« Ça en est où, à roybon, au juste ? »
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Catégorie : Global
Thèmes : EcologieResistancesRoybon
Lieux : Roybon
Pour commencer, petite promenade dans la nébuleuse juridique… L’année dernière, le projet de Center Parcs avait été bloqué sur deux points : à propos du réseau d’assainissement, qui avait été déclaré à revoir, et des zones de compensation (obligatoires pour la destruction d’une zone humide), jugées insuffisantes. Les deux dossiers ont été portés devant le Conseil d’État, dernière instance à pouvoir statuer.
Ce fameux Conseil vient tout juste de déclarer, ce vendredi 13 octobre, qu’il ne contesterait pas la décision concernant le réseau d’assainissement, et il est actuellement en train d’étudier la question des compensations. Il dira bientôt s’il rejuge ce point-là ou non. S’il le fait, une nouvelle audience sera annoncée (peut-être des mois plus tard…).
La question de l’assainissement, même si elle met des bâtons dans les roues des promoteurs, n’est pas un point de blocage définitif. Ils trouveront peut-être des arrangements. En fait ça les retarde plus qu’autre chose. La décision concernant les compensations est plus importante, car s’ils sont bloqués là-dessus, alors c’en est fini du projet tel qu’ils l’ont présenté en 2014. Mais nous avons plusieurs raisons pour ne pas vouloir crier victoire trop vite.
En effet, si on considère que cette décision possède le pouvoir de bloquer le projet, on peut s’attendre à ce qu’ils ne laissent pas tomber comme ça, non ? Le Conseil d’État est une institution aux pouvoirs très étendus, en lien avec les politiques (et donc aussi avec les lobbys économiques…) ; il ne serait pas étonnant que Pierre & Vacances sorte de là avec quelques modifications dans son projet plutôt qu’avec un non définitif.
Et si le Conseil d’État refuse de réexaminer le dossier, Pierre & Vacances pourrait bien pondre un nouveau projet, mieux adapté aux conditions légales, et obtenir les autorisations correspondantes. Ou autre magouille. On peut sans doute compter sur eux pour trouver un moyen de se remplir les poches.
On continue la balade : petit tour chez les forces de l’ordre. Il y a du mouvement: bruits qui courent, visites quotidiennes des policiers pendant un temps, hélicoptère… Ça se prépare, semble-t-il. Ça concorderait avec les nouvelles juridiques et le passage de l’huissier le 19 octobre, venu constater l’occupation de la forêt. Car oui, il suffit que la demande en soit faite par Pierre & Vacances (ou l’État pour la maison forestière) pour que démarrent des procédures d’expulsion. Une occupation, c’est, et cela restera, illégal.
Et c’est pas tout. De leur côté, les pro Center Parcs ont décidé de nous donner encore plus de fil à retordre dans tout ce remue-méninges ! Une cabane, « Palette Palace », a été incendiée le vendredi 6 octobre, en plein après-midi, en même temps que la barricade Nord se faisait saboter à (petits) coups de tronçonneuses… Pression supplémentaire pour nous, donc. D’autant plus que ce n’est pas la première fois que nous subissons ce genre de choses.
Face à tout ça, on se mobilise, pour (re)construire et faire vibrer les fourrés. Ça vous dirait, une balade en forêt ? Une semaine de chantier collectif sur la zone et à la maison forestière est prévue du 4 au 10 novembre (le 11, on fait la fête!), et plusieurs événements sont organisés durant le mois de novembre :
– 18-19 : week-end de projections sur l’histoire de l’anarchisme
– 25-26 : week-end textile : ateliers, conférences, discussions
Et en décembre, on fêtera nos trois ans !
Face aux vagues d’expulsions potentielles, chaque rencontre, chaque instant de fête, chaque chantier, chaque balade en forêt façonne nos possibles et dessine la force de nos liens.
Tant que Pierre & Vacances se promènera dans les bois, il nous y trouvera !
Nan mais ça va pas la tête?