Suite à l’attaque fasciste, la Plume noire fait appel à votre solidarité afin de pouvoir poursuivre ses activités dans des conditions correctes. Continuer à faire vivre et développer ce lieu ressource pour les luttes populaires et le mouvement libertaire est le meilleur moyen de répondre aux tentatives d’intimidation de l’extrême-droite. Voici le lien de notre “pot commun” : https://www.lepotcommun.fr/pot/ukh1owag

Ou par Chèque à l’ordre de “La plume Noire 8 rue Diderot 69001” Ou par virement direct adressé à “La plume noire” IBAN : FR16 2004 1010 0711 8625 8J03 850

Ce samedi 19 novembre 2016 en milieu d’après-midi, des catholiques intégristes et d’autres militants d’extrême-droite appelaient à un rassemblement place Colbert, pour s’opposer au projet de reconversion de l’église Saint-Bernard (actuellement désaffectée) en centre d’affaires et exiger qu’elle soit confiée à la fraternité saint Pie X, une organisation catholique particulièrement réactionnaire et proche des milieux fascistes.

Ce rassemblement avait fait l’objet d’une interdiction de la préfecture, qui invoquait dans son communiqué le risque de trouble à l’ordre public et renvoyait honteusement dos à dos fascistes aux méthodes violentes et militant·e·s progressistes et antifascistes présent·e·s dans le quartier.

Le rassemblement a pourtant eu lieu malgré l’interdiction, comprenant des membres du GUD, de l’Action Française et du Parti Nationaliste Français lourdement casqués et armés, qui ont fait une première apparition devant notre local, la librairie la Plume Noire, au début de l’après-midi.

Ces militants fascistes, ouvertement préparés à mener des actions violentes, n’ont pas été inquiétés ou contrôlés par les nombreux policiers présents, qui ont d’ailleurs assuré la protection du rassemblement en tenant à distance militant·e·s antifascistes et autres habitant·e·s du quartier.

Nous ne nous étonnons malheureusement pas d’une telle complaisance y compris dans le cadre de l’état d’urgence, alors même que celui-ci sert notamment de cache-misère à la répression accrue des mouvements sociaux progressistes. Rappelons qu’il y a quelques semaines, la police manifestait de nuit dans les rues lyonnaises main dans la main avec cette même extrême-droite.

Vers 18h, alors que le rassemblement des intégristes s’était dispersé, une vingtaine de fascistes toujours massivement équipés ont remonté les pentes de la Croix-Rousse et ont brutalement convergé vers la Plume Noire, où se trouvaient une douzaine de nos camarades.

Les personnes présentes dans le local ont baissé le rideau pour se protéger, mais les fascistes ont réussi à le relever et à enfoncer un autre volet métallique, détruisant également les vitres qui se trouvaient derrière.

La résistance de nos camarades a empêché les fascistes de pénétrer physiquement dans le local, mais n’a pu éviter les dégâts matériels que sont la destruction de la totalité des vitres et d’une partie du volet. Plusieurs personnes ont également subi des blessures légères durant cette agression qui a duré de longues minutes, notamment à cause de projectiles (pierres, outils métalliques, bouteilles en verre) lancés par les fascistes. Lors de leur arrivée puis de leur départ, les fascistes ont hurlé « on est chez nous », « la France au Français » et « morts aux juifs », comme signe de ralliement et de dispersion.

Cette attaque odieuse n’est pas un fait isolé. Près de 20 ans après l’incendie du précédent local de la Plume Noire par l’extrême-droite en 1997, elle s’inscrit dans la montée en puissance actuelle de l’extrême-droite et du fascisme, qui se traduit par une multiplication des agressions contre les minorités, des militantes et militants du mouvement syndical, féministe, antiraciste, LGBT et progressiste.

Ces attaques sont favorisées par l’ouverture de nouveaux locaux fascistes dans plusieurs villes françaises comme Lille et Lyon, qui servent de lieux d’organisations à cette stratégie d’intimidation fasciste. À Lyon, il y a maintenant 4 locaux (PNF, GUD, Action Française et les identitaires), sans réaction réelle des autorités et de la ville de Lyon.

Face à ce constat, nous réaffirmons que nous ne nous laisserons pas intimider et nous en appelons à la solidarité et à une réaction large de toutes les composantes du camp progressiste.

Le groupe de Lyon de la Coordination des Groupes Anarchistes