Interview de mina ahadi militante et resistante iranienne
Catégorie : Global
Thèmes : Prisons / Centres de rétentionRépression
Premiere partie
http://www.youtube.com/watch?v=E64SOmqREKE
deuxieme partie
http://www.youtube.com/watch?v=c8HxqobayjQ
Question : Je voudrais vous poser trois questions. La première question est que se passe-t-il en Iran ? Quelle est la plus importante information que vous avez à donner ?
Mina Ahadi :
J’étais ici aujourd’hui et je voudrais parler de deux choses. Tout d’abord il y a en ce moment en Iran un très grand mouvement, une très grande révolution contre le régime islamique. Des millions de femmes et d’hommes sont dans la rue et essayent de dire qu’ils en ont assez d’un gouvernement islamique, fanatique, réactionnaire, misogyne et ennemi de l’humanité. Je pense que de nombreuses personnes qui sont dans la rue ont déjà vu dans leurs vies quotidienne ce qui se passe quand des religieux pénètrent dans la vie de tous les jours et dans le gouvernement. Nous venons d’Iran. Depuis trente ans existe un régime islamique, il y a en Iran un apartheid de genre, la peine de mort, des lapidations et les gens sont maintenant contre toutes ces lois, ces comportements inhumains. Et je voudrais dire ici, qu’il y a en Iran une révolution, une révolution féminine et une révolution de la jeunesse contre les islamistes et les gens là-bas voudraient simplement vivre libre.
C’est très intéressant en ce moment. J’ai participé à une révolution, ma génération à l’époque y a participé, contre le régime du Shah, et nous n’avions pas les moyens de nous exprimer. Nous étions dans la rue, nous avons manifesté, nous avons dit que nous voulions la liberté et la BBC par exemple disait que les jeunes femmes et les jeunes hommes sont dans la rue pour Khomeiny. Mais aujourd’hui une telle chose ne peut pas se passer, aujourd’hui c’est une époque moderne et ceux qui organisent une manifestation rendent aussi compte de cette manifestation. Aujourd’hui, les jeunes en Iran, deux minutes après la manifestation on peut déjà savoir ce qui s’est passé. J’ai vu ces images, ces films, et je me rappelle toujours à l’époque, nous disions nous sommes contre le voile, et les médias disaient ils sont pour Khomeiny ou pour le voile. Mais aujourd’hui, je suis si contente, lorsque des humains sont dans la rue ils peuvent rendre compte eux-mêmes de ce qui s’est passé.
Les gens sont contre le régime islamique et aucun média et cette politique ne peuvent influencer cette révolution. Aujourd’hui des millions dans le monde entier ont vu Neda, un symbole de ce mouvement, une femme qui est moderne et veut vivre de façon moderne, sans intervention des religieux, de l’Islam, dans notre vie de tous les jours et dans nos chambres à coucher. C’est une révolution pour la laïcité, pour un Iran sans bombe atomique, sans peine de mort et sans lapidation. Voilà ce qu’est mon discours aujourd’hui.
Question : Vous avez beaucoup de contacts avec l’Iran. Qu’entendez-vous, que savez vous de ce que les gens veulent en Iran ?
Mina Ahadi :
Oui, j’ai beaucoup de contacts en Iran, en particulier des jeunes qui souhaitent vivre comme les jeunes en France ou en Allemagne. Il y a en Iran un large mouvement laïque et un large mouvement de femmes. Les gens qui ont des contacts à l’étranger, au XXIème siècle, veulent simplement vivre libres, et d’un autre côté, aujourd’hui il y avait une manifestation contre la peine de mort. Je voudrais aussi parler de cette chose très triste. J’ai beaucoup de contacts en Iran, des jeunes m’appellent depuis les prisons et disent, par exemple j’ai eu un coup de téléphone, et le jeune de 18 ans m’a dit “Tante Mina aide-moi, j’ai peur de mourir”. Ou j’ai des contacts avec des mères, comme la mère de Farzad Kamangar, elle dit nos enfants sont condamnés à mort et nous n’avons plus d’espoir dans les gouvernements des pays européens, mais dans les gens, nous avons espoir, et nous voulons que les gens, aussi dans les pays européens, nous aident. Je voudrais déclarer que chacun peut aider, nous avons besoin de votre aide, et chacun peut organiser une manifestation, chacun peut être solidaire des gens en Iran et chacun peut faire pression sur les gouvernements européens.
Cette indifférence, cette froideur, ne me plaisent pas du tout, lorsque les dirigeants, différents partis, en Allemagne, lorsqu’ils parlent de la peine de mort ou de la lapidation, ils n’ont pas le temps par exemple. Je me demande : des paroles sur les droits humains et pas le temps de parler des exécutions en Iran ? Pas le temps de prendre deux minutes pour parler de la peine de mort et faire quelque chose contre ? Je suis très sceptique à propos des gouvernements européens mais je me base sur tous les humains, les gens normaux, ils peuvent nous aider beaucoup et je pense que nous avons besoin de votre aide.
Question : Que pouvons nous, en dehors de l’Iran, faire ? Vous avez déjà dit que tout le monde peut descendre dans la rue et manifester. Qu’attendez-vous du gouvernement allemand ou des gouvernements européens ?
Mina Ahadi :
L’Iran est un pays très important politiquement et le gouvernement allemand y a beaucoup d’intérêts politiques et économiques et d’influence. Je pense que l’on appeler le régime islamique un régime d’apartheid de genre et quelque chose comme ce que les gens ont fait contre le régime d’apartheid en Afrique du Sud peut être fait, on peut former des organisations de solidarité, on peut nous aider à l’échelle internationale à abattre le régime islamique, et on peut aussi faire pression sur des gouvernements de certains pays européens, organiser des manifestations vers le parlement à Berlin pour dire à ceux qui ont le pouvoir qu’il faut avoir un discours clair contre le régime islamique, qu’Ahmadinejad et le régime islamique ne sont pas un gouvernement légitime. Il n’y a plus d’excuse : des millions sont déjà dans la rue pour dire qu’ils ne veulent plus du régime islamique et le gouvernement allemand peut voir ces humais et être de leur côté, de notre côté, et pas du gouvernement.
Mina Ahadi sera à Lyon pour une réunion publique le vendredi 22 Janvier
Réunion publique avec Mina Ahadi, membre du Comité Central et du bureau politique du Parti Communiste-Ouvrier d’Iran, responsable du Comité International contre les Exécutions, Vendredi 22 janvier 2010 à 20 heures à la Maison des passages, 44, Rue St George, Lyon 5 (Métro : Station Vieux Lyon)
Réunion organisée par le PCOI et le CCI-T
Parti Communiste-Ouvrier d’Iran – Organisation à l’étranger (France)
Pour tout contact : yadi.j100 92y free.fr
Comité Communiste Internationaliste (Trotskiste) : ccit 92y cci-t.org
Emission de radio sur la situation en Iran
Discussion sur la situation en Iran, sur Egrégore, émission de radio animée par des militants de l’Organisation Communiste Libertaire (OCL) de Reims, le lundi 11 janvier 2010.
Pour écouter l’émission, cliquez ici.
http://iranenlutte.wordpress.com/2010/01/14/emission-de…iran/
Iran : une femme décède mystérieusement en prison
Zahra Jaffari, une détenue politique de la prison des femmes à Oroumieh
(nord-ouest) est morte de façon mystérieuse le 6 janvier dernier. Elle
avait déjà maintenue en cellule d’isolement pendant cinq mois sans être
condamnée. Cette étudiante de 21 ans avait été arrêtée pour ses activités
politiques qui dénonçaient les exactions du régime, notamment envers les
femmes. Elle a été soudain transférée à la clinique de la prison, puis à
l’extérieur de la prison où elle est décédée.
L’élimination mystérieuse des prisonniers politiques par des méthodes
brutales, comme l’empoisonnement par absorption forcée ou par injection
est une pratique courante dans les prisons iraninnes. Akbar Mohammadi,
Valiollah Feiz-Mahdavi, Amir Hossein Heshmat-Saran et Omidreza Sayyafipour
figurent au nombre des prisonniers politiques assassinés par ces méthodes
cruelles
15-01-2010
autres nouvelles
Les autorités ont libéré une trentaine de “mères en deuil” arrêtées à
Téhéran alors qu’elles protestaient contre la mort, la disparition ou
l’arrestation de leurs enfants au cours de manifestations de l’opposition,
a annoncé jeudi le site d’opposition Kaleme.org.
Le site a également fait état de la libération de trois personnalités
proches de l’opposition réformatrice au président Mahmoud Ahmadinejad, qui
avaient été arrêtées au lendemain des violentes manifestations
antigouvernementales du 27 décembre en Iran.
Les “mères en deuil”, vêtues de noir, avaient été arrêtées samedi par la
police dans le parc Laleh, dans le centre de la capitale, où elles
essayaient de se rassembler comme elles le font régulièrement depuis la
répression qui a frappé l’opposition à la réélection du président Mahmoud
Ahmadinejad en juin.
Mardi, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton avait réclamé la
libération urgente de ces femmes.
Le groupe des “mères en deuil” a été constitué à la suite de la mort de la
jeune iranienne Neda Agha-Soltan, tuée par balle lors d’une manifestation
le 20 juin et devenue le symbole de la contestation populaire et de la
répression.
Il rassemble des mères dont les enfants ont été tués, arrêtés ou portés
disparus lors des manifestations ayant suivi la réélection controversée du
président Ahmadinejad le 12 juin.
Des militants des droits de l’Homme et des femmes ont également rejoint ce
groupe, qui demande que les personnes responsables de la mort de leurs
proches soient poursuivies en justice ainsi que la libération de tous les
prisonniers politiques.
Plusieurs milliers de personnes, dont des réformateurs et des journalistes
proches de l’opposition, ont été arrêtées dans la foulée des
manifestations post-électorales, qui ont fait 36 morts selon le
gouvernement et 72 selon l’opposition.
Huit autres personnes ont encore été tuées et des centaines arrêtées le 27
décembre lors des manifestations antigouvernementales survenues le jour du
deuil chiite d’Achoura, selon des chiffres officiels.
Par ailleurs, Kaleme.org a annoncé la libération de deux proches du leader
de l’opposition Mir Hossein Moussavi, son beau-frère Chapour Kazemi et
l’un des conseillers Hassan Abedi Jafari, tous deux arrêtés au lendemain
des manifestations du 27 décembre.
Morteza Haji, ex-ministre du Travail du président réformateur Mohammad
Khatami, arrêté le 28 décembre, a également été libéré, toujours selon
Kaleme.org.