En ce moment en Égypte comme en Tunisie, le peuple s’est soulevé et des heurts et des tensions se font sentir dans d’autres pays du Maghreb ( Algérie, Libye, …). En Tunisie le tyran ben-ali est en fuite, et le peuple tente de s’organiser tout en évitant que la révolution ne soit récupérée par un parti quelconque. En Égypte de violents affrontements se poursuivent et il est difficile d’en prévoir le résultat,en raison des soutiens étrangers et économiques du tyran moubarak.
Le combat, pour la liberté où qu’il soit mené, mérite tout notre soutient. Mais il est grand temps de regarder aussi chez nous, alors que les tunisiens on renversé leur gouvernement, et que les égyptiens sont en passe de le faire. Ici la fRance reste dirigée par la même clique de bandits, et la liberté y recule chaque jour. Malgré un mouvement qui à l’automne, fort du mécontentement ambiant, a tenté de perturber le cours des choses. Il faut constater que le nain et sa clique sont toujours en place, que les syndicats on bien fait leur travail en neutralisant la colère des gens, et que de bavures en lois liberticides il fait de plus en plus mauvais vivre en fRance.

Regarder vers le Maghreb c’est une manière de se rappeler que tout n’est pas perdu, et qu’à l’ère de l’internet et du capitalisme postindustriel; malgré les techniques de contrôle de plus en plus perfectionnés il est encore possible de reverser un gouvernement. Même si le terrain ici est certainement moins fertile pour les insurgés, qu’en Tunisie ou en Égypte. L’insurrection qui s’est propagée en Tunisie, s’est propagée de manière rapide, spontanée et inattendue. La vie sous un régime autoritaire qui ne se cache pas aura su forger chez les tunisiens une gestuelle de la contestation. Lorsqu’un mot un regard, un sourire ou quelque-chose de cette ordre là est en mesure de vous faire envoyer en prison et torturer sur une décision de l’arbitraire; alors chacun voit dans ses mots, ses geste, ses action, leur valeur et toute la portée politique qu’ils peuvent avoir. De cette manière c’est la conscience de la nature politique enfouie dans nos actes et nos choix qui est révélée. Derrière chaque action peut se cacher un geste de contestation, et la conscience que l’on en a est d’autant plus grande que le risque pris pour l’effectuer est grand.
Nous vivons dans un pays où l’apparente latitude qui nous est offert dans nos actes, sert à dépolitiser nos actions. « tout est permis, plus rien ne vaut ». Cette apparence de liberté, ces choix possibles tant qu’ils ne vont pas contre l’intérêt du système, cela masque la conflictualité et la part de nous même qui se manifeste dans chacun de nos choix. Ce qui a pu être fatal aux régimes autoritaires du Maghreb, a très bien été assimilé par les dirigeants de nos prétendues démocratie lorsque qu’ils ont tirés les leçons des expériences historiques autoritaires du XXème siècle. Ce qu’il savent maintenant c’est qu’un ersatz de liberté est plus utile et moins dangereux que la terreur.
Il appartient à chacun d’entre nous de retrouver, au delà de l’illusion du libéralisme le sens et la conflictualité de nos geste et de prendre conscience de leur puissance.
On voit en Tunisie des gens qui refusent de sacrifier leur révolution à une cause ou à un parti. Des gens qui savent pourquoi ils se sont soulevés ( chômage, misère, droit civiques ) et qui se battrons becs et ongles pour l’obtenir. Lorsque l’on a conscience de la puissance de ses gestes, ce qu’il reste à faire c’est de les mettre au service de son intérêt. Il n’est pas de cause plus révolutionnaire que son intérêt propre. Refuser la délégation, la médiation et les conseils intéressés de tous ceux qui savent ce qui bon pour toi, s’organiser collectivement sur la base d’une égalité réelle entre les individus, est la seule clef d’une démocratie réelle.
Il ne tient qu’a nous de propager l’insurrection en fRance sans attendre, de renverser ce qui paraissait immuable, d’expérimenter de nouveaux rapports sociaux hors de toutes forme de domination, et jeter toute ses forces dans la bataille pour essayer d’être libre.

D’une rive à l’autre de la méditerranée, attendre la révolution est un perte de temps. Nous ne pourrons compter que sur nous même pour mettre l’état par terre.