Éléments pour un appel combatif contre l’omc
Catégorie : Global
Thèmes : Contre-sommets
A cette occasion, tout ce que produit le militantisme aux quatre coins de la planète va converger pour le traditionnel parcours des lamentations. Le folklore protestataire va tenter tant bien que mal de se réunir pour prononcer ses traditionnelles doléances. Après ces dix ans d’altermondialisme le tableau n’est pas reluisant, en quatre mots : la paralysie est totale.
Pourtant ces dix dernières années ont vu éclore une accumulation de raisons de se révolter, mais la désolation militante est suivie d’un désert intellectuel. Regardons les choses en face : l’« alternativisme » ne peut répondre à la misère. Aucune alternative n’existe dans le capitalisme ; seule sa destruction a une perspective. En plus d’intégrer les critères de gestion des responsables du désastre, les altermondialistes ne sont pas, à proprement parler, opposés à la gouvernance mondiale. Une organisation mondiale du commerce à visage humain ne leur poserait pas de problèmes fondamentaux. Ils agissent comme une force de conciliation au sein de la société actuelle. Les secteurs syndicaux participent à l’apaisement social ; les secteurs politiques sont la caution démocratique du système, la « saine opposition ».
Les syndicats, les partis de gauche et les milieux associatifs ont ce qu’on peut appeler un partenariat social avec l’État. Les prestations sociales et autres subventions que consentent les nantis font partie des mesures d’apaisement social qui ont détruit tout forme de contestation. Nous sommes bien dressés pour mener notre petite vie anesthésiée. La « gauche » se fait directement co-gestionnaires de la crise, c’est en somme une sorte de contre-révolution permanente contre toute possibilité d’émancipation !
A l’opposé, un spectre hante l’Europe : l’autonome. Un constat s’impose : depuis Gêne, Rostock et Strasbourg, l’altermondialisme s’essouffle et la mouvance radicale est en plein essor. C’est que nous ne cherchons pas, épisodiquement, à faire des interventions spectaculaires qui nous serviraient dans une négociation. Au contraire, nous sommes partie prenante de la guerre généralisée et constante que l’État et le Capital mènent contre les pauvres et les exploité-e-s. Nous évoluons tous les jours dans un environnement en guerre, une guerre diffuse où chaque individu en est un acteur et une victime. Accepter la pacification menée par les co-gestionnaires, par la gauche, c’est accepter notre impuissance. Nous devons marquer la rupture avec l’ordre établi : aucun dialogue, aucune revendication. Du vieux monde nous ne pouvons faire que table rase. Le combattre pour ne pas tomber ; ne pas le fuir, mais lui faire face pour ne plus le subir.
Nous vous appelons à participer massivement à la grande manifestation du 28 novembre à Genève et nous essaierons d’enrayer la machine de l’OMC. Un centre de convergence sera aménagé à partir du 27 novembre jusqu’au 2 décembre, ainsi que de l’hébergement, un service médical, un centre de media indépendant et un support légal.
Au-delà de l’immédiatisme, cette convergence doit esquisser de nouveaux rapports de force à l’échelle internationale. Dans l’esprit d’une organisation accrue des groupes radicaux en Europe et ailleurs et pour gommer la séparation effective entre théorie et pratique, nous vous invitons à venir partager vos connaissances, réseaux et contacts aux seins d’un forum pour l’autonomie, le dimanche 29 novembre.
Plus d’informations: http://www.revolutionnaire.ch
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