24 novembre à 23h: les violences faites aux femmes ne sont pas une blague, mais une réalité
Catégorie : Local
Thèmes : Genre/sexualités
Récemment, les corporations Droit, Sport, Santé et Kiné, ont fait circuler sur internet une affiche représentant une femme de chambre attrayante, en soubrette, annonçant la tenue d’un Tonus intitulé « DSK » avec le sous-titre suivant : « Ben dis donc, on te voit plus à l’hôtel…? » L’affaire à laquelle l’affiche fait référence est évidente.
En réaction à cette affiche, nous avons envoyé une lettre ouverte à ces corporations et à leur partenaires. En réponse à notre action, les partenaires se sont désistés, et les organisateurs de la soirée nous reprochent d’êtres « puritains, sans humour, et archaïques » et justifient le sexisme de leur campagne en invoquant le droit à l’humour potache.
Est-ce être archaïque que de dénoncer le sexisme de cette affiche ? Sommes-nous puritains parce que nous prônons des relations sexuelles libres et choisies ? Manquons-nous de dérision quand nous refusons l’emploi du viol comme ressort humoristique ?
Les violences faites aux femmes ne sont pas une blague, elles sont une réalité.
Nous avons déjà appelé au boycott de ce Tonus
Nous appelons à un rassemblement le jeudi 24 novembre à 23h aux Nefs
Ce rassemblement a pour but de sensibiliser au caractère sexiste du thème de la soirée et de son affiche (distribution de tracts, discutions …). Le rendez-vous se fait à 23h aux Nefs (Machines de l’île, ligne 1 arrêt de tram Chantiers Navals).
Sur le campus, nous sommes régulièrement confronté-e-s à des affiches appelant à des Tonus représentant les femmes comme des objets (de consommation, de désir, de fantasmes, de viol). Dans ces affiches, nous dénonçons :
La banalisation du viol : il est évident que cette affiche exploite le doute qui subsiste autour de l’affaire DSK, alors que chaque jour, des femmes sont victimes de viol ; en réduisant cette violence à de «l’humour potache», cette affiche contribue à la banaliser, et renforce le tabou autour du viol.
L’érotisation du viol : à travers la tenue portée par la femme représentée, à travers sa position suggestive, et le sous-titre explicite, cette affiche est clairement sexualisée. En associant de cette manière fantasme et viol, elle contribue à érotiser les agressions sexuelles, voire à les encourager.
Marchandisation du corps des femmes : en faisant d’une femme, ou d’une scène de viol, un argument marketing pour faire parler d’une soirée payante, cette affiche contribue à cette exploitation.
Le machisme : l’identification n’est pas la même, selon que l’on soit une femme ou un homme ; les femmes sont amenées à s’identifier à une femme stéréotypée, maigre, aguichante, soumise aux désirs de l’homme, et exerçant un travail dévalorisé socialement (soubrette/femme de chambre). Les hommes sont, eux, invités à s’identifier à un homme de pouvoir (ici DSK), sans caractéristiques physiques particulières.
Y’a bon banania. Que se serait-il passé si une affiche pour un Tonus, montrant une Noire, avait été intitulée « Y’a longtemps qu’on t’a pas vu dans le champ de canne à sucre » ? L’aurions-nous trouvé drôle ?
Est-ce être archaïque que de dénoncer le sexisme de cette affiche ? Sommes-nous puritains parce que nous prônons des relations sexuelles libres et choisies ? Manquons-nous de dérision quand nous refusons l’emploi du viol comme ressort humoristique ?
Les violences faites aux femmes ne sont pas une blague, elles sont une réalité.
Nous avons déjà appelé au boycott de ce Tonus
Nous appelons à un rassemblement le jeudi 24 novembre à 23h aux Nefs
Ce rassemblement a pour but de sensibiliser au caractère sexiste du thème de la soirée et de son affiche (distribution de tracts, discutions …). Le rendez-vous se fait à 23h aux Nefs (Machines de l’île, ligne 1 arrêt de tram Chantiers Navals).
tout à fait d’accord la violence faite aux femmes est une horreur, ça marchandisation aussi
cependant je trouve que le milieu anti sexsiste ne s’occupe que des soucies que cela pose aux femmes ( certes majoritairement victimes) mais vous oublié les hommes 31 est sont tué par leurs compagnes, c’est bcp moins mais tout aussi horrible, les hommes aussi sont victimes de harcèlements et de violences dans le couple et si on n’en parle pas il vont le garder pour eux, allez porter plainte au commissariat pour violence conjugal quand vous faite 1,80 m et 100 klg, et sans soutient associatif il vous reste qu’a fermer votre gueule
Je suis aussi choqué par ces affiches , mais le sexisme s’affiche de toute part,
ex: adopte un mec point com devrais susciter la rage des anti sexsiste, sans parler de toutes ces pub ou l’homme ce fait passer pour une nouille, pire ou il ce font violenter sans que cela ne choque personne
ex une pub pour un café “elle est assise au bord de l falaise et bois un café l’homme arrive et lui demande si ça va en s’asseyant a coté d’elle , soudain la falaise s’écroule avec l’homme et le elle dit maintenant c’est parfait”
une pub pour un cuisine du meme ordre finit par la femmes qui pousse l’homme par la fenêtre, c’est choquant
bref ofusquer vous du sexisme oui mais sous toutes ces formes merci
Bonjour à toutEs,
ce qui suit mérite je crois d’être diffusé, car on trouve des publicités pour un
numéro “INCENDO genres & classes”.
sur de nombreux sites militants et depuis peu dans des librairies – kiosques.
cet ouvrage pourrait paraitre intéressant, mais semble cacher son jeu.
pour se faire un avis, voir la version gratuite:
http://incendo.noblogs.org/post/2012/11/02/lire-tous-le…igne/
en bref, sous couvert d’une “synthèse des réflexions féministes”
INCENDO pose comme seule & unique solution
aux problèmes du monde actuel
une sorte de collectivisme appelé “COMMUNISATION”.
les questions de “genres” sont utilisées au seul but de
magnifier les idées douteuses des communisateurEs.
en bref, selon INCENDO la fin du capitalisme
-selon illeux exclusivement via LEUR vision, très soixante-huitarde-
sera la fin de toutes les oppressions,
y compris misogynes, racistes, homophobes…
toutes les autres formes de lutte ou de pensée (voir au lexique,
la critique des féministes universitaires ou essentialistes)
sont disqualifiées, ridiculisées.
et tout ce qui n’est pas “communisé”
est bafoué, voire insulté (comme à de nombreuses reprises les
“bourgeoises”, les “pro-féministes”, bref les autres).
en dépit de précautions de forme, le discours de ce livre
paraît franchement méchant et sectaire.
quelques extraits / commentaire à chaud.
pour se faire une idée, le passage sur “la déconstruction” (repris plus
bas) est typique du reste, selon lequel s’engager dans l’auto-analyse tue
systématiquement toute volonté de “vraie” lutte ( = anti-capitaliste =
exclusivement “communisatrice”, selon incendo).
le glossaire vaut son pesant de (mauvaises) cacahuètes, notamment sur le
“pro-féminisme” qui est pris tout dans le même sac, avec un “Bref,
l’essentialisme est, avec le pro-féminisme, le pire produit du sexisme” ou
la “Définition pro-féministe : homme […selon une Définition féministe
serait une ] excroissance cancéreuse du féminisme, homme qui a mieux
compris le sexisme que les féministes, et qui a surtout bien compris que,
pour se taper des féministes, il valait mieux s’écraser un peu (en
société)” ou en “Note entomologique : le pro-féministe peut aller jusqu’à
une vénération/exaltation du féminin qui confère à l’essentialisme (ou du
moins à la connerie).. ” (brillant et n’aidant pas je crois à la divine
“convergence des luttes” si chère aux communisateurEs).
grosso modo, dans tout le (gros) livre, l’argument des “genres” sert de
façade publicitaire pour vendre la “communisation” qui résolverait tous
les problèmes.
on retrouve tous les vieux arguments injustement critiques à l’égard des
femmes (ce “spécial genre” est par ailleurs très hétéro-normé et binaire H
vs F) matraqués depuis les années 1960 par les “purs communistes gaulois”
dont Alzon et sa (tristement célèbre et vertement critiqué par delphy)
“femme boniche femme potiche” qui est d’ailleurs cité en tête de la
bibliographie très sélective (1/4 gender sudies, 1/2 communisme et 1/4
communisation).
Note 1 : la déconstruction
La « déconstruction » est une idée (et une pratique) que l’on rencontre
actuellement dans une partie du mouvement féministe 35. Elle prend
comme point de départ l’idée que les genres sont des constructions
sociales et que « le privé est politique ». Il s’agit, à partir d’une
prise de conscience individuelle (ou en petits groupes), de modifier ses
comportements pour corriger ses constructions sexistes et, à terme, faire
disparaître le sexisme.
De là, le personnel prend une importance surdimensionnée par rapport au
structurel, parfois jusqu’à devenir le seul terrain d’action. « A cause de
l’importance démesurée accordée à l’expérience subjective, […] la
politique de la subjectivité devint une “ intériorité ”, c’est-à-dire un
changement personnel sans changement de la société36. »
Avec l’argument « le privé est politique », on reconnaît que la sphère
privée est organisée socialement, qu’elle n’est pas en dehors de la
société, et que nos rapports personnels en font partie. Le privé est donc,
lui aussi, un lieu de contradictions, de conflits, voire de luttes. Les
grèves et mouvements sociaux, dans la sphère publique, où les femmes sont
impliquées, ont nécessairement un impact sur la sphère privée (le foyer,
la famille : « Qui c’est qui va me faire cuire mon steack ? » « Chérie, où
est-ce que tu ranges les draps ? ») En l’absence de tels mouvements,
l’activité des militantes se replie sur la sphère privée, et s’y cantonne.
Un glissement s’opère : « Le politique, c’est le privé ».
La déconstruction consiste en une remise en cause individuelle et
personnelle des genres, vus comme des identités figées, comme un vêtement
qu’il suffirait de choisir d’enlever. Or si les genres sont une
construction sociale, il n’est pas possible de s’extraire des rapports
sociaux dont ils sont la manifestation. On ne peut pas choisir de ne plus
être un homme ni une femme, car dans cette société il n’existe que deux
cases. A la sécu, on sera toujours soit 1, soit 2.
Autrement dit, il y a une incohérence entre la reconnaissance de
structures et rapports sociaux et la volonté de s’en affranchir par une
action individuelle. Pendant qu’on fait des efforts pour se déconstruire,
cette construction sociale continue d’agir sur des milliards de personnes,
y compris sur soi 37.
La déconstruction pose le problème du choix dans cette société : peut-on
choisir de se déconstruire ? qui peut le faire ? Une femme célibataire
sans enfants aura peut-être plus d’énergie à consacrer à sa déconstruction
qu’une mère de trois enfants, comme une bourgeoise aura plus le loisir de
le faire qu’une smicarde, etc. Malgré un objectif subversif affiché (la
disparition des genres), la déconstruction, comme toute alternative, se
réduit à la recherche du bonheur individuel dans la société capitaliste.
Dans la pratique, cette prise de conscience bien sympathique entraîne une
dérive élitiste, un dénigrement et une culpabilisation de ceux qui ne se
déconstruisent pas ; donc une nouvelle norme, par définition sclérosante
et contraignante. Nous nous retrouvons face à une nouvelle idéologie38.
Il ne s’agit pas ici de décourager toute tentative personnelle de remise
en question de ses comportements. Après tout, c’est ici et maintenant
qu’on vit, et il est bien normal d’essayer d’en chier le moins possible et
d’essayer de ne pas se comporter comme un salopard… Tout comme il est
logique que les opprimées refusent leur condition, individuellement ou
collectivement. Ce sont des pratiques de survie. Il est important de
remettre en question nos constructions sociales, mais il ne faudrait pas
perdre de vue que toute tentative de s’en dégager totalement est vaine
tant que cette société perdurera. L’abolition des genres et de la
domination masculine ne seront jamais obtenues par la
déconstruction.