Avec trente grammes
De LSD-25, le diéthylamide de l’acide lysergique, LSD
Qui joue avec des dés
Quand dans le cerveau, c’est l’alarme
L’on peut aisément fabriquer
Trois cent mille doses
D’acide lysergique pour délirer
Car cela génère, dans l’encéphale qui ose
Des stimulations des récepteurs de la sérotonine
Qui hallucinent des images gaies ou moroses
En rapport à son histoire idiosyncrasique
Car la carte d’un cerveau , qui ose
Et donc en plein délire, est toujours identique
C’est toujours le brouillage
C’est parfois l’orage
Entre perception et imagination
C’est la roulette russe chimique
Trop incontrôlable encore, pour être une arme étatique
En découvrant cette bombe atomique encéphalique
A la grande puissance psychique
Feu Albert Hofmann
Fit très fort, même sans aucun caméraman
Mais quand le thalamus
Et les lobes frontaux aux idéaux
Sont en hyperventilation, c’est le mauvais voyage
C’est la dissociation du moi, toujours le laid paysage
En effet, si un cerveau reçoit onze millions
D’informations à la seconde
Il ne peut en traiter que deux cent
A la fois, c’est pas le même monde
Certaines drogues activent
Un détecteur de bizarrerie
Pour que les rêves vivent, sans se faire mal
Via le locus coeruleus, noyau du tronc cérébral
C’est l’activation du lobe frontal
La conscience de soi, c’est pas banal
C’est le dérèglement électrique
Qui nous mène à la trique
C’est comme un infini océanique
La peur et l’inquiétude sont inhibées
Les circuits de l’amygdale sont bloqués
D’un monde monstrueux
Tout le monde veut s’évader
Toutes ses panoplies sont à acheter
Tous ses déguisements sont à louer
Le monde, c’est moi, c’est toi, ce sont eux
Et maintenant, un petit jeu
Que l’on peut répéter
Et sans cesse réinventer
Dire à quelqu’un
Et peu importe le moyen
” Il y a plus d’électrons
Dans un cm3 d’air
De notre planète mère
Que d’étoiles dans l’univers”
Si la personne n’est pas ébahi
Par le vertige, c’est qu’elle est dominante
La personnalité dominante est peu avenante
Et elle sait tout sur tout
Et même ce qu’elle ne sait pas, c’est fou!
Une incapacité à dire
Je ne sais pas, aucune humilité
Une impéritie à lire
Vraiment et à s’émerveiller
La seule différence
Entre une drogue et un poison
Est comme une balance
C’est uniquement le dosage, qui donne le ton
La seule différence
Entre les deux dominances
Une dominance agressive et offensive
C’est le dominant qui veut dominer
Et faire aboutir son projet
Sur le dos des autres
Une dominance défensive
C’est le dominant qui refuse de dominer
Pour faire aboutir un projet
Qui n’est pas aussi celui des autres
Beaucoup de libertaires
Sont des dominants défensifs
Et même aussi des dominants offensifs
Mais tous les autoritaires
Sont des dominants agressifs et offensifs
C’est vrai, pour les pauvres, pour les riches, c’est lourd
Aussi bien, dans la vie de tous les jours
Chez soi, au bureau, en faisant l’amour
Que dans tous les milieux
Professionnels, artistiques, scientifiques, en tous lieux
Et toutes les cohortes
Des dominés, qui peuvent de la sorte
Ne vouloir qu’un peu de tranquillité
Quitte à n’avoir plus aucune liberté
C’est le théorème Bakounine, Coeurderoy, Hofmann
Mikhaïl Bakounine ( 1814 – 1876 )
Ernest Coeurderoy ( 1825 – 1862 )
Albert Hofmann ( 1906 – 2008 )
Car l’anarchie est à la société des veaux
Ce que la chimie du LSD-25 est au cerveau
La prophétie de feu Bakounine
Nous nourrit de ses vitamines
L’équation de feu Coeurderoy
Vive les cosaques et mort aux rois
La formule de feu Hofmann
Pour le dérèglement des sens, devenir superman
La révolte des gueux
Enfin, le chambardement par les miséreux
Pour boxer dans leurs hideuses figures
Toutes les saletés de la société en feu
Et de leurs tristes augures
Enfin pouvoir respirer dans la gratuité
En toutes choses, pour toutes choses
Et plus besoin de dominer
Pour pouvoir en jouir, en profiter
Les êtres humains enfin délivrés
De tous leurs arts aliénés
De toutes leurs humiliations
De toutes leurs persécutions
De toutes leurs autorités
De toutes les compétitions
De toutes les violences
De tous les malheurs
De tous les travaux
Place, place, à l’harmonie
Place, place, à la bonhommie
Car en 2012, le monde est une caserne
Régit par une vieille baderne
Le milieu étudiant
Issu de toutes les bourgeoisies
Le plus souvent
Ne veut aucunement, la révolution
Croyant au libre arbitre, ce sont des pitres!
La jeunesse cancre des bourgeoisies
La révolution est pour eux, l’ennemie
Car, par contre, ils ont compris
Qu’il faut n’avoir rien à perdre
Pour vouloir révolutionner
Qu’il faut n’avoir rien à craindre
Pour pouvoir révolutionner
De perdre sa femme, son mari
Sa famille, ses enfants, sa vie
Son emploi, sa sécurité, et même son oisiveté
Car il faut tout réinventer
Car il faut tout balayer
Comme dans le film ” Fight club”
Et qui, bien sûr, ne fut pas un tube
Les nantis, comme les étudiants, ne veulent rien changer
Ce sont des conservateurs à installer
Toujours ils trahissent la révolution
Toujours ils méprisent la révolution
Aussi bien, la révolution psychologique
Que la révolution économique
C’est du vécu, je l’ai expérimenté
Mon laboratoire est partout, il suffit d’observer
Tout ce que je vis, je l’écris
Comme la vieillesse prématurée
De la jeunesse, qui se croit branchée!
En retard d’ une révolution
Et en avance d’une contre révolution
Car elle ne lit aucun livre de subversion
Elle est mystique, bohème, prétentieuse
Souvent, la famille qui les soutient, la rend insoucieuse
Souvent, je me suis trompé
En croyant pouvoir les estimer
Plus tard, le métier les changera
Leur intérêt se transformera
Comme de coutume, l’ancien étudiant trahira!
Et dans le théorème
De Bakounine, Coeurderoy, Hofmann
Pour la vraie révolution, nous revoilà!

Patrice Faubert ( 2012) pouète, puète, peuète, paraphysicien, Pat dit l’invité sur “hiway.fr”