Quand le bébé est sanguinaire on le jette avec l’eau du bain. Lénine et sa clique, ce sont les camps de travail, les purges, l’armée rouge, le flicage politique du peuple, le culte de la personnalité, la propagande massive débilitante. Y’a rien à garder de cette abjection, de ce reniement total de l’humain et de l’individu, de cet instrumentalisation. Rien de comparable chez les anars qui ont toujours dénoncé ces dérives (quel euphémisme !) marxistes.

Pour les conseillistes c’est différent, Lénine et sa clique les voyaient aussi en ennemi (lire « la maladie infantile du communisme: le gauchisme » de Lénine. Un livre mensonge, un écrit de manipulation-propagande visant à ridiculiser sans réels arguments.) Mais les conseillistes ne sont pas marxistes, ils se disent souvent « marxiens », se basant sur les écrits de Marx pour en faire aussi la critique (notamment le caractère « auto-révolutionnaire du capitalisme » posé par Marx et Engels. Non le capitalisme ne va pas s’effondrer de lui-même en ayant produit les conditions de son effondrement, il dispose bien d’une force de régénération).

Y’a pas à tortiller, le Léninisme et globalement le marxisme n’ont jamais abouti à des mouvements émancipateurs, mais ont bien amené quasi-systématiquement l’émergence de société pauvres, où l’idéologie du travail est reine, ou la répression est exacerbée, où la corruption, le népotisme, la hiérarchie la plus dure accompagnées par la militarisation sont souveraines, ou l’exploitation est pleine et entière faisant des individus des êtres corvéables et coupables à merci.

Et il y en a encore pour nous parler de révolutions avec Lénine et ses théories ! Et ses actes à Lénine, ses actes, ça ne compte pas ? Votre rouge kaki historique, votre rouge bleu police historique, est la plaie des révolutionnaires et continue décennies après décennies à empoisonner les luttes pour l’émancipation. Il ne peut y avoir de réconciliation entre anarchistes (communistes réels) et rouges, puisqu’il n’y a jamais eu à concilier votre idéologie autoritaire et liberticide à nos aspirations à l’émancipation et à la liberté.

On mesure encore aujourd’hui les ravages de la propagande rouge et la captation des consciences de ses victimes, quand ces dernières restent dans le déni des atrocités dans lesquelles les théories des gourous rouges ont plongé des centaines de millions de personnes. Cela doit s’arrêter un jour au risque de ne jamais pouvoir envisager réellement un possible révolutionnaire. Tout révolutionnaire aujourd’hui devrait rejeter ce faux héritage comme n’étant pas le sien, au même titre que la révolution de 1789 est un héritage pour la bourgeoisie mais pas pour celui qui veut abolir les classes.

Ceci ne nous appartient pas, ceci est l’histoire d’autoritaires, de chefs, de gourous qui ont assouvi leurs velléités de pouvoirs en utilisant des sirènes qui charmèrent nos aïeuls. Nos aïeuls n’avaient pas encore connaissance de la possible instrumentalisation de leur aspirations par ces intellectuels et comme le dit Orwell par « cette classe moyenne issue du monde stérile du pôle industriel ». Aujourd’hui, l’Histoire nous permet de nous défier de ces théoriciens-gourous qui aiment s’accaparer les mouvements des peuples.

Remettre en selle ces gourous et leurs théories, être complaisant avec ceux-là qui ont confisqué et confisquent encore par leur avant-gardisme, leur leader-ship, les révoltes d’autrui, c’est œuvrer contre le changement, contre l’émancipation.