Intervention libertaire au meeting du npa
Catégorie : Global
Thèmes : Actions directesElections
Intervention libertaire au meeting du NPA (”Ils/elles ont voté et puis après…”)
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Jeudi 11 février se tenait le meeting électoraliste du NPA 63, avec la présence de leur avant-garde éclairée, Olivier Besancenot. Salle comble, la révolution est en marche… Nous (Gr. Cheïtanov, A.L., Gr. Abel Paz de la F.A., et les compagnons autonomes)avions décidé d’intervenir pour leur rapeller, alors que la première priorité actuelle du NPA est les élections, qu’un des leurs mais aussi beaucoup d’autres meurent dans les geôles capitalistes…
Mais avant, petit résumé du meeting. Nous aurions évidemment souhaité une intervention directe, mais c’était impossible pour diverses raisons dont celle-ci: le meeting est bien encadré, aucun débordement possible… On décide alors de cogestionner et d’aller voir Besancenot (on s’en est remis) qui nous dit de demander au boss local, Alain Laffont. Il est d’accord pour qu’on intervienne rapidement à la fin du meeting… On s’est donc tapé 1h30 de discours réformistes (non abattre le capitalisme ne passe pas par augmenter les salaires, le plein emploi et la gratuité des services publics…). On notera qu’on était suivis de près par un ou deux “militants” tout le long du meeting. Besancenot est acclamé après un premier “Bonsoir”. Son discours est certes plein d’entrain mais c’est pas folichon. Il termine par dire qu’il faut s’unir, entre anticapitalistes, communistes et socialistes libertaires (cette dernière qualification nous été adressé, accompagnée d’un regard fixé sur nous…). Déjà le NPA n’est pas communiste. Mais bon c’est pas le débat. Son discours terminé, ovationné, on dirait qu’on nous a oublié… Pourtant les deux SO nous suivent toujours depuis un petit moment… On leur fait signe et enfin on peut causer. Une dizaine de militants libertaires passent donc à la tribune, déployant deux banderoles “Liberté pour les camarades d’Action Directe” et “Feu à toutes les prisons! Capitalisme=Terrorisme”. Deux d’entre nous ont lu le texte qui suit:
“Pendant que certain-e-s préparent tranquillement les élections, en sachant pertinemment que c’est une des nombreuses facettes de la paix sociale, des militant-e-s révolutionnaires crèvent en tôle. Qu’ils/elles se nomment Mumia, Leonard, Jann-Marc, George pour les plus connus ou Tadej, les deux Ivan, Sanja, Ratibor et Nikola en Serbie,camarades de l’Association Internationale des Travailleurs dont personne ne parle, Amadeu Casellas, en cabane depuis 26 ans bientôt, les compagnons grecs… La liste est bien trop longue. Toutes et tous ont un point commun. Une lutte acharnée, symbole de l’action directe face au capitalisme. Mais il semble qu’il soit trop dur de se prononcer pour leur libération immédiate. C’est sûr que cela ne rempli pas les urnes… Le NPA constitué, on assiste à différentes tentatives de s’allier aux libertaires… Ce qui est impossible aujourd’hui, nous le savons bien. Nous avons fait le deuil du mythe de l’Etat ouvrier.
Nous ne sommes pas des terroristes, ni des assassins. Nous ne sommes pas venu-e-s ici pour polémiquer. Nous pensons avoir un ennemi commun. Un ennemi qu’il faut abattre. Le capitalisme, et son frère jumeau, le fascisme. Simplement, nous aimerions qu’au lieu de débattre à la télé, de faire la une des journaux à la botte du pouvoir, vous désertiez les urnes et occupiez la rue. Nous sommes venu-e-s clamer que tout-e-s les camarades encageôlé-e-s doivent sortir de suite. Vous devez dire et proclamer qu’en ces jours de totalitarisme prégnant tout un chacun peut se retrouver enfermé pour avoir pensé, comme les camarades du Tarnac! Mais revenons un peu sur celui qui est aussi, normalement, votre camarade. Jann-Marc Rouillan souffre d’une maladie orpheline et va mourir dans de brefs délais s’il ne reçoit pas de soins. L’Etat, bras armée du capitalisme, lui interdit de se soigner décemment… Jean Marc a récemment adhéré au NPA, votre parti. Il est de votre devoir d’exiger sa libération immédiate, et pas seulement du bout des lèvres… En tant qu’anarchistes, nous soutenons tout-e-s les prisonniers, en tant que communistes il nous semble de votre devoir d’en faire autant… Il est grand temps de nous rejoindre…
Nous refusons systématiquement la collaboration de classe, et si nous sommes présent-e-s c’est pour avoir votre avis, pour que vous preniez position Le capitalisme en est à sa septième crise comme on nous dit. Mais personne ne semble prêt à l’abattre. Celles et ceux qui luttent corps et âmes nous sont arraché-e-s et mis-e-s au trou. Aujourd’hui, nous vous posons une question: qu’est-ce qui est le plus urgent? Faire 5% ou sortir les camarades des geôles capitalistes? Seriez vous déjà dans votre prison, sous votre protection aléatoire de consensus avec l’élite?
Le capitalisme est malade? Qu’il crève!Feu à toutes les prisons, feu aux centres de rétentions, feu au capitalisme, feu à l’Etat! Aujourd’hui c’est eux demain ce sera vous, nous emprisonnés! On n’abat pas le capitalisme avec les armes qu’il nous donne, les urnes!”
Avant de le lire, Laffont glisse “Vous allez pas lire tout ça quand même”. Pendant la lecture, on entend de la part des intervenant-e-s derrière nous “C’est faux” “C’est des conneries” “Ils font chier”… On aura quand même droit à quelques applaudissements (moins que les autres intervenant-e-s quand même faut pas abuser). Peu de réactions positives, à part quelques militants qui nous demandent ou signer pour sortir George et Jann-Marc (y’a aussi les autres mais bon…). De son côté, RESF a du batailler pour intervenir. Les questions ne sont pas poses directement mais écrites par l’assistance au début puis lues à Besancenot depuis la tribune… Dans un meeting “anticapitaliste” c’est grave. On reconnaitra que LO ne fait pas pareil. Mais Besancenot doit rentrer et vu qu’il neige… Dès qu’il se lève le meeting s’arrête… Dommage on se marrait bien. On pensait pas un tel culte voué au porte parole mais bon… Le fait est là, les électoralistes ne peuvent soutenir réellementles prisonnier-e-s. La destruction du capitalisme passe par la destruction de l’Etat, des frontières, de l’argent, des prisons… Les réformistes sont nos ennemi-e-s de classe. Libérez les innocent-e-s. Les coupables aussi.
“Ce n’est pas dans la forme du pouvoir mais dans le pouvoir lui-même que réside le mal.”R.Rocker
Des anarchistes, organisés ou autonomes
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