Vous avez dit « race sociale » ?
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J’écris cet article pour enfoncer le clou. Je suis blanc et communiste libertaire comme l’écrasante majorité des personnes qui ont attaqué ma camarade. Dire ceci est central pour ce qui va suivre. Je précise aussi que j’ai l’appui de ma camarade pour écrire ce texte : elle a jugé qu’il était bon de donner mon avis d’anar blanc sur le sujet, elle a relu ce texte et je le publie parce qu’il lui convient.
L’anarchisme et l’extrême gauche en général ont un problème avec le concept de race. Et comment peut-il en être autrement puisque de prime abord ce terme peut résumer à lui seul deux périodes les plus honteuses de l’Histoire de l’Occident : la Colonisation et l’Holocauste où des millions de personnes sont mortes, les premiers Noir.e.s et Arabes, les seconds Juif.ve.s et Tziganes pour la plupart, seulement parce qu’ils étaient considérés racialement comme inférieur à l’Homme blanc et chrétien. C’est-à-dire que cette infériorité, pour les bourreaux de ces génocides résidaient dans le code génétique de leurs victimes.
On pourrait donc comprendre pourquoi l’utilisation du terme de race dans une conférence libertaire puisse susciter l’émoi. Ma camarade serait donc une nazie puisque elle utilise ce terme ?
Eh bien pas du tout.
Pour le comprendre, il est fondamental de faire la distinction entre race biologique et race sociale. Ma camarade ne croit pas en l’existence de la race biologique, elle ne croit pas qu’un peuple, qu’une ethnie, qu’une couleur de peau soit supérieure à une autre. Elle croit en l’existence des races sociales. Ce qui signifie qu’au sein d’une société structurellement raciste, les institutions de cette société et la population « racialisent » les individus. En France un.e Noir.e, un.e Arabe, un.e Rrom n’aura pas la même place dans la société qu’une personne de couleur blanche. Face au marché du travail, face au logement, face à la police, face aux différentes institutions un.e blanc.he est avantagé.e face à une personne « racisé.e ».
Il ne s’agit pas là de racialiser la question sociale, mais plutôt l’inverse, de socialiser la question raciale : d’expliquer que le concept de race, s’il n’est pas une réalité biologique est une réalité sociale : un Rrom est considéré par l’Etat français et son racisme systémique comme un Rrom en premier lieu, et non comme un « individu » et encore moins comme un « citoyen ». Ainsi, dire qu’il n’y a pas de différence entre lui est moi est au mieux de la naïveté, au pire de l’hypocrisie républicaine. Je ne suis évidemment pas supérieur à lui, mais ma place dans la société que me confère ma couleur de peau et mon identification comme étant français m’accorde sur tous les points de nombreux avantages. C’est ça la race sociale.
Alors elle est « une ennemie de classe » ?
« Elle préfère un bourgeois racisé à un prolo blanc » ?
Et bien, encore une fois c’est une mauvaise réponse.
Premièrement parce que la lutte des classes ma camarade ne la théorise pas, elle la vit au quotidien, elle fait partie des franges de la population les plus précaires et n’a donc aucune leçon à recevoir de militants qui sont pour la plupart profs.
Secondement, mes très cher.e.s camarades blancs devraient se pencher sur ce qu’on appelle « l’intersectionnalité des luttes » qui prend en compte, dans un combat pour l’émancipation, la dimension de classe, de race et de genre. Cette approche révolutionnaire, contrairement à celles qui prédominent dans les milieux anarchistes et communistes, ne croit pas en la hiérachisation des luttes au profit de la lutte des classes.
Autrement dit, toutes les luttes sont imbriquées les unes aux autres : la lutte des classes ne peut se faire et ne doit pas se faire sans lutte contre le racisme, contre le sexisme, contre l’homophobie, la lesbophobie, la transphobie, le validisme… Un patron noir et trans reste donc un patron, mais sa position d’ennemi de classe ne justifie pas par contre les attaques racistes et transphobes qu’il peut subir. Mais il n’est pas un camarade, il est bien considéré comme un ennemi de classe. Cela étant dit, le point de vue intersectionnel amène à souligner le fait que ce patron noir et trans’ est rare – la condition trans comme la condition noire étant synonyme de surexposition à la précarité sociale, et la condition blanche et bio étant au contraire sur-représentée dans la CSP chez f’entreprise…
S’ils s’étaient penchés sur ce concept ils auraient su de quoi parlait ma camarade, ils auraient su qu’on ne pouvait pas objectivement la taxer de sympathisante d’extrême droite.
Le privilège blanc
Tout ce débat pose la question du privilège blanc. Pendant la conférence, l’un des conférenciers, pour répondre à ma camarade, lui a expliqué que tout le monde dans la salle était anti-raciste, et que pour la plupart ils ou elles avaient participé a des manifestations antiracistes. Je ne doute pas ici de la sincérité des participants ni de leur engagement. Mais le racisme peut être appréhendé sous deux angles différents :
la discrimination : le tort causé aux personnes qui le subissent, une dimension qui est connue et admise (bien que souvent sous-estimée, et dédramatisée) par l’ensemble des personnes qui se sentent concernées par la lutte antiraciste, elles ont bien intégré que les personnes victimes de racisme était donc discriminées.
l’autre versant, beaucoup moins évident, qui est le bénéfice voulu ou non qu’en tirent les non-victimes : et notamment les personnes identifiées comme blanches, catho-laïques, de souche…
Personne ne dit que les blanc.he.s sont mauvai.se.s, qu’elles ou ils profitent volontairement du racisme structurel. Pour autant, que je le veuille ou non je profite de cet état de fait : je suis favorisé à l’embauche, dans la recherche d’appartement, j’ai moins de chance de me faire refouler de boite de nuit, de me faire suivre par un vigile dans un supermarché, de subir des contrôles policiers abusifs qui finissent souvent mal, je subis moins le mépris des institutions et des aides sociales…
Dans nos sociétés je suis considéré comme la norme, je ne suis pas racialisé, je ne suis que très rarement renvoyé à ma couleur, et n’ai donc que très rarement l’obligation de me définir en tant que tel. Ici, il n’est pas question en tant que blanc, de s’auto flageller, de culpabiliser ou d’avoir honte mais seulement de reconnaitre notre position privilégiée dans la société.
Ce privilège ne veut pas dire non plus que je ne peux pas être précaire, avoir une vie de merde, être pauvre, cela veut juste dire que l’ouvrier-e racisé-e, le ou la précaire racisé-e, le chômeur ou la chômeuse racisé-e, a un désavantage supplémentaire face à son homologue non-racisé-e. Je peux certes subir une violence symbolique tout en étant blanc, mais pas en tant que blanc : des contrôles de police que je peux subir en tant que militant, dans un cadre précis. J’ai déjà connu la violence physique, l’humiliation et le mépris de la police, mais uniquement dans un cadre militant : en dehors de ce cadre je n’ai jamais de problème avec la police.
Je peux également subir de la discrimination dans un rapport de classe avec des personnes de classes supérieures me renvoyant à mon inculture par rapport à leur norme, mais cela demeure sans commune mesure avec ce qu’ils pourraient faire subir à des personnes issues de l’immigration post coloniale et/ou des quartiers populaires. Bref : le racisme étant quelque chose d’institutionnalisé, ma couleur de peau fait tout de même de moi un privilégié.
Mes camarades blancs, qui ont une grille d’analyse n’expliquant les rapports de dominations que par le biais de la classe ont donc une grande difficulté à se définir comme privilégiés du fait de leur couleur de peau, et cela d’autant plus quand ils sont ouvriers. Encore une fois, il ne s’agit pas de dire que nous ne pouvons pas connaitre la galère, mais seulement qu’à compétence et situation économique égale, notre position dans la société sera meilleure ou moins pire que celle d’un racisé.
Si mes camarades ont autant de mal à comprendre ce privilège c’est premièrement du fait de leur carcan idéologique, qui peut les enfermer dans une interprétation simpliste du monde social actuel : la France et le monde ouvrier en général ne sont plus ce que Bakounine et Marx ont connu de leur temps. Si la lutte des classes reste éminemment pertinente pour appréhender une dimension des oppressions systémiques, les torts spécifiques subis par les personnes racisées sont à prendre en compte s’il l’on veut aboutir à une réelle révolution intersectionnelle.
Mais la difficulté à prendre en compte ce privilège est avant tout entretenue par l’Etat, qui a tout intérêt à maintenir cette hiérarchisation et donc à faire intégrer, à nous personnes blanches, que nous sommes la norme. Mes camarades se braquent quasi-systématiquement et crient au racisme quand on parle de « blancs », en répondant « mais non, pas tous les blancs ! ». Le privilège blanc est à comprendre comme un système de valeur et de normalisation :ici on ne parle pas d’individus responsables de racisme, on parle d’une structuration raciste de la société qui privilégie les blancs.
Ma camarade croit donc aux races sociales, disais-je. Ce n’est en fait pas le terme exact : elle n’y croit pas, elle les vit, sachant que sa situation est encore particulière puisqu’en plus d’être une racisée, elle porte le voile, et subit donc une triple oppression raciste, sexiste et islamophobe. Corollairement, j’ai donc un triple privilège face à elle : je suis un homme blanc et rien chez moi ne laisse supposer une quelconque appartenance religieuse.
J’ai aussi le privilège de pouvoir parler de privilège blanc sans me faire taxer de raciste, sans que l’on me prenne pour un hystérique. Inconsciemment, dans la tête de mes camarades, je suis plus légitime, plus crédible. Et je m’énerve moins, car je ne suis pas touché directement, quotidiennement, à répétition, par ces attaques.
Et pourtant ce n’est pas moi la personne la plus légitime pour parler de ça, ce n’est pas moi qui vit le racisme au quotidien, mais bien ma camarade. Ceci pose un autre souci : nous avons un problème avec le fait de nous taire, d’écouter les premiers concernés sur leur propre vécu, et d’en tirer les enseignements sur nos comportements pouvant reproduire des situations de dominations paternalistes, au sein même d’un milieu qui s’est donné pour but de les combattre. La plupart d’entre nous refusent tout simplement de se remettre en question.
Le prétendu « racisme anti-blanc »
Pendant le débat un intervenant a exprimé que lui aussi dans certaines ZEP pouvait être victime de racisme… Sous-entendu : il pouvait être victime de racisme « anti-blanc », terme cher à l’extrême droite, popularisé par l’organisation « bloc identitaire » et réutilisé par la droite classique comme Jean François Copé. Alors soyons clair : le racisme anti-blanc n’existe pas. Car c’est quoi le racisme, d’abord ? Le racisme est un système d’oppressions structurelles visant les personnes racisées en s’appuyant sur des lois, sur des représentations sociales et médiatiques, sur des normes culturelles et sur une réécriture de l’Histoire, légitimant par exemple le discours colonisateur des nations impérialistes.
Par conséquent, si je peux connaitre la mésaventure de me faire insulter à cause ma couleur de peau, ou de subir des actes violents, cela reste néanmoins ponctuel, et sans commune mesure avec le racisme structurel que seul un non-blanc peut subir. Je ne peux honnêtement pas comparer un « sale blanc » avec ce que pourra subir une femme noire portant le voile, par exemple. Si je peux être confronté à des préjugés, j’ai la chance et le privilège qu’ils ne soient pas légitimé par des représentations médiatiques et des discours politiques, et qu’ils ne me coûtent pas ma scolarité, mon emploi, mon logement, ma tranquillité quotidienne.
Une femme peut me traiter de « sale mec », ou tenir des propos essentialisants, globalisants et désobligeants sur « les hommes » : pour autant il ne me viendrait jamais à l’esprit de parler d’un « sexisme à l’envers » ou d’une oppression des femmes sur les hommes – et pas davantage des pauvres sur les riches. Eh bien c’est pareil dans la relation entre blanc et non blancs : en tant que libertaire, je ne peux pas mettre un pied d’égalité le vécu des dominants et des dominés.
Si la lutte des classes et le combat contre l’Etat et le capitalisme font partie de nos priorités, la reconnaissance par l’ensemble de l’extrême gauche de l’existence d’un privilège blanc, de races sociales et leurs incidences sur les racisé.e.s est indispensable, d’abord pour ne pas reproduire les dominations présentes dans la société, ensuite pour construire une solidarité entre toutes les personnes précaires, qu’elles soient blanches ou non.
http://lmsi.net/Vous-avez-dit-race-sociale
C’est une chose que d’identifier et analyser les rapports sociaux, qui sont toute notre réalité, et de vouloir les transformer ou les abolir. Et là dessus, impossible de faire l’impasse sur le racisme. C’en est une autre que d’en tirer la conclusion que l’émancipation sociale et personnelle c’est forcément tout pourri disqualifié, et que la seule « solution » est dans un différentialisme passéiste et essentialiste, ce qui était précisément la thèse des réacs européens dès le dix huitième siècle !
« Le racisme est un système d’oppressions structurelles visant les personnes racisées en s’appuyant sur des lois, sur des représentations sociales et médiatiques, sur des normes culturelles et sur une réécriture de l’Histoire, légitimant par exemple le discours colonisateur des nations impérialistes. »
C’est totalement faux : le racisme n’est pas un « système d’oppression », mais une IDÉOLOGIE, selon laquelle les hommes se distingueraient par leur couleur de peau et constitueraient des groupes distincts de ce fait.
Par conséquent, être rejeté d’une façon ou d’une autre, ou catégorisé du fait de sa couleur de peau, c’est du racisme, point-barre. Que le racisme soit à l’origine la justification de l’esclavage des Noirs africains est une chose, que les gens victimes du racisme ne soient pas eux-mêmes racistes en est une autre. C’est clairement une partie de l’idéologie dominante ; considérer qu’il existe des races est une forme de l’idéologie dominante, une forme d’aliénation.
Au reste, l’idée de « race sociale » est injustifiable de toutes les façons qu’on l’aborde, elle n’a aucune base théorique et pratique. Les classes sociales se distinguent par leur place dans les rapports de production ; les prolétaires sont exploités, c’est cela qui les distingue. Que je sache, les « catégories racisées » dont on nous parle dans ce texte n’ont aucune place spécifique dans les rapports de production et ne se distinguent donc aucunement des autres prolétaires ; c’est juste une tentative de diviser les exploités entre « exploités normaux » et « super-exploités racisés », une pure calembredaine : chacun trouvera toujours pire que son propre sort !
Un petit mot au passage : la religion étant une forme particulièrement archaïque de l’idéologie dominante, la « camarade de lutte musulmane et voilée » fait surtout la preuve qu’elle est très atteinte par l’aliénation de l’idéologie dominante ! On peut se retrouver dans une lutte aux côtés de staliniens ou de sociaux-démocrates, mais il est clair qu’il ne faut avoir aucune illusion sur le fait que leurs buts ne sont pas révolutionnaires et ne le seront jamais tant qu’ils ne renieront pas leurs convictions politiques actuelles ; pour les croyants, c’est la même chose, vu que la religion est bien une vision politique en fin de compte…
Pour terminer, j’aime beaucoup l’idée que « la lutte des classes ma camarade ne la théorise pas, elle la vit au quotidien, elle fait partie des franges de la population les plus précaires et n’a donc aucune leçon à recevoir de militants qui sont pour la plupart profs » ; les profs ne connaîtraient donc pas grand-chose de la lutte des classes, ce qui signifie que le rédacteur de ce texte ignorant et misérabiliste n’a jamais mis les pieds dans une AG de profs et d’instits : en 2010, dans la lutte contre la réforme des retraites, c’était pourtant là qu’il y avait les expressions les plus claires de lutte, notamment pour éviter les pièges tendus par les syndicats… et j’aimerais bien vu la quantité de trucs invraisemblables que la « camarade de lutte » trimballe, de la religion à une vision fondamentalement raciste des choses, oui, j’aimerais beaucoup savoir de quelle « lutte des classes » nous parle l’auteur de ce texte…
Que ce texte dérange les suprématistes, on peut le comprendre, mais qu’ils envoient des seconds couteaux pavloviens pour le descendre, c’est plutôt contre-productif.
Y’en a un qui n’y était pas, mais qui sait mieux que l’auteur de l’article, qui lui y était, ce qui s’est passé ! Bravo ! Ça montre le degré de trollage où on est arrivé et ce qui remplace les facultés de raisonnement chez certains.
Quant au Vieux, fidèle à lui-même, il n’a tout simplement pas lu le texte, comme d’habitude, dans ce groupuscule on réagit juste à quelques mots clés et on sort une réponse déjà prête piochée dans son catéchisme poussiéreux vieux d’un siècle.
C’est vraiment une performance de faire dire à cet article exactement le contraire de ce qui est écrit. Avant d’écrire, il faudrait apprendre à lire. Quant à prétendre qu’il n’y a pas de racisme ni de racialisé-e-s en France et qu’ils/elles n’auraient pas à le dénoncer au nom d’une certaine conception de la lutte de classes, c’est tout simplement du négationnisme.
Je n’étais pas à Lyon à cette discussion, mais ce qui est écrit dans ce texte me paraît assez limpide (je ne parle pas du contenu de la discussion, mais de ce que le texte théorise à propos du racisme).
Les termes, les mots, sont parfois utilisés pour refuser le débat. Qu’on utilise le terme de “race sociale” ou non, les réalités sociales décrites dans le texte sont indéniables (bon, perso, au lieu de jouer sur le rapport d'”inculture” entre un précaire et un riche, j’aurais plutôt joué sur le rapport économique, ce qui différencie les riches des pauvres reste beaucoup plus le capital économique que le capital culturel, surtout que ça fait quelques décennies que la “culture” s’est démocratisée et que les bourges aujourd’hui écoutent la même zik et regardent les mêmes films que les pauvres, de Booba à Spiderman 3 en passant par les séries télé Game of Throne ou je sais pas quelle connerie, mais bref, c’est pas le truc le plus important dans ce texte).
Comme l’auteur et sa camarade, je pense qu’il est important pour tout mouvement révolutionnaire anti-autoritaire de prendre en compte les différentes oppressions/dominations, sans tomber dans les “je-suis-mieux-que-toi-parce-que-je-corresponds-plus-aux-critères-des-opprimés” dans lesquels on tombe parfois trop facilement (mais pas ce texte, justement). Sortir du combat antiraciste “moral” pour s’attaquer aux racines, causes et conséquences matérielles du racisme, c’est s’extriper de l’idée que c’est juste nos comportements individuels qui créent le racisme (ou tout autre domination). C’est bien évidemment beaucoup plus profond que cela, beaucoup plus sociétal.
Pour celles et ceux qui veulent réfléchir encore à ces questions, ce “vieux” texte (2006) donne encore quelques pistes:
– Horia Kebabza / « L’universel lave-t-il plus blanc ? » : « Race », racisme et système de privilèges
https://infokiosques.net/spip.php?article1165
Bonne lecture !
Il y a visiblement un troll que ça excite beaucoup de balancer les identés gens.
Nous pas.
Au delà de la mise en danger potentielle d’autrui et du non respect de l’anonymat, c’est une pratique politique dégueulasse.
Pas de bol pour le camp qu’il pense servir, ça le discrédite chaque fois un peu plus…
C’est prendre les gens pour des débiles que de sortir des énormités qu’on ne croit pas soi-même mais qu’on aimerait faire gober aux autres : « Et que nous avons d’ailleurs pas attendue pour défendre et combattre que ça lui plaise ou non aux cotés de TOUTES les minorités ostracisées et victimes du racisme d’état de ce pays de m… » N’importe quoi ! Tout le monde a pu constater que vous passez votre temps non pas à défendre les minorités ostracisées, mais au contraire à les enfoncer, à les dénoncer, à essayer de les empêcher de manifester ou d’organiser des marches, à les exclure des débats politiques. Depuis des mois vous ne faites que ça sur Indymedia, une inondation d’articles sur le modèle de votre chef d’orchestre Yves Coleman : pas moins d’une vingtaine d’articles pour défendre l’islamophobie et pourfendre les libertaires et les antiracistes qui auraient l’audace de le contrarier. Sa prose est à sa place dans les poubelles de l’Histoire et d’Indymedia :
https://nantes.indymedia.org/articles/refused
Il faut vraiment être raciste à l’extrême pour dénier aux racialisé-e-s le droit de se défendre, et avec une telle rage. L’Etat peut se frotter les mains, ses idiots utiles de l’ultragauche sont là pour conforter l’union nationale et le racisme d’Etat.
Quant au « Vieux sympathisant », qu’il rejoigne les suprématistes déguisés n’étonnera personne. La vision des racialisé-e-s par les CCI ne vole pas plus haut que leur vision de LA femme :
La condition de la femme au XXIe siècle
https://nantes.indymedia.org/articles/25961
On touche le fond là avec ces commentaires… C’est possible de commenter, faire du débat (et non pas des insultes racistes ça, ça s’appelle pas débattre), échanger plutot que de balancer ses insultes de merde et de dénoncer les gens ? De faire autre chose que d’être dans une compète à “qui-à-la-plus-grosse” et de parler des parties génitales des gens ? Non parce que là on n’avait encore pas vu ça, peut être que c’est le moment de se dire qu’il faut aller faire autre chose de sa vie (réfléchir a son phallocentrisme par exemple).
J’ai donc viré tout ce qui est : commentaires d’insultes, qui visaient juste à provoquer encore plus de commentaires d’insultes, ou encore les points godwin. Il y a eu suffisemment de trollage, d’articles qui se sont fait innondés de commentaires de bas étages pour qu’on s’arrête la.
Après écoute du mp3 disponible sur le site rebellyon de ce débat à la gryffe :
*ce compte rendu n’est pas objectif et décrédibilise les futurs productions publiées par le site les mots sont importants dit LMSI
*l’intersectionalité ce n’est pas nier le social ou un outil de domination et d’autoritarisme.
la bourgeoisie opprimée remercie les intersectionnel-le-s pour leur empathie et leur soutien apporté à notre entreprise de division du prolétariat, réel et unique but de l’idéologie humaniste sous-jacente à votre bricolage théorique fabriqué dans les universités américaines dont vous aimez tant publier les colloques et vous attribue une plus-value symbolique dans le monde militant, et marchande dans l’édition.
par contre comptez pas sur notre classe pour vous soutenir vous exploité-e-s et opprimé-e-s par nous mêmes. votre humanisme n’est pas le notre mais vous êtres trop cons pour le comprendre. vous pouvez trimez 40 ans de votre vie, en taule ou à l’usine ou dans un bidonville, notre classe s’en branle !
longue vie à l’intersectionnalité, longue vie au capitalisme à visage humain !
L’Etat a d’abord interdit le foulard dans les écoles, puis dans les lieux publics, Sarkozy propose de l’interdire dans les facs, il ne manquait plus que des puristes « révolutionnaires » pour demander de l’interdire aussi dans les débats libertaires.
Bravo ! belle leçon d’anarchie…
“[…] Depuis des années, nous rappelons que le racisme anti-blanc est un concept fallacieux et tendancieux, pour la bonne raison que le racisme n’est pas un simple sentiment de haine mais un rapport social de domination, qui peut parfaitement se passer de la haine – et dont les formes les plus hégémoniques se traduisent même par de l’indifférence ou de la sympathie davantage que par de l’antipathie. De ce point de vue, d’ailleurs, l’agressivité qui se déchaîne aujourd’hui contre Houria Bouteldja et contre la ZEP peut être entendue comme un encouragement, même si elle est aussi lourde de menaces : le racisme qui s’exprime ici est un racisme intranquille, inquiet, qui se sent menacé.
Depuis des années, nous rappelons aussi que de son côté, la haine n’est pas forcément raciste, et que toutes les haines ne se valent pas. C’est pourtant de cela qu’on cherche à nous convaincre : qu’aimer c’est bien et haïr c’est mal, que la bonhommie est en toutes choses meilleure que la colère, que toutes les haines sont identiques quels que soient leurs objets, et que par conséquent nous devons mettre sur le même plan et rejeter dans la même indignité la haine de l’oppression et la haine du bougnoule – ou, pour reprendre les termes de Mouloud Akkouche [1], que tous les visages doivent communier dans un sourire béat, en jetant la même opprobre sur le rictus du tortionnaire et sur la grimace de sa victime.
C’est de cette chose insensée et monstrueuse que l’on veut nous convaincre : que toutes les haines se valent, celle des Indigènes de la République contre un système raciste (voire contre ses agents) et celle des blancs, petits et grands, contre lesdits Indigènes : une haine fondée sur un vécu réel et une haine fondée sur des fantasmes et des phobies ; une haine fondée sur une analyse rationnelle et une haine fondée sur un délire idéologique ; une haine fondée sur des principes éthiques (en premier lieu le besoin d’égalité) et une haine fondée sur la peur panique de perdre ses privilèges […]
Pierre Tevanian