Le même et l’autre, critique de la culture alternative
Catégorie : Local
Thèmes : Genre/sexualités
Lieux : Tours
Ah ! Elle est belle radio Béton avec ses jingles rigolos, son festival
qui se veut décalé et alternatif et son apolitisme béat.
Ah ! Elle est loin l’époque où elle émettait sans autorisations
aucune, où ses animateurs jouaient à cache-cache avec les flics, et où
ça organisait le festival aucard de tours en mode sauvage et sans
autorisations.
Aujourd’hui c’est une petite boutique qui tourne pas trop mal, un
jouet pour quelques petits bourges qui s’amusent à faire leur émission
de radio, comme d’autres vont au squash ou à l’opéra une fois par
semaine. Une radio même alternative, doit se vendre, doit organiser
des festivals décalés mais pas trop ; avec des tickets à l’entrée et
des vigiles qui surveillent pour pas que les pauvres amènent leurs
bières et achètent bien celles du festival. Il faut remplir la caisse
alternative, et payer les artistes alternatifs…
Quand radio Béton prétend être une radio qui a des choses à dire, qui
propose autre chose. Au final elle ne fait que singer les radios
commerciales. La programmation de cette année, à aucard de tours est
quand même vachement alternative et vachement subversive…
Avec, le rappeur Orelsan, diffusé sur radio béton, Tf1, Skyrock et MTV
( parmi cette liste se cache un média qui n’est plus tout à fait
alternatif devinez lequel… ). Au delà de ça quand on regarde ses
textes, on y décèle une certaine obsession quand à la dépréciation de
la gent féminine. Il parait que c’est du second degré, que c’est des
provocations qui ne doivent être prise que comme telles et que ceux
qui s’en offusquent sont décidément trop bêtes pour comprendre cela.
Pourtant le patriarcat et l’hétéro-sexisme n’ont rien de provocations,
et tout de l’oppression. Ils traversent la société, se nichent de
manière insoupçonnée dans nos gestes, nos mots et nos postures et
contribuent à maintenir l’état et la domination capitaliste en place.
Les femmes ( biens gaulées si possibles ) aux fourneaux, les mecs (
biens virils si possible ) au boulot et pas une tête qui dépasse. Les
seconds pour surveiller les premières, et tout le monde tient sont
rôle et se soumet bien sagement. Et on ne tolère les corps et les
pratiques sexuelles qui sortent de la norme, que dans le but de créer
une nouvelles identités, de nouveaux marchés. Des homosexuels,
pourquoi pas ? tant qu’ils travaillent et qu’ils consomment.
Et si les textes d’Orelsan ne sont rien d’autre que des provocations.
Le sexisme, l’homophobie, et les représentations véhiculées par ces
textes sont bien réelles et ont des conséquences pour nombres
d’individus dans la vie réelle. Il y a des femmes qui meurent sous les
coups de leurs maris, qui se font traiter de salopes quand elles ont
des pratiques sexuelles un peu libérées, qui doivent travailler la
journée au bureau et le soir à la maison pour les taches domestiques
pendant que monsieur se prélasse devant la télé… On ne parle jamais
des agressions homophobes, des coups et des insultes qui visent les
femmes trop « masculines » ou les hommes trop « efféminés ». Tout ceux
qui, aliénés dans leur rôle d’homme ou de femme hétéro aimeraient bien
sortir des identités que l’on impose a tous, mais ne le font pas à
cause de cette répression que l’on nomme morale. Cette morale
opprimante, ce ne sont pas des grands discours et des condamnations,
mais des regards, des petits gestes quasi invisibles dans le quotidien
de chacun, qui rappellent à chacun la place qu’il doit tenir.
Aujourd’hui, plus personne n’est homophobe ou sexiste, mais tout le
monde continue de penser que se faire enculer c’est dégradant, trouve
les gay rigolos sauf quand c’est son fils qui fait son coming-out, que
les femmes sont faites pour élever des enfants et faire le ménage, que
conduire la voiture c’est un truc de mec…
On se rend compte alors que Orelsan faux rappeur rebelle utilise les
mots du pouvoir, ces mêmes mots et ces mêmes images que l’on trouve à
la télé, dans la publicité, dans le discours dominant et qui par leur
omniprésence naturalisent la domination masculine, et normalisent le
patriarcat et l’hétéro-sexisme en l’intégrant à la langue, et aux
moeurs.
Face à cela nous considérons, le droit de chacun à choisir son
identité sexuelle ou de ne pas en choisir, à la faire évoluer comme il
l’entend et à ne pas subir une quelconque oppression en fonction des
choix qu’il aura fait. Nous combattons le sexisme, l’homophobie, et le
patriarcat car nous sommes contre toute formes d’autorité, et que des
critères aussi arbitraire que flous comme le sexe, le genre ou
l’orientation sexuelle ne peuvent justifier la domination. Il faut
abattre la morale et ses préjugés qui ne servent que l’ordre en place,
et laisser libre cours au déchaînement des passions et à
l’expérimentation de nouvelles manière de sentir, d’aimer, et de
s’approprier son corps.
Puis il y a aussi Boogers, le collabo de Bouygues, cette espèce de
grosses boite qui fabrique des villes à l’urbanisme policier, des
taules et des centres de rétention. Qui a une télé qui libère le temps
de cerveau de ceux qui la regardent pour faire de la place à
Coca-Cola, et se fait la voix du pouvoir, d’une manière que n’auraient
pas renié Staline ou Goebels en leur temps.
Celui là il a commencé avec radio béton en tournant sur la scène
alternative, à Tours et dans la région. Puis parce-qu’il faut bien
manger, et puis que bizness is bizness on fait des festoches
alternatifs comme le printemps de bourges, on fait sa promo dans des
petits fanzines alternatifs comme libération ou le figaro, on signe
pour que sa musique soit la bande son du dernier spot de bouygues
télécom.
En somme la bande son du meilleur des mondes, une musique légère et
sympathique qui nous ferait oublier le poids de l’autorité et la
fatigue due à la soumission. Qui rendrait presque belles les prisons,
et les centres de rétentions.
Certes Boogers, n’est pas responsables des méfaits de bouygues, mais
il crache pas sur leur pognon et il leur vend sa musique pour qu’ils
apparaissent comme plus sympathiques. On ne doute pas d’ailleurs qu’il
profitera de la diffusion du spot bouygues plusieurs fois par jour à
la télé, pour gagner encore un peu en notoriété et vendre encore plus
de disques, et faire un peu plus de pognon.
Voilà la gueule de l’alternative, une culture qui se vend comme de la
lessive ou des yaourts. Une culture qui véhicule les représentations
du pouvoir et assoie les rapports de dominations que nous combattons
au quotidien. Une machine à décérébrer, où l’on vient consommer des
artistes « undeurgrounde » dans un cadre « différent », on a remplacé
le pain par la bière et les jeux par les concerts mais le troupeau est
toujours aussi soumis. Braves moutons qui consomment les festivals
alternatif et retournent bosser le lendemain avec une vague gueule de
bois due à la bière bio.
C’est parce que radio béton et aucard de tours, participent de la
culture dominante en reproduisant ses méthodes qu’ils sont des alliés
de l’autorité et du capitalisme. De toute manière, il n’y pas
d’alternative possible entre la perpétuation de ce monde d’autorité,
et la révolution anti-autoritaire. Car vendre autre chose, c’est
toujours vendre quelque-chose ; et que la seule issue possible est
l’abolition de la propriété privée et la destruction de tout rapport
marchand.
Pas de pitié pour l’art et la culture !
Pas de quartier pour l’état et le capitalisme !
Combattons l’autorité et la domination sous toutes ses formes dans
notre quotidien !
N’attendons plus pour nous révolter !
Que crèvent béton, Aucard, Bouygues, Orelsan, Boogers et les autres
collabos du pouvoir !
Que crève ce monde d’autorité et de soumission !
bouh, le méchant rappeur hetero sexiste!
vilain va!
c’est vrai, c’est tellement mieux ces groupes de rap qui récitent des tracts de la cnt et qui continuent à se comporter comme des connards… plutot que ces méchants qui osent raconter comment ils voient le monde de leur point de vue (de fils de prof dépressif, certes), et se poser des questions sur ce qu’ils voient…
en quoi ses textes sont emblematiques de “l’hétéro sexisme” ? il a dit “je me fait sucer dans le train”? et après c’est à cause de lui que les meufs qui ont certaines pratiques sexuelles se font traiter de salopes? c’est toi qui a l’air de trouver ça mal de sucer des rappeurs… il dit qu’il baise a droite a gauche dans le dos de sa meuf et qu’il assume qu’a moitié? pfff c’est vrai que ca arrive tellement jamais dans ce beau monde non exclusif que ça vaut pas le coup d’en parler…
pauvre miséreux militants, tu peux bien parler des alternatifs va…
A la personne qui a osé écrire « en quoi ces textes sont emblématiques de l’hétéro-sexisme » ?, qu’il aille relire les paroles de « Sale Pute » et qu’il réfléchisse à deux fois avant de poster ce genre de question.
J’déteste les petites putes genre Paris Hilton les meufs qui sucent des queues
de la taille de celle de »Lexington »
T’es juste bonne à te faire péter le rectum même si tu disais des trucs
intelligents t’aurais l’air conne
J’te déteste j’veux que tu crèves lentement j’veux que tu tombes enceinte et
que tu perdes l’enfant (…)
Tu es juste une putain d’avaleuse de sabre, une sale catin
Un sale tapin tout ces mots doux c’était que du baratin
On s’tenait par la main on s’enlaçait on s’embrassait
On verra comment tu fais la belle avec une jambe cassée
On verra comment tu suces quand j’te déboiterai la mâchoire
T’es juste une truie tu mérites ta place à l’abattoir
T’es juste un démon déguisé en femme j’veux te voir briser en larme
J’veux te voir rendre l’âme j’veux te voir retourner brûler dans les flammes (…)
J’déteste les sales trainées comme Marjolaine
Les petites chiennes les chichiteuses les filles à problèmes
J’rêve de la pénétrer pour lui déchirer l’abdomen
Je t’emmènerai à l’hôtel je te ferai tourner dans ma villa romaine
Tu suces pour du liquide tu te casses à marrée basse
Pétasse tu mériterais seulement d’attraper le DAS
Le seul liquide que je t’ai donné c’est mon sperme
Si j’te casse un bras, considères qu’on s’est quitté en bons termes
J’t’aime j’ai la haine j’te souhaite tout les malheurs du monde
J’veux que tu sentes la chaleur d’une bombe j’veux plus jamais que tu me
trompes
J’étais trop fidèle (sale pute)
J’ai les nerfs en pelote (sale pute)
J’vais te mettre en cloque (sale pute)
Et t’avorter à l’Opinel
… il aura fallu la venue du guignol sexiste “Orelsan” pour que soit enfin diffusée une critique de ce festival pourri par le fric, prêt à tout pour fliquer les participants-tes.
Quant aux “alternatives” liées à ce genre d’évènements…, on se marre déjà.
cher antifa.
peut-etre, en tant que super héros surhumain, n’as tu jamais eu la haine, peut-etre que t’as jamais eu envie de torturer personne, meme pas un neo nazi ou un “batard d’hétéro sexiste”, de foutre un juge dans ton coffre et de l’abandonner à poil dans la foret… bref de faire de mal a quelqu’un parce que t’as la haine… peut-etre t’es la réincarnation de jesus-christ notre sauveur a tous amen… ou alors t’y crois tellement fort que ca revient au même…
moi j’ai déja eu envie de trucs comme ça parce je considerais telle ou telle personne comme à l’origine de mes problemes… connaissant les autres morceaux de ce rappeur, cette chanson (jamais ecouté d’ailleurs) du moins les paroles que t’as écrit au dessus, ça me rappelle ce truc la, les idées que ca te donne quand tu cherche des coupables, et c’est pas des idées que ça fait plaisir d’avoir, en tout cas à moi ca me fait pas plaisir, mais c’est pas pour autant que ca m’arrive pas d’avoir la haine… et ces trucs là, peut-etre il les a pensé, et c’est comme pour le reste en fait, dans les couples déconstruits gouino-transo-non-exclusifs, ça n’arrive à personne d’avoir la haine, d’etre jaloux, de pas etre honnete, d’etre con en fait… et comme ça n’arrive a personne on a qu’a pas parler de ces sentiments, en faire les symptomes d’une peste sociale dans nos petits milieux, ça marche mieux de faire des prisons, des camps de rééducation, des échaffauds, des tribunaux et de la censure par la meme occasion…
et on m’a dit de vous dire “c’est marrant c’est les mêmes arguments que ségolene royal” et aussi “‘pas de pitié pour la culture’ ça me rappelle Himmler” (le mot culture le revolver, tout ça…)
cher militant, t’as vraiment que ça a foutre de faire croire que tu veux changer le monde quand tu fait que construire des prisons et foutre des gens dedans?
D’abord, non j’ai jamais eu envie de torturer quelqu’un. Tes désirs refoulés puent le fascisme je suis désolé…
Oui ça arrive à tout le monde d’avoir la haine. Perso j’ai la haine de classe réguliérement ce qui me pose pas mal de problèmes (pour travailler par exemple). Oui il m’arrive d’avoir des pulsions de violences incontrolés (mais que tu contrôles tout le temps parce que tu n’es pas un animal…).
Seulement voila. La haine d’Orelsan sur les femme c’est une haine qui est tellement original tu vois… Franchement la femme manipulatrice contre laquelle c’est légitime de taper dessus on a jamais vu ça. C’est pas comme si c’était une des bases du sexisme et des idéologue masculinistes…
Et le fait que tu puisses, sans culpabilité aucune, déverser cette haine sur la femme c’est symptomatique d’un truc social, d’une domination quotidienne (comme le dit très bien le texte d’ailleurs).
Trouve toi des excuse psychologique à ton sexisme (ou des excuses liées à la prison, dont je ne sais trop ce que ça vient foutre là mais il te faut bien une caution de radicalité).
Un mec.
cher manolo
c’est vrai des fois j’ai des idées fascistes
c’est vrai j’ai un coté sexiste
des fois je suis raciste
et meme pire.
ca m’arrive…
c’est grave, je suis pas pur, comme toi.
mes pulsions incontrolées sont malheureusement parfois incontrolables (comme leur nom l’indique)
des fois j’ai des idées, des émotions, pas politiquement correctes, et je sais pas quoi faire, parce que si j’en parle a des superheros militants on va me dire que c’est mal… alors je les ai enfouies pendant longtemps au fond de ma gorge, et je le fais encore souvent, parce que j’avais l’impression de devoir choisir entre mes amis et la vérité.
qu’est-ce qu’il faut faire des gens comme moi, des déviants, des “animaux”, dans ton monde, on les enferme? c’est pour ça que je dis que tu construit des prisons. parce que tu veux faire un monde de pureté et de bonheur policé, ou les gens qui pensent pas comme toi on s’en débarrasse… et après c’est mes désirs qui puent le fascisme…
je t’ai comparé a jesus, j’aurais pas du, il te manque la dimension “chercher à comprendre les autres”, tu sais la parabole avec la femme adultère qui se fait lyncher et l’autre qui dit “que celui qui n’a jamais péché lui jete la premiere pierre”…
tu veux changer le monde, mais tu veut pas connaitre les gens, tu cherche pas a savoir pourquoi les gens pensent ou réagissent de telle ou telle manière, tu vois un monde rempli a 99% de connards, bourreaux un jour, victimes le lendemain, qu’il te faudra fusiller le jour de ta révolution parce qu’un jour (ou plusieurs) dans leur vie ils ont été con. super.
bonne vie, mais le jour ou toi et tes copains vous venez nous chercher avec vos fourches et vos fusils, nous les deviants, nazis sales et méchants, humains ou animaux on sait même pas, t’étonne pas si on se laisse pas faire.
ciao superman, tu passera le bonjour aux vengeurs masqués.
Bon. Personnellement, je suis donc une meuf, et j’aime bien orelsan, que j’ai découvert grâce à tout le foin autour de “sale pute” fait par ségo et consoeurs. Je ne suis pas étrangère aux violences faites aux femmes, j’en suis une, ça va je connais, mais je ne me sens pas dépréciée par ses textes pour autant. En fait, je le trouve assez honnête, et ça me plaît. Evidemment, si on prend tout au pied de la lettre, c’est chaud. Ou pas. Tu peux aussi voir le clip et le prendre comme une description de ce qui peut se passer dans la tête d’un con qu’a trop picolé après sa journée de travail pourrie, qui a la haine et qui a envie que son ex souffre. Et si ça se trouve, c’est même ça que l’auteur veut dénoncer. Je ne sais pas.
Bref, je n’ai pas envie d’épiloguer sur orelsan ou l’autre gars cité par le texte, c’est pas le but.
Ce qui me fait chier, c’est le moralisme intense déployé tout au long des paragraphes.
Moralisme que j’ai rencontré maintes et maintes fois dans les milieux ou endroits dits déconstruits, militants, marginaux. Ces endroits où l’on est sensés avoir d’autres réflexions sur le monde qui nous entoure, sur les rapports de force et de pouvoir, de domination. Mais où j’ai vu trôner des normes, des modes, des codes que si tu ne les suis pas tu es exclue d’office, méprisé, rangée dans une case.
Comment vous dire…
Ce qui me fait chier, c’est le: pour être “bien”, faut être irréprochablement TPGBi déconstruite, ou paraître l’être. Et le reste, c’est de la merde.
Voyez-vous ce que je veux dire? J’essaye d’expliquer mais c’est dur… Par exemple, si les personnes du texte organisaient un concert ou un festival, j’irai pas, parceque je ne me sentirai pas plus à l’aise que si j’allais dans un concert de johnny. Est-ce plus clair? C’est un autre type de lois.
En gros je questionne le dogmatisme sur la question du genre et les condamnations sans appel si t’as pas l’idée bien-pensante du moment, si t’es pas branchouille du genre, ou si tu essaies d’expliquer honnêtement ce que tu ressens même si ça pue, ce que tu ressens, et que tu n’aimerais pas le ressentir, et que c’est justement pour ça que t’en parles.
Signé: une fille (hétéro qui aime bien sucer!) sans doute un peu sexiste, raciste, agiste, moraliste, spéciste, fasciste aussi tant qu’à faire, et tout ce qui finit par -iste de façon générale, parceque je suis blanche née en france avec ce que ça implique de putridité culturelle et que j’essaye d’être moins con mais je n’ai pas la prétention de penser que je n’ai pas des idées qui craignent a certains moments, comme tout le monde.
perso, j’en connais d’autres qu’aiment sucer (et pas que des hétéros, d’ailleurs), c’est pas le souci.
mais j’en connais pas beaucoup qu’aiment bien se faire démonter la mâchoire…
le second degré, c’est parfois un peu comme l’alcool, ça permet de tout faire passer, de tout excuser.
après, je comprends tes remarques sur les histoires de fashion-style-du-middle et tout le bordel.
les poseurs, c’est pas comme la plèbe, y’en a *vraiment* dans toutes les classes.
d’un autre côté, est-ce que doit invalider toute critique ? en particulier les critiques des milieux de l’art et de la culture, qui sont, encore plus que tous les autres, infestés de poseurs et d’odes à la superficialité, au “paraître” et à l’ego (c’est même sa raison d’être).
d’un autre côté, est-ce que doit invalider toute critique ? en particulier les critiques des milieux squats et militants, qui sont, encore plus que tous les autres, infestés de poseurs et d’odes à la superficialité, au “paraître” et à l’ego (même si c’est pas sa raison d’être).
d’accord d’accord c’était facile. mais c’est rigolo comme détournement :)
n’empèche dans ce dernier message, je te trouve encore un coup “moi + mes potes = mieux que les autres”:
pourquoi y aurai pas de plebe dans toutes les classes? c’est quoi la plebe? c’est quoi les classes?
d’autre part dans mes messages, (truc, curt et un truc) j’ai jamais parlé de second degré… c’est pas une histoire de degré qui me chiffonne, c’est la guerre sainte.
c’est passer 497 lignes a déblatérer sur machin qu’il est trop méchant parce qu’il a écrit “crève salope”, et pis finir en disant “que crèvent bidule machin et truc”… je dis juste que c’est la même chose pour tout le monde, quand t’as la haine t’as envie de faire du mal aux gens, c’est pas grave, c’est normal, ca veut pas dire que tu passe à l’acte, ca veut pas dire que les gens qui t’entendent hurler des insanités vont egorger leurs enfants dans la nuit…
c’est pas parce qu’un rappeur, connu ou pas, a raconté dans les détails (sordides peut-etre) ce que ça lui évoquait de se sentir trahi par quelqu’un qu’il aime, que des hordes déchainées vont débouler des banlieues pour violer nos fille et torturer nos grands mères.
là, dans l’histoire, c’est comme si c’était “plus grave” que ce soit un mec qui parle d’une meuf. Casey sortirait un texte equivalent sur un gars, qui est-ce qui finirait un post sur indy avec “que crève Casey”?
je trouve globalement, derriere ce genre de “critiques”, y a pas mal de trucs pas simples (mais que tout le monde prend pour argent comptant (métaphore banquière posée là exprès)) genre (hehe):
-quelqu’un qui écoute du rap c’est un mouton qui habite en banlieue qui fait des tournantes tous les weekend et qui n’attend qu’un pretexte pour tout mettre a feu et a sang
-quelqu’un qui écoute du hiphop c’est un blaireau qui sait pas faire la part des choses entre ce qu’il entend et ce qu’il vit
-un mec c’est par defaut une brute épaisse qui sait pas gerer ses pulsions (sinon faut qu’il fasse ses preuves. tous les jours. et gare a ses couilles s’il s’exprime pas clairement.)
-une fille, c’est une victime en puissance qu’il faut proteger des méchants (ma mémé pensait pareil quand ma petite soeur rentrait toute seule du lycée)
du coup, pour moi ce texte comme plein d’autres (comme par exemple dans des trucs que j’ai pu écrire ou que je suis en train d’ecrire), exprime plein d’idées reçues qu’on interroge jamais parce qu’il y a des gros tabous dessus. genre “les mecs sont comme ci, et les meuf comme ca, et les jeundebanlieux sont plutot comme ca, de loin” ; “la non mixité c’est *bien*. TOUJOURS. ” ; “l’argent c’est mal alors en avoir c’est vraiment mal, plutot crever la gueule dans l’égout qu’etre un petit bourgeois”… enfin plein de trucs qui séparent les gens, qui montent des murs avec des barbelés et des fossés et des mirador et des fois t’es d’un coté et de fois de l’autre et tu passe ton temps a chercher ou est le mur (ça c’est pour eclaircir mon emploi du mot “prison”).
si tu te mets pas d’accords avec TOUT LE MONDE, comment tu “détruit les rapports marchands”, comment tu “abolis la propriété privée” comment vis avec d’autres etres humain si tu attends d’eux (et de toi!) qu’ils soient parfaits?
comment t’arrive à méler l’intransigeance d’un “Que crèvent béton, Aucard, Bouygues, Orelsan, Boogers et les autres collabos du pouvoir” et l’humanisme d’une société anarchiste, ou t’as pas a avoir peur de finir en taule ou sur un echaffaud?
pourquoi faire comme si les “rapports marchands”, “vendre”, c’était qu’une histoire de propriété privée et d’argent?
pour donner un exemple qui nous ressemble: si tu vends quelque chose dans ton raisonnement, quoique ce soit, tu perpetue le monde capitaliste dégueulasse, t’es un collabo a pendre. donc que tu soit patron de TF1, épicier, caissière a superU, prostitué, ou ouvrier spécialisé ou que tu vas voter, tu vends ta force de travail, de la merde, ton corps, etc, donc c’est mal. au mitard. c’est que des exemples sur l’argent. sinon y a aussi d’autre exemples, qui arrivent tous les jours tout le temps… tu marchande quand tu veut un truc de quelqu’un et que tu lui donne un truc en echange (“ok je fais la vaisselle aujourd’hui comme ca ma copine ‘oubliera’ que j’ai pas nettoyé les chiottes depuis un an et demi”, “ok je vais me faire chier dans des réus pourries pour faire croire à mes connaissances militantes que je suis ‘engagé’, même si là, en fait mes propres problèmes me bouffent la vie et la tête ” , “ca fait trois semaines que je suis ‘invité’ dans ce squat , je branle rien parce que je suis en pleine dépression (suite à ‘mes propres problemes’) et que j’en parle a personne, tiens, ce soir j’ai qu’a faire des pates a la sauce tomate meme si j’ai pas envie parce que j’ai peur que les gens commencent a me voir comme un parasite” et presque tout ce qui concerne le sexe dans les relations amoureuses *en général*) tu vois y en a plein des exemples comme ça. et ces rapports marchands là, tu décrete pas unilateralement leur destruction, tu les crame pas avec la propriété privée…
en fait c’est ca, je trouve que c’est un texte ecrit comme par des robots. comme si les auteurs n’avaient rien a se reprocher sur rien, comme si tout était simplement un probleme de mathématique de base, genre :
société capitaliste beurk
– rapports marchands
– propriété privée
– rappeurs sexistes
= bonheur assuré
y a aucune dimension humaine, aucune dimension du “pourquoi les gens font ce qu’ils font?”, aucune émotion ni personnalité. c’est tellement vague, tellement simple (voir simpliste), que c’est inhumain. c’est pas la réalité. dans cette vision du monde, y a aucun moyen de se tromper, de pas etre au clair avec de qu’on pense “soit t’es avec nous soit t’es un collabo” et pis “collabos” comme si les “collabos” de la seconde guerre mondiale étaient tous des batards sans ames, comme si entre voir tes gosses crever et fermer les yeux sur un truc qui te revolte le choix était facile a faire, comme si… comme si on était des putains d’ordinateurs avec que des 1 et des 0 dedans, quoi, soit t’es ‘on’ soit t’es ‘off’…
cette vision du monde ca casse des trucs chez les gens. chez moi ca m’a bien cassé des trucs ce monde noir ou blanc, alors quand je le vois s’étaler en tartines sur des conneries (qu’est ce que ca peut te foutre en vrai que machin fasse un festival, que des gens payent pour y entrer? que le but des premiers soit de faire du fric, soit, mais pourquoi ca te troue le cul que les seconds payent pour oublier qu’ils vivent dans un monde de merde? tu crois que si au lieu de se bourrer la gueule là-bas, ils se bourraient la gueule dans un concert de punk bas de plafond (ou pas), ils seraient plus prêts a faire ta révolution? tu cherche des soldats pour ta guerre, mais même (et surtout) les bidasses sortent se cuiter pour oublier… et s’ils le font ils ont leurs raisons, c’est pas a toi de juger. le coup du pain et des jeux je trouve ça plutot méprisant, que TF1ou m6 radio beton pense ça, si ils veulent mais je vois pas l’interet de voir les choses sous cet angle si ton but dans la vie c’est un monde ou les gens aspirent à être heureux ensemble (tout de suite comme ca, ca sonne babacool, mais “vivent en harmonie” c’etait pire quelque part)
enfin voilà ce que cette histoire m’inspire là ce soir, maintenant peut-etre que vous avez raison que je suis qu’un imbécile qui mérite un parpaing dans sa gueule de sexiste avant de crever avec les autres collabos…
ps:
nique les çççedilles et les accêêênts.
La première raison pour poutrer orelsan, c’est que c’est un rappeur pourri. Certes un peu moins médiocre que la majorité des rappeurs qui passent sur skyrock, mais ça n’excuse rien. Il y a plein de rappeurs ou de groupes pas spécialement “connus”, qui ont parfois des paroles un peu sexistes et pas tout à fait déconstruites et qui sont bien plus talentueux que lui.
Il n’y a pas besoin de faire des provocations sexistes ( même au second degrès) pour parler de ses émotions, de ses pulsions et pour écrire de beaux textes. Il n’y pas besoin non plus d’être déconstruit ou d’aller piocher ses influences dans un tract de la CNT. Par contre on peut se poser la question quand on entend des textes où la misogynie tourne quasiment à l’obsession, et qu’ils sont diffusés par des médias où les “artistes” formatent les esprits à coup de messages du genre “aie une belle meuf, une grosse voiture, écrase les autres, soit le plus fort, le plus beau ….” Orelsan sous couvert de second degrès prêche la résignation, le nihilisme. Il instille dans les esprits le ressentiment et la haine de soi et de l’autre, ce qui au final fait le jeu de l’autorité et du pouvoir. Quand on passe sur skyrock ça limite forcement puisque pour passer sur les grandes radios aujourd’hui il ne faut utiliser dans ses textes que les 500 mots les plus courants de la langue française, faire des morceaux d’une durée précise en utilsant des rythmes et des sonorités bien précises qui s’imprimeront dans la tête des gens. Toute leurs chansons sont au moins de par leur forme des ôdes a la médiocrité…
Et non il n’est pas question de jouer les inquisiteurs, les flics ou les juges. D’éliminer tout ceux qui ne serait pas parfaitement déconstruits. Je n’ai moi même certainement pas la prétention d’être un parfait anarchiste, ou d’être parfaitement au clair avec toute ces histoires de sexisme; et je passerais sur l’échafaud avec les autres si l’on décidait d’en finir avec le sexisme et l’autorité de cette manière. Mais il faut peut être commencer a se poser des questions, a remettre en cause ses certitudes et ses habitudes de pensée.
Nos manières de penser, de percevoir, de ressentir, nos échelles de valeurs ne sont pas neutres. Elles ne sortent pas de nulle-part, et dans nos émotions et dans notre rapport à l’autre en fonction de son sexe, de son apparence ou de son appartenance sexuelle ce sont les cadres de pensée nécessaires à la reproduction de l’autorité qui sont mis en place.
La question n’est pas de nier ses pulsions, de nier ses passions les plus violentes mais bien de voir ce qu’elles cachent. De comprendre comment on les perçoit et de pouvoir jouer avec, de plus être leur esclave et de ne plus se laisser qui guider par des pulsions qui parfois sont instillés a notre insu et a dessein dans nos esprits.
On ne change pas en allant d’un point A à un point B, le monde ne se divise pas entre les gentils anarchistes déconstruits et les méchants collabos empéttrés dans leurs relations de pouvoir. On ne façonne pas les gens ( du moins quand on est anarchiste ), mais il est salutaire d’offrir aux gens des outils dont ils pouront se saisir pour remettre en cause leur certitudes et l’autorité. On peut changer pour essayer de ne plus offrir de prises à l’oppression que constitunte les rapports d’autorité, pour essayer d’autres manières de sentir et de penser juste par goût du changement.
Le fait est que les affects servent a faire la guerre à l’individu, et que quand on voit le monde comme on nous dit de le voir sur skyrock et on ne remet pas grand chose en question. Et j’espère qu’on me passera cet excès de manichéisme, mais il y a bien dans le monde ceux qui tentent de ne pas reproduire les rapports d’autorité, et ceux qui par leur comportement moutonnier reproduisent les rapports d’autorités et contribuent au maintient de l’ordre en place. Ce n’est pas pour autant qu’il n’y a qu’une manière de faire l’un ou l’autre, et même que parfois on fait un peut les deux et que c’est pas bien facile de faire la différence; mais si on se pose pas de question et si on essaye pas on est sur de jamais se planter.
Enfin c’est marrant car quand il s’agit de défendre orelsan on dit que c’est de la provoc’ et du second degrès et que s’en offusquer témoingne d’un manque de profondeur, quand c’est un texte de gauchistes qui viennent gâcher la fête en parlant d’autorité, de buisness, et de conflit de genre; le fait de poser les choses avec des mots conflictuels, de remettre en cause brutalement les certitudes, d’attaquer l’ordre et ses certitudes avec dans le discours une certaine violence; là la provoc’ serait gênante ?
que je n’ai pas envie de me faire démonter la mâchoire!
Je ne trouve pas non plus que critiquer une critique, ça l’invalide forcément. Je me dis que si quelqu’un critique, c’est aussi pour construire. Ce qui m’a bien saoulée c’est le moralisme, vraiment. Et quand je le suis, j’aime bien qu’on me le dise.
Pour ce qui est des excuses, c’est jamais quelque chose qui m’a plu, qu’on me présente des excuses. Ce qui compte, pour moi, c’est que la personne comprenne ce que je veux dire quand je lui dit qu’elle m’a gonflée. Donc, l’alcool, le second degré, des blagues qui passent mal, ou je ne sais quoi, si t’es heurté ok, t’es heurté, il y a des raisons, et il y a des raisons pour lesquelles les gens font des trucs qu’on trouve chiants, c’est plus ça qui m’intéresse (quand les gens m’intéressent), plutôt que des excuses qui stoppent tout.
Voilà. En fait, ce n’est pas tant les gens à la mode et les poseurs qui m’emmerdent là, mais l’espèce de consensus autour du sexisme, l’éternel “homme-bourreau-qu’a-tort”, “femme-victime-qu’a-raison”, le truc que si t’es con ou horrible une fois, tu devras le payer toute ta vie, l’appel à la culpabilité pour faire taire les personnes dites “dominatrices”, la raison du plus faible qui serait la meilleure…
A un moment, j’ai essayé de me positionner là dedans, mais soit je suis une éternelle victime parce que femme à la vie difficile, soit, sans raconter ma vie pour pas subir ce genre d’étiquette je deviens collabo des mecs sexistes. Et après, faut faire gaffe, parce que y a les gars qui clament leur anti-sexisme, et en fait ils sont parfois plus royalistes que le roi, dans l’intimité t’en manges plein ta gueule si tu fais pas attention, y a les gars qu’on dit sexistes alors qu’en fait il s’agit de réflexes culturels stupides dont tu peux aisément parler avec eux, etc etc… T’en sors pas. Et je parle pas des filles, y a des connasses partout aussi.
Je caricature un peu, mais à peine.
Je remets en question la définition des gens en terme de classes, quelles qu’elles soient, même si je suis la première à me sentir méprisée par moments (parce que de sexe féminin, parce que je classe les gens: bourgeois, curetons, nonnes, tout ce qui représente le pouvoir, flics, patrons…tout ça me fout en rogne) et à mépriser les gens, alors que je me dis que si je n’avais pas tout ce système de représentations dans la tête et la hiérarchie sociale bien imprimée, si je considérais les gens non plus comme des gens dans des cases mais comme des êtres humains uniques, je me sentirai mieux, et aurai plus de légitimité en général, et peut être je fermerai moins ma gueule car si je vois la personne comme une classe qui m’oppresse, j’ai plus de facilités à me taire, à avoir la haine, à condamner et à me condamner et me résigner.
Voyez?
“Enfin c’est marrant car quand il s’agit de défendre orelsan on dit que c’est de la provoc’ et du second degrès et que s’en offusquer témoingne d’un manque de profondeur, quand c’est un texte de gauchistes qui viennent gâcher la fête en parlant d’autorité, de buisness, et de conflit de genre; le fait de poser les choses avec des mots conflictuels, de remettre en cause brutalement les certitudes, d’attaquer l’ordre et ses certitudes avec dans le discours une certaine violence; là la provoc’ serait gênante ? ”
j’ai pas “défendu” orelsan, j’ai attaqué les chasseurs de sorcières, parce que fatalement quand tu chasse la sorcière, tu hurle avec les loups, ou plutot tu la traque avec les villageois armés de fourches.
encore une fois: JE M’EN TAPE DU SECOND DEGRE, et de la provoc, je prends pas ces morceaux comme tels. après c’est sur que c’est plus facile pour invalider ce que je dis de faire comme si je disais ça.
si t’as envie de croire que c’est le coté provoc du post qui me dérange, pense bien ce que tu veux, n’empeche des lynchages sociaux ou physiques, ben ça se passe tous les 3 mois au sein de nos petits milieux, et je dis pas que j’y ai jamais participé.
passer les 3/4 d’un texte qui est sensé critiquer un festival commercial à descendre en fleche des individus à grand coup d’arguments affectifs et terminer par un appel à la chasse aux “collabos” ça manque de finesse non? t’es sur de pas avoir d’autre arguments contre ce monde que “orelsan complice des violeurs et du pouvoir!” ?
l’appel au meurtre ou au lynchage, par provoc ou non, ça a jamais “apporté des outils” au bas peuple qui n’a rien compris a la vie et a la revolution. marre de l’avant-garde éclairée. tes outils de “déconstruction”, ils ressemblent a des gros caterpillar de démolisseurs.
j’ai pas que ca a foutre, je vais faire les courses, tu me pendra plus tard.