A tou-te-s les vélorutionnaires et à leurs allié-e-s intergalactiques, c’est-à-dire les amibes et paramécies, microbes et insectes, animaux à poils, à plumes et à écailles, aux handicapé-e-s, béquilles, fauteuils, enfants, piéton-ne-s, mono, bi et multi-cyclistes, trottinettes, patinettes, roulottes, calèches, cabs, bicytaxis, pousse-pousse, chaises à porteurs, skis, charettes, carrioles, chariots, diligences, traîneaux, patins, planches et rollers, pédalos, rosalies, barques, canöés, kayaks, ailes delta, ballons, parachutes, planeur-euse-s, voiliers et voluptes volantes intersidérales, (et probablement quelques altermondialistes urbains capables d’utiliser des yogourts ou toute autre arme blanche de la voie lactée !)

À toutes et tous bienvenue à cette première séance des théâtres d’opérations populaires et intergalactiques.

Aujourd’hui nous devons nous réunir pour évoquer deux affaires qui nous concernent de près. Avant de les évoquer plus en détail, je dois, au nom des vélorutionnaires, vous rappeler la situation des transports terrestres. Depuis plus d’un siècle, nous avons vu apparaître et croître la civilisation des ordures pétrolières et de leurs pendants automodébiles. Ne respectant ni les individu-e-s ni l’environnement, ils ont massacrés des milliards de personnes dans leurs guerres ici et ailleurs, semés partout des cadavres sur les bitumes crasseux dans de prétendus « accidents », dispersés 100 fois plus d’handicapé-e-s, achevant de traumatiser l’ensemble des populations humaines, animales et végétales par leurs pollutions gazeuses et sonores, en saccageant toute forme de vie, de liberté et de respect mutuel.

Tou-te-s les vélorutionnaires se sont engagé-e-s à dire : ça suffit !

Fini, les concerts-cancers des pots d’échappements !

A bas, les feux sanglants et les sens d’interdire tout et n’importe quoi !

Terminé, les codes de la déroute criminelle et les génocides légaux

Anéanti, les terroristes des synthétiques et les fanatiques de la gâchette pétrolière

Achevé, les haines « accidentelles » et les erreurs de « parcours »

Oublié, les armadas de Klaxons et les kamikazes de la route

Eliminé, les cadences infernales des embouteillages et les talibans des usines chimiques

Ca suffit ! La bicyclette n’a ni Dieu ni Maître, pas même un propriétaire, juste un passager.

L’air est saturé de gaz et de bruits ; l’atmosphère, les eaux et les terres sont souillées par les hydrocarbures et la clique du moteur à explosion, sponsorisée par des marchands de canon, construit des routes peuplées de cadavres et de traumatisés. Les multinationales de la bouffe construisent des « Drive-in », les grandes compagnies nous gavent de publicités sexistes et mensongères, les industriels nous chantent les louanges de la surconsommation en massacrant nos espaces naturels et culturels, mettant en panneaux et en publicités débiles nos consciences lessivées. Nos élus (borgnes, escrocs, yaourté-e-s ou battus), ainsi que leurs « Très Haut » fonctionnaires se pavanent à l’intérieur des derniers modèles luxueux de limousines avec chauffeurs. Ces dernières années, ils ont même décidé de nous Parker dans des bandes et pistes, ghettos modernes et mortels bien entendu pour les cyclistes, ou de nous sanctionner pour nos infractions au code de la déroute, parachevant ainsi leur dictature pourrie.

Nos armes intergalactiques sont totalement pacifiques, propres, silencieuses, simples, rapides, gratuites… La petite Reine, sacrifiée sur l’autel du pognon par des ordures pétrolières, chimiques, nucléaires, et éliminée inexorablement par des automodébiles ne doit pas non plus sa survie à la république automodébile française, voilà pourquoi les vélorutionnaires reconnaissent n’être pas concerné par le code de la déroute, s’affranchir des lois illégitimes de l’état, et préfèrent se référer aux principes et conseils énoncés dans le code vélorutionnaire.

Aujourd’hui marque un tournant, les vélorutionnaires créent le tribunal populaire intergalactique qui est chargé de juger, par la volonté populaire, toutes les atteintes aux principes de base de la Vélorution et de la révolution des lumières, j’ai nommé : justice, raison, liberté pour toutes et tous, vérité, fraternité totale, égalité parfaite, poésie, enfin dans le respect des règles de la démocratie la plus avancée (la démocratie directe, pas celle qui nous oppresse encore actuellement : l’automo-débilo-cratie bourgeoise).

Son fonctionnement est simple, nous donnons accès à toutes les pièces du dossier à l’ensemble des participant-e-s de la séance, nous élaborons ensuite des solutions qui respectent les principes vélorutionnaires et doivent empêcher la reproduction des actes cruels et criminels. Ces alternatives pacifiques seront mises en œuvre par les forces de libération intergalactiques des cyclistes sidérant-e-s et tout le monde peut y prendre part. Voilà pour les règles. Des questions ?

La première affaire concerne la soi-disante « justice » toulousaine et les forces du côté obscur de l’empire automodébile sarkosien et de ses volailles. Le 8 août 2002, l’un de nos commandants a été agressé, insulté, menacé, calomnié, séquestré et condamné en première instance par la cour correctionnelle des automodébiles à une peine temporaire d’esclavage. L’accusation ne repose sur rien, seulement sur les mensonges de quelques poulets qui ont prétendu avoir ainsi été outragés par ce commandant, je cite : « la police ne regroupe que des escrocs, la police ne sait pas travailler, la police emmerde tout le monde.» Quant au commandant, il prétend n’avoir grillé qu’un banal feu, sans porter atteinte à la moindre personne ni même en s’imposant arbitrairement sur la chaussée face à un enfant -comme il a été dit-, qu’ensuite il a été insulté et tutoyé dès le début en ces termes : « Va t’garer là-bas p’tit con ! » puis par toute une série de familiarités et d’injures tel que « p’tit pédé… » Au tribunal, les magistrats n’ont même pas respecté leurs propres règles déontologiques, à savoir de transmettre à la défense les pièces à charge du dossier entre leurs mains. Ce n’est qu’au moment du premier appel, soit 16 mois après les faits, qu’à sa demande insistante, le juge et le procureur ont daigné les lui remettre, avant de renvoyer l’audience à aujourd’hui, 25 février 2004 à quatorze heure. Nous avons pu découvrir alors que des « faux et usages de faux en écritures publiques », passibles de la cour d’assise, avaient été commis par les policiers (ce qui est avéré par le rapport de l’expert graphologue), qu’en plus le commandant a pu fournir une autre preuve de sa bonne foi par la révélation suivante : il avait fait un mois auparavant, le 1er juillet 2002, une main courante où il signalait le harcèlement d’une jeune femme et le vol de son vélo par une ordure automodébile et défoncée. Si, comme l’a prétendu la volaille, ce commandant avait des griefs à faire à la police, alors il n’aurait pas signalé le harcèlement et le vol et aurait fait « justice » lui-même, ce qui n’est pas le cas. En outre, ce commandant – qui a attaqué le convoi de l’ignoble sinistre de l’intérieur à coup de yogourt intergalactique en provenance et à destination directe de la voie lactée par la traversée des espaces inter sidérants le 2 février 2004 – ce commandant donc a été de nouveau capturé mais lors de sa garde-à-vue les policiers ont oublié de lui retirer son magnétophone ; il a ainsi pu enregistrer les menaces que lui faisait l’un des policiers impliqué dans l’affaire qui nous occupe aujourd’hui. Ces preuves nous les portons à votre connaissance afin que vous déterminiez dans un premier temps si le commandant ou les policiers sont ou non coupables. Ensuite, vous devrez déterminer les sanctions qui s’imposent afin que cet arbitraire ne puisse plus se reproduire. Vous savez également quelle est la position des magistrats à présent, ils ont décidé de ne pas rejuger l’affaire malgré les éléments déterminants qui accusent les policiers et innocentent notre commandant, le fait qu’en plus l’une des magistrats est reconnu en appel que les propos et actes que les policiers ont eu n’empêche pas la décision en première instance à savoir 40h d’esclavage alors que le commandant est innocent des faits dont on l’accuse et le prouve. Cette décision, qui n’est que le point final d’une lâcheté supplémentaire de l’injustice des automodébiles et des ordures pétrolières, cette décision témoigne de la corruption et de l’ignominie de celles et ceux qui se cachent derrière une parodie sinistre de justice pour continuer à exercer leur dictature. Les magistrats sont incapables de juger sur le fond parce que trop lâches, notre commandant est débouté de toute justice pour un soi-disant vice de procédure car son appel aurait été fait au 14è jours après la condamnation, et non le 10è. N’acceptant, à juste titre, de n’être jugé que par ses pairs, puisque l’honneur et la dignité le commande, le commandant a fait appel aux vélorutionnaires et à leurs allié-e-s pour obtenir réparation. Le rendez-vous est fixé au 1er avril à 18h dans l’art-circuit (39 rue Peyrolières, au coeur de la ville rose et de l’empire de la civilisation automodébile), apportez des poissons à l’huile – sardines, anchois, etc… – pour un hommage.
(faites passer !)