Les récentes déclarations (14 juillet 2004) de Monsieur Chirac, largement inspirées par les intérêts du Medef, manifestent des signes d’un inquiétant autoritarisme libéral.

Les chômeurs pratiquant « la politique du guichet » ? C’est pourtant bien le patronat qui empoche les exonérations fiscales. C’est pourtant bien les plus riches qui empochent les baisses d’impôts.

« Les chômeurs ne peuvent indéfiniment refuser un emploi » ? ! Monsieur Chirac stigmatise les chômeurs ! L’inversion de la charge de la preuve est manifeste, alors que le chiffre officiel du chômage est de 10%, que les licenciements financiers et les délocalisations persistent et s’amplifient.

Plus de 4 200 000 chômeurs et chômeuses sont inscrit(e)s à L’ANPE ! La menace de suppression des allocations après six mois est quasi criminogène compte tenu des « offres » et des critères de sélection des entreprises.

« Il faut réhabiliter le travail », déclare M. Chirac… Tandis que son gouvernement met en place le RMA, (demi SMIC mensuel, sans droits sociaux) ou le « contrat d’activité », (35 heures payées 26), qui vont accroître massivement le nombre de travailleurs pauvres … alors que le nombre de ces travailleurs pauvres, (vivant sous le seuil de pauvreté) s’élève déjà, en France à plus de 3,2 millions !

Le travail forcé (à coût bradé), la mobilité géographique contrainte sont à l’horizon de l’orientation dessinée par le Président de la République. La faible défense de l’acquis des 35 heures est contredite par la volonté d’assouplissement dont la réalité d’exécution est confiée aux desideratas des entreprises. La politique préconisée par Monsieur Chirac aura pour effet la multiplication des emplois précaires et des contrats rémunérés bien au-dessous du SMIC mensuel ainsi qu’une aggravation de la précarisation de l’ensemble du salariat.

La référence aveugle aux « acquis de la croissance » relève davantage de la croyance dogmatique ultralibérale que de la prise en compte des véritables intérêts d’une majorité de la population. Quelle croissance, quel développement, pour quelle amélioration de la qualité de la vie ?

L’alibi social du plan de cohésion social de Monsieur Borloo est définitivement invalidé par la stratégie de coercition libérale dont Monsieur Chirac se fait l’interprète.

La solution raisonnable au bénéfice de l’ensemble de la population (salariés et chômeurs) serait plutôt du coté d’une véritable réduction du temps de travail sans diminution de salaires, l’arrêt des licenciements et des délocalisations, ainsi que par l’accès immédiat à un revenu décent pour tou(te)s (le SMIC comme référence) permettant le libre choix de son emploi et de sa formation.

Dans ces conditions, nous demandons : Un rendez-vous express à Jean Louis Borloo, comme ce dernier s’y était engagé.

Une augmentation immédiate de 300 euros de l »indemnisation de toutes les formes de chômage.

Une renégociation de la « convention » et une refonte totale du régime de l’assurance chômage.

Pour les questions qui les concernent, rien ne doit se décider sans les organisations et les associations de chômeurs et précaires !

Paris, 15 juillet 2004

AC !, APEIS, MNCP, CGT-chômeurs