La situation en syrie et au mali révèle l’avenir dans le capitalisme
Category: Global
Themes: Guerre
Depuis plus d’un an et demi en Syrie, le pouvoir d’Assad bombarde, massacre, viole et torture, sous les yeux d’une “communauté internationale” qui se répand en lamentations hypocrites sur le sort d’une population syrienne soumise quotidiennement à toutes ces horreurs. De part et d’autre, les réunions internationales se multiplient, dénonçant les 16 000 morts de la répression syrienne, tout comme les appels à la paix assortis de menaces plus stériles les unes que les autres. Bernard Henry Lévi, ce “philosophe” représentant sans faille des intérêts impérialistes de la bourgeoisie française et insatiable samouraï des plateaux télés et des salons parisiens depuis la guerre en ex-Yougoslavie, n’en peut plus d’appeler à l’intervention militaire en Syrie, à l’instar des États-Unis dont le doigt est sur la gâchette pour régler son compte au potentat syrien.
Et, depuis six mois, le Mali est entré dans une situation de guerre qui n’offre elle aussi aucune perspective d’apaisement avant longtemps. Là encore, les dignes représentants de la bourgeoisie démocratique occidentale n’ont de cesse de s’offusquer et de s’inquiéter de l’enfer qui attend les habitants de cette région où les bandes armées peu ou prou islamistes sévissent sans vergogne. Mais qu’en est-il de ces velléités et de tout ce battage médiatique censé nous interpeller sur le sort de ces deux pays en particulier ? Rien ! Du vent et encore du vent !
Non seulement les grandes puissances ne se préoccupent au fond aucunement de la barbarie que vivent les populations vivant en Syrie ou au Mali, comme partout ailleurs, mais elles n’ont pour réelle problématique que de calculer les bénéfices possibles à tirer d’une intervention militaire et les risques qui en découleraient. Ces deux situations sont une expression critique de l’impasse dans laquelle se trouve le monde capitaliste et de l’impuissance dans laquelle sont plongées les puissances occidentales.
Au Mali, une population prise au piège…
Au Mali, il s’agit d’un imbroglio qui est directement issu à la fois de la pourriture sociale qu’a laissé derrière lui le colonialisme français et de son incapacité à faire vivre un État malien suffisamment stable. L’explosion des différentes fractions qui sont apparues ces derniers mois en dit assez long sur l’état de déliquescence de toute cette région, bien au-delà du Mali proprement dit. De l’Aqmi au Mnla en passant par les divers groupes dissidents et opposants au régime de Bamako, tous plus “vrais croyants” les uns que les autres, il s’agit de cliques de bandits armés qui ne sont pas apparues hier par enchantement. On nous dit que le facteur déclenchant de cette nouvelle zone de chaos sahélienne a été le retour des touaregs anciennement enrôlés par Khadafi, c’est-à-dire de centaines d’hommes entraînés, aguerris, et traînant avec eux des armes lourdes. Comme s’il ne fallait pas s’y attendre ! Comble de “surprise”, la Libye n’ayant pas de frontières communes avec le Mali, les touaregs ont dû franchir deux frontières : Libye-Algérie et Algérie-Mali. Et ils n’ont même pas été désarmés (!), venant grossir de façon significative les rangs et les forces d’une rébellion touarègue chronique, excitant de ce fait les appétits des petits truands locaux et régionaux. Car le ver était depuis longtemps dans le fruit. Le Mali, avec l’ensemble du Sahel, fait en effet partie de ces endroits historiquement difficilement contrôlables du fait de l’existence d’une myriade de populations aux cultures différentes et parmi lesquelles les ex-puissances coloniales, en l’occurrence la France, ont pendant plus de 150 ans excité et entretenu les dissensions, selon l’adage : “diviser pour mieux régner”. Et si la situation actuelle est le produit de ce qu’on appelait la “Françafrique”, elle ne peut qu’être aggravée par la guerre larvée qui se mène entre les États-Unis et la France depuis vingt ans pour le contrôle du marché des matières premières africaines. Après le Soudan, il n’est donc pas impossible que le Mali connaisse une partition en deux États. En attendant, une épidémie de choléra se développe à Goa, que les islamistes forcenés ont de surcroît miné aux alentours, prenant toute la population en otage. Mais, soyons rassurés, le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé à des sanctions contre les rebelles du nord du Mali dans une résolution adoptée à l’unanimité jeudi, tandis que la Cedeao refuse toute ingérence militaire occidentale dans le pays !
… comme en Syrie
Ville après ville, le pays est soumis à un bombardement d’artillerie intense et la population est piégée dans les maisons ou les caves, privée de nourriture et d’électricité durant des jours, voire des semaines. Les snipers de l’armée s’installent sur les toits, cueillant ceux qui sont assez fous pour tenter de trouver à manger pour leurs familles. Et lorsque la ville tombe au bout du compte, toutes les familles sont frappées de façon directe et personnelle, soit par les soldats de l’armée régulière, ou plus fréquemment – du fait des désertions massives des soldats dégoûtés de ce qu’ils ont été contraints de faire – par des bandes de vagues criminels nommés “Shabiha”, c’est-à-dire des “fantômes”. Les deux massacres les plus connus ont eu lieu à Houla et Mazraat al-Qubair, mais ils sont loin d’être les seuls exemples.
Avec l’arrogance la plus éhontée, les porte-parole du régime justifient ces bains de sang par l’existence de “groupes terroristes armés” qui auraient pris place dans les villes en question. Très souvent, ils accusent même les massacres les plus médiatisés de femmes et d’hommes comme étant du fait de ces groupes, agissant prétendument pour jeter le discrédit sur le gouvernement.
Devant les larges protestations qui ont surgi contre sa domination lors d’autres mouvements massifs à travers l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, Bashar el-Assad a essayé de suivre les traces de son père : en 1982, Hafez el-Assad avait dû faire face à un autre soulèvement, conduit par les Frères musulmans et concentré sur Hama. Le régime avait envoyé l’armée et provoqué une atroce boucherie : le nombre de morts a été estimé entre 17 000 et 40 000. La révolte fut écrasée et la dynastie Assad a pu maintenir un contrôle plus ou moins contesté sur le pays pendant presque 30 ans.
Ce qui a débuté l’an dernier comme une révolte populaire non-armée contre le régime d’Assad s’est transformé en guerre locale entre les puissances impérialistes régionales et mondiales. L’Iran, allié principal de la Syrie dans la région, se tient fermement aux côtés d’Assad, et on sait que des Gardiens de la Révolution ou autres agents de la République islamique travaillent sur le terrain et sont complices de la campagne de terreur d’Assad. Ce dernier continue également de profiter de la protection de la Russie et de la Chine, qui s’activent au Conseil de Sécurité des Nations Unies pour bloquer les résolutions condamnant son gouvernement et appelant à des sanctions. Même si la Russie a été contrainte, devant les atrocités commises, de modérer sa position, faisant ses premières critiques timides des massacres d’Assad, son soutien à une politique de “non-intervention” revient à renforcer son aide massive en armes envers la Syrie. Hillary Clinton a récemment accusé la Russie d’alimenter la Syrie en hélicoptères d’attaques – ce à quoi le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a répondu que les hélicoptères n’avaient qu’une destination “défensive” et que, de toute façon, l’Ouest armait les rebelles. Ce qui est également vrai.
Car dès que l’opposition s’est coalisée en force bourgeoise politique sérieuse autour de l’Armée libre de Syrie et du Conseil national syrien, il y a eu des acheminements d’armes depuis l’Arabie Saoudite et le Qatar.
Quant à la Turquie, alors qu’elle a longtemps manifesté de bonnes relations avec le régime d’Assad, ces derniers mois ont vu son discours radicalement changer avec une condamnation de son inhumanité, offrant sa protection aux militaires dissidents et aux réfugiés fuyant le massacre. Au niveau militaire, elle a amassé des forces considérables sur sa frontière syrienne et, dans le même discours accusant Moscou de soutenir la Syrie, Hillary Clinton a suggéré que l’arrivée massive de troupes syriennes autour d’Aleppo, proche de la frontière turque, “pourrait bien être une ligne rouge pour les Turcs en termes de défense de leurs intérêts nationaux stratégiques”. De la part de l’État turc, il s’agit d’une politique de provocation évidente ([1]) destinée à lui assurer aux yeux des puissances occidentales un statut renforcé de puissance majeure au niveau régional.
La politique de terreur, loin de renforcer la main de fer d’Assad sur le pays, a fait bouillir le tout dans une perspective de conflit impérialiste imprévisible. Les divisions ethniques et religieuses à l’intérieur du pays ne cessent de s’accroître. Les Iraniens soutiennent la minorité Alawite, c’est-à-dire les Saoudiens, et sans aucun doute tout un tas de djihadistes hors de contrôle attirés par le conflit, afin d’imposer une sorte de régime sunnite. Les tensions montent aussi entre chrétiens et musulmans, et entre Kurdes et Arabes. Le tout dans un contexte où Israël fait pression sur les États-Unis pour attaquer l’Iran et menace de faire le boulot lui-même. Aussi, une escalade de la guerre en Syrie aurait pour effet de mettre encore plus en lumière la question de l’Iran, avec les conséquences encore plus dévastatrices qui s’ensuivraient.
Les répercussions sociales et politiques d’un nouveau théâtre de guerre s’ouvrant aux grandes puissances dans cette région syrienne ravagée seraient incalculables. Il en est de même au Mali où le risque d’embrasement de tout le Sahel est réel avec la création d’un immense foyer de conflits traversant l’Afrique d’Ouest en Est.
Nous ne pouvons donc pas prédire si les puissances occidentales interviendront dans la période à venir, que ce soit en Syrie ou au Mali, car la situation ne serait alors probablement pas contrôlable. Mais qu’elles le fassent ou non, les morts s’entassent et leurs grands discours “humanitaires” montrent ce qu’ils valent : mensonges, mépris des populations et calculs d’intérêts.
Courant Communiste International
[1]) La destruction d’un avion turc dans l’espace aérien libyen en est une preuve.
Kofi Annan (photo), missionnaire des Nations Unies à Damas, vient de narrer qu’il serait plutôt partisan, pour ce qui le concerne, d’associer l’Iran (plutôt que, par exemple, Bernard-Henri Lévy) à la recherche d’une sortie négociée de ce qu’il est convenu d’appeler la crise syrienne.
Quand on y réfléchit : ce n’est pas complètement idiot.
Car en effet – et quelle que soit, par ailleurs, la méchanceté du personnage : Ahmadinejad est probablement l’un des seuls mecs qui puisse aujourd’hui tempérer les ardeurs d’Assad.
(Alors que si Bernard-Henri Lévy se pointe et dit Bachar, maintenant, tu prends tes pilules : il risque d’essuyer un refus.)
Mais les États-Unis d’Amérique ne veulent pas entendre parler, sauf vot’ respect, m’sieur Annan, d’une participation de l’Iran – qui d’après leur point de vue « fait partie du problème » syrien, et non de sa solution, puisque, expliquent-ils : ses dirigeants prodiguent un « soutien actif » à leurs homologues de Syrie, dont le comportement, depuis quelques temps, est, toujours selon les États-Unis d’Amérique, un odieux « affront à la dignité humaine ».
Quand on entend ça, n’est-ce pas : on se pince, et on tourne.
Histoire de vraiment vérifier si on ne serait pas, des fois, en train de faire un mauvais rêve.
Car en effet : s’il y a bien un pays au monde qui est tôt passé maître (quinzième dan) dans le soutien actif à des régimes spécialisés dans l’affront à la dignité humaine [1], ce n’est bien évidemment pas l’Iran, mais, précisément, les États-Unis d’Amérique.
En Amérique Latine, par exemple, et dans une (longue) période qui a grosso modo duré jusqu’à la toute fin des années 1980 [2] : des centaines de milliers de civil(e)s ont été broyé(e)s dans des massacres auprès de quoi les crispations post-titistes de MM. Milosevic et Tudjman prennent rétrospectivement des airs de cours de gym douce pour retraité(e)s fragiles du pied.
Est-ce que les États-Unis d’Amérique ont plissé du nez, et constaté qu’il y avait dans ces gigantesques tueries l’esquisse d’un conséquent affront à la dignité humaine ?
Point : les États-Unis d’Amérique ont plutôt continué d’assurer dans la région, à la fin de les maintenir au pouvoir, la formation, l’encadrement et (il va de soi) l’armement des bouchers fascistes qui les perpétraient.
Pour le dire autrement : ils ont très activement soutenu de monstrueux psychopathes.
Dans une autre extrémité du vaste monde, et dans une période qui pour le coup ne semble pas devoir se terminer après-demain : l’armée israélienne fait depuis des décennies de réguliers hachis de Palestinien(ne)s, mélangés aussi de quelques pâtés de Libanai(se)s, où le réalisme oblige à constater que les enfants sont beaucoup plus nombreux à se faire tuer qu’en Syrie ces derniers temps.
Est-ce que les États-Unis d’Amérique ont suggéré que le gouvernement israélien soit tenu loin des instances internationales – et n’y revienne qu’après avoir définitivement renoncé à tout affront à la dignité humaine, parce que là, vraiment, Bibi, ça commence à bien faire ?
Nenni : les États-Unis d’Amérique continuent de soutenir activement le gouvernement israélien, et de lui fournir du gros matos militaire.
Quand les États-Unis d’Amérique s’érigent en arbitre des élégances diplomatiques, et prétendent décider de qui pourra contribuer à la recherche d’une sortie de la crise syrienne, et de qui devra rester chez soi à réciter des actes de contrition pour avoir trop attenté au(x) bien(s) d’autrui : c’est donc un peu comme si Hannibal Lecter se mettait soudain à nous dispenser une leçon de maintien humanitaire, sur le thème : « Tu ne tueras point ton prochain. »
Mais apparemment : ils trouvent encore quelques supporteurs – dont, dit-on, quelques philosophes – de ce côté-ci de l’Atlantique.
Notes
[1] Nous ne parlerons pas ici – ça nous prendrait beaucoup trop de temps – des innombrables fois où ce pays a directement perpétré d’infâmes tueries de masse, sans même passer par l’entremise de sanguinaires supplétifs : pour plus de renseignements, consulter par exemple n’importe quel paysan(ne) nord-vietnamien(ne) de plus de quarante ans.
[2] Avec tout de même du rab en Colombie.
http://www.politis.fr/Yankee-Doodle-Went-To-Latin,18614….html
Le Secrétaire d’Etat US Hillary Clinton est à bout des munitions rhétoriques dans la guerre Sainte des Etats-Unis contre la Syrie. Peut-être est-ce le stress de lancer une guerre de l’OTAN en évitant le Conseil de sécurité de l’ONU. Peut-être c’est le stress d’être mangé au petit déjeuner régulièrement par le Ministre des Affaires étrangères russe Sergei Lavrov.
Hillary vient de rendre visite aux « Puissances occidentales » et à leurs comparses arabes – composé de la NATOGCC [1], ce qui passe pour la « communauté internationale »- pour « préciser que la Russie et la Chine paieront un prix parce qu’ils retardent le progrès » concernant le changement de régime armé en Syrie.
Dans la non-Novlangue, cela signifie, « Si vous bloquez notre nouvelle guerre, il faudra rembourser ».
Eclats de rire dans les couloirs du Kremlin et dans le Zhongnanhai, néanmoins cela montre à quel point est désespérée l’équipe NATOGCC doit forcer le changement du régime en Syrie comme une étape sensée couper la connexion privilégiée de l’Iran avec le monde arabe. Et cela pendant que le Premier ministre de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, -principal flanc Est de l’OTAN– a des démangeaisons d’attaquer la Syrie mais n’arrive pas à trouver une façon de le vendre à l’opinion publique turque.
Dans ce contexte incandescent se mêle WikiLeaks avec la publication d’une série de courriers électroniques très embarrassants contre le système d’Assad et les rebelles de l’OTAN aussi. Un possible effet secondaire sera d’inspirer des vagues de soi-disant progressistes à travers tout l’Ouest pour commencer à soutenir la « Guerre Sainte » sur la Syrie. Un effet réaliste sera de montrer à quel points les deux côtés -le système policier d’Assad et celui l’opposition armée– sont répugnants.
Tourisme avec voiture piégée, il y a quelqu’un ?
Il est utile d’examiner quel prix Washington lui-même, sans parler de ses sujets de l’OTAN, pourrait payer pour cette « Guerre Sainte » livrée avec -qui d’autre- le même bouquet de « terroristes » qui hier étaient sur le point de détruire la civilisation occidentale et la transformer en un Califat géant.
Washington, Londres et Paris ont essayé -deux fois– d’entrainer le Conseil de Sécurité de l’ONU dans une guerre de plus. Ils ont été bloqués par la Russie et la Chine. Donc le « plan B » était de contourner l’ONU et de lancer une guerre de l’OTAN. Le problème est que l’OTAN n’a pas l’estomac -et pas de fonds- pour une guerre très risquée avec un pays qui peut se défendre seul.
Ainsi le « plan C » est de parier sur une guerre civile prolongée, en utilisant l’Armée Libre Syrienne (ALS), qui est très loin d’être libre, bourrée de mercenaires et de djihadistes et la bande d’exilés opportunistes connus comme le Conseil National Syrien (CNS).
Le SNC a demandé en fait, dans le style de la Libye, une « zone d’exclusion aérienne » sur la Syrie –abréviation de Guerre de l’OTAN. La Turquie a demandé aussi officiellement à l’OTAN une zone d’exclusion aérienne. Les commandants de l’OTAN peuvent être ineptes – mais ils ont une certaine expérience avec de gros problèmes (Lire l’Afghanistan). Ils ont, donc, catégoriquement refusé.
Le CNS -et l’ALS- ne pouvaient pas être plus non-représentatifs. Les « Amis de la Syrie » – comme Hillary et les comparses arabes – admettent à peine l’existence du National Coordination Body for Democratic Change (NCB) , le principal mouvement d’opposition local en Syrie, composé de 13 partis politiques, surtout de gauche, nationalistes arabes et en incluant un parti kurde. Le NCB dénonce fermement n’importe quelle forme de militarisation et écarte complètement l’ALS.
Le ministre des Affaires étrangères d’Irak, Hoshyar Zebari -un Kurde- a averti que Salafistes-djihadistes du genre d’Al-Qaeda se rendent en masse vers la Syrie. Apparemment cette branche suit encore de très près l’ « invisible » idéologue d’al-Qaeda, le Dr Ayman al-Zawahiri ; il y a cinq mois il a publié ses ordres de marche aux djihadistes en Irak, Jordanie, Liban et Turquie. Cela explique aussi que beaucoup d’entre eux ont été armés -via de différents réseaux- par la Maison de Saud et le Qatar.
Depuis des mois tout le monde sait que le Le Groupe islamique combattant en Libye (GIGL, Al-Jama’a al-Islamiyyah al-Muqatilah bi-Libya) d’Abdul Hakim Belhaj lié à al-Qaeda a été actif en Syrie – de même que les restes d’al-Qaeda en Irak responsable d’attentats aux voitures piégées même à Damas.
Dans le cas d’une Syrie post-Assad dominée par un noyau Sunnite infiltré par des Wahhabis et Salafistes-djihadistes, un effet boomrang garanti laissera l’Afghanistan après les années 80 du jihad anti-soviétique ressemblant à une promenade à Hong-Kong Disneyland.
Nous acceptons les yuans et les roubles
Quant à la Chine, elle rit du désespoir d’Hillary. Comme la Maison de Saud devient chaque fois plus paranoïaque au fur et à mesure qu’elle voit comment l’administration d’Obama flirter avec la démocratie dans le monde arabe, Pékin a renforcé ses liens commerciaux en livrant un bouquet de nouveaux missiles à Riyad.
Et pendant que les « Occidentaux » flirtent avec la guerre Sainte, les entreprises d’état subventionnées de Pékin ont acheté sans compter des matières premières à travers tout le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et l’Amérique du Sud – de même qu’ils ont stocké des terres rares pour leurs réserves stratégiques. La Chine produit pas de moins 97 % des « terres rares » (contenant certains métaux rares) du monde -utilisées dans les iPads jusqu’à ces nouveaux brillants missiles brulant maintenant dans le désert arabe.
D’autres effets collatéraux comme « le prix à payer » pour contourner l’ONU et l’obsession d’utiliser l’OTAN comme un Robocop global seront inévitables. On ne devrait pas oublier que la Guerre Sainte en Syrie est une escale sur la route de Téhéran. Par exemple, un nouveau système d’assurance maritime, aussi bien qu’un nouveau mécanisme de change international – évitant les diktats de l’Occident est peut être sur le point de naitre.
Désormais l’élément le plus important peut s’avérer un mouvement concerté entre la Russie, l’Iran et la Chine pour réorganiser le marché global de l’énergie par des transactions en dehors des pétrodollars.
Donc Washington éjecte l’Iran de SWIFT – le système de clearing de banque international ? La Banque Centrale d’Iran contrattaque ; « si vous voulez faire des affaires avec nous, vous pouvez payer dans n’importe quelle devise sauf le dollar US, ou vous pouvez aussi payer en or ».
C’est le Saint-Graal de la Guerre Sainte – pas la Syrie ; une chose est pour Téhéran d’accepter des euros en paiement de son pétrole et de son gaz ; une autre chose est d’accepter de l’or. Le tout avec le total soutien de la Russie et de la Chine.
Dans une coquille de noix ; le syndrome de Guerre Sainte accélère la fin du dollar US en tant que devise de réserve mondiale. Et quand cela arrivera, y aura t-il un Printemps Etasunien ? Ou les élites des Etats-Unis -comme la Mafia– auront-elles les tripes et les muscles, pour forcer la Russie et la Chine à payer le prix ?
* Pepe Escobar auteur brésilien de : « Globalistan : How the Globalized World is Dissolving into Liquid War » (Nimble Books, 2007) ; « Red Zone Blues : a snapshot of Baghdad during the surge » ; « Obama does Globalistan » (Nimble Books, 2009).
(Copyright 2012 Asian Times Online. Hong Kong, 10 juillet 2012. (Holdings) Ltd. All rights reserved.
Asian Times. Hong Kong, 10 juillet 2012.
Traduit de l’espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi
http://www.elcorreo.eu.org/L-enfer-a-payer-pour-la-Guer…cobar
Quelle apologie de la dictature du Capital de certains face au Capital de la dictature démocratique et bourgeoise. Dans tous les cas, le capitalisme omniprésent pour tous !
Le CCI et ses sbires veillent !