Ni tarnac ni insurrection
Catégorie : Global
Thèmes : Actions directesContrôle socialTarnac
Ni Tarnac Ni Insurrection
L’affaire de Tarnac a de multiples raisons mais ce type de sidération médiatique a d’abord pour objet de faire peur. Aux contestataires en les criminalisant, aux spectateurs en leur construisant une menace fictive validée par un casting policier exceptionnellement nombreux. Pour prépare la série de ses futurs exploits la nouvelle SDAT est présentée dans un confortable simulacre, un épisode pilote. Comme le 11 septembre 2001, Tarnac est un coup multiple , une opération destinée à remplir différents objectifs conjoints, une sorte de tir groupé exploité très fortement par les médiats policiers.
Le grain de sable qui a rapidement grippé la machination politico-policière c’est l’inattendue formation d’une opinion publique sur cette question. Les accents de sincérité tant des villageois que des familles brisent net la langue de bois imposée d’en haut, subitement devenue caduc. Doutant de leur scénario les services sont contraint de verser sur le web un étrange dossier de surveillance. Ce fil d’Ariane fera venir toute la pelote du mensonge central de cette affaire désormais foireuse, voir compromettante pour la nouvelle SDAT en manque de sérieux inaugural.
Ces cafouillages nécessitent l’entrée en scène du criminologue Alain Bauer, égérie de l’antiterrorisme qui popularisa dans ses services la prose attribuée aux gens de Tarnac. Un recentrage, censé crédibiliser l’opération policière en présentant le livre L’insurrection qui vient comme bréviaire du crime. On voit rapidement ses intentions lorsqu’il déclare mensongèrement déceler un « processus intellectuel qui ressemble extraordinairement aux origines d’action directe ».
La ficelle est grosse. On veut nous vendre un livre déjà sorti depuis deux ans. Quoi qu’en pense la police politique son Best-seller n’est pas le notre et nous sommes partagés entre le rejet en bloc du pamphlet et la fastidieuse critique des nombreuses inexactitudes mixées menues dans une prose pourtant bien construite. Le bougre rêve-t’il d’utiliser L’insurrection qui vient comme support à un nouveau processus action directe, une modernisation de sa lourde bouillie stalinienne en serait le préalable évident. A cette lumière le profil social et la formation d’un Julien Coupat ressemblerait beaucoup à celui d’un Super Agent des services, garanti par six mois de prison pour VIP. Le tout facilité par les nombreuse erreurs de l’intéressé, si il est un des rédacteurs du livre. Le texte en question est bien plus le manifeste d’une minorité qui se voudrait agissante qu’un ouvrage destiné à la cause révolutionnaire du prolétariat ou tout simplement, dans cette époque fondamentalement morbide et totalitaire, à la celle de la liberté humaine. Ce livre vient en complément des travaux de TIQQUN, leur concept du bloom réduit le salarié a n’être qu’une victime consentante si réifié qu’aucune prise de conscience ne lui est plus permise. Mais leurs sauveurs invisibles s’organisent, nous assure-t-on.
version pdf: http://www.situationniste.net/Ni%20Tarnac%20Ni%20Insurr…n.pdf
« Ces cafouillages nécessitent l’entrée en scène du criminologue Alain Bauer, égérie de l’antiterrorisme qui popularisa dans ses services la prose attribuée aux gens de Tarnac. Un recentrage, censé crédibiliser l’opération policière en présentant le livre L’insurrection qui vient comme bréviaire du crime. On voit rapidement ses intentions lorsqu’il déclare mensongèrement déceler un « processus intellectuel qui ressemble extraordinairement aux origines d’action directe ». »
Non, il ne ment pas en réalité. On pourrait croire qu’il dénonce une dérive d’activisme violent de type Action Directe (et c’est ce qu’il veut qu’on croit), mais ce qu’il doit penser surtout, c’est que c’est le genre de bouquin qui permettent à des types comme lui de procéder comme il a été fait avec Action Directe, c’est à dire un pilotage par les services secrets. En cela il peut tenir la comparaison.
Tu veut dire qu’ils sont complice ?
C’est trop !
Je crois surtout que certains flics cherchent a exprimer leur raz le bol en fournissant des affaires bidons, du coulage quoi.
Comme cette embrouille ridicule sur Beziers
http://www.liberation.fr/societe/0101589042-la-traque-a…blanc
Cette analyse contient quelques vérités ici et là mais noyées dans une prose lourde, grevée de toute part par un debordisme ennuyeux, hautain et méprisant (pléonasme ?), entrainant fialement beaucoup de confusions et d’approximations…
Sur cette affaire, le texte publié sur Indymédia nantes par la guerre de la liberté va plus directement à l’essentiel :
http://nantes.indymedia.org/article/17653
« Tu veut dire qu’ils sont complice ? »
Ah non, je ne veux pas dire ça. Être piloté n’est pas être complice, c’est juste se mettre dans une situation dont vont pouvoir tirer profit les adversaires. C’est ne pas être conscient qu’on joue en faveur de l’autre, jusqu’au moment où celui-ci en tire profit.
On observe un groupe, une cellule, un collectif, on le surveille de façon régulière tout en lui laissant un maximum de liberté d’action, sans empêcher aucune de ses activités. Puis quand il est bien mûr et qu’il y a matière à l’utiliser, y’a plus qu’à le cueillir, en le mettant sur le devant de la scène.
Nous ne sommes pas toujours les plus responsables de nos échecs.
OK, mais tu pense que Bauer « Non, il ne ment pas en réalité. » est sincère et craint vraiment que le livre produise un « processus intellectuel qui ressemble extraordinairement aux origines d’action directe».
Et moi je crains que le catalogue de la Redoute produise un processus de critique de la marchandise. Je crains aussi que la Bible et le Coran produisent des myriades de méchants Ben Laden barbus…
Bauer ment car c’est son métier.
Ses second couteaux essayent de donner corps à un complot anarcho-islamique, après tout Bakounine était barbu !
C’est avec des théories conspiratoires à la polonium que finalement on en vient a l’immobilisme. Parce que bon finalement si on suit son raisonnement, toute action est téléguidée ou récupérée par le pouvoir et ses services secrets (quand même j’hallucine de lire qu’Action Directe était manipulée par les services secrets, on aura fait le tour des anneries possibles), ce qui fait que ça ne sert à rien de se regrouper et d’agir.
Ah mais polodoi, ne me fait pas dire ce que je n’ai pas écrit. Je ne dis pas qu’il ne faut rien faire, je dis que certaines choses que l’on fait sont systématiquement, et je dis bien systématiquement, utilisées par les services secrets.
Toi tu sembles dire qu’en dehors de ce qu’ont fait les Tarnacistes& co il n’y a rien d’autre que l’immobilisme. Et je te répond que se regrouper, c’est important, même vital, mais pas pour permettre aux flics de nous piloter. Tu saisis la nuance ?
La Fabrique qui est leur éditeur officiel ne recule devant rien et sort ce mois-ci un nouveau livre qui brule les étapes. Non content de faire l’apologie du petit terrorisme sincère à l’italienne ils falsifient risiblement Debord en le faisant parler pour lui faire dire le contraire de ce qu’il a écrit, évidement. Pire qu’une maspérisation: Il dit : « Écoutez, écoutez, il ne s’est rien passé en Italie. Juste quelques désespérés manipulés par l’État qui, pour terroriser la population, ont enlevé des hommes politiques et tué quelques magistrats. Rien de notable, vous le voyez bien. » Cette écœurante saloperie fera date et souhaite trouver ses lecteurs… C’est à la page 20 et 21 d’un torche-cul: Tout a failli, vive le communisme. Ces canailles finiront par éditer Torrez !