Pas de facho pour les animaux !
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : AntifascismeRacismeResistances
Les Panthères Enragées dénoncent le racisme et le fascisme en fRance dans la protection animale
Le collectif toulousain des Panthères Enragées a organisé un atelier intersectionnel, faisant le lien entre les luttes queers, féministes et anti-spécistes, ainsi que sur l’antifascisme, lutte plus que nécessaire actuellement en France.
En effet, la discussion sur l’antifascisme a exposé la situation particulièrement inquiétante de la France sur les questions de luttes animalistes qui sont gangrenées par la présence de militantEs et groupes racistes, homophobes et fascistes. Cette situation peut avoir plusieurs causes, l’une étant que les luttes sur les questions animales sont complètement délaissées par les militantEs anticapitalistes, anarchistes ou antifascistes, laissant toutes la place à la diffusion de ces idées nauséabondes sans réponse unitaire et puissante. L’autre cause est qu’une large majorité de cette lutte se fait pour la protection animale et non pour la libération animale, cloisonnant ce combat à une lutte à part sans objet politique ni intersectionnalité et acceptant donc sans problème la présence, le soutien, le financement de n’importe qui au motif que tout ne doit être fait et penser que dans le but de protéger les animaux.
Cette complaisance affirmée existe jusque dans les liens entre le refuge d’Animaux En Péril et son propriétaire J-M Montagnie, qui a accueilli à plusieurs reprises Nathalie Krier, activiste fasciste depuis longtemps présente dans la Protection Animale par le biais de la Fondation Brigitte Bardot et plus récemment par son appartenance au groupe fasciste 3ème Voie. Ce dernier est principalement connu pour avoir été crée par Serge Ayoub, dit Batskin, militant bonehead depuis les années 80, mais aussi pour avoir eu comme militant Esteban Morillo, assassin du militant antifasciste et proche du combat antispéciste Clément Méric en juin dernier.
A l’aide d’un powerpoint, nous avons montré une photo de Nathalie Krier à l’intérieur du refuge d’AEP, mais aussi à une manifestation contre la fourrure à Paris en 2013 aux côtés d ‘Esteban Morillo et de son amie Katya Veloso, et enfin dans aux côté du groupe 3ème Voie au complet dont Serge Ayoub. Le refuge d’AEP n’a pas des amis d’amis qui sont des fascistes mais accueille intentionnellement des membres de la FBB et une membre de 3ème Voie, sans que cela ne pose aucun problème au propriétaire.
Une autre partie de la discussion antifasciste a questionné la diffusion du film ALF de Jérôme Lescure prévu dans le lendemain durant le Gathering. En effet, non seulement son film a reçu le soutien et le financement de la Fondation Brigitte Bardot, dont il est extrêment fier puisque ‘est officiellement publié sur la page facebook du film. Mais en plus, nos avons informé l’ensemble des personnes présentes qu’à la manifestation d’Emagny en juin 2013, Nathalie Krier, alors présente, avait pris en photo les militantEs antifascistes. Elle a ensuite demandé sur internet ç ce que l’identité des veganEs antifa présentEs soient trouvée et révélée. Une des personnes qui lui a répondu, confirmant ce watching n’est autre que … Jérôme Lescure. En effet, non seulement, illes se connaissent, via les réseaux sociaux, mais également sur le terrain militant, puisqu’une photo de l’Assemblée annuelle du CRAC, Comité Radicalement Anti-Corrida, le montre en compagnie de Nathalie Krier, toutEs sourires.
Ces différentes informations ont énormément choquées les militantEs veganEs* présentEs et plusieurs ont souhaité poursuivre cette discussion après le repas.
* Bien évidemment, dans un combat contre toutes les oppressions, les militantEs veganEs nous soutenant sont considéréEs comme antifa, même si cela n’est pas précisé à chaque fois.
ALF le film : marketing et proximité avec le racisme et le fascisme
Cette seconde discussion a rassemblée au début environ 70 personnes et plus encore à la fin. Deux points ont été principalement abordés : le marketing autour du film ALF et la proximité du réalisateur avec des militants et des groupes racistes et fascistes qui ont été jusqu’à vouloir révéler l’identité des antifas à des fins répressives.
Il s’est installé dans le hangar principal du Gathering un stand plus grand que les autres destiné exclusivement à la promotion du film ALF, avec la vente de tee-shirt à 25€ et de sweats à 60€ fabriqués au Bangladesh. Cet immense stand montre l’ALF comme une marque dont une seule personne est l’ambassadrice sous prétexte de la réalisation d’un film et devant être accueilli comme une star lors de ces rencontres internationales. Même si légalement seul « ALF » avec le A rouge est déposé, dans les faits ALF est devenue par ce marketing une marque, un logo, une icône du capitalisme. Mais l’ALF n’est pas un produit et encore moins fabriqué dans un pays d’Asie pour être ensuite vendu à des personnes blanches de classe moyenne à un prix exorbitant. Ce n’est pas la propriété d’une seule personne qui utilise ce nom si connu pour devenir une star de la protection animale en France, en Belgique ou lors de rencontres internationales. Ce n’est pas un film qui comporte une remarque sexiste (« salope ») et une remarque raciste (« blague » sur les Portugais). C’est tout le contraire. Ce sont des actions pour montrer et combattre l’exploitation, la domination et le meurtre des animaux non-humains.
Associé à ce marketing, les liens de Jérôme Lescure avec Nathalie Krier, militante de la FBB et du groupe fasciste 3ème Voie n’est pas une coïncidence. Il est fier d’afficher la FBB et Brigitte Bardot comme soutien et lien militant. Nous rappelons que Brigitte Bardot est mariée à un militant du Front National, qu’elle soutient Marine Lepen aux élections présidentielles et qu’elle a été condamnée 5 fois pour haine raciale et homophobie.
Pendant la discussion il y a eu plusieurs propositions de réactions face à la diffusion de ce film. Par exemple boycotter le film, ou confronter le réalisateur avec ses contradictions ou encore écrire un texte contre la marchandisation d’ALF et la proximité de Jérôme Lescure avec des personnes proche de la mouvance fasciste des droits des animaux. Mais avant qu’une décision n’est pu être prise, JM Montegnies, le propriétaire du refuge a pris la parole. Ne parlant que français, des problèmes sont survenus dans la traduction de ses propos. Il a affirmé être extrêmement choqué par la tenue d’une telle discussion dont le but était seulement de salir la réputation de Jérôme Lescure qu’il considère comme son frère et ami depuis plus de 10ans. Il a affirmé que JL n’était pas un fasciste et qu’il ne s’intéressait pas à la politique mais uniquement de la question des animaux. Il a affirmé que Nathalie Krier était venue plusieurs fois, qu’elle était connue de tous et toutes dans le refuge et que si nous la considérions comme une militante fasciste, il faudrait le considérer comme elle, ainsi que tout les personnes travaillant pour Animaux En Péril. Il a affirmé qu’il n’y avait aucun problème avec le réalisateur, mais seulement avec seulement une poignée de veganEs françaisEs au milieu d’activistes internationaux les plus admirables. Pour finir, il a ordonné la fin de la discussion dans les 5min ou il se donnait le droit de dégager toutes les personnes présentes car selon lui «quand quelques uns dépassent la ligne, c’est tout le monde qui paie ! ».
Cette prise de parole par la personne ayant le plus d’autorité de par sa position hiérarchique en tant que propriétaire du site et complaisante avec des fascistes en Belgique et en France a obligé les membres des Panthères Enragées et des camarades à se masquer le visage.
Cette intervention a provoqué un nouveau malaise. Non seulement il a affirmé qu’il n’y avait de problème du marketing autour du film ALF mais il a aussi affirmé son soutien à Nathalie Krier, activiste fasciste. Son autoritarisme et sa volonté de diviser le mouvement veganEs antifasciste international a eu l’effet inverse de celui qu’il voulait. Il n’était plus possible de continuer à discuter sur le fond, mais uniquement sur la forme utilisée pour nous réduire au silence : la menace d’exclusion.
Il est vite apparu improbable que le propriétaire veuille virer en pleine nuit toutes les personnes présentes mais plutôt qu’il veuille exclure seulement les françaisEs. Une équipe de médiation est partie discuter avec JM Montagnies pour savoir ce qu’il en était exactement. Nous avons à ce moment là reçu énormément de réconfort et de soutien de la part des personnes présentes, qui ont été là jusqu’à la fin de la discussion du groupe de médiation, à la fois pour échanger, discuter, créer des liens mais aussi au cas ou le propriétaire voudrait nous exclure dès cette nuit et donc faire bloc pour empêcher cela.
Finalement, nous avons pu rester dormir, les organisateurs nous informant tout de même qu’une discussion aurait lieu avec nous le lendemain matin.
Exclusion des anti-fa françaisEs et solidarité internationale !
La discussion du matin eu lieu avec les dix françaisEs présentEs, deux personnes pour la médiation et des organisateurs, JM Montagnies refusant de participer. Le propos fut très clair : le propriétaire exigeait le départ des 5 françaisEs identifiéEs comme perturbateurs/trices dans la matinée.
Sur 10 françaisEs les 5 personnes identiféEs par JM Montagnies étaient les deux antifa venuEs de Paris avec qui il avait déjà eu des conflits pour ses accointances avec l’extrême droite et des 3 Panthères Enragées identiféEs par leur look punk/queer. AucunE autre françaisEs, n’avait à quitter les lieux, pas même le membre des Panthères Enragées qui avait exposé la situation sur le fascisme dans le milieu animaliste français lors de l’atelier. Cela confirme les propos du boulanger révolutionnaire végan qui, alors qu’il préparait son pain, avait été remercié par un membre d’Animaux En Péril par ces propos : «Au moins ça, ce n’est pas du pain de chochotte ! ». Le boulanger a été choqué par cette remarque homophobe dite sans aucune gêne.
Les organisateurs nous ont précisé que pour JM Montagnies cette décision n’était absolument pas politique, mais seulement émotionnelle.
Nous avons donc décidé de prendre la parole lors de la discussion collective du matin pour annoncer la décision du propriétaire. Nous avons été sur l’estrade, les 10 françaisEs ensemble, pour annoncer cette nouvelle. Lorsque nous avons fini, petit à petit des personnes se sont levées et sont venuEs nous rejoindre sur l’estrade, se placant à nos côtés pour exprimer leur solidarité face à cette décision autoritaire et refuser qu’une telle situation puisse se dérouler sans aucune réaction antifasciste.
Nous voulons remercier du fond du cœur toutes les personnes qui se sont levéEs et se sont exprimées à nos côtés. Nous avons été extrêmement émuEs par ce moment, par cette force et par cette solidarité, qui a tellement tranché avec l’absence de réactions ou l’hostilité que nous avons l’habitude de rencontrer en fRance. Voir autant de personnes (environ 60), venuEs d’autant de pays pour ce Gathering et montrer cette entraide a été l’un des moments les plus émouvants que nous avons pu vivre.
Si sur le court terme JM Montagnies a uniquement pensé à son confort personnel et voulu barrer la route au mouvement anti-autoritaire et anti fasciste, sur le long terme, une réaction internationale de soutien s’est crée pour perdurer aussi longtemps qu’il le faudra.
JM Montagnies, habillé d’un tee-shirt ALF est intervenu sans prendre de tour de parole pour redire que son émotion était trop forte suite à la discussion de la veille, que ce n’était que mensonges et diffamations, que son grand-père était résistant et qu’il ne pouvait donc pas être accusé de fascisme ou d’accointance avec le fascisme. Il a dit que les Panthères et les antifascistes parisiens n’étaient que des jeunes gens qui venaient uniquement pour foutre la merde et qu’aucune organisation française ne souhaitait plus notre présence lors des événements pour la protection animale car c’est nous qui étions les fascistes. Pour lui le Gathering pouvait continuer en toute tranquillité tant que nous partions le jour même (la fin de la phrase a été tronquée lors de la traduction).
Si une partie de la salle a souhaité continuer le Gathering sans plus se poser de questions, une large majorité des personnes présentes ont affirmé d’une part, que la discussion de la veille n’était pas à l’initiative des militantEs françaisEs mais de plusieurs militanEs choquéEs par le marchandising et la proximité avec le fascisme du site et du réalisateur du film. D’autre part, illes ont affirmés que leur soutien face à la volonté du propriétaire d’exclure une partie des françaisEs n’étaient pas seulement de la solidarité mais qu’une attaque envers une partie des anti-fa étaient une attaque envers tous les antifas présentEs et qu’une réaction collective ne pouvait qu’être la seule réponse à apporter.
Plus de 70 personnes ont ainsi rangés tentes et bagages, dont le boulanger itinérant, pour se retrouver sur le bord de la route, rappelant que l’IARG n’est pas un site d’accueil, mais qu’il est formé par l’ensemble des personnes qui le constitue et le font vivre. Nous avons entamé une discussion pour voire les différentes possibilités afin de continuer cette rencontre. Simultanément nous avons accrocher une banderole « Contre toutes dominations : Go Vegan ! » près du refuge. Nous avons appris à ce moment là que l’un des amis de Jérôme Lescure et JM Montagnies qui venait d’arriver n’était autre qu’un flic bien connu des militantEs du nord de la fRance et que JM Montagnies avait appelé la police pour la banderole et nous faire dégager de devant son refuge.
Un heureux hasard nous a permis de poursuivre l’Illegal International Animal Liberation Gathering tout près, sur un terrain prêté par un chanteur d’un groupe punk/rock venu assister à des ateliers, mais décidant tout de suite de soutenir les anti-fa.
Illegal Internation Liberation Animal Gathering : de l’autorité à l’auto-organisation
Nous sommes passé d’un endroit de haute sécurité avec des caméras de surveillance, une hiérarchie très marquée par les décisions autoritaires et définitives du propriétaire, une organisation qui gérait entièrement la vie collective et dans laquelle il était difficile de s’impliquer à un espace plus restreint mais plus grand dans son autonome et son développement collectif.
En effet, si les habitantEs du lieu ont mis à notre disposition tout le confort matériel possible, des toilettes, de l’électricité et de l’eau potable, nous avons organisé pu ensemble la bouffe, par la cueillette d’orties dans le champs pour le repas du soir. Nous avons aussi organisé une collecte d’argent pour pouvoir faire quelques courses (papier toilette, boissons, oignons etc …). Le boulanger qui avait bien évidemment décidé de participer à ce nouveau rassemblement nous a fait don de 25kg de pain et a été d’une aide et d’une grande gentillesse pour son four, ses tables et bancs, ses crêpes préparées dès 6h pour le petit déjeuner du lendemain matin.
L’Illegal International Animal Liberation Gathering s’est terminé avec une centaine de personnes qui ont affirmé leur antifascisme et leur refus de toute autorité, par la solidarité avec les veganEs antifascistes françaisEs, mais aussi par une réaction collective de grande ampleur pour créer une rencontre refusant toutes dominations.
En 1998 le premier International Animal Rights Gathering avait face à la présence de militantEs racistes et de fascistes, obligeant la rencontre a devenir antifasciste pour les virer et affirmer son combat contre toutes les dominations. En 2013, 15ans plus tard, c’est le propriétaire même du site du Gathering qui exclu les antifascistes, pour avoir oser remettre en question la trop évidente accointance du site et du réalisateur Jérôme Lescure avec la mouvance fasciste française.
Le mouvement vegan international ne peut accepter aucun compromis avec le fascisme, le racisme, l’homophobie, le sexisme, la transphobie … que cela vienne des groupes fascistes clairement revendiqués ou de d’associations pour les droits des animaux. Cette scission dans ce Gathering a été à la fois un déchirement, car des personnes nous soutenant n’ont pu nous suivre mais aussi parce que cela a été une réaction a l’infiltration du fascisme dans la lutte anti-spéciste.
Nous remercions encore sincèrement toutes les personnes qui ont été solidaires avec nous. Nous remercions aussi particulièrement une personne de l’organisation qui a été un immense soutien, très attentif aux remarques sur le sexisme et la transphobie. Nous savons que scission a été un moment difficile à vivre. Nous remercions également les habitantEs du lieu qui a accueilli la suite des rencontres et le boulanger.
Ce Gathering a été placé sous le signe de la lutte anti-fascisme et cette scission a été non seulement une réaction mais aussi l’affirmation du mouvement vegan antifasciste. Ce mouvement déjà très présent dans chaque pays, est maintenant international. La rencontre, les liens et les échanges ont été renforcés et n’en resteront pas là.
Nous réaffirmons que notre combat anti-spéciste ne peut pas être séparé des autres luttes.
Nous ne pouvons défendre la libération animale au détriment d’autres oppressions.
La libération animale est une lutte totale et un refus de TOUTES les oppressions.
Etre veganE c’est refuser toutes les formes d’exploitations et de dominations.
Ces rencontres ont prouvé que personne ne pouvait arrêter le mouvement révolutionnaire pour la libération animale, ni l’autoritarisme, ni le fascisme, ni Jean Marc Montaignies, ni d’autres instances répressives. Nos camarades de combats sont incroyables. Illes sont marche pour la révolution, rien ne nous arrêtera ! Merci à toutes et tous.
http://pantheresenragees.noblogs.org/post/2013/08/21/cr-rencontres-internationales-pour-le-droit-des-animaux/
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