[zad nddl] communiqué des naturalistes en lutte du 6 février – entretien des bords de routes
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Catégorie : Local
Thèmes : D281EcologieZad
Lieux : Notre-Dame-des-LandesZAD
Nous nous battons aussi pour que ces bords de route soient vivants, permettant la vie d’une diversité d’espèces végétales et animales. La coupe des arbres et des arbustes (en dehors des haies) en bord de route permet l’installation de nombreuses espèces et est favorable voire nécessaire ?pour la survie de certaines. C’est particulièrement le cas des reptiles qui vont y trouver des places de chauffe nécessaires à leur régulation thermique. La colonisation par les ronciers et fourrés entraîne une banalisation de ces bords de route et oblige les espèces à circuler sur la chaussée au risque de se faire écraser.
Si nous sommes pour la préservation des ronciers et des fourrés au sein des prairies et boisements, leur contrôle est aussi nécessaire en fonction des usages.
Nous avons discuté avec le département et avancé nos préconisations auprès du bureau d’études. Le service routier s’est engagé à utiliser du matériel adéquat, à ne pas surcreuser les fossés et ne pas réduire les haies, c’est un début. Cependant la vigilance des habitants et de tous les usager de la zad reste nécessaire. Si cette qualité du chantier est possible sur la RD281, elle pourrait l’être partout et engager une réelle prise de conscience. C’est sur ce combat d’exemplarité que nous souhaiterions mobiliser des forces et que le département mette en place une gestion différenciée des bords de route avec un objectif de préservation de la biodiversité à l’image d’autres collectivités.
La ZAD doit rester un endroit du possible dans l’espoir de l’essaimer au-delà.
Les Naturalistes en Lutte
Le fossé bien nettoyé en bord de route, habitat naturel indispensable à nos amis les lézards!
Les champs fauchés, microcosme grouillant de vie!
La friche : abomination écologique!
Les bois? Un ignoble complot des anarchistes radicaux!
On les a dégoûtés où nos naturalistes? Chez Vinci Bio?
Non sérieux je te jures que j’en rajoute à peine.
J’en ai vu se battre contre la zone sans moteur avec permaculture et reforestation sous prétexte que ça allait détruire la biodiversité du coin.
Alors soit gentils et fais tes devoirs:
Tu prends la liste des espèces protègées,
Tu fais un tableau à trois entrées avec champ, friche forêt (et bitume si ça te fait plaisir)
Tu place une à une les espèces dans la bonne colonne
Et tu renvoies ta copies.
P.S.: C’est curieux on t’as pas vu quand il fallait rappeler que les chicanes ça empêche la faune de se faire crabouiller sur les routes.
Ou alors c’est p’têt un genre de faune qui t’plait pas des masses j’me trompe?
C’est quoi ce communiqué qui donne l’idée qu’il y aurait une bonne gestion de la nature, qu’il est nécessaire de contenir ronciers et autres broussailles pour que les espèces puissent soi-disant circuler. De même qu’affirmer que la coupe des arbres et arbustes est nécessaire pour la biodiversité !?
Non mais on se fout de qui là ? Surtout venant de la part des naturalistes en lutte !
Faut-il rappeler que la nature n’a pas besoin de nous, qu’elle a évolué des millions d’années sans que l’homme y interfère (et à ce jour, sa gestion de la nature, les espèces elles aimeraient bien s’en passer !). A moins qu’il y ait une espèce qui nous ait précédé qui a géré la nature auparavant pour le bien de certaines espèces (je me marre…). Les tritons et autres espèces aujourd’hui menacées le sont du fait justement que nous avons laissé s’installer nombre de routes, que nous avons laissé l’agriculture industrielle s’imposer, que nous avons laissé l’Etat et ses partenaires privés décider de ce qui est bon pour la nature (surtout quand cela arrange l’homme et ses activités économiques…sic).
Faut-il rappeler que la forêt dominait il y encore quelques milliers d’années toute l’europe (et pas la forêt qu’on connait aujourd’hui, non je parle de celle qui évolue naturellement et dont il y a seulement 1600 hectares environ en France, et dont les friches en sont le commencement, si on les laisse en place évidemment, ce qui n’est pas le goût des gestionnaires de la nature et des décideurs…). La forêt dominait toute l’europe donc, et à ce moment là pas de haies, mais également pas de routes, et très peu d’espaces ouverts, mais à ce que l’on sache une biodiversité phénoménale et les espèces des milieux ouverts s’en portaient bien mieux qu’aujourd’hui !
Alors voir que les naturalistes en lutte défendent une gestion de la nature parce qu’elle aurait besoin, non mais là on va où.
Aux naturalistes, vous ferez mieux d’aller jeter un oeil du côté d’assos comme l’ASPAS, le Réseau pour les alternatives forestières, du côté des bouquins de Jean Claude Génot et de François Terrasson, je crois que vous auriez beaucoup à y apprendre sur l’écologie…
Encore une fois affirmer que c’est bon pour la nature de couper arbres et arbustes, ah ah, non mais qu’est ce qu’on entend pas comme absurdités parfois…
Si c’est pour défendre le nettoyage de la D281 par contre, là je comprends mieux, vous essayez d’inventer de pseudos arguments écolos pour mieux défendre la tactique de pacification de la ZAD promue par les appelistes.
Ah mais il fallait le dire tout de suite !
Mais si c’est cela, alors je peux vous dire que si les tritons, frênes et autres espèces du bocage pouvaient le faire, elles vous cracheraient dessus pour oser parler en leur nom et surtout par des mensonges pour une tactique maintes fois dénoncé à raison sur IMC Nantes !
J’en profite pour relayer un article sur un livre que les naturalistes « en lutte » feraient bien de s’inspirer et dont l’ensauvagement de la D281 qui a été en une traite abolie en était un symbole fort, l’affirmation du sauvage, de l’incontrôlable, du non-géré face aux principes et à la gestion omniprésente des espaces et de nos vies de la part de l’Etat et des ses partenaires :
https://reporterre.net/La-foret-rempart-du-sauvage-contre-l-Etat
Mais bon, à part la ZAD est qui représente encore cette idée de laisser de la place au sauvage dans nos vies et dans les territoires, je me demande si les naturalistes et compagnie (tiens compagnie de CRS du bocage ?) ne sont pas le relais inconscient ou conscient de la peur de perdre le contrôle… Et pour cela la ZAD risque de perdre toute la place et toute la créativité qu’elle a insuflé dans nombre d’imaginaires. Contre l’aéroport on a gagné, mais contre son monde ? Il y a de quoi fortement en douter…
Un article que certain-ne-s naturalistes devraient lire… :
https://reporterre.net/Les-friches-derniers-espaces-naturels-de-France-en-voie-de-disparition
Les friches, derniers espaces naturels de France en voie de disparition
Extraits choisis :
» Bouc-émissaire du monde paysan, des urbanistes, des gestionnaires du territoire, la friche, dernier espace sauvage, est menacée. Pourtant la disparition des papillons, des fleurs des champs, de la faune et de la flore…, n’est pas le fait de la friche, mais bien d’un système économique pour qui le profit a plus de valeur que notre futur commun ! »
[…]
« Un rapport de force radical avec « les élus » et entreprises est nécessaire pour que nous retrouvions prise sur nos territoires et sur nos vies, pour que la nature cesse d’être gérée, rationalisée, appauvrie et détruite.
Le développement actuel des ZAD en France est une des pistes de résistance pour un monde où nous sommes directement les acteurs des espaces qui nous entourent, en collaboration avec la nature, en harmonie avec le sauvage.
Pour une campagne préservée, vivante, autogérée, paysanne et sauvage à la fois !
Pour que la friche retrouve ses droits ! «
A l’heure de « la sixième extinction » la vie dite « sauvage » n’est que celle que l’Homme choisit délibérément de ne pas domestiquer. Ainsi la « vie sauvage » doit être gérée par l’Homme exactement au même titre qu’un aéroport.
C’est un peu bizarre ton truc: la vie sauvage doit être gérée par l’humain.
Très bon exemple de comment un raisonnement logique peut aboutir à des conclusions insensées.
En fait on retrouve le bon vieux thème de notre société moderne étalé partout dans cette histoire :
On peut pas faire autrement, alors il faut arrêter de désirer plus que ce t’offres l’autorité (fut-elle « autogérée »)
Sauf qu’en pratique, c’est votre monde qui n’est pas possible.
Vous allez tous vous casser la gueule comme des gros glands, et c’est le prix que vous êtes prêts à payer pour obtenir une domination médiatique de courte durée.
Vous en êtes fièrs, en plus.
Le sauvage est notre état.
Le temps notre allié.
Le silence notre discours.
Il y a des chicanes dans mon âme
Et des zads dans mon cœur.
Médecins du système,
Vous le faites mourir plus longtemps,
Mais bientôt mes ronces
Viendront la réclamer encore,
Cette terre que vous avez cru pouvoir voler
Et dans laquelle vous finirez bientôt.
100% ok avec :
« Un rapport de force radical avec « les élus » et entreprises est nécessaire pour que nous retrouvions prise sur nos territoires et sur nos vies, pour que la nature cesse d’être gérée, rationalisée, appauvrie et détruite. »
Mais tu sais combien nous sommes à penser ça ?
Dans le moindre bled 99,9% des « citoyens » s’en remettent à la clique que la « majorité » a mis en place et le programme c’est béton, goudron, super marché,rond point et la dernière nouveauté du moment, les pompes à « essence » pour les ouâtures nucléaires!
Bien sur dans certains coin on accueille le festival résistance comme si les citoyennistes étaient des résistants .Et des foires bio bien sur et des écofestivals.
Le moindre élu est au service du capitalisme .Le moindre élu se la pète et te regarde de haut quand tu lui parles.
Sais tu que le maire est le premier flic de son fief et qu’il peut t’envoyer en taule ou à l’Hopital psy?
Ce gars là a tout pouvoir pour peu qu’il se soumette à sa hiérarchie départementale.C’est clair que s’il s’insoumet,il se retrouvera au Tribunal administratif.
https://humanite.fr/six-maires-en-lutte-contre-les-expulsions-649387
Quant aux citoyennistes ils font semblant de contester et finisse du côté des flics face à nous !
Après rien n’empêche de faire autrement mais est ce vraiment autrement :
https://www.bastamag.net/Reportage-Tremargat
Jamais été là bas mais sur qu’ il n’y pas le drapeau noir et vert sur la mairie .
L’espoir fait vivre! Faisons vivre l’espoir!
Il faut des friches sur la Zad, il faut des bois, des haies, des mares, et des prairies fauchées sans engrais et des landes. Les landes et les prairies sans engrais sont les zones qui disparaissent le plus actuellement et qui sont impossibles à recréer. Les friches et les bois sont dans dans tous les endroits où ce système de merde se pète la gueule, c’est pas tant d’endroits mais c’est beaucoup quand même. Le monde avant l’arrivée de l’humain était parcouru de grands troupeaux de bisons, aurochs qui faisaient des prairies et des mammouths qui défonçaient la forêt. Il n’y avait pas la forêt partout, tout le temps. C’est pour ça que certaines espèces vont mieux quand les arbres sont coupés, et quand on fauche les prairies. Il faut empêcher de curer les fossés mais avec les flics c’est chaud. Les mares étaient seulement près des fleuves, de la mer et des montagnes mais elles ont été détruites dans ces endroits donc c’est bien d’en avoir dans le bocages, mais elles sont toutes artificielles au départ.
Et je pense que la diversité de ce qui vit sur la zad, humaine et non humaine, surtout ce et ceux et celles les plus fragiles, peut gagner plus avec quelques compromis qu’avec une résistance absolue et tonitruante, surtout depuis que la résistance très fédératrice contre le projet de bétonnage est finie. Mais sur cette question, jusqu’à quel point la résistance frontale peut réussir et à partir de quand il vaut mieux résister en biais, ben je vais être beaucoup moins prétentieux pour donner mon avis je connais trop mal les rapports humains et je perd toujours à la bagarre.
« On nous taxe souvent de marginaux, mais on fait partie du même système économique que tout le monde. On trouve juste des combines pour ne pas être désintégrés et garder la maîtrise. » (Yvette, de Trémargat)
Que de commentaires affolés défendant le sauvage, mais j’ai l’impression que cette nature sauvage est plus un mythe, un fantasme consommé pour justifier une méconnaissance du vivant avec qui on cohabite et qui est perpétuelle co-évolution avec nous depuis des centaines d’années.
Oui de nombreux usages sont destructeurs pour la nature mais ne rien faire ou faire semblant de ne rien faire n’est pas rendre sa place au sauvage, ca permet juste à des milieux de se mettre en place, des fourrés, puis des bois, on connait leur importance mais ce ne sont pas les seules lieux de vie des habitants non humain de cette planète. Il y a erreur sur le débat, défendre le sauvage ne veut rien dire. S’implanter dans une parcelle avec cabane, chiens et activités de vie, est ce laisser sa place au sauvage ?
Au final, raisonnons déjà à notre échelle et nos comportements avant de vouloir donner des leçons et en premier lieu apprenons à connaitre ces autres habitants qui nous côtoient.
Moi j’ai l’impression que dans une lutte comme celle de NDDL, et dans les luttes des divers territoires en France et en Europe, on ne se bat pas pour défendre la « nature » (un beau concept issu de la modernité occidentale, au passage), mais pour défendre des écosystèmes particuliers liés à un mode de vie et un projet de société. Un peu ce qu’on fait les paysans pendant les luttes contre les enclosures ou la guerre des demoiselles (même s’ils n’employaient les mêmes mots).
Donc pour moi la question est: quels écosystèmes voulons nous pour quel projet de société?
Une fois qu’on a la réponse c’est facile de savoir quelle biodiversité nous voulons et pourquoi. Et j’espère qu’on est en train de sortir de l’opposition entre l’Homme et la Nature (avec chacun ses défenseurs, entre les bétonneurs et les partisans du sauvage), qui est vraiment une vision du monde liée à l’industrialisation…
Bref, je veux bien défendre le sauvage si moi aussi j’en fais partie.