Retour sur poitiers
Catégorie : Local
Thèmes : Prisons / Centres de rétentionResistancesVivonne
Lieux : Poitiers
L’évènement de POITIERS intervient dans un contexte social et politique hyper-tendu.
On y a vu plusieurs phénomènes :
un collectif contre la prison de VIvonne
l’éventail : débat, manif, concert
des coucous
une arrestation de masse ( comment appeler autrement ce qui s’est produit au 23 en soirée ?)
Les médias et en particulier LE MONDE
Des invectives sur internet
Poitiers ne fut pas un échec. Ce fut la révélation des nouvelles ruses d’une police politique décidément très impliquée.
Celle-ci comprend deux tentacules majeures : FLASHBALL ou tout ce qui relève de HEURTEFEUX et MEDIAGOCHE ou tout ce qui relève de l’illusion et de la manipulation de masse.
Apres quelques débats sereins sur des forums pas trop trollés, voici la question à laquelle nous convie la situation:
QUELLE ACTION GLOBALE ET GENERALE EST SUSCEPTIBLE DE BLOQUER LES FLUX TOUT EN EVITANT FLASHBALL ET MEDIAGOCHE ?
Groupes de tous les pays, REPONDEZ A CETTE QUESTION !
Vos divergences de praxis seront alors secondaires.
Je ne crois pas que la véritable question soit : “QUELLE ACTION GLOBALE ET GENERALE EST SUSCEPTIBLE DE BLOQUER LES FLUX TOUT EN EVITANT FLASHBALL ET MEDIAGOCHE ?”
mais : “Bloquer les flux, éviter les flash balls et les médiagôche, pour quoi faire ? ”
Il faudrait aussi que les “coucous” évitent de collaborer avec l’ennemi, “les médias gôches” (le Monde )…
Les journaflics ne sont pas nos amis…
Mais je trouve qu’au point où on en est la phrase de fin est déjà en elle-même une mise en perspective fort salutaire.
Envoyer un communiqué n’est pas collaborer, surtout si tu l’utilises pour critiquer ce média. Et puis ça lui a assurer une bonne diffusion…
Comment lutter sans nourrir le processus répressif est la question la plus urgente du moment.
N’agir que de l’intérieur des luttes réelles du prolétariat et elles ne manquent pas depuis la nouvelle crise financière et ses effets. La répression craint surtout deux choses, les luttes ouvrières-salariales radicales comme les conti en France (qui ont eu l’honneur et le courage de faire reculer la répression par la force) l’on démontré avec brio ; la sécession durable des banlieues, terrain d’affrontements permanents mais encore trop séparé.
Bien sur il y aura des émeutes récurrentes dans les quartiers, probablement de nombreuses manifestations tournerons à l’affrontement. C’est un fait que le consensus est mort mais cela ne ne fait toujours pas une insurrection. La guérilla urbaine de basse intensité fait parti de notre quotidien. La rentrée en France sera riche de nombreux conflits et certains pourraient bien se généraliser comme en 1995 ou en 2005/2006 mais l’enjeu est désormais d’une toute autre nature.
http://www.situationniste.net/Ni%20Tarnac%20Ni%20Insurr…n.pdf
“…/…Enfin sa principale contradiction actuelle, c’est qu’elle surveille, infiltre, influence, un parti absent : celui qui est censé vouloir la subversion de l’ordre social. Mais où le voit-on à l’œuvre ? Car, certes, jamais les conditions n’ont été partout si gravement révolutionnaires, mais il n’y a que les gouvernements qui le pensent. La négation a été si parfaitement privée de sa pensée, qu’elle est depuis longtemps dispersée. De ce fait, elle n’est plus que menace vague, mais pourtant très inquiétante, et la surveillance a été à son tour privée du meilleur champ de son activité. Cette force de surveillance et d’intervention est justement conduite par les nécessités présentes qui commandent les conditions de son engagement, à se porter sur le terrain même de la menace pour la combattre par avance. C’est pourquoi la surveillance aura intérêt à organiser elle-même des pôles de négation qu’elle informera en dehors des moyens discrédités du spectacle, afin d’influencer, non plus cette fois des terroristes, mais des théories…./…”
Guy Debord “Commentaires”
“Envoyer un communiqué n’est pas collaborer, surtout si tu l’utilises pour critiquer ce média. Et puis ça lui a assurer une bonne diffusion…”
Depuis quand ?
Il est impossible, et cela ne s’est jamais historiquement présenté, qu’il fut possible de “critiquer” un média qui nous publie. Car c’est ce média qui en nous publiant démontre que notre critique n’est qu’un droit de réponse comme les autres, et démocratiquement acceptable. C’est faire usage de la démocratie des classes dominantes que de démarcher pour être publié dans le Monde, c’est faire acte d’intégration au niveau le plus élevé. Concernant la “critique”, celle-ci n’apparaît jamais dans le Spectacle pour la simple et bonne raison que son contenu est rejeté en bloc par tous les pouvoirs. Jamais aucun ennemi de ce monde ne peut être congratulé par nos ennemis. Qu’il faille réaffirmer de telles évidences indique à quel point cette “critique” dont tu parles est vide de contenu, à quel point le niveau de culture politique des soi-disant autonomes est devenu mauvais…
Il s’agit bien de discuter de notre rapport aux médias. Certains voudraient nous faire croire que ce rapport est neutre, qu’il n’engage à rien, qu’il ne définit pas nos contenus, qu’il n’a aucune conséquence sur ces contenus…D’autres parlent de “liberté d’expression”…Le niveau du débat est dramatiquement bas.
Depuis quand ceux qui veulent subvertir les structures sociales ( c’est, dans le Monde, le programme annoncé par les “coucous” ), depuis quand cette volonté de subversion considère la collaboration avec la propagande impériale comme un moyen pour faire connaître ses idées, et ses pratiques ? Quel gain peut-on tirer de l’usage de ce moyen ? La réponse est évidemment négative pour tout ceux qui produisent leur propre presse, leur propre réseau de diffusion des idées et des pratiques. Nul besoin de quémander une place dans le Monde, cela va de soi. Mais pour des gens qui conçoivent le traitement médiatique de la réalité ( une manif qui se barre en couille par exemple ) comme un enjeu qui domine tous les autres, il est important d’intervenir dans la presse de la Domination. C’est ce que les coucous ont fait. C’est une erreur de croire que l’offensive contre les journaflics est une question identitaire : pourquoi devrions-nous publier chez des gens qui participent à la répression des pauvres ? Elle est une question identitaire pour ceux qui séparent abstraitement les effets de la propagande impériale du reste de la Domination. Voilà toute la teneur de cette affaire. A ce titre, les coucous sont des cons, ils s’adressent à des auxiliaires de police, à la gauche bourgeoise qui n’est pas pour rien dans l’acceptation des centres de rétention depuis Jospin, de la vie chère, etc. Mais les coucous sont agités par une toute autre question : comment faire parler de nous dans des termes qui nous conviennent ? Comme si le but de nos pratiques étaient de convaincre les médias du “bien-fondé” de nos pratiques…Ces médias auront bien le temps de s’y adapter et de se faire insurrectionnels quand ils ne pourront plus faire autrement. Ceux qui luttent n’ont rien à prouver à ceux qui profitent de l’exploitation, n’ont rien à leur dire, ne fréquentent pas le “radicalisme contre-culturel”, qu’il soit philosophique, médiatique ou artistique. La”liberté d’expression” commence par là, dans le refus des formes imposées de la communication, dans le refus des monopoles médiatiques. Après tout, il était question de désertion pas d’un retour à la politique classique ! Relisez Tiqqun ! Revendiquer l’Autonomie en collaborant à la presse, quelle farce (mais ce n’est pas la dernière ) !
Une place dans le spectacle est réservée à tous ceux qui “complotent” en faveur du spectacle.
Comment un groupe d’autonome peut-il se laisser Instrumentaliser par la répression ?
C’est dans ce vivier d’imbéciles que la Police Politique construit son nouvel A.D. ou sa nouvelle Brigade Rouge.
Bien borné, bien chaud pour se faire retourner…