Texte de la coordination étudiante
Catégorie : Local
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Lieux : Nantes
TEXTE DE LA COORDINATION ÉTUDIANTE.
Texte de la coordination nationale – 29-11-2003 (qui doit repasser devant les AG étudiantes) :
« Depuis le début de la mobilisation étudiante, nous sommes attachés au principe d’une éducation gratuite, laïque, démocratique, ouverte à tous sans condition de concours ou de nationalité, dans le but d’un épanouissement personnel et collectif. Qu’en est-il du devenir de ces principes au regard de la situation actuelle et des projets ministériels ?
1-Sur la réforme LMD
Nous exigeons le retrait des décrets LMD-ECTS qui, sous couvert d’une harmonisation, ouvrent la voie à une remise en cause de nos droits par la fin du cadre national des diplômes, par la mise en concurrence entre les universités, filières et étudiants, par la mise en place de l’autonomie des établissements, par les possibilités de sélection et de remise en cause des modalités de contrôle des connaissances (compensation, session de septembre) et l’adaptation des formations aux besoins à court terme des bassins d’emplois locaux.
A cette logique, nous opposons une véritable harmonisation européenne qui se borne à :
un simple surlignage qui permet les équivalences au niveau européen.
le maintien des acquis pédagogiques de 1997 (contenu et modalités de contrôle des connaissances).
la fin de la sélection.
une augmentation du nombre et du montant des bourses de mobilité européenne.
Ainsi, cela implique l’annulation des dispositions relatives à l’application du LMD dans les universités.
Sur la question des stages en entreprise, ils doivent être effectués sur demande de l’équipe pédagogique, véritablement qualifiants et rémunérés, à condition qu’ils ne pénalisent pas la création ou l’existence d’emplois non-précaires.
2-Sur les aspects budgétaires
100.000 étudiants vivent en dessous du seuil de pauvreté. Nous refusons la situation actuelle qui oblige 48% des étudiants à travailler pour financer leurs études.
Nous dénonçons la suppression par l’actuel gouvernement du statut de MI-SE. Nous demandons la mise en place d’un statut social de l’étudiant.
De plus, nous exigeons que l’éducation devienne une priorité, et cela passe par une loi de programmation budgétaire qui seule permet la démocratisation du savoir.
De la même manière, nous demandons un plan d’accès au logement étudiant et de meilleures conditions d’accueil pour les étudiants handicapés.
Par ailleurs, nous restons vigilants face à toute velléité de décentralisation de l’aide sociale. Nous exigeons également la construction massive de Cité-Universitaires.
Par ailleurs, nous refusons la logique du rapport Belloc sur le statut des enseignants-chercheurs.
3-Sur la situation des étudiants étrangers
Nous demandons l’égalité des droits entre français et étrangers. Une carte d’étudiant doit donner droit à une carte de séjour.
4-Sur le projet de loi » autonomie »
Notre mobilisation a contraint le gouvernement à un recul de la loi » autonomie « . Cependant, nous devons rester vigilants quand à un éventuel retour de cette réforme fusse-t-elle nommée différemment. Cette question n’est ni amendable ni négociable, car nous savons que le projet de loi » autonomie » et les décrets LMD sont les deux facettes d’une même réforme brisant l’égalité de traitement entre les étudiants.
Nous appelons ainsi les étudiants et la communauté universitaire à se mobiliser, à s’organiser et à se mettre en grève. Chaque Assemblée Générale devra se donner comme objectif, une fois les conditions réunies, de permettre le blocage des universités avec les étudiants.
Nous appelons les étudiants de france et européens à rejoindre le mouvement de grève initié par les étudiants et à se mobiliser. Et nous sommes solidaires avec tous les secteurs mobilisés et les travailleurs précaires, considérant que ces réformes menacent l’ensemble de la société. »
Ce texte a été voté à la majorité par l’assemblée générale des étudiantEs de Nantes réuniEs cet après midi.
Le blocus a été reconduit jusqu’à demain par 919 voix pour, et 225 conre. Je n’ai pas les chiffres de l’abstention et de ceux ou celles qui n’ont pas pris part au vote.
Commentaires de la FSE Montpellier sur le texte proposé par la coordination de Rennes :
1- Dire que les décrets LMD-ECTS « ouvrent la voie à une remise en cause de nos droits par la fin du cadre national des diplômes », c’est une façon bien diplomatique de formuler : « cette réforme casse le cadre national des diplômes, ce qui est une attaque fondamentale contre les droits étudiants ». Les gouvernements ne prennent pas de pincette pour casser nos acquis, ripostons avec énergie !
2- Dire que la compensation est un acquis étudiant est très orienté ; cela s’inscrit dans la défense de la réforme Bayrou de 1997. Le but d’un mouvement étudiant n’est pas de cautionner l’instauration de la semestrialisation, qui est une adaptation forcée au « modèle » nord-américain.
3- « l’annulation des dispositions relatives à l’application du LMD » est une formulation floue. Mieux vaut être clair : « abrogation de la réforme LMD-ECTS ». Nous ne voulons ni du 3/5/8, ni du diplôme à points, quelles que soient leurs modalités.
4- Nous sommes résolument opposés aux stages en entreprise, où l’étudiant paie des frais d’inscription pour aller travailler bénévolement à la place d’un chômeur ! La précaution formelle : « à condition qu’ils ne pénalisent pas la création ou l’existence d’emplois non-précaires » ne recouvre en réalité rien de concret (comment cela serait-il contrôlé ?).
De plus, les stages sont un pas vers la privatisation, c’est-à-dire le transfert de compétences du public vers le privé : les stages donneraient droit à des points, les rendant équivalents à des savoirs universitaires, et les points seraient attribués en partie par les patrons.
5- Le « statut social de l’étudiant » ne veut en l’état pas dire grand chose. Est-ce un de ces « revenus étudiants », qui s’opposent à l’augmentation des bourses en montant et en nombre ?
6- « nous exigeons que l’éducation devienne une priorité » : cela a l’air très bien, mais c’est en réalité un mot d’ordre creux et corporatiste. Pourquoi la priorité ne serait pas à la revalorisation des minimas sociaux ? A une véritable politique en faveur du développement des pays du sud ? Etc…
Il faut remplacer par le slogan : « Réengagement financier de l’Etat dans le service public de l’enseignement supérieur, à hauteur des besoins », qui a le mérite de la clarté.
7- Sur le « le projet de loi « autonomie » », il faut rappeler que les universités sont déjà partiellement autonomes : c’est pourquoi il faut parler de « renforcement de l’autonomie ». Quand au supposé « recul » du gouvernement, mais où est-il ? Il ne faut pas se laisser berner par la stratégie de confusion actuelle : le gouvernement n’a pour le moment donné satisfaction aux étudiants SUR AUCUN POINT.
8- Il manque au moins deux choses dans ce texte : le fait que seule la coordination doit être habilitée à représenter les étudiants en lutte (notamment auprès du ministère). Ensuite, le fait que pour gagner, il faut développer et structurer les grèves, avec notamment l’arrêt des cours, la mise en place de piquets de grève, et des comités de grève élus, mandatés et révocables par les AG, comme c’est déjà le cas sur plusieurs campus.
C’est par le développement effectif de la grève et des manifestations, ainsi que par la fermeté sur nos mots d’ordre, que ce mouvement pourra être victorieux.
C le resultat quand ce sont ces socials/es traitres de l UNEF qui dirigent le mouvement. L annee derniere ils/elles ont casses/es le mouvement mais maintenant que c la droite qui veut faire passer cette reforme (guere differente de celle d Allegre), l UNEF se reveille. Bizarre… Ou calcul politique des futurs cadres du PS..?
ce texte de coordination nationale me semble un peu « ploum ploum tralala »
ne fait pas clairement referance a la politique de privatisation qu’a le gouvernement…
Et qui c’est qui était à la tribune samedi ? Cette sale tronche de cake de Gwendal qui avait déclaré lors d’une réunion sur Carlo Giuliani « ça nous arrange bien qu’il soit mort » et Antoine l’anar formé aux JCR.
On s’en fout des syndicats… la majorité des étudiants en lutte sont non-syndiqués, et si ça nous gène de voir des syndiqués à la tribune, on à qu’a y aller, c’est tout.
Les syndicats peuvent être utiles, si on leur fait comprendre que le fait d’être syndiqué ne donne pas une voie de plus en AG…
tant qu’il y aura des centaines de Toto plus excités à l’idée de se faire un socialo qu’à l’idée de vraiment construire un rapport de force pour battre la droite, cette dernière a de beaux jours devant elle.
ceux qui méprisent les étudiants sont condamnés à la loose éternelle.
Les gauchos qui se travestissent en libertaires sont condamnés aux poubelles de l’Histoire.