Une nouvelle fois, la mauvaise conscience générale d’un monde en déliquescence s’est exprimée au travers de sa police. Le Nom-Lieu a été expulsé ce matin à 7h45. Quelques flics et un bélier ont suffi, pour avoir raison de la porte d’entrée.
Les procédures expéditives et plus ou moins illégales se multiplient. Le tribunal ratifie et appose sa signature… Expulser pour contenir. Réprimer pour gagner du temps. Malheureusement, pour eux, toutes nouvelles tentatives anti-subversives démasquent le visage de la répression, et donc de ses faiblesses. Elle nous donne à chaque fois l’occasion d’en apprendre davantage sur nous. Car, de temps, nous n’en manquons pas. Temps pour expérimenter, temps pour s’organiser ; même si ce processus est lent, notre passion n’est pas négociable.

Aucunes règles n’existent pour ceux qui souhaitent s’ouvrir à l’inconnu.

Les murs que nous abattons, les serrures que nous faisons sauter, supposent la possibilité d’un dépassement. Habiter nécessite un désir que nous préférons collectif, loin des certitudes militantes, et des renoncements intéressés. En commun, nous cherchons à agréger les éléments tentant de s’extraire d’un corps social devenu inhabitable, et de se constituer en puissance sans chefs, ni idéologie.
Il est illusoire de croire que créer du commun ne se fera pas sans une certaine perturbation de l’espace et de son dispositif répressif. Des maisons vides, nous en avons tant habitées et ils nous en restent tant, que nous ne prendrons même pas la peine de revenir sur nos propres pas. De l’avant, nous nous projetons au-delà des simples modèles de vie conformes et citoyennistes.

Assemblée vendredi 18 fevrier à 18h30
à l’étage du Serpent Volant

« La même magie bourgeoise à tous les points où la malle nous déposera !
Le plus élémentaire physicien sent qu’il n’est plus possible
de se soumettre à cette atmosphère personnelle,
brume de remords physiques,
dont la contestion est déjà une affliction. »
A.R.

Les Mains Sales.