Parution de 2 brochures d’information sur la situation au kurdistan
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Category: Global
Themes: GuerreKurdistanLibérations nationalesResistances
Places: KurdistanTurquie
La sale guerre de l’État turc contre le mouvement kurde (juillet-septembre 2015)
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– La sale guerre de l’État turc (36p A5 – à lire)
– La sale guerre de l’État turc – brochure (36p A5 – à imprimer)
Introduction
Il y a encore seulement deux mois, la presse occidentale et les politiciens occidentaux de tous bords ne s’arrêtaient plus de féliciter ces “gentils” kurdes pour leur courage face à l’État Islamique et leur bravoure dans ce combat asymétrique. Mais au milieu de l’été, à la fin du mois de juillet, le président-dictateur turc, Recep Erdo?an, soutien officieux de l’État Islamique jusqu’alors, a décidé de changer de stratégie face à la montée en puissance du mouvement d’émancipation sociale kurde en menant tout bonnement une guerre au “terrorisme kurde”. Et ce, évidemment, à la plus grande satisfaction de Daesh.
L’occident capitaliste, chrétien et démocrate, pour ne pas froisser son allié turc au sein de l’Otan, s’est réfugié depuis dans le silence complice qu’il maîtrise toujours si bien. Quasi pas un mot depuis le 20 juillet dernier sur la sale guerre coloniale que l’État turc a relancé au Kurdistan. Pas un commentaire sur les vagues d’arrestations qui ont ciblé dans toute la Turquie, des milliers de militants communistes kurdes ou turcs. Rien non plus sur les bombardements des combattants kurdes du PKK qui combattaient les gangs fascistes de l’État Islamique. Ni sur les centaines de civils kurdes tués en deux mois par l’armée turque ou lors des lynchages organisés par les fascistes turcs.
Cette brochure est donc une modeste contribution en solidarité avec le mouvement kurde, durement attaqué en ce moment par Erdo?an, parce qu’il contrecarre non seulement les plans mégalomanes de ce dernier, mais parce qu’il représente aussi un danger pour le classique modèle capitaliste autoritaire que le monde connait d’ordinaire. Faire tourner un peu d’information sur la situation autour de soi n’est qu’un début. Il faudrait idéalement s’organiser collectivement et massivement pour mettre, par tout les moyens, la pression sur l’État turc et ses soutiens silencieux.
Nous avons réunis, ici, un certain nombre de textes tirés des sites internet kedistan.fr, susam-sokak.fr, nevarneyok.noblogs.org, et du journal CQFD. Ce choix de textes est loin d’être exhaustif : nous n’aborderons que peu les nombreuses manifestations pour la Paix qui ont lieu dans toute la Turquie, ainsi que les multiples attaques du régime à l’encontre de l’extrême-gauche turque. Après une première partie qui recontextualise un peu les événements, la suite des articles – témoignages, traductions de déclarations, etc. –, permettra de mieux sentir cette ambiance nauséabonde de guerre civile qui gronde malheureusement en Turquie.
Solidarité avec le mouvement et la révolte kurde !
Solidarité avec Kobanê et le Rojava !
Sommaire :
1/ Aperçu général de la situation actuelle en Turquie et au Kurdistan [juillet-septembre 2015]
- Turquie : Erdogan fait sa sale guerre
- Turquie, SOS !
- Répression & assassinats : quelques chiffres…
2/ 20 juillet 2015 : L’attentat de Suruç comme prétexte à relancer la guerre contre le mouvement kurde
- On va renaître de nos cendres et construire un nouveau monde
- Suruç, après le choc, la tristesse…
- Les prisonniers annoncent une grève de la faim
- Depuis le Mexique, expression de solidarité avec Kobanê et rejet de l’attentat à Suruç
3/ Bombardements, assassinats, arrestations…
- Communiqué du KNK suite aux raids aériens menés par l’armée turque contre la guérilla kurde
- Déclaration des supporters de foot de Çars?, d’Ultraslan, et de Fenerbahçe
- La police à Silopi : retour aux méthodes de 1992
- Brèves de Turquie
- La guerre des cercueils
4/ La terreur monte encore d’un cran, la guerre civile se profile…
- Attaques de foules coordonnées et lynchages contre les Kurdes
- Cizre, ville martyre…
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De retour du Kurdistan – mai 2015
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– De retour du Kurdistan (40p A5 – à lire)
– De retour du Kurdistan – brochure (40p A5 – à imprimer)
Ce recueil de textes propose de revenir rapidement sur l’expérience du mouvement d’émancipation sociale kurde des dernières années. Le reportage réalisé pour le journal CQFD et les deux témoignages de camarades voyageurs que nous avons réunis sont une modeste contribution pour informer et rendre compte des dynamiques actuelles au Kurdistan : mouvement des femmes et assemblées de quartier, autonomie au Rojava et guerre « anti-fasciste » contre Daesh, refus de l’État et discours contre les hiérarchies…
Sommaire :
1/ Sous le paradigme kurde
2/ Mission « sous-vêtements pour Kobanê »
3/ 2 jours à Kobanê avec les camarades des YPJ/YPG
Information… C’est marrant que l’on prenne d’emblée ce mot pour ce qu’il se prétend, “objectif”, neutre, sans problème et aussi sans histoire – pourtant, les “ministères de l’information” !… Quand je lis “information”, ou même “contre-info”, j’ai le circuit critique qui s’allume en grésillant.
Le « mouvement d’émancipation sociale du Rojava » ressemble à beaucoup de choses, mais certainement pas à une lutte d’émancipation sociale ! Dans une « lutte d’émancipation sociale » réelle à notre époque, le prolétariat combattrait l’État et le nationalisme, détruirait les frontières, construirait des conseils ouvriers autonomes, augmenterait significativement les salaires, mettrait les patrons privés sous tutelle ou en prison, supprimerait l’armée, détruirait la police et l’assumerait sur une base de défense des exploités. Je ne vois rien dans les articles de CQFD qui ressemble à tout ça, et pour cause !
Toute cette agitation autour du Rojava est menée par le PKK, un parti stalinien, nationaliste, pratiquant le culte de la personnalité s’en même s’en cacher, adepte d’un État tout-puissant et exerçant une puissante dictature dans les zones qu’il contrôle à l’encontre de ses opposants ; n’oublions pas l’embrigadement de tous les Kurdes dans la lutte contre ses ennemis turcs et maintenant sunnites ! Rien à voir avec une lutte d’émancipation sociale ; j’aimerais d’ailleurs savoir ce qu’il se passerait si des ouvriers kurdes s’amusaient à faire grève contre leurs conditions de vie, et si des parties significatives de l’armée kurde décidaient de déserter…
De fait, ce à quoi nous assistons au Kurdistan n’est rien d’autre et n’a jamais été autre chose que la construction d’un État capitaliste, qui a des prétentions impérialistes comme tous les autres États, et qui est utilisé à différents niveaux par d’autres impérialismes beaucoup plus gros – sans la bienveillance américaine, je ne crois pas que la situation au Kurdisan irakien serait la même, par exemple, et quand on voit l’implantation du PKK en Allemagne et la bienveillance de l’État allemand à son endroit, il semble bien que là aussi il y ait un soutien même s’il n’est pas très avoué.
On peut ajouter que de l’aveu même de l’article de CQFD, l’État kurde n’a pas l’intention de se passer de la béquille idéologique que constitue la religion, et qu’il fonctionne comme n’importe quel État capitaliste avec ses mairies, ses députés, ses élections et son gouvernement, ajoutons-y sa police et son armée ! Le PKK et ses appendices étatiques se vante d’établir une plus grande égalité hommes-femmes que les autres mouvements notamment musulmans en Irak et en Syrie : la belle histoire que voilà ! Ce qu’ils ont surtout établi, c’est l’égalité des femmes devant le service militaire, mais aux dernières nouvelles les relations entre hommes et femmes sont toujours aussi codifées qu’avant et basées sur de multiples interdits !
Le PKK et ses laquais européens nous explique surtout qu’il est bien moins barbare et rétrograde que ses ennemis de Daech ou du gouvernement irakien, voire que le gouvernement islamiste turc ; la belle affaire ! Comme si c’était compliqué d’apparaître « démocratique » à côté de ces barbares ! Mais sur le fond, on a droit au même contenu capitaliste, impérialiste, réactionnaire, et les exploités et opprimés de cette région n’ont rien à attendre de ces gens-là. Si la situation redevient calme, ce dont on peut douter tant tous ces bourgeois locaux – Daech, PKK, islamiste « modérés », etc. – sont bellicistes et tirent profit de la guerre, ce sera « business as usual », retour à l’exploitation la plus sordide. D’emblée, on peut de toute façon être certain que toute voix discordante dans ces beaux discours bourgeois nationalistes risque la prison voire le gibet !
Quant aux petits-bourgeois gauchistes qui défendent la « lutte au Rojava », je les ai vus en ce qui me concerne défendre successivement « le Vietnam en lutte », « le Nicaragua en lutte », « Cuba en lutte », « le Venezuela en lutte », et n’oublions pas le mot d’ordre nationaliste fédérateur, « Palestine vaincra »! Ils ont trouvé un nouveau totem, grand bien leur fasse, mais il vaudrait mieux ne pas prendre tout le monde pour des amnésiques ou des imbéciles !