Contre la facilité : sur l’attaque à la massette des vitres de l’hôpital necker
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : Actions directesLoi travail 2016
Lieux : Paris
Alors puisque la dissociation est de mise lorsque ces commentateurs sociaux suivent le sens du vent et surfent les mêmes vagues que nos ennemis tant que leur planche est rouge ou noire [1], nous affirmons préférer la plongée sous-marine et n’avoir que faire des mouvements de surface.
Il y a mille raisons de s’attaquer à un hôpital quelconque et à celui-là en particulier, et l’envie brute de se passer de raisons en est une.
Après tout, peu importe que cet hosto porte le nom de Jacques Necker, banquier de profession, puis successivement conseiller des Finances, directeur général du Trésor Royal, directeur général des Finances, Premier ministre des Finances de Louis XVI et j’en passe. Peu importe que ce brave homme se soit remarqué dans son rôle de contre-révolutionnaire en 1789, lorsque les casseurs détruisaient la Bastille pierre par pierre. Peu importe qu’au même moment, il ait repris à son compte toutes les méthodes imaginables pour calmer la populace en furie.
Après tout, peu importe que l’hôpital soit un symbole de l’oppression médicale et de ce que le pouvoir scientifique se permet de faire subir. Peu importe que des milliers de femmes soient traitées comme des machines à reproduire derrière ces grandes baies vitrées, peu importe que des personnes intersexuées soient mutilées à la naissance derrière ces si charmantes plaques de verre. Peu importe que l’hôpital nous arrache chaque année des proches, des compagnon-ne-s en les psychiatrisant et en les internant. Peu importe que les laboratoires pharmaceutiques prolifèrent sur le dos de nos maladies et de celles de nos enfants en profitant de la manne financière de la Sécurité Sociale. Peu importe également que les internes profitent de l’anesthésie de patients et de patientes endormies pour tester sur eux et elles tout un tas de pratiques sans leur consentement.
Après tout, peu importe que l’hôpital soit un lieu de collaboration principal du pouvoir, dans nos mouvements comme tout le reste de l’année, qui balance les individu-e-s qui s’y rendent en croyant obtenir du soin, et qui en sortent avec des menottes. Peu importe qu’il soit également l’endroit où se retrouvent par alternance avec la prison celles et ceux que l’État veut anéantir.
Après tout, peu importe que ce monument historique, éminent symbole de la puissance de l’État, bâtiment colossal tout de verre et d’acier, nous rappelle sans cesse que nous ne sommes que de médiocres pions face à la grandeur de nos maîtres. Peu importe que ces baies vitrées de 10m de haut coûtent une fortune et que leur réparation fasse cracher de la thune à ces ordures.
Et si, après toutes ces raisons qui nous importent peu, la simple satisfaction, du haut de notre mètre 70, de filer des courants d’air à des salopards en costards ou blouse blanche, à l’aide d’une simple massette, jusqu’au plus haut sommet de l’État, avait pu donner l’énergie d’agir à une individualité révoltée ?
Et si ces personnes que certain-e-s trouvent idiotes d’avoir attaqué ces vitres, étaient les mêmes personnes qui attaquent les banques et les assurances, et qui nous réjouissent tou-te-s ? Quelle présomption, quel sentiment de supériorité nous permet de juger la pertinence de leurs motivation, et de décerner les bons et les mauvais points dans le désordre social ?
Et si, au lieu de s’empresser de cracher sa bile sur des individu-e-s présent-e-s à nos côtés dans des moments aussi intenses, sur le simple prétexte que l’on ne comprend pas leurs motivations, on pouvait s’efforcer de comprendre, et à défaut, de se taire ? Et si, au lieu de suivre avec paresse le flot d’immondices charié par les médias, on s’efforçait de produire une réflexion sans influences ?
Pourquoi se précipiter et se réfugier dans la facilité lorsqu’un acte «incompréhensible» surgit dans ce genre de moment ? Pourquoi tomber dans la dissociation que nous intime le pouvoir alors que nous pourrions profiter de ce genre d’événement pour discuter sérieusement de notre rapport à l’inconnu et à l’inattendu ? Les discussions qui ont abouties à l’écriture de ce texte sont aussi riches que tous les instants de vie que nous partageons dans la rue. Parce qu’elles s’attaquent à nos certitudes, à un moment où on pourrait croire que tout s’éclaircit. Lorsque les raisons de casser des banques et des agences immobilières nous semblent devenir consensuelles, il se trouve des choses qui nous permettent de creuser plus encore nos réflexions révolutionnaires. L’inattendu est pour moi ce qui rend la vie passionante, et c’est aussi ce qui fait si peur à ce pouvoir qui souhaiterait tout prévoir.
Saisissons-nous de ces inattendus pour affronter nos convictions et les faire évoluer, plutôt que de les balayer d’un revers de main pour les ramener à un triste connu. Et c’est ainsi que nous serons redoutables.
Nous n’avons pas peur de l’avenir, c’est leur avenir qui a peur de nous. Et il a bien raison.
[1] lundi.am, mercredi 15 juin 2016 : «Au milieu de tout cela, quelques vitres de l’hôpital Necker ont été brisées. Bien que les vitres en question n’aient pas d’autre rôle que celui d’isolant thermique : j’en conviens grandement, ce n’est pas très malin. Certes, briser les vitres d’un hôpital, même par mégarde, c’est idiot […]
Si les jeunes émeutiers qui ont cassé les vitres de Necker ont été idiots, […] «
« n-n-n » sur Paris-luttes.info, jeudi 16 juin 2016 : «[…] il y a eu la mauvaise blague de l’hôpital Necker… Une personne seule a étoilé une dizaine de ses vitres, sous le regard circonspect de pas mal d’autres manifestant-e-s, qui soit ne savaient pas qu’il s’agissait d’un hôpital, soit ne comprenaient pas pourquoi cette personne s’y attaquait (Je serais d’ailleurs curieux d’en connaître ses raisons) […]»
Nantes Révoltées sur Indy Nantes, jeudi 16 juin 2016 : «[…] Visuellement, seule une longue baie vitrée grise longeant le boulevard s’offrait à la vue des manifestants – ce qui n’est pas le cas dans le sens inverse de la marche. Nul doute que les quelques égarés pavloviens venus casser du verre – une petite librairie juste à côté à subi le même sort que l’hôpital – n’ont même pas compris ce à quoi ils touchaient. […] Si les enfants soignés dans cet hôpital ont été incommodés, c’est probablement plus par l’usage massif de l’arsenal policier que par des coups, aussi idiots soient-ils, sur la baie vitrée du bâtiment»
Les gamins atteints de cancers apprécieront certainement votre verve révolutionnaire. La prochaine fois, balançons des pavés dans des maternelles, après tout, c’est aussi un haut-lieu de la reproduction sociale oppressive.
Surtout, ne remettons pas en cause certains comportements dans les manifs, justifions des actes irréfléchis par d’autres (comme si c’était impossible d’avoir des idées stupides quand on casse des banques à côté). Ce qui est fantastique c’est qu’apparemment jamais les personnes qui ont pondu ce texte ne se sont dit que d’autres aussi avaient réfléchi à l’idiotie qu’est l’attaque en pleine manif d’un hôpital de gosses. »vous ne comprenez pas ! », à ce train là, ça ressemble plus à un discours d’ados frustrés pris sur le fait, qu’à des révolutionnaires sûrs de leur fait et de leurs stratégies.
Quant aux galimatias sur Necker, j’aimerais que les analyses post-modernistes dégagent mais bon.
Faut arrêter les blagues…
Déjà, en l’occurrece l’avis des gamins sur la question, tu l’as pas, et les utiliser de la sorte c’est franchement pas intelligent.
Ensuite, en l’occurrence, au moment où des gens s’affairaient sur les vitres du rez-de-chaussée (tu sais, là où il y a extrêmement peu de chances qu’il y ait de gosse aux moments des faits vu qu’ils ont sûrement été préventivement mis en sécurité et vu que de toute façon il y a peu de chances que les gosses aient librement accès à cette partie de l’hosto), les flics jetaient sans vergogne leurs saletés de grenades désencerclantes. Faudrait s’amuser à mesurer à combien de décibels monte l’explosion d’une grenade de désencerclement et comparer ça au bruit d’un marteau qui tape sur une vitre.
Enfin, les gaz utilisés par les flics, eux, ils auraient beaucoup plus sûrement pu atteindre les chambres et/ou les endroits où les gosses hospitalisés ont accès.
Mais nan, le problème est et reste le bris des vitres. Evidemment.
Merci aux personnes (ou à la personne) qui ont écrit ce texte, vu le flot de dissociations qu’il y a eu ces derniers jours… Y’e na même qui, « dans nos rangs » vont jusqu’à s’émouvoir des vitrines de « petits commerces » qui ont été pétées… On nage en plein délire, j’vous l’dis !
Évidemment que le problème n’est pas le bris de vitre, à la limite on s’en fout du bris de vitres.
Le problème c’est de faire du damage control vis-à-vis d’un acte idiot et en fait indéfendable devant l’écrasante majorité des gens, en arguant que des fois, des gens dans des hôpitaux font des trucs dégueulasse (ce qui n’est pas faux).
Ce qui est problématique c’est d’essayer de défendre par renforts de grands idéaux un acte apparemment irréfléchi en sous-entendant que rien d’idiot ne peut passer dans la tête des manifestants, que c’est juste une question de point de vue (post-modernism go home – encore une fois).
Le problème c’est que les manifestants sont pas à l’abri de faire des conneries, la chose intelligente c’est plutôt de s’en apercevoir, de réfléchir là-dessus et de ne pas chercher à balancer un gloubi-boulga pour se justifier après coup.
Après quoi, j’ai du mal à voir pourquoi on met en cause l’action des flics (ce qui est naturellement une bonne chose) tout en cherchant à montrer la portée révolutionnaire de péter des vitres d’un hosto.
La majeure partie du staff d’un hôpital, ça m’étonnerait que ce soit des médecins en yacht par ailleurs, mais bon, j’imagine que c’est plaisant de se justifier en se disant que ça a sans doute emmerdé des docteurs, quand le plus logique ce serait que ce soit les infirmièr-e-s et autres aide-soignant-e-s que cette »action » a réussi à toucher.
Contre la facilité… Effectivement, c’est « contre la facilité » de se lancer dans une justification/explication de la casse des vitres de l’hôpital Necker. Remarque aussi que c’est, d’une autre manière (peut-être pas incompatible dans le fond, mais dans la pratique il y a du pain sur la planche), assez difficile aussi de réussir à faire grandir cet état d’esprit collectif d’entraide et de détermination que l’on est plusieurs à ressentir dans ce cortège de tête (même s’il n’est pas total, c’est quand même une grosse tendance).
Je pense que l’un des textes que tu cites, « Tentative de récit de la longue journée de lutte du 14 juin », tend vers ça:
https://paris-luttes.info/tentative-de-recit-de-la-longue-6166
Donc il se permet certaines (auto)critiques. Que tu y voies de la « dissociation » dès le début du 2e paragraphe de ton texte, ça fait un peu mal… Ou rire, selon l’humeur du moment.
Surtout que quand tu cites le texte en question, tu omets un passage qui donne tout son sens à la notion de « mauvaise blague »:
« Bon, dans le chaos ambiant, c’était vraiment pas grand chose. On peut trouver ça vain et contre-productif au niveau du « message » et de la cohésion de l’esprit du cortège, mais bordel… Les politicien-ne-s et journalistes qui s’offusquent et parlent de « saccage », d’hôpital « dévasté »… Non, mais allô, quoi !? »
La mauvaise blague, ça peut être en effet interprété AUSSI comme l’acte lui-même, mais ça me semble évident ici que c’est AVANT TOUT la réaction politico-médiatique. Le texte en vient même à citer Nabilla pour faire comprendre ça, fais pas genre t’as pas compris STP.
La question, aussi, c’est de savoir si toute critique de toute pratique spécifique, de tout acte spécifique, en manif est forcément de la « dissociation ». À ce compte-là, l’omerta nous guette, camarades !
« cet état d’esprit collectif d’entraide et de détermination que l’on est plusieurs à ressentir dans ce cortège de tête »
Je commence à en avoir marre d’entendre parler de la bonne ambiance du cortège de tête … c’est franchement désespérant de voir que pour pas mal de gens le seul enjeu là dedans c’est de se faire des copains cagoulés dans ce fameux cortège de tête .. et derrière ça une volonté malhonnête d’essayer de montrer qu’il y a une cohésion et un lien quelconque entre les gens de ce cortège.
Franchement, ce mouvement n’est même pas un mouvement, y a eu strictement rien en commun de fait dans le milieu, les gens s’enferment dans leurs minables guéguerres de bandes, avec le copinage comme seul critère, et en plusieurs mois il n’y a rien eu de franchement intéressant, et alors qu’on arrive à la fin il n’y a pas la moindre volonté de réflexion pour savoir ce qui a merdé, parce que non, y a des gens qui sont contents de ce qui s’est passé, ils se sont bien fait gazer et matraquer pendant 3 mois, ils ont étoilé quelques vitres, et voilà ils ont l’impression d’avoir fait la révolution, d’avoir changé quoi que ce soit à l’ordre « de ce monde » !
Mais faites des sports extrêmes s’il n’y a que l’adrénaline qui compte !
Quand aux vitres de cet hôpital, je trouve franchement gonflé que les mêmes qui se vantent de la bonne ambiance et qui sont trop fiers de la casse osent se plaindre lorsque les cibles ne leur conviennent pas .. après c’est vrai qu’une maternité c’est le genre de cible favorite de l’extrême droite pro-vie, et que ces donneurs de leçon qui essaient de trouver des bonnes raisons d’attaquer un hôpital oublient que sans ça leurs compagnes qui ont besoin d’avorter en seraient encore à risquer leur vie avec des aiguilles … Et que se poser la question d’où on met les limites (de façon individuelle, sans parler pour les autres) me semble assez importante … parce que des bonne raisons on pourrait en trouver pour n’importe quoi … pourquoi ne pas attaquer directement des profs de l’éducation nationale à ce compte là, puisque l’école est bien le premier niveau de domestication par l’État, qui essaie de détruire très tôt le moindre réfractaire, et que les profs sont ceux qui permettent le flicage des élèves (avec des outils technologiques), leur domestication, et leur dévalorisation, ils sont les outils de l’État servant à couper les ailes de tout rebelle, et ce sont les « gentils profs » qui permettent de faire accepter à des gamins de se faire laver le cerveau et se plier à des règles débiles … franchement les profs ont eu un plus gros impact négatif sur ma vie que le moindre médecin …
On pourrait donc trouver des justifications pour absolument tout, et pourquoi pas, car quelque part lorsqu’on dit que l’on veut détruire ce monde c’est bien que l’on veut tout détruire … mais il me semble qu’il y a dans l’histoire des exemples de « révolutions » qui s’en sont pris aux médecins, profs, et autres lettrés bourgeois, et le résultat ne fait pas trop envie …
« après c’est vrai qu’une maternité c’est le genre de cible favorite de l’extrême droite pro-vie, et que ces donneurs de leçon qui essaient de trouver des bonnes raisons d’attaquer un hôpital oublient que sans ça leurs compagnes qui ont besoin d’avorter en seraient encore à risquer leur vie avec des aiguilles »
En l’occurrence une maternité est de loin une cible que l’extrême droite pro-vie n’attaquerait pas puisqu’une maternité est faite pour y « donner la vie », pas pour pratiquer une interruption volontaire de grossesse.
Ensuite, dans les arguments donnés je n’en vois pas qui dise que les hostos sont attaquables en raison de ce qui y est pratiqué, mais plutôt en raison de la manière dont c’est dans, en raisons aussi du fait que les hostos (hormis cliniques privées, même si là on touche à d’autres problèmes encore) font partie de l’Etat. Il ne s’agit pas d’attaquer des personnes (même si individuellement on peut en trouver qui méritent bien une correction (voir par exemple le « point du mari », un exemple parmi plein d’autres)), ni même des pratiques, mais un symbole, principalement. Tout comme lutter contre le nucléaire n’est pas « revenir à la bougie », attaquer l’Hôpital n’est pas revenir à des pratiques dangereuses. Entre les deux, il y a tout un panel de possibilités.
Et puis en effet il y a cette histoire de vouloir détruire un monde qui ne nous intéresse pas, pour éventuellement en reconstruire un qui nous intéresse derrière (ça peut être discuté…). Et là, il y a peu de points qui restent intouchables.
Notamment, des gens n’ont pas attendu l’autorisation d’anarchistes ou l’émergence de ce que certains appellent un « mouvement social » pour attaquer des écoles (je parle évidemment de l’institution et du bâtiment, pas des gens qui y sont de grès ou de force).
Sur la cohésion au sein du « cortège de tête » maintenant, je te rejoins. De toute façon, si on regarde au niveau des perspectives, je vois mal comment des autonomes (et même au sein de l’autonomie les perspectives entre groupes affinitaires ou individus peuvent différer) pourraient partager des perspectives avec des individus avalés par la machine syndicale (qui veulent, au mieux, autogérer leur exploitation au sein des usines)
« En l’occurrence une maternité est de loin une cible que l’extrême droite pro-vie n’attaquerait pas puisqu’une maternité est faite pour y « donner la vie », pas pour pratiquer une interruption volontaire de grossesse. »
Juste à titre informatif pour ceux qui n’ont pas à se préoccuper de ce genre de choses, les centres IVG sont en général situés dans les services de gynécologie obstétrique des hôpitaux, donc souvent dans des maternités, ou accolés à elles, idem pour les planning familiaux qui donnent accès à l’IVG et aux méthodes contraceptives. C’est simplement parce qu’il y a le matériel et le personnel spécialisé.
J’espère en tout cas que cette histoire permettra de développer une réflexion plus poussée sur le système médical et la science en général, mais permettra aussi d’avoir une réflexion intelligente sur les attaques, sans leçon à donner, sans consignes, mais juste en prenant un peu de recul sur du vécu ici ou ailleurs et une analyse du sens qu’on veut mettre ou pas dans une attaque, dans la tentative de se sortir de cette fétichisation qui parfois en amène certains à applaudir devant des attaques de l’extrême droite, hooligans ou autres autoritaires, parce que réellement sur ce sujet là ces gens là n’ont vraiment rien à envier aux milieux gauchistes et anarchistes, et qu’il faudrait arriver un jour à séparer les idées et les méthodes. J’espère en tout cas que le jour où des réacs attaqueront des centres IVG à coup de massettes ils ne seront pas applaudis par les anars et autres anti-autoritaires admirateurs du bris de verre.
toujours ce même gimmick: « le milieu c’est mal ».
une fois que t’as dit ça, t’as tout dit. tu peux rester campé sur tes positions, tu seras inattaquable, le « milieu » sera toujours pire. sans que personne ne l’ait défini.
en l’occurrence, parler de « milieu » pour ce qui est du cortège de tête à paris, ça me semble assez déconnecté… le « milieu » à paris a beau être très hétérogène, mouvant, vaste et c’que tu veux, ce cortège l’est bien plus encore, et il est difficile d’y savoir qui est qui, c’est limite carnavalesque (au bon sens du terme). des gens y viennent seuls, d’autres organisés en p’tits groupes, certains coordonnés, d’autres en plus gros groupes, avec l’intention d’y faire tels ou tels trucs, mais alors je n’y vois pas du tout les mêmes tensions que dans le « milieu » (même si qques psychopathes ont pu agresser ou tenter d’agresser des camarades ici ou là au milieu d’une nasse ou à la fin d’une manif, ça reste heureusement des épiphénomènes). d’ailleurs, sans vouloir reprendre les bonnes vieilles répliques du « grand détournement », si y’a qqu’un ici qui reproduit les mauvaises habitudes du « milieu », c’est toi ! tu sembles reprocher les tentatives, plus ou moins heureuses, plus ou moins foireuses, de sortir des sphères limitées au « milieu »… mais alors tu veux quoi ? contrairement à ce que tu dis, il y a eu des tentatives de plusieurs types (assemblées, actions collectives, …), même si ça n’était effectivement pas des tentatives spécifiquement « milieu ». mais vu ce que tu dis du « milieu », tu devrais t’en réjouir. ou tu devrais t’organiser et proposer d’autres trucs, au lieu de chouiner (ce qui est quand même une sacrée spécialité de tous les aigris du « milieu » qui se disent hors « milieu » mais sont toujours là quand il s’agit de lui chier dessus).
bon, après, les contre-tautologies du genre « ce mouvement n’est même pas un mouvement », c’est vraiment très intéressant… surtout qu’il y a plein d’arguments réfléchis qui vont avec. vraiment, merci.
Après tout peu importe que le petit E— ait été sauvé derrière ces vitres par un double pontage 24 heures après sa naissance et qu’il soit aujourd’hui en bonne santé à l’âge de cinq ans. Peu importe que ses parents aient pu résider avec lui sur place pendant 3 semaines le temps de sa convalescence, et peu importe que son suivi pendant deux ans ait été plein de compétence et de bienveillance… (ça c’est pour l’admiration que je porte aux chirurgiens de l’hôpital Necker). Cet article me débecte.