Une premiere depuis 1933 ! la fau-ait declaree illegale en allemagne !
Catégorie : Global
Thèmes : Luttes salariales
Le groupe de Berlin mène depuis plusieurs mois une lutte dans les
Cinémas Babylon de Berlin, lutte tout à fait similaire à celle des
cinémas UTOPIA de Toulouse il y a de cela quelques années (cinéma
« engagé », de gauche etc … sauf quand il s’agit de traiter avec ses
employés à qui – là bas aussi – on demande de travailler gratuitement … )
Vu la résistance acharnée qu’on mené les compagnons et les salariés,
Ver.di, le syndicat réformiste local est venu jouer les intermédiaires
entre le gentil patron et les pauvres employés manipulés par les vilains
gauchistes anarchistes (là encore, on a l’impression de rejouer une
scène déjà vue …)
Sauf que pour bien faire comprendre qu’il ne fallait plus traiter avec
ses affreux méchants, Ver.di avec le concours de ses amis de la
municipalité de Berlin (alliance socio-démocrates et Die Link, ce qui en
France donnerait respectivement le PS et le Front de gauche
(PC+Mélenchon) ) a carrément fait interdire la FAU ! Du jamais vu depuis
les lois d’éxceptions nazis de 1933 !
Dans la loi allemande, une ordonnance de restriction est prise sans
entendre la partie contre laquelle elle s’exerce, ni même sans lui notifier.
En effet, une ordonnance de restriction du Haut tribunal des Prudhommes
de Berlin-Brandebourg vient d’interdire à l’union locale de la FAU de
Berlin d’utiliser le terme « syndicat’ ou « syndicat alternatif », et
menace tout individu qui s’y risquerait d’une amende de 250 000 euros.
(on ne saurait que conseiller aux compagnons allemands d’utiliser le
terme anarchosyndicat, qui manifestement n’est pas visé par l’interdiction).
Cette ordonnance de restriction est une partie d’un conflit entre la
direction du Cinéma Babylon et le syndicat local de la FAU sur les
salaires, les conditions de travail et la régularisation des
travailleurs temporaires dans cette entreprise. La direction est soutenu
dans ce conflit par le gouvernement local de la municipalité de Berlin
et par Ver.di, le syndicat « unique » (monopolistique) du secteur public
au sein de la confédération DGB.
Si cette sentence ne peut pas être rejeté, ce sera alors la première
fois qu’en Allemagne un syndicat sera interdit de fait, depuis le régime
Nazi en 1933. Et cela pourra servir de précédent autoritaire contre
toute tentative en Allemagne de créer un syndicat endehors du cadre de
la confédération réformiste monopoliste de la DGB.
Affaire à suivre, sur le forum Rouge et Noir (forum anarchosyndicaliste
francophone) :
http://cnt.ait.caen.free.fr/forum/viewtopic.php?f=13&t=6049
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Y a qu’à lacher le terme « syndicalisme », puis à lacher le syndicalisme tout court ensuite. Les mots luttes, révoltes, manifs, émeutes, sabotages ne sont pas interdits.
commentaires additionnels sur le forum.
Après avoir demandé au nazis de réprimer les « vilains gauchistes » après la première guerre mondiale, la gauche prend en charge elle-même ses initiatives. C’est vrai qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même. D’ailleurs, les nazis ont toujours eu le droit d’utiliser le mot « socialiste », eux, sans que cela ne pose le moindre problème à personne… Comme les marxistes de s’approprier le terme « communisme ».
Quelques éléments de contexte complémentaires :
Historiquement en Allemagne, les syndicats ne se son taps construits autour d’idéologies, comme c’est le cas en Espagne, en France ou en Italie. Tous, des chrétiens conservateurs aux socio-démocrates en passant par les gauchistes, sont partisans de l’approche boiteuse, réformiste et co-gestionnaire de la confédération DGB. (la DGB participe au conseil d’administration d’un grand nombre des principales entreprises allemandes.). Alors que de nombreux travailleurs se sentent mal à l’aise avec ce genre de syndicats, les gauchistes allemands sont leur plus opiniâtre défenseurs. Non seulement parce que la plupart des membres des partis de gauche ont des fonctions et même des emplois rémunérés dans les niveaux inférieurs de la hiérarchie syndicale, mais aussi pour des raisons idéologiques. Pour eux, la plupart des syndicats sont la fameuse courroie de transmission pour leurs partis politiques.
Le cas de ce qui se passe à Berlin est très spécial par ailleurs. L’un des deux membres du conseil de direction du cinéma Babylone est directement lié au partie « Die Linke » (La gauche, équivalent de Mélenchon) qui gouverne Berlin conjointement avec le SPD (socialistes). Son père était un ancien « wobbly » de la forteresse maladive de la faction stalinienne des IWW dans les années 50. Il a ensuite émigré en Allemagne de l’Est (soviétique) dans les années 60 et a été utilisé par le parti communiste d’Allemagne de l’Est (SED) comme un porte-voix pour leur propagande. Il est resté membre du SED, y est resté quand celui s’y a changé de nom en PDS [après la chute du mur de Berlin] et est devenu aujourd’hui « Die Linke ». Pendant le conflit ce vieux stalinien est même fait une conférence au cinéma sur la fantastique histoire des IWW et en qui la FAU n’a rien à voir avec cette sorte d’organisation industrielle et en quoi son fils est une personne absolument géniale etc …
Tu dois confondre les genres quand tu parles du marxisme et du communisme (toujours cettre triste dualité Marx/Bakounine ?).
Les positions anti-étatistes de Marx et Engels (lire de ceux-ci très clairement : « Ecrits sur la Commune de Paris », « La Commune de 1871 », « La Guerre civile en France » et « Critique du Programme de Gotha ») n’ont rien à voir avec l’étatisme socialiste des lassaliens puis des réformistes de la seconde Internationale (Lire d’Engels : « Socialisme utopique et socialisme scientifique », « Critique du Projet de Programme d’Erfurt » et enfin « Fragment d’un projet d’appel pour le XXI° anniversaire de la Commune ») la dégénérescence de la IIIème internationale, la contre-révolution des staliniens puis les trotskistes, les maoïstes, castristes, etc.
Sois clair aussi en précisant que la FAUD participa activement aux actions majoritaires de la Gauche communiste marxiste et révolutionnaire germano-hollandaise des KAPD/KAPN.
A part cette petite mise-au-point historique afin de ne pas confondre les genres et déformer le sens des mots, je ne peux qu’apporter mon soutien à la FAU face aux méthodes de flics de la gauche allemande aussi pourrie là-bas, qu’ici ou partout !