Censure, la trahison de la faucille et du marteau
Catégorie : Global
Thèmes : -ismes en tout genres (anarch-fémin…)
La démonstration s’appuie sur des oeuvres marxistes, et son volet théorique suffit à démontrer la véritable idéologie étatique et autoritaire du marxisme. La partie historique du livre analyse des situations où le communisme a joué un rôle important (Russie, Espagne). Au final, cet ouvrage affirme l’incompatibilité absolue du marxisme avec les idées libertaires. Cet ouvrage a d’abord été édité au Mexique par les Éditions Hormiga libertaria.
Alors que la conférence a lieu en présence de l’auteur, une dizaine de personnes, de divers collectifs à caractère antifasciste, interromp la réunion et demande que le livre soit retiré de la vente. Devant les protestations des présents, des insultes et menaces physiques sont prononcées, spécialement contre les membres du collectif éditant l’ouvrage en Espagne, El grillo libertario. Puis, passant aux actes, les agresseurs-censeurs blessent des personnes du public.
Des personnes présentes lors de l’agression expriment, dans une déclaration commune, qu’elles « se positionnent contre la censure, spécialement au sein de nos propres espaces. Hier c’était une chanson, aujourd’hui un livre, demain cela peut-être un t-shirt ou un autocollant. La menace à laquelle sont exposés les personnes du collectif éditeur met en évidence que quiconque s’engage à poser une critique de certaines idéologies ou simplement prétendent générer du débat, mettent leur intégrité physique en danger. »
Les Éditions du Monde libertaire, qui ont engagé la même démarche critique de l’idéologie marxiste en publiant, entre autres, le livre de notre compagnon Justhom, Quand Marx, Engels, Lénine flinguaient les anarchistes, apportent leur soutien aux éditeurs et à l’auteur de cet ouvrage.
En ces temps de flou idéologique, il est urgent de réaffirmer la justesse de la pensée et de la pratique anarchistes, libérées des scories marxistes et/ou gauchistes qui l’enveniment.
Certains n’osent pas ou ne veulent pas critiquer le marxisme, d’autres – parfois les mêmes – refusent de critiquer l’islam. Tout cela dans un esprit de pseudo-radicalisme anti-capitaliste (ou plutôt anti-américain) en jouant les « idiots utiles » de ces idéologies autoritaires et liberticides. C’est, au moins, une erreur de jugement grave car les régimes communistes autoritaires (Chine) ou islamiques (Iran) s’adaptent très bien aux règles du marché capitaliste.
En ces temps de crise mondiale du capitalisme, il est urgent de ne pas retomber dans les pièges de la « dictature du prolétariat », de ne pas se laisser enfermer dans une pseudo-redécouverte d’un marxisme entaché de sang, vingt ans après la chute du mur de Berlin. Il est urgent de redécouvrir l’histoire des idées et des expériences anarchistes afin de guider notre action ici et maintenant.
Relations internationales de la Fédération anarchiste (http://international.federation-anarchiste.org/spip.php…le141)
sur http://endehors.org/news/censure-la-trahison-de-la-fauc…rteau
Il faut quand même éviter de donner crédit aux falsifications du marxisme, notamment à ce que le stalinisme a pu écrire et faire.
Le marxisme a montré la nature de l’État dès 1871, lorsque Marx et Engels s’appuient sur l’expérience de la Commune pour écrire que « s’emparer de la machine étatique ne suffit pas, il faut la détruire ».
Cette critique de l’État est reprise en 1917 par Lénine dans « L’État et la Révolution », pour s’opposer aux falsifications des sociaux-démocrates passés à l’Union sacrée : l’État est « un appareil spécial de répression » contre les exploités.
C’est la défaite de la Révolution russe, vaincue par Staline et ses sbires, qui met en avant la confusion entre capitalisme d’État et communisme. JAMAIS Lénine n’a écrit quoi que ce soit qui aille dans ce sens.
D’autre part, il est faux de dire qu’il y a incompatibilité entre anarchistes et communistes : il y a toujours eu des contacts entre les deux. Ce qui est vrai, c’est qu’effectivement les staliniens, en bons défenseurs du Capital national, n’aiment pas la révolte exprimée par l’anarchisme. Ce qui aboutit à des incidents comme celui relaté par le texte. Mais il faut savoir que les staliniens ont toujours fait la chasse aux communistes défendant les véritables conceptions de Marx et de Lénine, qu’ils ont systématiquement falsifiées. Cela a notamment été le cas en Espagne, ou le PC stalinisé a aidé l’État républicain à vaincre les anarchistes.
C’est pourquoi les Pays de l’Est n’ont JAMAIS rien eu à voir avec le marxisme dont ils se réclamaient ; ils n’ont jamais été que des expressions particulièrement barbares du capitalisme, le même qui existait de l’autre côté du Rideau de fer.
Ouais ouais, on a vu ce que ça a donné Lénine et l’abolition de l’Etat… qu’est-ce qu’ils essayent encore de nous faire avaler comme couleuvres ces rouges… L’argument de la trahison stalinienne pour faire passer les Lénine, Trotski et autres cocoritaires pour des chantres de la liberté, ça va bien cinq minutes !
Ils peuvent toujours ramener les écrits de leurs gourous, les faits sont là.
Du passé faisons table rase comme ils disent… pratique pour réécrire l’histoire à leur sauce !
Que les Bolcheviks aient eu une attitude à critiquer et même carrément criminelle vis-à-vis de certains anarchistes, comme les partisans de Makhno ou les révoltés de Kronstadt, c’est indéniable et la critique a été faite à Trotsky de son vivant par les courants communistes de gauche.
Ceci dit, on peut aussi se pencher sur l’attitude des quelques anarchistes dans la Révolution russe : combien ont dénoncé la guerre ? Combien étaient d’accord pour abattre l’État russe ? Quelle a été l’attitude des Makhnovistes vis-à-vis des bolcheviks et des Soviets ?
D’autre part, ce n’est pas parce que la Révolution russe A ÉTÉ VAINCUE qu’elle est une expérience politique à jeter. Il vaut bien mieux en tirer les leçons afin d’éviter de reproduire des erreurs. Ça a été l’attitude de certains anarchistes, comme Rosmer, Monatte ou Victor Serge.
Et effectivement, les faits sont là : sans les Bolcheviks, pas de révolution russe ! Sans les Spartakistes, pas de révolution en Allemagne ! Sans les communistes et leur travail d’union des forces internationalistes, la première Guerre ne se serait probablement pas arrêtée en 1918 !
On peut ajouter, pour poser le problème, que face à l’État les Anarchistes n’ont pas non plus toujours eu une attitude très claire : intégration de ministres en 1936 dans l’État républicain espagnol, soutien à tous les États issus de la décolonisation, soutien à la création d’un État palestinien… Sur quelles bases théoriques les anarchistes fondent-ils leur vision de l’État ? Sur Bakounine ? On ne peut pas dire qu’il aille aussi loin que Lénine…
Non, quand le bébé est sanguinaire on le jette avec l’eau du bain. Lénine et sa clique, ce sont les camps de travail, les purges, l’armée rouge, le flicage politique du peuple, le culte de la personnalité, la propagande massive débilitante. Y’a rien à garder de cette abjection, de ce reniement total de l’humain et de l’individu, de cet instrumentalisation. Rien de comparable chez les anars qui ont toujours dénoncé ces dérives (quel euphémisme !) marxistes.
Pour les conseillistes c’est différent, Lénine et sa clique les voyaient aussi en ennemi (lire « la maladie infantile du communisme: le gauchisme » de Lénine. Un livre à gerber tellement il ment et est juste un écrit de manipulation-propagande.) Mais les conseillistes ne sont pas marxistes, ils se disent souvent « marxiens », se basant sur les écrits de Marx pour en faire aussi la critique (notamment le caractère « auto-révolutionnaire du capitalisme » posé par Marx. Non le capitalisme ne va pas s’effondrer de lui-même en ayant produit les conditions de son effondrement, il dispose bien d’une force de régénération).
Y’a pas à tortiller, le Léninisme et globalement le marxisme n’ont jamais abouti à des mouvements émancipateurs, mais ont bien amené quasi-systématiquement l’émergence de société pauvres, où l’idéologie du travail est reine, ou la répression est exacerbée, où la corruption, le népotisme, la hiérarchie la plus dure accompagnées par la militarisation sont souveraines, ou l’exploitation est pleine et entière faisant des individus des êtres corvéables et coupables à merci.
Et il y en a encore pour nous parler de révolutions avec Lénine et ses théories ! Et ses actes à Lénine, ses actes, ça ne compte pas ? Votre rouge kaki historique, votre rouge bleu police historique, est la plaie des révolutionnaires et continue décennies après décennies à empoisonner les luttes pour l’émancipation. Il ne peut y avoir de réconciliation entre anarchistes (vrais communistes) et rouges, puisqu’il n’y a jamais eu à concilier votre idéologie autoritaire et liberticide à nos aspirations à l’émancipation et à la liberté.
On mesure encore aujourd’hui les ravages de la propagande rouge et la captation des consciences de ses victimes, quand ces dernières restent dans le déni des atrocités dans lesquelles les théories des gourous rouges ont plongé des centaines de millions de personnes. Cela doit s’arrêter un jour au risque de ne jamais pouvoir envisager réellement un possible révolutionnaire. Tout révolutionnaire aujourd’hui devrait rejeter ce faux héritage comme n’étant pas le sien, au même titre que la révolution de 1789 est un héritage pour la bourgeoisie mais pas pour celui qui veut abolir les classes.
Ceci ne nous appartient pas, ceci est l’histoire d’autoritaires, de chefs, de gourous qui ont assouvi leurs velléités de pouvoirs en utilisant des sirènes qui charmèrent nos aïeuls. Nos aïeuls n’avaient pas encore connaissance de la possible instrumentalisation de leur aspirations par ces intellectuels et comme le dit Orwell par « cette classe moyenne issue du monde stérile du pôle industriel ». Aujourd’hui, l’Histoire nous permet de nous défier de ces théoriciens-gourous qui aiment s’accaparer les mouvements des peuples.
Remettre en selle ces gourous et leurs théories, être complaisant avec ceux-là qui ont confisqué et confisquent encore par leur avant-gardisme, leur leader-ship, les révoltes d’autrui, c’est œuvrer contre le changement, contre l’émancipation.
C’est bien beau d’affirmer, mais c’est autre chose de démontrer !
Où est-ce que le marxisme a bien pu annoncer en quoi que ce soit l’URSS ? De quelle théorie, de quel livre de Marx ou de Lénine sort l’URSS ? J’aimerais faire remarquer que toute la théorie du « socialisme dans un seul pays » qui pour le coup est bien l’amorce de l’URSS est l’œuvre de… Staline !
Le « Léninisme » au passage est également une invention de Staline – puisque c’est lui qui le premier a utilisé le terme. On est là dans une remarquable confusion entre marxisme et stalinisme. Il y a juste une différence entre les deux : l’un est la théorie de combat du prolétariat, l’autre est la défense nationaliste d’un État capitaliste. La confusion entre les deux non seulement n’est possible qu’en partant de faux-semblants et de préjugés typiquement bourgeois – ceux du stalinisme pour tout dire ! – mais le but est EXACTEMENT celui de la bourgeoisie dans son ensemble : décrédibiliser toute la théorie communiste !
Parce que bizarrement Contre-poison n’en parle pas, de cette théorie ! Rien sur ce que Marx et Engels ont écrit sur le communisme ! Rien sur le fait que JAMAIS Lénine n’a parlé de communisme pour décrire la Russie des Soviets ! Rien sur le fait que le leitmotiv de Lénine à partir d’octobre 1917 est l’extension de la révolution à l’Europe, notamment à l’Allemagne ! Rien sur tous les combats menés en Europe par les marxistes, en Finlande, en Hongrie, en Allemagne et ailleurs ! Rien sur la lutte menée pendant les deux Guerres mondiales contre la barbarie impérialiste de TOUS les camps bourgeois en présence ! Et surtout, surtout, rien sur le fait que la Révolution communiste, c’est mondial ou ça n’existe pas !
La principale erreur de Contre-poison, c’est d’être D’ACCORD avec Staline sur un point : il est possible d’avoir le communisme dans un seul pays ! C’est bien là que repose le nœud du problème : l’URSS n’a JAMAIS été communiste pour une excellente raison, c’est que la révolution n’a pas pu s’étendre à d’autres pays. C’est bien pourquoi aussi il était INÉVITABLE qu’une fois que la révolution était confinée à la Russie, elle ne pouvait qu’être vaincue. C’est bien pourquoi, autre chose que Contre-poison ne mentionne pas, il n’y a pas que les Anarchistes qui ont fini au poteau en URSS : TOUS LES RÉVOLUTIONNAIRES y sont passés aussi, à quelques exceptions près.
Au passage, j’aimerais connaître la « théorie communiste » issue de l’anarchisme dont nous parle Contre-poison. Vu qu’il part sur les mêmes prémisses que le stalinisme, je nous sens partis pour un grand moment !
Pour finir, il est également intéressant de constater que Contre-poison ne répond rien aux questions qu’on lui pose sur l’attitude des Anarchistes face à l’État. Moi, je réponds aux siennes…
Quelques autres éléments de l’Histoire qui nous disent déjà ce que nous pouvons faire et ce que nous ne devons pas faire ou laisser faire. En espérant que cela fasse échos à ton questionnement VSGCI, et te convaincra définitivement que 1917 est au mieux une tentative de révolution mais ne peut guère être considéré comme une révolution pour tout révolutionnaire un peu sincère.
« Le terme soviet (du russe : COBET = conseil) désigna tout d’abord un conseil d’ouvriers, de paysans et de soldats acquis aux idées progressistes dans la Russie tsariste, qui prit le pouvoir dans une organisation locale (une usine, une ville, une province, …) à partir de 1905. L’origine de cette pratique remonte au vétché, un terme qui est synonyme de soviet dans l’ancien russe, et qui « correspondait à une sorte de diète, organe principal de la puissance politique de la cité. »
En l’absence de syndicats, l’idée d’une organisation représentative des ouvriers puis des paysans fait son chemin sous forme des soviets. Ils sont jugés par Lénine : » cent fois plus à gauche » que les bolcheviks . Ils apparaissent d’abord en province dans le rôle de comités de grève éphémères (ce mot russe signifiant conseil est adopté pour la première fois en 1905 par les ouvriers d’une usine textile d’Ivanovo pour désigner leur comité de grève) puis ils prennent une coloration plus politique avec la fondation du Soviet de Saint-Pétersbourg le 13 octobre et de Moscou le 5 décembre.
Tout en se méfiant des intellectuels suspects de vouloir imposer leur hégémonie, les ouvriers ressentent le besoin d’être conseillés par des révolutionnaires expérimentés qui n’ont alors qu’un rôle consultatif à côté des délégués ouvriers. D’abord réservés parce qu’ils sont hostiles aux mouvements spontanés des masses, les bolcheviks envoient des représentants mais les postes dirigeants reviennent aux mencheviks.
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En février 1917, la reformation des soviets aboutit au renversement du régime tsariste. Mais les soviets n’exerceront jamais réellement le pouvoir : de février à octobre 1917, le pouvoir est détenu par un « gouvernement provisoire » dirigé d’abord par le prince Lvov puis dès juillet par Alexandre Kerensky. Le mot d’ordre défendu par les bolcheviks est alors : « Tout le pouvoir aux soviets ! » ( d’après Voline : « afin de frapper l’esprit des masses, gagner leur confiance et leurs sympathies, le parti bolchévique lança (…) des mots d’ordre qui, jusqu’alors, caractérisaient (…) l’anarchisme. » ) . À partir d’octobre 1917, le pouvoir est détenu par des « commissaires du peuple », approuvés par le Congrès des Soviets (délégués élus par les soviets), dirigés par Lénine. Selon Hannah Arendt : « Le régime bolchevique a dépouillé les conseils (les soviets, selon leur appellation russe) de leur pouvoir alors qu’il était encore dirigé par Lénine, et a volé leur nom pour s’en affubler alors qu’il était un régime anti-soviétique » »
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On voit ici toute l’ampleur du mensonge orchestré par Lénine et ses troupes.
On peut lire les positions de VSGCI pro-lénine et mes contre-arguments sur cet autre article issu de la discussion ici: http://nantes.indymedia.org/article/18799
Pour démontrer que les Bolcheviks n’étaient pas des révolutionnaires, il suffit à CP de nous dire : ils ont créé des camps.
C’est à peu près le même niveau de réflexion que de dire : les marxistes sont contre-révolutionnaires parce qu’ils veulent la dictature du prolétariat, et le mot « dictature » est contre-révolutionnaire. Sauf que la dictature du prolétariat recouvre pour le prolétariat une toute autre réalité que pour les bourgeois : le premier est majoritaire dans les États développés, les seconds sont une ridicule minorité de la société.
Par conséquent, il faudrait étayer un peu plus la démonstration, qui a pour l’instant le mérite de la simplicité, mais pèche par un léger défaut : elle n’a RIEN de politique.
Les Bolcheviks étaient des révolutionnaires parce qu’ils ont renversé l’État bourgeois, exproprié la bourgeoisie industrielle, appelé à la Révolution mondiale et tenté de la construire, arrêté la boucherie impérialiste de 14-18, soutenu la révolution en Finlande, en Hongrie, en Allemagne.
Les Bolcheviks étaient révolutionnaires parce qu’ils étaient internationalistes, ont refusé de choisir entre le soutien à un impérialisme et un autre, appelé à la « transformation de la guerre impérialiste en guerre civile ».
Qu’ils aient mis les opposants révolutionnaires en prison est une inévitable conséquence de la guerre civile. Qu’il y ait eu des massacres n’est pas à leur honneur, ils ont commis des crimes aussi. Que CELA SEUL fasse d’eux des contre-révolutionnaires, CP ne l’a JAMAIS démontré autrement que par un argument d’autorité lié à une conception idéaliste de la liberté.
Et en fin de compte, les Bolcheviks ont été vaincus et ont été exterminés… par Staline !