Réponse rapide aux fausses informations sur la situation au vénézuela actuellement
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Réponse rapide aux fausses informations sur la situation au Vénézuela actuellement
A travers internet est diffusé un document intitulé “Clés urgentes pour comprendre le conflit violent et protestataire au Venezuela” que, dans le milieu dit libertaire, nous avons pu trouver sur les sites suivants:
- Resumé de A-infos-ca, courriel electronique aussi accesible sur http://ainfos.ca/ainfos57593.html
- http://rupturacolectiva.com/claves-urgentes-para-entender-el-conflicto-de-violencia-y-protestas-en-venezuela
Aucun des relais mentionnés ci-dessus ne cite l’adresse de la source originelle, qui n’est identifiée que comme «La Tabla», s’avèrant être une page web de propagande pro-gouvernementale, qui ne cache même pas être financée par la publicité de l’État vénézuélien. Sur ce site, l’article a été publié pour la première fois le 13 mai 2017, avec ce lien:
http://www.latabla.com/analisis-la-tabla-claves-urgentes-de-la-violencia-fascista-en-Venezuela-Mayo-2017/
Très brièvement, dans un ordre plutôt aléatoire et désireux de donner une réponse rapide, nous allons indiquer quelques-unes des absurdités, des mensonges et des falsifications qui composent ce texte auquel ces “compagnon-e-s” (y at-il une raison de continuer à les appeler ainsi ?) donnent relai et crédibilité dans les médias libertaires. Pour ceux qui veulent une explication plus détaillée de tout ce qui mériterait comme réplique ces bobards, nous vous invitons à visiter le blog libertaire http://periodicoellibertario.blogspot.com et voir en particulier les publications sur le Venezuela que nous avons faites en avril et ce qui ont suivi en mai 2017.
(Tout ce qui est indiqué entre guillemets est extrait de la publication mentionnée.)
– Chaque manifestation au Venezuela est qualifiée d’« offensive violente de caractère fasciste» et ceux qui manifestent sont «une petite mais très active partie de sa population ».
– D’une manière étrangement modéré, on y décrit les sbires de la répression étatique comme des « agents de sécurité ».
– Il y est critiqué, de manière étonnante pour un media qui se prétend anarchiste ou proche, que la manifestation cherche à « délégitimer l’action de l’État ».
– La manifestation cherche, selon cet écrit alternatif particulier, « la criminalisation de l’action des forces de l’ordre », chose qui est considérée comme répréhensible.
-Il est attribué un discours guerrier et apocalyptique à quiconque s’oppose et proteste contre le chavomadurisme, mais les rares exemples qui apparaissent sont vagues et auquel cas ils expriment la vision d’un secteur réduit.
– Le fait qu’il y ait des manifestants pratiquant l’autodéfense face à la police et à la répression militaire est considéré comme une preuve de « préparatifs de guerre » et de « mettre en place un dispositif belliqueux », chose dont ne seraient, en aucun cas, coupables les forces répressives.
-Dénoncer la dictature chavomaduriste et sa violation systématique des droits de l’homme est qualifiée de « mise en scène » et de « montage d’un scénario cinématographique ».
– Il adopte le modèle conspirationniste pour dénoncer que la situation actuelle est l’acte final d’un plan qui s’est fomenté et poursuivi pendant des années, comme si la situation de faim, d’incapacité du gouvernement, d’excessive corruption, de militarisme et de répression, qui se vit aujourd’hui au Venezuela, n’étaient pas des motifs de contestation.
– Il mythifie quelques présomptueuses réalisations sociales, productives, sanitaires et éducatives, démenties pourtant par les quelques statistiques officielles qui peuvent être obtenues aujourd’hui, sans mentionner ce que montrent toutes les études académiques et indépendantes de ces sujets.
– Dans un language qui a des racines policières et de « renseignements » militaires évidentes, une hypothèse particulière est exposée sur la façon dont les groupes d’opposition armés se seraient formés, en parlant, par exemple, de preuves supposées indubitables pour la même situation en 2014, en ommétant que ces spéculations policières étaient si fragiles qu’elles ne permettaient même pas des condamnations judiciaires fermes malgré le contrôle chavomaduriste sur les tribunaux.
– Il ya une justification servile et mensongère pour un organe répressif qu’on ne s’attendrait jamais voir dans un milieu qui s’auto-qualifie de libertaire ou proche : « Les données indiquent que la performance de la GNB -la Garde Nationale Bolivarienne- a été irréprochable et avec des conséquences fatales minimes. »
Nous insistons, en particulier auprès des les compagnon-e-s à l’étranger, afin de rester attentifs à ces manœuvres d’intoxication d’information, provenant de la même façon tant de la gauche autoritaire aujourd’hui au pouvoir au Venezuela que de leurs adversaires tout aussi autoritaires de la droite et de la social-démocratie. Comprenez bien qu’anarchistes et autres personnes de gauche anti-autoritaire, nous ne pouvons pas nous laisser tromper par ce que disent les uns ou les autres, parce qu’il ya des positions, face à la conjoncture vénézuélienne, qui rompent avec ce jeu d’intérêts dans lequel les deux adversaires nous veulent leurrer pour le contrôle de l’Etat. À cet égard, nous réitérons l’invitation à vous tenir informés sur http://periodicoellibertario.blogspot.com
postée le 27/05/17 par La rédaction de El Libertario : http://venezuela-centro.contrapoder.net.ve/spip.php?article600
La crise économique, sociale et politique que traverse le Venezuela depuis plusieurs années fait l’objet, en France, d’un traitement médiatique fortement marqué par des partis-pris souvent unilatéraux qui altèrent gravement l’information. Nous y reviendrons. Mais, de même que nous nous sommes toujours gardés d’opposer à la propagande anti-Chávez une contre propagande, que l’on ne compte pas sur nous pour nous ranger dans un camp contre l’autre en lui accordant un soutien inconditionnel, comme le font de nombreux médias hostiles au gouvernement actuel. Ce sont l’exactitude et la qualité de l’information qui nous importent avant tout.
L’objet de cet article est très limité : il vise simplement à relever une désinformation persistante et significative sur un épisode de la « révolution bolivarienne ».
En ce 18 mai, l’émission de France Inter « Affaires sensibles », animée par Fabrice Drouelle [1] était consacrée à « Hugo Chávez et la révolution bolivarienne ». S’il ne s’agit pas, ici, de revenir sur le contenu de celle-ci dans son ensemble, il convient tout de même de souligner la perpétuation d’un mensonge qui, décidément, a la vie longue…
Tout auditeur de France Inter a probablement eu l’occasion d’entendre au moins une fois la promotion de l’émission « Affaires sensibles », dans laquelle son animateur annonce fièrement : « Quand l’histoire éclaire l’actualité »…
En ce jour, Fabrice Drouelle se proposait donc de nous éclairer, à la lumière de l’histoire, sur « Hugo Chávez et ses 14 années d’expérience socialiste. ». L’ambition n’est pas des moindres, puisque, comme le rappelait la page de présentation du programme, il s’agissait de « […] tenter de comprendre ce qui s’est réellement passé durant ces 14 années de « Chavisme » et d’expérience socialiste. L’objectif est que chacun puisse se faire sa propre idée et se forger sa propre conviction ! »
Évidemment, prétendre revenir sur 14 années de régime, voire même sur ce qui les a précédées sur le plan historique, en moins d’une heure est une gageure, que même un journaliste mieux renseigné et plus consciencieux que Fabrice Drouelle, aurait du mal à soutenir. On notera, par exemple, que l’événement tragique du « Caracazo » [2], qui explique pourtant en partie comment un outsider comme Chavez a pu arriver au pouvoir quelque neuf ans après, a malheureusement été négligé… Mais passons.
La question qui nous intéresse particulièrement, c’est lorsqu’il est fait mention de la politique en matière de médias menée par l’ancien chef d’État vénézuélien. Dans cette perspective, nous ne pouvions faire autrement que de relever ce passage (à 31’44 du podcast) :
« En l’espace de quelques mois, sous l’impulsion du président Chávez, le Venezuela prend un virage socialiste radical. Malgré la contestation populaire, le gouvernement décide d’imposer plusieurs mesures fortes, à la symbolique politique non moins forte : d’une part, un contrôle des médias, on notera la fermeture d’une chaîne de radio-télé dont la ligne éditoriale faisait, selon les chavistes, le jeu de l’opposition […] » .
Du « contrôle des médias », l’auditeur avisé de France Inter ne saura pas grand-chose, si ce n’est la mention de la « fermeture d’une chaîne de radio-télé » . Cette chaîne dont il est question et que Fabrice Drouelle ne prend pas le soin de nommer, c’est RCTV (Radio Caracas Télévision). Or, comme nous l‘avions expliqué ici-même, RCTV n’a pas été « fermée » par Chávez. Sa concession n’a tout simplement pas été renouvelée ! Et le motif n’était pas simplement que « la ligne éditoriale faisait, selon les chavistes, le jeu de l’opposition », mais, comme le rappelait Le Figaro – que l’on peut difficilement suspecter de « chavisme » –, du 26 mai 2007, que « pendant des années, la chaîne a ouvertement conspiré contre le président en place en relayant les appels à renverser le régime. Lors du coup d’État du 11 avril 2002, le canal [RCTV ndlr] annonçait qu’Hugo Chávez avait démissionné et accepté que le dirigeant du patronat local, Pedro Carmona, assure l’intérim à la tête de l’État. En réalité, le président était maintenu au secret dans une île au large du Venezuela par des militaires putschistes. »
On peut lire, sur la page Internet de l’émission de France Inter, cette observation d’une grande sagesse : « Une chose est sûre : la personnalité et les idées d’Hugo Chávez suscitent toujours un vif débat parmi les intellectuels que ce soit en France ou à l’étranger. Et bien souvent, ce débat engendre avec lui dans la presse ou sur les plateaux télévisés des raccourcis historiques ou des amalgames maladroits ».
Et à France Inter : « raccourci historique » ou « amalgame maladroit » ?
http://www.acrimed.org/Affaires-sensibles-sur-Hugo-Chavez-et-la
Le commentaire précédent est hors sujet : en effet Chavez est mort, et avec lui sa pseudo-“expérience socialiste” militaro-mafieuse ; aujourd’hui c’est du boucher Maduro qu’il est question.