Il y a eu un beau rassemblement de plusieurs centaines de personnes et environ 150 tracteurs, prise de paroles, bouffe, infokiosques, musique, … Moins chouette, alors qu’un petit groupe faisait un tour du quartier avec la battucada, un camarades a été arrêté. Il a été rapidement relâché avec une convocation pour octobre.

Le procureur a requis :
– contre Clément, 2 mois de prison avec sursis pour violence et 2 mois avec sursis pour refus de don d’ADN ;
– contre Sylvain, 80 jours-amende à 10 €, l’interdiction de manifester à Notre-Dame-des-Landes pendant un an et la confiscation de ses arme, et l’interdiction de port d’armes pendant un an.

Le délibéré est pour le 11 septembre.

Voir aussi le communiqué de l’ACIPA : http://communiques-acipa.blogspot.com/2012/08/notre-dam….html

Et voici le texte de l’appel au rassemblement.

Répression de la lutte contre l’aéroport et son monde : Solidarité avec tous-tes les inculpé-e-s !

Le 21 juin 2012, des opposant-e-s à l’aéroport de Notre Dame Des Landes ont tenté de bloquer le déroulement d’une enquête publique préalable à la réalisation du projet d’Aéroport Grand Ouest. Rassemblement devant la mairie, blocage des entrées par des tracteurs et des serrures collées, occupation du toit ; des centaines de personnes marquaient ainsi leur opposition à ce projet mortifère contre lequel elles luttent depuis des années.

Ces enquêtes, au même titre que les réunions et débats publics, comités de quartier ou autres gadgets, font partie de la panoplie que la “démocratie” met à la disposition des décideurs et de leurs partenaires pour donner un air participatif à tous leurs projets déjà établis. Comme le disait Coluche, « la dictature, c’est : ferme ta gueule ! La démocratie, c’est : cause toujours ! ». Ces moments rituels ont pour objectif d’encadrer la contestation. L’État réussit ce tour de force de détourner la colère en créant des interlocuteurs respectueux de son pouvoir, en réduisant la contestation à une opinion qu’on archive dans les cahiers d’enquête pour mieux l’oublier.

Le 21 juin dernier, comme dans d’autres moments dans cette lutte, nous voulions agir. Mais comme à chaque fois que nos opinions deviennent des actes, il y avait en face la répression. Les flics ont chargé, blessé. Ils ont isolé des individus pour les broyer dans les rouages de la machine policière et pénale. Sylvain, interpellé sur place est accusé de “violence avec arme, en l’espèce un tracteur, sur personne dépositaire de l’autorité publique”. Un mois plus tard Clément était arrêté à son domicile et inculpé lui aussi pour “violence sur personne dépositaire de l’autorité publique”, et “refus de fichage ADN”. Les deux sont accusés d’ “attroupement après sommation”.

Aujourd’hui c’est Sylvain et Clément, demain, ça sera d’autres. Depuis le début de cette lutte, c’est 38 complices de notre résistance qui ont été traîné-e-s devant les tribunaux. Qu’illes soient coupables ou innocent-e-s importe peu, nous sommes solidaires de leurs actes et nous invitons une fois de plus à un…

RASSEMBLEMENT LE 28 AOÛT à 12h devant le tribunal de Saint Nazaire EN SOLIDARITÉ AVEC LES INCULPÉS DU 21 JUIN ET POUR L’ARRÊT IMMÉDIAT DU PROJET D’AÉROPORT.

On ne s’étonne pas de se retrouver devant un tribunal ; on sait que s’opposer à un projet voulu par l’État entraîne forcément à un moment ou un autre de se confronter à son appareil judiciaire et répressif. On sait que si l’État et la démocratie n’arrivent pas à faire accepter leurs projets à coup de débats participatifs, d’enquêtes publiques, de propagande, de pognon, et de passivité citoyenne, ils le feront avec la force armée de la police. Parce que leur démocratie comme leur justice ne servent qu’à défendre le profit des multinationales, enfin, de leurs PDG, actionnaires et complices politiques. C’est pourquoi, le mouvement ne peut pas se limiter à ce qui est autorisé ou toléré par le système judiciaire et policier, ce qui reviendrait, au fond, à abdiquer.

Que l’on lutte contre un projet industriel dévastateur, contre la fermeture de sa boîte, ou juste pour sa simple survie dans le monde marchand, nos résistances se heurtent systématiquement à la répression. Parce qu’il faut un code pénal impitoyable, un fichage systématique, des flics serviles, haineux et violents, des prisons toujours plus nombreuses, pour que nos opinions ne restent que des idées, pour que nos convictions ne restent que des postures, pour que nos rêves ne soient jamais réalité…

Nous sommes solidaires car pour bloquer le projet d’aéroport et combattre ce système, nous savons qu’il est nécessaire d’agir, et donc de désobéir. Nous appelons à poursuivre la lutte, à ne pas se laisser diviser ni intimider !

Parce qu’avec ou sans sommation, nous ne quitterons pas ce bocage !