Dans son allocution du 14 juillet 2004, M. CHIRAC profite des médias et
de la légitimité que lui confère son statut de chef de l’État pour tenir
des propos infamants à l’encontre de millions de personnes au chômage.
En déclarant que les chômeurs passent leur temps à refuser « 
éternellement  » des offres d’emploi qu’on leur proposerait, le Président
de la République Française tente d’opposer ceux qui travaillent à celles
et à ceux qui n’ont pas d’emploi. Après  » le bruit et l’odeur  » des
immigrés en 1995, CHIRAC, démagogue, veut faire du chômeur le bouc
émissaire de l’économie libérale.

NOUVELLE REMISE EN CAUSE DES MAIGRES DROITS DES CHÔMEURS

Sensé marquer le  » virage social  » du gouvernement Raffarin III,
l’avant-projet de loi de dérision sociale de M. BORLOO reprend quasiment
à la lettre les propositions que le MÉDEF veut imposer depuis ces
dernières années : faire en sorte que les chômeurs se soumettent sans
discuter aux lois du marché du travail telles qu’elles sont voulues par
les patrons :

– contrainte après six mois de chômage d’accepter n’importe quoi, dans
des conditions que les chômeurs ne pourront pas négocier (un emploi sans
lien avec leur qualification, même hors de la zone géographique de ce
que l’on appelle généralement le bassin d’emploi, avec un salaire imposé,
etc.) ;
– infantilisation, culpabilisation et punition des personnes en mettant
en place un dispositif  » d’accompagnement renforcé  » et de  » sanctions
graduées  » en cas d’insuffisance de la recherche d’emploi, allant de la
réduction à la suppression de l’allocation ;
– nouvelle prérogative de l’ASSÉDIC de sanctionner a priori les
demandeurs d’emploi. Juge et partie, n’auront ils pas tendance à radier
d’autant plus que le régime est en déficit (voulu) ?

DÉLOCALISATION… LOCALE

Cette attaque des droits des chômeurs fragilise encore plus la condition
de tous les salariés. Les RMIstes vont être contraints d’accepter le RMA,
les chômeurs de longue durée devront accepter le contrat d’activité, et
comme on vient de l’indiquer les chômeurs après six mois devront
accepter ce qu’on leur propose. Dans tous les cas, ce qui est proposé,
c’est du travail de moins en moins bien payé, avec une protection
sociale de moins en moins assurée. Chez les salariés, ce qui s’est passé
chez BOSCH à Vénissieux nous montre d’une autre manière ce mouvement :
les salariés ont le choix entre le licenciement (chantage à la
délocalisation) ou travailler 36 h au prix de 35 h !

La concurrence, la compétition généralisée comme unique modèle de choix
politique (entre salariés, entre salariés et chômeurs, et entre chômeurs,
entre pays industrialisés et émergents, entre régions, pays, etc)
va-t-elle faire en sorte que nous finissions par travailler ou chômer à
n’importe quelles conditions, et sans plus aucune garantie de droits,
afin de satisfaire au discours dominant pour la jouissance de quelques
privilégiés ?

Au chantage comme méthode de gouvernement de l’État et de gestion des
entreprises, nous préférons et défendrons la démocratie et la solidarité.

Nous appelons les chômeurs, les précaires et les salariés à ne pas « 
ÉTERNELLEMENT  » se laisser marcher sur le pieds en créant, en rejoignant
des comités de lutte de salariés, de chômeurs…

AC ! Rhône
37 cours de la république – 69100 Villeurbanne
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