sous Fabius que vous avez viré votre cuti. Pour devenir les néo-bourgeois des années 1980, les maos-gauchos-contestos crachant sur leur passé ont profité de l’hypocrisie nationale que fut le pouvoir socialiste. Sous lui, ils s’installèrent dans tous les fromages. Plus que personne, ils s’en goinfrèrent. Deux reniements ainsi se sont alliés : celui des « ex » de Mai 68 devenus conseillers ministériels, patrons de choc ou nouveaux guerriers en chambre, et celui du socialisme passé plus à droite que la droite. Votre apostasie servit d’aiguillon à celle de la gauche officielle. Mai 1968-mai 1986 : vos carrières ont atteint leur majorité. Le moment est venu d’en faire le bilan.
Extrait n°2 :
Bref, vous vous reconvertirez sans peine, je vous fais confiance. Libération, cette Pravda des nouveaux bourgeois, saura aussi bien câliner les nouveaux gouvernements que l’ancien ; l’important, pour vous, n’est pas d’être de droite ou de gauche, mais d’être du côté du manche. D’où votre goût, à présent, pour le consensus des réactions, PS, RPR ou UDF. On ne tire pas sur une ambulance, mais on autopsie un cadavre. Pour disséquer la dictature défunte des opportunismes conjugués, entre Fabius et ex-maos, qui nous a gouvernés depuis cinq ans, j’ai patienté jusqu’à la fin de la comédie. Pour éviter de participer à la redistribution des cartes, évidente depuis des mois, j’ai préféré attendre qu’elle soit accomplie. Je ne voulais entrer en aucune querelle politicienne, ni aider, si peu que ce fût, à un retour des droitistes. Les alternances politiques m’indiffèrent. Ce qui est en question ici ne s’y ramène pas. Ce serait plutôt une question de génération. « Une génération [… qui] inaugure la rencontre entre la gauche et le capitalisme, […] entre la technologie et le rêve, […] entre le business et la création », comme l’écrivait un de vos journaux subventionnés (Globe). « Individualisme et réussite […], responsabilité de génération », fanfaronne de son côté Actuel.
Extrait n°3 :
Si je ne fais pas de procès politique, c’est parce que j’ai trop bien connu, à mes dépens, les procès politiques menés au nom du Prolétariat et de la Cause du peuple. Je n’ai jamais cru à la ligne juste ; toujours trop à gauche, ou trop à droite, toujours suspect d’esthétisme fascisant, j’étais, cher enfant, trotsko-surréaliste quand eux étaient stalino-althussériens, anarchiste spontanéiste quand ils étaient maoïstes d’acier. Je sais, c’est du passé, et peu importent ces vieilles étiquettes. Elles veulent tout de même dire ceci : mon arme, c’est le style libertaire dans l’action et la réflexion, qui s’éloigne nécessairement, pour moi, de la politicaille renégate comme de l’esthétisme rétro (voir L’Âme atomique, en collaboration avec René Schérer, pour ceux qui veulent vraiment savoir « d’où je parle » philosophiquement). Les procès, les exclusions, je connais, je me les suis tous tapés. Exclu de chez les trotskistes, les maos me cassaient la gueule ; des procès, tiens, en 1978 on m’en fit encore un, très officiel, à Libé, pour avoir écrit un papier dans Le Figaro-Magazine (où je racontais l’extermination des homosexuels en camps nazis). Alain Finkielkraut et Julien Brunn, dans des livres que tu n’as pas lus et qu’on a déjà oubliés, m’ont traité longuement d’antisémite agent de la nouvelle droite. L’inévitable Angelo Rinaldi m’a comparé à Lucien Rebatet pour un livre… écrit contre le racisme (La Beauté du métis).
Extrait n°4 :
En France, les gens de culture ne sont jamais loin du merdier politicien, du pot de chambre de leurs maîtres. Littérature et culture paranoïaques, rêves de pouvoir mégalomaniaques, ces caractéristiques bien françaises, notre génération les a portées au point d’incandescence. Minuscules coups d’Etat qui ont la méchanceté des grands, le ridicule en plus, les révolutions culturelles françaises font se succéder, en littérature, en théâtre, en philosophie et même dans le monde des « variétés », des baudruches autoritaires. Finalement, camarades artistes, un ruban rouge à la boutonnière paiera cette agitation permanente au service du pouvoir. Vos frustrations d’ex-gauchistes sevrés de révolution ne pouvaient connaître qu’un exutoire : le partage des postes, l’intégration aux cercles de la puissance publique, l’entrée des artistes renégats de l’art dans le club très fermé des gouvernants et des manipulateurs despotiques. Tout comme, dit-on, on ne croit pas en Dieu au Vatican, l’endroit de France où on croit le moins à l’art est ce monde des artistes stipendiés, politiciens longtemps refoulés, issus de Mai 68, qui ne croient qu’au Pouvoir, jamais à l’imagination.
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4032
http://www.cip-idf.org/IMG/pdf/artistes.pdf
http://www.cip-idf.org/IMG/pdf/lang.pdf
Ils marchent toujours les soixante huitards. Mais dans les allées du pouvoir, et non pas dans les rues. Daniel Cohn Bendit, Roland Castro, Alain Geismar, Romain Goupil, Serge July, qui furent des agitateurs de mai 68 ne sont pas allés manifester ce 22 mars 2018 avec les cheminots et les fonctionnaires en colère. Les «enragés» d’hier se sont engagés pour Macron, et ne le regrettent pas. Ils pensent être restés fidèles à leurs rêves, en particulier européen, et s’ils n’ont plus l’âge, ni l’envie, de battre le pavé ou de le lancer, il ne leur en arrive pas moins d’inciter les marcheurs macronistes à presser le pas, en reprenant le slogan d’autrefois «cours camarade, le vieux monde est derrière toi !»
Ils ont perdu des cheveux, et des illusions sans doute. Sur leurs visages pèlerinent les rides, comme des cicatrices souvenirs des combats perdus. L’après mai 68 n’a pas toujours été une fête. Les conquêtes sociales comme spirituelles d’il y a cinquante ans ont souvent été battues en brèche. On ne tire pas impunément sur les moustaches du tigre capitaliste. Certains de leurs camarades en sont morts de désespoir. Eux ont continué leurs combats, chacun dans son secteur, s’attirant le respect et les jalousies ; mais jamais démissionnaires ni fatigués. Ni soucieux d’être décorés.
Et tous se sont retrouvés, non sans disputailles avec leurs proches parfois, pour voter Emmanuel Macron. Afin d’éviter la peste et le choléra : François Fillon et son programme reaganien, Marine le Pen, l’extrême droite xénophobe. C’était «Macron ou le chaos», comme l’écrivait l’architecte des banlieues, Roland Castro, ex-UEC, ex maoiste mais toujours «évolutionaire» et macroniste au nom « de l’utopie concrète ». Pas question de Mélenchon, «c’était le stalinisme, le vieux parti communiste», selon Alain Geismar, l’ancien leader du Snesup.
Le plus en pointe fut sans aucun doute «Dany le Rouge», passé au Vert, puis à un farouche engagement en faveur de l’Europe. «Or il n’y avait qu’un seul candidat européen, c’était lui», relevait-il. Macron avait rallumé les étoiles, ce qui faisait briller aussi les yeux du cinéaste Romain Goupil.
Complice et ami de Cohn Bendit, l’ex trotskyste, et animateur des comités d’action lycéens au temps du «joli mois de mai» affirme qu’il se serait ainsi adressé au président «à nous deux, on a 140 années d’expérience en agitations sans avoir fait l’ENA. On est les meilleurs conseillers parce qu’on a tout foiré». Peut-être se vante-t-il un peu, parce que d’autres plus capés ont plus raté encore. Mais cette vieille garde autrefois rouge a de la gueule, même cassée…
http://francais-express.com/actualite/france/-83664-cohn-bendit-castro-july-ces-anciens-de-mai-68-qui-marchent-avec-macron/
Tout cela est assez vain. Il suffit de rechercher qui parmi les membres du 22 mars des débuts n’ont pas retourné leurs vestes, et l’on s’aperçoit aisément que la trés grande majorité a continué à penser ce qu’elle pensait et faisait avant, pour celles et ceux qui ne sont pas encore morts… Des livres existent qui restituent la période, il suffit de les parcourir…
A propos des leaders, un petit extrait de « Et si la révolution était possible » de Denis Langlois :
« Pas de leaders, pas de dirigeants, pas de chefs grands ou petits, pas d’« appareils » soucieux d’assurer d’abord leur pouvoir. Seulement des militants et des militantes librement désignés que l’on a chargés de mandats précis, limités dans le temps et résiliables à tout moment. Pas de vastes et floues délégations qui finissent par créer des droits. Pas de chèques signés en blanc.
Cependant, il serait faux de dire que les dérives de l’autorité viennent uniquement de ceux qui sont attirés par le pouvoir. Les chefs naissent aussi, parce que les autres militants leur donnent naissance. Notre société a habitué les gens à être en majorité des obéissants et des admirateurs. Les médias cultivent à longueur d’année cette tendance. Ils réclament des têtes d’affiche. Ils personnalisent les actions collectives. Ils veulent que quelqu’un de connu et de télégénique – le fameux « charisme » – incarne le groupe. Comment les leaders ne se laisseraient-ils pas griser par cette gloire factice, par cette prétendue reconnaissance ? Comment, nouveaux narcisses, ne regarderaient-ils pas un peu trop leur reflet dans le miroir ? Comment n’oublieraient-ils pas qu’ils sont pour les médias des pions interchangeables, des objets d’intérêt passager liés à l’actualité ? Comment n’en arriveraient-ils pas à confondre leur personne, leur ego – « Moi, je » – et la collectivité qu’ils représentent ?
Dans ces conditions, la recherche et la vénération d’un chef, le besoin d’un « maître » idéalisé, le culte de la personnalité, peuvent paraître naturels aux membres d’un groupe ou d’un parti. « Les grenouilles qui demandent un roi. » Un boulevard s’ouvre alors devant celui qui brûle d’être leader. Il n’a pas beaucoup d’efforts de séduction ou d’affirmation de soi à faire pour le devenir. Il a les plus grandes chances d’être intronisé, avec toute la connotation religieuse du mot. Par complexe d’infériorité, par engouement excessif, par souci d’efficacité immédiate ou encore par paresse, les militants lui laissent le champ libre.
« Il n’est pas de sauveurs suprêmes : ni Dieu, ni César, ni tribun », chante à juste titre l’Internationale. Mettons fin une bonne fois pour toutes au mythe de l’homme (ou de la femme) providentiels. »