Face au ravage écologique et social annoncé, il ne nous reste que la révolte !
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Themes: Actions directesAnarchismeAutogestionContrôle socialEcologieExclusion/précarité/chômageLogement/squatLuttes étudiantes/lycéennesQuartiers populairesRacismeResistancesZad
Places: Notre-Dame-des-Landes
Une casse sociale accélérée
Les derniers événements politiques hexagonaux tournent autour de l’écotaxe et une succession de plans sociaux dus à une accélération spéculative du modèle économique dominant, le libéralisme, responsable de fermetures et délocalisations d’entreprises vers des pays où le coup du travail est bien plus bas.
Le pacte social républicain est brisé. Les services publics, les acquis sociaux, obtenus de longues luttes (programme du CNR) sont laminés un peu plus chaque jour par les gouvernements de droite comme de gauche qui se sont succédés aux plus hautes irresponsabilités. Un tissu social déjà grandement fragilisé par une paupérisation généralisé de la population est au bord de l’explosion.
Le système libéral broie tout. Le gouvernement socialiste en serviteur zélé de l’oligarchie accélère l’application d’une politique qui défend les seuls intérêts du patronat et des marchés financiers, politique enclenchée par la gauche parlementaire (PS-PCF) dès le deuxième gouvernement Mitterrand en 1982.
Il est à noter que la carte politique française actuelle se dessine à cette époque avec l’intérêt non désintéressé que le président Mitterrand porte au Front national en le faisant passer de 1 % des voix en 1981 à 14 % trois ans plus tard.
Accepter l’ordre établi c’est être son propre bourreau
Dans un chaos généré par un capitalisme cannibale qui engendre des révoltes sociales disséminées un peu partout dans le monde, un contexte économique sinistré, l’urgence écologique porte en elle les germes de l’insurrection contre le fléau planétaire qu’est la destruction du vivant par quelques multinationales hégémoniques criminelles.
Les élites engoncées dans leurs fauteuil louis XVI sont définitivement éloignées des préoccupations du petit peuple qui a du mal à joindre les deux bouts à mesure que tout augmente et que le travail salarié disparaît. Les turbulences sociales qui traversent la Bretagne montrent que le raz-le-bol est général malgré un mélange idéologique indigeste alimenté par le F-Haine, la CGPME, la FNSEA, le MEDEF et des organisations syndicales collaborationnistes connues pour leurs positions proches des préoccupations de l’oligarchie et du grand capital.
Le plus souvent inconscient.e.s de notre propre servitude, nous acceptons comme un fait accompli notre position sociale plus où moins prédéfinie dés la naissance. Si nous la rejetons, c’est de façon désordonnée, sans cohérence. La case prison où la rue, nous rappelle qu’on ne s’émancipe pas si facilement d’un système omnipotent et omniprésent qui nous donne pour seul choix la soumission. Cela reflète parfaitement le discours relayé dans la presse bourgeoise, qui marie allègrement monde paysan, ouvrier et patronat dans une cause commune pour l’agriculture productiviste et le bien-être du MEDEF.
Fonçant droit dans le mur, la FNSEA continue plus que jamais de défendre la continuité d’une politique agricole productiviste et polluante, en bonne lobbyiste des intérêts de l’industrie agroalimentaire et agrochimique.
Autonomie et asservissement ne font pas bon ménage et les revendications patronales ne sont pas prêtes de rejoindre celles des petits paysan.ne.s, artisan.ne.s, travailleur.euse.s, chômeur.euse.s, exploité.e.s et insurgé.e.s qui veulent s’émanciper d’une tutelle imposée par un état centralisateur, totalement déconnecté du terrain.
Il est encore plus évident de comprendre que toutes les personnes qui refusent de cautionner plus longtemps un système mercantile, exploiteur, pilleur de ressources naturelles, destructeur de terres agricoles et de forêts, ne sont pas prêtes à rejoindre les velléités revendicatrices d’un patronat qui se contrefout de l’autonomie de la Bretagne, de l’environnement et du bien être des populations, son seul soucis étant d’augmenter continuellement ses profits.
Le retour du “grand Schtroumpf”
Les élites se rattrapent comme elles le peuvent pour se maintenir à flot et le Front National, orphelin de son paquebot (qui a définitivement coulé, amen), en bon opportuniste qu’il est, a vite fait de prendre en sympathie le mouvement des bonnets rouges, soucieux de marquer sa différence et de renflouer ses caisses. Un pépé Lepen pitoyable, affublé d’un bonnet rouge, bave sa haine devant des médias ravis, pour montrer, comme si l’on en doutait un seul instant, que la vermine fasciste entend les revendications du peuple. Malheureusement, le ridicule ne tuant toujours pas, Jean-Marie, en « Grand Schtroumpf » ravagé du bulbe, continue de diffuser son venin en exposant sa passion pour la Bretagne et les bretons dans le seul but d’engranger des voix pour les prochaines municipales dans une région qui snobe le vote FN depuis toujours.
Le parti néo-fasciste tente de montrer un visage proche des préoccupations des gens et détourné des technocrates de Bruxelles alors même que celui-ci témoigne du programme économique le plus libéral sur l’échiquier politique tricolore. Marine le Pen ne cache pas ses références à celles et ceux qui veulent bien l’entendre, partagée entre Vladimir Poutine et sa vision du monde, le capitalisme sauvage russe et son sens tout particulier des droits humains et des garanties démocratiques, les conservateurs américains, tendance Tea-Party et les vieux démons homo/trans/lesbo/biphobes, xénophobes et autoritaires de l’extrême droite traditionnelle française qui refont très souvent surface.
La dernière couverture répugnante de Minute nous rappelle que le FN, par voie de son organe de presse officiel, reste avant tout un parti profondément haineux, englué dans ses références colonialistes, néfaste à la cohésion sociale et au vivre ensemble. Le Front National fait appel aux pires bas instincts du genre humain.
Un paysage politique ravagé
Les médias bourgeois continuent inlassablement à nous servir la soupe indigeste d’une représentativité politique qui s’entend sur l’essentiel, le maintien de ses privilèges et de ceux qu’elles défend, pour nous servir le spectacle pitoyable de différences de façade étalées dans des émissions politiques creuses et vaines. Mais la mayonnaise ne prend plus.
Les faiseurs d’opinion ont beau nous bassiner les oreilles du matin au soir de sondages bidon qui s’évertuent à nous présenter des pantins de l’oligarchie tels Valls et Marine Le Pen comme seules alternatives politiques à un futur de plus en plus flippant, ils risquent tous autant qu’ils le sont d’être sérieusement déçus. La grogne monte, ni le grand “Schtroumph” Jean-Marie, ni sa descendance relookée, ne peuvent se targuer d’être une alternative à la politique menée par ce gouvernement et ses prédécesseurs.
Le FN une fois aux responsabilités ne ferait qu’accélérer le processus de déconstruction du tissu social en dressant toujours plus les gens les uns contre les autres, sans parler d’une guerre civile inévitable en cas d’élection de la dirigeante d’un parti qui s’inscrit comme la référence de l’extrême droite européenne moderne. Seul côté positif, cela ne ferait que précipiter un peu plus la chute d’une société consumériste décadente et à bout de souffle, vouée à disparaître.
Face au non-choix qu’on veut nous faire avaler jusqu’à l’indigestion, le système électoral ripoublicain montre son vrai visage : une farce démocratique qui donne l’impression d’une option quand il y en a aucune au sein de ce système verrouillé.
Nous sommes toutes et tous dès notre naissance conditionné.e.s à devenir de simples produits de consommation, mis à disposition sur le marché, corvéables à merci. La pseudo diversité de la représentativité démocratique nous donne comme alternance Dupont où Dupond.
Et la gauche radicale ?
Heureusement, il reste Mélenchon, notre Chavez national, le pourfendeur du capitalisme, l’étoile lumineuse de l’éco-socialisme. Un homme qui rend hommage à Serge Dassault (1) et veut augmenter les effectifs de la police nationale (2) n’est pas très bien placé pour nous parler d’amour et d’harmonie. Pas d’option de ce côté pour s’émanciper d’un État omnipotent, autoritaire et centralisateur, de la police, de l’armée, des guerres, de la domination, du capitalisme.
L’expérience NPA a elle aussi tourné court. Engoncé dans une rhétorique étroite et sectaire le parti trotskiste s’est montré incapable de s’ouvrir à d’autres courants politiques de la gauche radicale. Il s’est aussi complètement planté dans sa tentative infructueuse de se faire entendre dans les quartiers populaires. Le parti de Besançenot reste la chasse gardée du noyau dur de la LCR, tout aussi sectaire et déconnecté de la réalité que l’autre formation trotskiste, Lutte Ouvrière. De plus, le NPA est totalement largué sur les questions environnementales, embourbé dans ses contradictions idéologiques, entre décroissance et productivisme. Il est à noter que LO, parti productiviste s’il en est, a affirmé haut et fort son attachement au nucléaire lors des dernières élections présidentielles !
Écologie politique, la solution ?
Que dire d’EELV sinon que ce parti montre les limites de l’écologie capitaliste, partenaire contre-nature d’un gouvernement nucléocrate tout acquis à la cause des pires pollueurs. EELV ne sert à rien, sauf peut-être à relayer le discours dominant à la sauce greenwashing. On tire la chasse. Daniel Cohl Bendit a définitivement enterré l’écologie politique en la situant au sein du modèle économique dominant, le libéralisme.
Les partis politiques, quels qu’ils soient, permettent de légitimer les actions du capitalisme en acceptant de continuer à alimenter cette farce électorale. Ils se placent comme les premiers instruments de domination, et légitiment de fait une oligarchie qui nous vend un modèle démocratique validé depuis plus de 200 ans par la chambre de commerce américaine.
Le vote est la chaîne de notre propre servitude.
No futur : une jeunesse sinistrée
Le mouvement des lycéens, tout autant méprisé par la presse bourgeoise et le gouvernement, a montré qu’il s’écartait des sentiers battus et remettait totalement en question une France raciste qu’on voulait lui vendre à tous prix, repliée sur elle-même qui voit en l’immigré le responsable de tous ses maux.
Aucun débouché professionnel possible une fois le cursus universitaire accompli, le capitalisme n’est plus en mesure de se présenter comme un modèle d’ascension sociale ouvert à celle où celui qui aurait la volonté de réussir comme a voulu nous le chanter Sarkozy. Le travail au mérite n’est qu’une fiction sociale de plus pour diviser les ouvriers et enrichir les patrons. Le chômage de masse qui ravage tout le sud de l’Europe traverse maintenant la méditerranée pour s’installer durablement dans le paysage français.
Toute une jeunesse est sacrifiée sur l’autel du dieu profit. Bardée de diplômes où non, les perspectives d'”émancipations” par un travail salarié sont nulles et font ouvertement référence au nazisme. Le discours ambiant ne fait plus illusion, les solutions émancipatrices ne viendront jamais de l’oligarchie.
Des quartiers populaires sacrifiés
Le passé colonial de la France pèse lourd. Ce n’est pas les déclarations hypocrites, pétries de bonnes intentions, d’une gauche bien-pensante, qui n’a pas levé le moindre petit doigt pour améliorer le quotidien des quartiers populaires en 30 ans qui changeront quelque chose. Les politiques s’intéressent uniquement aux banlieues lors de l’inscription des jeunes sur les listes électorales où encore à la veille d’élections.
La misère frappe d’autant plus violemment que la discrimination au faciès, au patronyme et à l’embauche, le harcèlement policier et souvent la prison, touchent durement une jeunesse livrée à elle-même, sans aucun espoir d’insertion sociale. Les familles et populations, le plus souvent précarisées à l’extrême, font quotidiennement les frais de ce véritable apartheid social. Le calme, qui s’était rompu lors des émeutes de 2005, tient tant bien que mal, grâce aux associations militantes dans les quartiers et à des réseaux de solidarité qui s’organisent pour compenser des services publics inexistants où déplorables. Malgré tout, la vie continue car les habitant.e.s qui vivent dans des HLM délabrés n’ont pour unique solution que l’entraide, la solidarité et l’auto-organisation entre voisin.e.s. Mais, le souvenir de 2005 reste plus que toujours d’actualité et la montée du fascisme et du racisme que connaît ce pays risque de rompre à tout instant cet équilibre des plus précaires.
Plus de boulot
Un chômage endémique, quasi permanent, entrecoupé de temps de culpabilisations orchestrée par les services de l’État. Pôle emploi ne joue pas, loin s’en faut, son rôle de réinsertion des chômeurs dans la vie sociale, car il n’y a plus d’activité rémunérée à proposer. La farce des 70 000 chômeurs radiés par erreur des statistiques du mois d’août nous rappellent que des êtres humains sont considérés comme des valeurs d’ajustement comptables.
Il ne reste plus qu’à cette oligarchie criminelle d’inventer de nouvelles lois qui oblige les chômeurs, présents et futurs, à travailler pour presque rien où encore faire payer des loyers aux SDF (44% de leurs revenus) comme l’avait fait l’ancien maire de New York, Michael Bloomberg en 2010. Plus près de chez nous en Allemagne Merkel a crée les jobs à un euro, sous les cris de joies émerveillées et les applaudissements hystériques des chroniqueurs multi-cartes du PAF, du MEDEF et de la majorité de la classe politique. Le gouvernement français, la droite et les économistes accrédités TF1 et BFMTV mettent en exergue le modèle économique allemand. Une économie “florissante’ blindée de travailleurs pauvres et de précaires.
L’impasse.
Chômage où du boulot à 1 euro ? Choix difficile ! Faire péter le système déjà bien fragilisé, où attendre un crack financier ? Le crack ne saurait tarder, la bulle spéculative continue d’enfler. Les courtiers en produits financiers innovants proposent leurs saloperies de produits dérives spéculatifs aux clients fortunés qui se bronzent la pilule à Dubaï où à Monaco grâce à des dividendes grassement rémunérées, et cela, sans en faire une rame. Jusqu’à quand allons-nous tolérer cette indécence. Mais pourquoi attendre et ne pas exploser ce système tout de suite ?
Un système qui nous mène au désastre
Des choix énergétiques désastreux dictés par le diktat de multinationales telles GDF-Suez, Areva, Vinci, où encore EDF, ont poussé la France à dépendre d’un arsenal nucléaire civil de 58 réacteurs. Notre dépendance au nucléaire est assujettie à une forme d’énergie obsolète et mortifère (Fukushima, Tchernobyl, Three Miles Island) issue de minerais hautement toxiques pour les populations qui les exploitent et pour les habitant.e.s des pays dotés de centrales nucléaires incontrôlables en cas d’accident.
Il serait bien plus simple et cohérent à l’heure du réchauffement climatique de chercher des solutions énergétiques locales, en cohésion avec les besoins sur place, simples à réaliser et de petite taille (petit éolien, photovoltaïque, petites usines d’énergies locales grâce à la méthanisation des déchets, biogaz, etc). Les politiques, liés comme ils le sont aux intérêts des grands groupes économiques, font toujours le choix dicté par les marchés et non par le bon sens et le soucis d’harmonie avec l’environnement.
Jardinier terroriste où le brevetage du vivant.
Monsanto, BASF, et consor nous préparent un monde breveté, uniforme. Des milliers de fruits et légumes disparaissent des étals des marchés où sont tout bonnement interdits. Désormais faire pousser des légumes bios est un acte de terrorisme en Colombie et bientôt, partout dans le monde. Des entreprises comme Monsanto font voter des lois sur mesure et modifier la constitution de pays à loisir pour nous obliger à bouffer leur merde transgénique. Les accords de libre échange entre l’UE, les États-Unis et le Canada vont dans ce sens. Nous imposer leur poison.
Des énergies fossiles pour deux siècles de plus
En Pologne, Chevron a fort à faire avec le monde paysan qui rejette en bloc le forage hydraulique dans ses champs. Aux USA les indigènes et activistes se battent contre les gaz de schiste et le projet du pipeline XXL qui doit traverser tout le continent Nord américain pour se jeter dans le golfe du Mexique. La politique économique d’Obama est claire, obtenir l’autonomie énergétique grâce à l’exploitation tous azimuts de pétroles lourds et cela par tous les moyens. Un prix bien trop élevé pour les populations impactées et pour une planète déjà agonisante.
De nombreuses entreprises françaises du secteur de l’énergie et des institutions financières sont impliquées dans des projets industriels colonialistes qui exproprient des populations millénaires en exploitant leurs ressources naturelles. Areva, par exemple, exploite des minerais d’uranium au Mali, mais aussi sur les terres des Diné Navajos en Arizona depuis le milieu des années 50. Autre exemple emblématique, GDF-SUEZ qui veut nous la jouer écolo mais qui a inondé des milliers d’hectares de forêt primaire en Amazonie pour construire son barrage de merde, l’Usine Hydroélectrique de Jirau au Brésil.
En France les lobbyistes pétroliers essaient par tous les moyens de détourner la loi en faisant passer des forages pratiquant une fracture hydraulique interdite pour de l’extraction pétrolifère traditionnelle.
Le capitalisme compte sur les pétroles lourds, sables bitumineux, gaz et huiles de schiste pour compenser la diminution des énergies fossiles a extraction traditionnelle. Ses attentes d’engranger des profits mirobolants sont énormes. Entraver ses ambitions mortifères par tous les moyens, sabotages, occupations, actions directes, est d’une nécessité primordiale.
Quand on pense qu’il suffit de ne pas acheter un produit pour qu’il ne se vende pas.
Des solutions d’émancipation existent. L’autonomie énergétique et alimentaire est possible et bien plus facile à organiser au niveau local, d’un village, d’une commune, entre voisins, qu’à celui d’un État Nation, outil ultime de contrôle social des populations. La grande distribution nous éloigne un peu plus chaque jour de cet objectif, boycottons-là ! Consommons local ! Les centres commerciaux sont des aberrations qui créent un chômage de masse automatique. Et après nos élites nous parlent de lutter contre la désertification des campagnes et le chômage !
Contre l’exploitation, autogestion
Un ouvrier a autant besoin d’un patron pour savoir ce qu’il doit faire qu’un paysan de son Ministre de l’agriculture pour lui apprendre à faire pousser des légumes.
En 2002 l’argentine est durement touchée par la crise financière. L’économie argentine s’écroule en quelques semaines. Les distributeurs de billet restent désespérément vides. Les gens prennent les banques d’assaut pour récupérer leurs économies. Des millions de personnes se rassemblent à Buenos Aires, Place de Mai, pour dénoncer la politique suicidaire du FMI qui affame tout un peuple. Les banques, aux distributeurs de billet désespérément vides, sont pris d’assaut par une population en panique de tout perdre.
Dans tout le pays des expériences de socialisation des moyens de production voient le jour, des centaines d’entreprises vouées à disparaître sont reprises par leurs employés (1200 entreprises sont autogérées en Argentine), montrant de fait que les patrons sont des boulets inutiles qui exploitent le fruit du travail des salarié.e.s.
Malgré un discours syndical corporatiste ou réformiste, le plus souvent dénué de tout volonté d’émancipation des classes laborieuses, les travailleur.eus.es elles/eux mêmes sont en mesure de s’émanciper d’un patronat parasite, comme l’avaient aussi fait les LIP en 1973 avant que la répression policière termine une expérience concluante d’autogestion ouvrière.
Changer radicalement de modèle de société
Le gouvernement, peu importe sa couleur politique, n’a rien d’autre à proposer que la misère sociale et l’esclavage pour le plus grand nombre d’entre-nous. Nous pouvons faire le choix de sortir de ce cycle infernal en s’émancipant de son joug, en construisant ensemble, sans lui, le monde que nous désirons voir et non celui que l’on veut nous imposer.
Il n’est plus tolérable de jouer à la roulette russe avec nos vies et celles de nos enfants et il est de notre ressort de reprendre les choses en main. Plus aucune terre, agricole où pas, productive où non ne doit être détruite, il faut au contraire faire l’inverse, recréer des bocages, replanter des arbres, reconquérir des terres sur le béton et arrêter de succomber à des besoins illusoires, crées pour faire tourner une machine depuis longtemps devenue folle.
Agression totale du vivant
Il serait aussi primordial de prendre en compte l’urgence écologique en changeant radicalement notre façon de produire. L’emprunte écologique est telle que fin août, la planète est en surrégime, ses ressources naturelles étant bien trop rapidement surexploitées et épuisées. En France, une surface agricole de la taille d’un département disparaît tous les sept ans au profit de l’urbanisation. Faire selon nos besoins et non pour aiguiser des appétits mercantiles qui nous font perdre l’essentiel au détriment du futile. Un toit, de quoi manger, une activité utile à notre propre épanouissement afin de satisfaire nos désirs de bonheur, d’émancipation individuelle et collective. Il est temps de tourner définitivement le dos à l’agriculture productiviste et d’arrêter l’industrie polluante pour se porter sur d’autres choix de société respectueux du vivant.
Le capitalisme ne peut, et ne pourra jamais sauver la planète d’une action de destruction planifiée par les marchés financiers. Les discours lénifiants de nos dirigeant dans des méga-sommets ultra-coûteux, type G8 ou G20, cachent mal leur velléité de commerciaux VIP qui servent des marchés publics aux multinationales avides de profits, dans des partenariats privés-publics pour, comble de l’ironie, se faire financer leurs projets avec l’argent des impôts. Les grands sommets sur le climat organisés par l’oligarchie mondiale ne servent qu’à rechercher de nouveaux marchés tels l’exploitation des pétroles lourds sous couvert d’un discours pseudo-écolo.
Seule la lutte paye, réapproprions-nous nos vies
Le gouvernement socialiste s’est montré incapable de détruire la ZAD de NDDL malgré une opération de répression policière impressionnante. Nous avons montré que grâce à notre détermination et des réseaux militants conséquents (plus de 200 comités de soutien) il est possible de faire reculer le gouvernement sur un dossier aussi chaud que celui de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
La ZAD de Décines subit de plein fouet, depuis début septembre 2013, les opérations policières d’expulsion à répétition. Les socialistes s’efforcent, une fois de plus, de servir la soupe à Vinci pour lui permettre de construire le grand stade de Lyon. A Avignon les camarades qui luttent contre la LEO (barreau routier de Vinci !!!) viennent d’être expulsés par la Police.
En Italie, au Piémont, à 50 km de Turin, dans le Val de Susa, les NOTAV s’opposent avec détermination à une unième LGV inutile, coûteuse et destructrice d’environnement. Une grande partie de la société civile italienne et au delà reste mobilisée malgré une militarisation de toute la vallée
De nombreux projets inutiles sont remis en cause un peu partout en Europe. A Stugartt le réaménagement du réseau féroviaire reçoit une forte résistance locale. En Russie, l’opposition à un projet de Vinci (accusé de corruption) auto-routier entre Moscou et Saint-Pétersbourg menace la forêt de Khimki.
Les luttes indigènes en Amérique
Au Mexique les Zapatistes (descendants des mayas) luttent depuis janvier 1994 pour leur émancipation d’un gouvernement fédéral qui les oppriment depuis l’arrivée des colons espagnols il y a plus de 4 siècles. Fin 1994, des communes autonomes se constituent et revendiquent haut et fort leur indépendance au pouvoir central. Les zapatistes développent leur autonomie alimentaire et créent les caracoles qui se substituent aux prérogagtives et missions régaliennes réservées à l’Etat (écoles autonomes, dispensaires de soin, justice autonome, auto-défense, etc)
Toujours aux Chiapas, les communautés indigènes de «las Abejas», créées en 1992, se maintiennent en résistance civile : ils ne payent pas l’électricité, ni l’impôt foncier, et ils ont décidé de ne recevoir aucun appui de la part du gouvernement tant que les Accords de San Andrés(accords signés avec le gouvernement fédéral)ne seront pas respectés et qu’il n’y aura pas une paix avec justice et dignité au Chiapas : «nous n’obéissons pas non plus aux gouvernements municipal et de l’état parce que nous ne les avons pas élu et qu’ils ne rendent pas la justice». (3)
En Amazonie, les Guarani-Kaiowa, les Munduruku et bien d’autres communautés indigènes riveraines des fleuves Xingu et Tapajós, luttent contre les trois méga-barrages de Belo Monte. Ils militent pour la reconnaissance de leur souvernaité territoriale garantie par la constitution brésilienne mais gravement remise en cause par un gouvernement socio-libéral tout acquis à la cause des multinationales et des grands propriétaires terriens. Les conflits armés entre les indigènes propriétaires terriens et la police militaire ont abouti à l’assassinat de plusieurs d’entre eux.
Au Chili, les Mapuche font face à une répression sanguinaire du pouvoir. Dans les années 90, la résistance mapuche s’organise, bien décidés à reconquérir leur autonomie et souveraineté territoriale (5). Depuis l’instauration de lois anti-terroristes, héritée de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990), les activistes mapuche sont régulièrement emprisonné.e.s à de lourdes peines de prison où purement assassiné.e.s. comme se fut dernièrement le cas cette année pour un Mapuche de 26 ans, Rodrigo Melinao.
« Notre lutte est pour notre droit à exister dans la dignité, à récupérer notre terre, à défendre et protéger nos ressources naturelles. C’est aussi une lutte pour l’autonomie, la libre détermination du peuple mapuche et la récupération de notre tissu politique, économique et culturel ». un prisonnier politique Mapuche. (6)
Aux Etats-Unis et au Canada, les Lakotas (Sioux) affrontent les autorités américaines contre la construction d’un oléoduc géant, l’oléoduc Keystone XL. La dévastation environnementale massive issue de l’exploitation de ces énergies fossiles à l’extraction et exploitation extrêmement préjudiciable à l’écosystème et les plans de compagnies pétrolières de le transporter à travers les USA (au moyen d’un oléoduc géant) a rallié les autochtones américains contre les propositions de construire des pipelines des sables bitumineux sur le territoire américain.
« Cet oléoduc veut dire des gens riches devenant encore plus riches, cet oléoduc veut dire le viol de la Mère Terre et de nourrir la machine. Pour nous, cet oléoduc, c’est notre génoanadacide et celui de tous les gens des Premières Nations du Canada. Je crois que nos nations autochtones vont continuer de s’opposer au projet d’oléoduc Keystone XL et resteront opposés aux autres pipelines menaçant de passer par ici parce que nous comprenons que l’eau est le cadeau de notre Grand-père, c’est un cadeau de la vie. Nos chefs le comprennent et nous n’allons pas négocier. C’est une bataille pour notre eau, et une bataille pour nos enfants. Ce sont nos petits-enfants qui sont ici à la grève dree la faim, et nous sommes très fières d’eux pour s’affamer pour la Mère Terre et aussi pour les ainés qui font de même. » Debra White Plume, Vétérante du militantisme Lakota lors d’une grève de la faim en mai 2012
Le combat d’émancipation et de décolonisation enclenché par les peuples indigènes est aussi le nôtre. Les « indiens » n’ont pas oublié leur liberté envolée lors de l’arrivée des colons et de son cortège de soldats génocidaires. Ils ne se résigneront jamais.
Les Quilombolas, un exemple d’autonomie et de résistance vieux de 4 siècle
Au tout début du XVIIe siècle, au nord-est du Brésil, les colons esclavagistes portugais et hollandais se disputaient les territoires aujourd’hui situés entre Recife et Salvador. A cette époque, une rébellion éclata chez les esclaves des plantations de canne à sucre dans la capitainerie de Pernambouc, alors sous domination portugaise.
La rébellion se propagea rapidement dans les plantations, les esclaves se libérant du joug de leurs oppresseurs. Les esclaves devenus des hommes libres se répandirent sur un large territoire appelé Los Palmares. Ce territoire – une bande de 40 km de large sur 120 km de long, parallèle à la côte, se situait entre les villes de Recife et d’Alagoas do Sul. Les habitants des Palmares, appelés Quilombolas ou Mocambeiros, fondèrent des communautés autonomes, les Quilombos ou Mocambos. La population des quilombos était composée en grande majorité de noirs marron (originaires d’Angola pour la plupart), mais aussi de descendants d’africains métissés, d’indiens et de blancs (déserteurs ou paysans sans terre) Le Brésil de 1600 comptait 20 000 quilombolas sur une population totale de 180 000 habitants.
Les Quilombolas étaient regroupés en villages, dont certains très importants, comme le grand quilombo fortifié de Macaco et celui de Subupira. Elles vivaient d’élevage et de polyculture qui alimentaient leurs échanges avec les colons blancs (maïs, tabac, sucre, manioc, artisanat… contre armes, étoffes, sel…). Le travail de la terre s’effectuait sous forme collective. La vie dans les quilombos connut des périodes de prospérité interrompues par les attaques de colons portugais et hollandais (définitivement chassés en 1654), comme par des razzias de représailles des Quilombolas vers les grandes plantations sucrières.
Les Quilombos des Palmares résistèrent pendant presque un siècle aux invasions des colons, jusqu’à la chute de Macaco en 1694.
Des 3000 communautés quilombolas que compte le Brésil actuel, 11 communautés avaient un titre public en 2010, et des 44 communautés menaçées d’expropriations et d’expulsions imminentes, seules trois avaient reçu des titres de propriétés fin 2011. Selon les derniers chiffres de l’Incra (organisme officiel de l’Etat Fédéral du Brésil), 190 communautés sont officiellement reconnues et possèdent un titre de propriété public de leurs territoires (Données de l’Incra du 11 mai 2012). (4)
Pas de justice, pas de paix.
Plus près de chez nous, à 15 kilomètres de la ZAD de NDDL les travailleur.euse.s d’Alcatel-Lucent Orvaux seraient bien inspiré.e.s de radicaliser leur lutte afin de faire cracher des indemnités descentes à leur actionnaires de patrons allés délocaliser vers des destinations à la main l’œuvre moins coûteuse. Les camarades en grève de Carhaix l’ont compris en mettant l’ambiance à la sous-préfecture du Finistère.
Sans une réaction musclée et coordonnée de la société civile, révoltes ouvrières et paysannes, grèves, occupations, rien n’est possible. Seul des réseaux militants puissants, indépendants des partis politiques, sont en mesure de contrecarrer les plans d’expansion incontrôlée et désordonnée du capitalisme. L’action directe et le sabotage font partie de cette panoplie d’autodéfense indispensable. Illégaux, certainement. Légitimes, toujours.
Sans une réappropriation de l’habitat, des terres et des moyens de production, malgré les entraves judiciaires et sécuritaires que nous impose les gouvernements, sans l’ouverture de nouveaux squats tissant des réseaux sur tout le territoire et l’occupation de zones à défendre comme moyen de lutte, il ne sera pas possible de créer les conditions d’une riposte globale suffisamment cohérente pour rabattre les cartes d’un système économique tourné vers la jouissance sans frein de quelques uns au détriment de l’exploitation du plus grand nombre et de la destruction irreversible de la biodiversité.
Refuser plus longtemps de se cantonner à un rôle d’esclave, être acteur/actrice de sa propre émancipation en s’organisant collectivement.
Une autre société est possible, inventons-la ensemble.
Que fleurissent des milliers de ZAD, partout !
Autogestion et auto-organisation !
Notes :
(1) http://gauche.blog.lemonde.fr/2012/01/23/ladmiration-de-melenchon-pour-dassault-ce-grand-industriel/
(2) http://www.armee-media.com/2012/02/18/securite-et-defense-les-propositions-de-jean-luc-melenchon/
(3) http://espoirchiapas.blogspot.fr/2012/12/las-abejas.html
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