AUX URNES LES MOUTONS

Le voici revenu le temps des élections

Celui où les élus nous prennent pour des cons,

Celui où les promesses et serrages de mains,

Eclairent de mille feux ce que sera demain.

Pendant tous ces longs jours où l’urne était absente,

Ils géraient en silence toute affaire cessante,

Surtout leurs intérêts, puis ceux de la cité,

Derrière le paravent de leur sérénité.

Ils veulent absolument qu’on aille tous voter,

Assurant par là même leur légitimité,

En donnant l’illusion au pouvoir qu’ils détiennent,

Que c’est leurs ambitions que le peuple a fait siennes.

De l’illusion ces princes tout comme les comètes,

Reviennent par période refaire leurs emplettes,

Sollicitent nos voix avec de grands sourires,

Et si on les ignore, nous prédisent le pire.

A toutes nos questions ils ont une réponse,

Mais pour nos vrais problèmes ils n’en ont pas une once.

Ils déclarent savoir depuis des décennies

Mais leur incompétence évidemment la nient.

Leur objectif suprême s’est bien sûr d’être élu,

S’ils en cumulent trop nous proposent leur bru,

Ou leur fils, leur épouse… tout est bon pour régner,

On est toujours trop seul, faut être accompagné.

C’est donc en rang d’oignons que nous allons voter,

Sachant pertinemment que rien ne va changer.

Abusés, bafoués mais fiers d’y être allé

La carte d’électeur nous l’aurons avalée.

Le soir de l’élection, à la télévision,

Nous n’aurons en spectacle que leur seule satisfaction.

Ils nous remercierons, nous promettant la Lune

De cette mise en scène, nous restera des prunes.

Une fois installés dans leurs nouveaux fauteuils

Ils se croient sur un trône, de modestie font deuil,

Nous croient à leur service, réclament des honneurs,

A eux les privilèges et à nous la sueur.

Après tout ce spectacle silence retombera

Routine quotidienne re rythmera nos pas,

Demain tout sera gris comme à l’accoutumée,

La merde quotidienne faudra bien l’assumer.

La Belette