Pourquoi la clérocratie ?

Parce qu’il n’est jamais trop tôt pour réfléchir au système politique qui remplacera le système actuel. Car, que l’on le veuille ou non, qu’on le désire ou le déplore, tout système politique est appelé à disparaître. Ce n’est ni un choix, ni un souhait. Juste une évidence. Une leçon de l’Histoire.

Tout système qui a accédé au pouvoir, portait en son sein le germe de sa propre destruction. Créé en période de crise (car à quoi bon un changement s’il n’y a pas crise), issu d’un mélange de précipitation et d’opportunisme (1789, 1848, 1917 ne sont que trois exemples), propulsé au pouvoir par une conjugaison de hasard, d’amateurisme et d’improvisation, pas un changement politique majeur ne fait exception à cette règle. Aucun système politique ne fut conçu, discuté, imaginé, avant d’être placé au pouvoir. Aucun ne fut le fruit d’une réflexion profonde sur son fonctionnement et ses implications. Dans l’urgence, un système moribond abandonnait le pouvoir à un système embryonnaire. L’un était déjà mort, l’autre pas encore à naître.

La démocratie n’a pas échappé à cette règle. Oui, c’est une belle idée de décréter l’égalité entre tous. Mais une idée n’est pas réalisable uniquement parce qu’elle est belle. La nature humaine est ainsi faite que chacun essaie d’être « plus égal » que son voisin. Oui, c’est généreux de donner à chaque citoyen une même parcelle de pouvoir, un homme-une voix. Mais est ce bien raisonnable de donner à chacun le pouvoir, sans donner son complément indispensable, la sagesse, qui elle, hélas, ne se décrète pas ?

Baser un système politique sur la participation populaire, c’est beau. Mais dans les salons et dans les livres. En réalité ça ne fonctionne pas. Election après élection, seules des minorités se déplacent pour voter. Et la décision minoritaire est à la fois négation de la démocratie et porte ouverte à l’extrémisme.

C’est généreux aussi de permettre à chaque citoyen de s’impliquer dans la vie politique, d’en être acteur. Dommage que ce ne soit réservé qu’à une élite qui a fait main basse sur le pouvoir.

La démocratie a eu de grands mérites, d’immenses qualités. Malheureusement, le temps passe aussi pour les systèmes politiques, même les meilleurs. Ils se rident, vieillissent, et… Quand ? Nul ne le sait ! Mais, ce qui est certain, c’est que ça arrivera tôt ou tard.

Alors, pour une fois, si l’on essayait de ne pas se laisser surprendre. Si l’on y pensait avant.

La clérocratie ou un autre système, qu’importe ! mais, cette fois-ci , ne faisons pas l’économie d’une réflexion indispensable.

François Amanrich. (Porte-parole du Mouvement Clérocratique