Petit nettoyage politique à Rennes 2

Pendant ce temps à Rennes 2, la présidence cherche à tourner la page d’une fac qui a toujours été une des premières à résister. Trois ans de travaux ont effacé les moindres souvenirs matériels des luttes passées.

L’amphithéâtre Chateaubriand qui par sa taille a toujours été l’ « amphi à AG » va être rasé. Une grille a été installée devant le hall B pour rendre difficiles les occupations. Pendant la lutte sur les retraites, la présidence a embauché des vigiles d’une boite privée, Securitas, pour surveiller les étudiants. Il est de plus en plus difficile de réserver une salle, car désormais il faut que ce qui soit organisé dans la fac soit « neutre politiquement ». Pour tenir une simple table d’information, il faut réserver deux semaines avant la date prévue. Tout est fait pour décourager l’action politique à Rennes 2. Il faut que l’université soit « clean ». Comprenez : qu’elle soit sans vie ni émotion politique.

Notre section syndicale a également appris que son local sera rasé sans relogement lors de la rentrée 2013. En mai dernier, il nous aura fallu occuper la présidence pour obtenir un rendez-vous avec le président. La présidence nous retire le local car nous ne sommes pas « représentatifs ». selon leurs critères, il faut pour cela obtenir au moins un siège dans un siège central. Mais notre section CNT, par choix syndical, attachée à l’action directe et refusant la cogestion et les subventions par volonté d’indépendance, ne veux pas participer à des cirques électoraux auxquels de toute façon si peu d’étudiants participent (88,3 % d’abstention aux élections à Rennes 2 de 2012), et qui permettent au passage aux structures qui se présentent de se mettre des milliers d’euros dans les poches. Pour nous, la légitimité d’une organisation syndicale s’acquiert par la lutte et la présence de terrain, soit plus de 15 ans pour la CNT à Rennes 2. Il est clair que nous défendrons notre local coûte que coûte par le moyen qui a toujours été le notre : la lutte.