A part quelques incidents isolés et un barrage de routes à El Alto, le référendum s’est déroulé normalement. Les organisations favorables à la nationalisation du gaz et qui se sont opposées au référendum en raison de la non prise en compte de cette exigence (payée au prix de 80 morts en octobre dernier) annoncent qu’elles ne baisseront pas les bras.

Tous les bureaux de vote n’ont pas encore fermés, les résultats définitifs ne sont pas encore connus, il est donc un peu tôt pour analyser et tirer des conclusions, néanmoins quelques pistes se dégagent :

– la campagne de propagande du gouvernement et des médias, grace aux millions apportés par les multinationales pétrolières, a porté ses fruits ainsi que les menaces de répression ;
– les appels au boycot et en particulier aux barrages de routes n’ont pas été suivis, même si le taux de participation indiquerait une victoire des abstentionistes (le vote est obligatoire et l’abstention passible d’amendes) ;
– les consignes de vote du MAS et d’Evo Morales (oui aux trois premières questions et non aux deux dernières) n’auraient pas été suivies.

Bien que le gouvernement et les médias se félicitent de la victoire de la démocratie sur les « extrémistes radicaux », il n’est pas à exclure que dans les prochains jours ou prochaines semaines, des mobilisations exigent la nationalisation du gaz (80 % des boliviens y sont favorables d’après un sondage officiel), qui n’est pas obtenue par le référendum (les contrats des multinationales d’un durée de 40 ans ne seront pas remis en cause). Surtout que d’après plusieurs spécialistes et commentateurs, les questions soumises au vote sont tellement « vagues » que toutes les interprétations sont possibles, on va donc assister à des batailles d’analyse et de propositions.