Depuis le 15 septembre, les gangs de l’Etat islamique (EI ou Daesh en arabe) lancent des offensives sur trois fronts contre le canton de Kobanê, au Kurdistan de Syrie, utilisant des armes lourdes saisies en Irak et en Syrie, et soutenus par la Turquie qui leur apporte une large aide militaire, politique et logistique. Bien que résistant avec le plus grand acharnement depuis trois semaines, les forces d’autodéfense kurdes (YPG-YPJ) n’ont pas suffisamment d’armes pour freiner l’avancée de cette organisation surarmée. Hier, les hordes de barbares sont entrées dans Kobanê et ont commencé à se livrer à des massacres sur la population civile. Le massacre de milliers de civils est à craindre.

Depuis l’invasion de Daesh, des dizaines de milliers de civils contraints de fuir sont amassés le long de la frontière entre la Turquie et la Syrie, et pris en étau entre les djihadistes et l’armée turque qui réprime violemment les manifestations de soutien aux réfugiés. Conditionnant son entrée dans la “coalition internationale contre Daesh” à la création d’une zone tampon placée sous son autorité, la Turquie poursuit l’objectif d’occuper le Rojava (Ouest-Kurdistan, nord de la Syrie) en le vidant de sa population kurde et en en détruisant l’administration autonome. Cette administration établie démocratiquement par la population a permis jusqu’à présent, grâce à un système d’autodéfense, de préserver la paix dans la région et de protéger les différentes communautés ethniques et religieuses contre les forces du régime et, surtout, contre les gangs de Daesh.

Depuis le 15 septembre, les forces d’autodéfense de Kobanê résistent farouchement à l’invasion des terroristes de Daesh, sous le regard indifférent de la communauté internationale qui reste sourde aux alertes de massacre. Aujourd’hui, alors que les gangs djihadistes sont dans la ville, les forces d’autodéfense aidées par la population continuent à résister avec la même détermination.

Malgré leurs appels urgents et incessants à la « coalition internationale contre Daesh », les Kurdes n’ont reçu aucune aide militaire. Aucune action n’a été entreprise par cette coalition en faveur de la population civile, et ce malgré les violences et les atrocités commises par les gangs terroristes.

Jusqu’à présent, les frappes effectuées par la coalition n’ont pas été efficaces, faute de coordination avec les forces kurdes sur le terrain. L’inaction coupable de la communauté internationale expose la population de Kobanê à un danger imminent de génocide.

En luttant contre ces barbares, les Kurdes défendent les valeurs universelles de la dignité humaine et de la démocratie.

Afin de mettre fin à cette tragédie humaine et afin de freiner l’avancée de Daesh, nous demandons d’urgence à la communauté internationale, à la France en particulier :

• De fournir immédiatement aux forces des YPG et des YPJ des moyens de défense adéquats pour leur permettre de résister contre l’EI;

• De prendre des mesures urgentes pour protéger la population civile de Kobanê

• D’apporter une aide humanitaire aux réfugiés qui ont dû fuir Kobanê.

La résistance de Kobanê est une résistance pour l’humanité et la dignité !

Ne pas soutenir la résistance kurde aujourd’hui serait être complice de Daesh !