Tiqqun : la vérité
Category: Global
Themes: Art/culture
“Comme les bureaucrates syndicaux n’ont rien tant à craindre que l’émancipation effective des travailleurs, les intellectuels n’ont de pire ennemi que le vrai, qui les met au chômage. Leur fonction, de nos jours, est plutôt d’accompagner de leur bavardage la création d’événement – comme le “11 septembre” ou à présent “la crise” – par quoi l’Empire justifie la mise en place accélérée de ses dispositifs planétaires. Il y a, naturellement, un autre usage de l’intelligence. On en reconnaît les productions sans peine : l’époque les honore de son silence blessé. Nul n’a songé à flatter Tiqqun – et surtout pas ses propres partisans – d’avoir saisi avec une si prémonitoire lucidité la physionomie de ce temps, ses lignes de force et ses points de faiblesse. Avoir raison est peu de chose. Le tout est d’agir en conséquence. Or c’est bien ce qui fait de Tiqqun, depuis dix ans, tout autre chose qu’une revue – à la parution assez erratique en apparence pour qu’on la croie défunte : une pièce dans un plan de consistance qui n’a cessé de se déployer, en extension, en profondeur et en intensité. Que des vies se soient liées à ce qui a été reconnu là pour vrai est une injure suffisante au cynisme régnant pour que l’ON vous traite, dès lors, en “terroriste”.”
Cette présentation de Tiqqun-La Vérité pourrait prêter à rire, mais on a peur d’y apercevoir le sérieux pathétique de ces auteurs exaltés.
Alors quand on sait que ces textes sont la “base philosophique” des auteurs de l’Appel et l’Insurrection qui vient (paru d’ailleurs chez le même éditeur), on a de quoi s’inquiéter sur cet avant-gardisme assumé et sur ce léninisme new look rampant…
si t’es pas capable de faire la différence entre un propos marketing de l’éditeur et le texte lui-même…
A la lecture de ce léchage de cul, c’est à se demander si cette présentation a été écrite par l’éditeur en chef (ce qui ne serait pas étonnant, tout admiratif qu’il est vis-à-vis de son jeune ami) ou carrément par le tiqqunien en chef (ce qui ne serait pas étonnant, vu la mégalomanie messianique de celui-ci).
Ce qui est sûr, c’est que quiconque se fait éditer a un “droit deregard” sur la 4ème de couv’. Et j’imagine, à La Fabrique (petit éditeur respectueux de ses auteurs et non-auteurs) encore plus qu’ailleurs (il serait moins étonnant qu’Hachette méprise ouvertement ses auteurs – et non-auteurs).
Merci,
le quatrième de couverture était déjà disponible sur le net, ainsi que le texte et des critique un peu plus intéressantes que ces 4 lignes.
Et puis ce serait bien aussi un jour de se calmer sur les gros mélanges à partir des formulations. L’avant garde de Lénine elle guide les masses (et jusqu’a présent c’est plutot ça qu’on avait tendance à lui reprocher, pas le fait d’essayer de réfléchir et de s’organiser sans attendre la majorité de la population) et si tout le monde y va de sa critique des dangereuses avant-gardes contre tiqqun, c’est justement parce qu’ils prétendent s’en branler pas mal des masses. Donc prendre parti pour que les énoncés politiques soient formulés dans le langage tract CGT c’est une chose mais se servir de rapprochements bidons pour ça c’est plutôt douteux (digne cela dit de ton pseudo).
Après oui le 4èm de couverture est plutôt naze, pas autant quand ils parlent du vrai que quand Hazan en fait des sortes de génies anticipateurs, mais si il veut vendre tiqqun aux lecteurs de libé c’est son problème…
Non, c’est vrai, Tiqqun c’est des léninistes.
Prononcez “tiqqun” et l’article peut etre le plus court de l’histoire d’indy a 4 com en 2-2… Lol, comme on dit.
Il est important de critiquer la ptite bande je trouve, mais encore plus d’ouvrir ses propres perspectives théoriques et pratiques, non ?
Bof
Régler ses comptes avec tiqqun (personnifié) par indymedia interposé, c’est vraiment charmant! Remarquez, c’est à la hauteur des commentaires qui démontrent une non-captation totale d’à peu près tout… Et notamment qu’on a autre chose à foutre que de raccrocher les pensées actuelles et les insurrections à venir à un quelconque modèle familier (rassurant en cela et quoiqu’on veuille bien en dire par ailleurs) du passé. Réduire les risques est sans doute le travail des historiens flippés et flippants mais nous, le présent suffit à nos révoltes et l’avenir nous porte. Le passé lui nous traverse (ou ce serait à souhaiter qu’il nous traverse plutôt que de nous piquer, de nous sauter ou de nous être transférer comme pour d’autres par le devoir de mémoire (d’histoire ou de vérité)!). La pseudo-conscience historique des intellectuels qui passent par là, au delà du fait que ce soit gonflant, biaise à mon sens considérablement la lecture et l’appréhension du texte de la revue. Et à n’en pas douter, Hazan fait intégralement partie de cette espèce au même titre que celui qui relève, avec un enthousiasme tout aussi semblable, l’ignominie (avis réellement partagée) de sa 4è de couverture. Imaginez un peu : l’ennemi de la vérité découvre la vérité sur Tiqqun là où Hazan nous ment allègrement! L’ennemi de la vérité prouve la “contre avant garde” de ce qu’on proclame “avant garde” ! Le tout avec la même certitude d’avoir franchi un pas de plus dans l’analyse et la compréhension (historique évidemment) de la pensée tiqqunienne! Chapeau! L’histoire qui se retient d’ordinaire retiendra à coup sûr ce brillant éclaircissement!
Dénicher la soit disant “avant garde” (ou la contre avant-garde) ne fait aux yeux d’Hazan (et de ses si légers détracteurs qui jonglent avec les mêmes concepts du moment) que le propulser dans le monde de l’intelligentsia parisienne et de son dernier vocable à la mode. Ils sont toute une clique, on le sait, à chercher quelque concept pour étoffer leur analyse de la ô nouvelle pensée dénichée susceptible de renouveler leur fond de commerce (universitaire ou anti universitaire) empoussiéré.
Mais Tiqqun n’est pas d’avant-garde. Tiqqun est là, maintenant. Et ce sont simplement vous, intellectuels de gauche (et l’ultra boule de neige qui va avec) qui paniquezt dans l’effondrement des modèles du passé!
Messieurs les intellectuels, voyez à revoir l’analyse du rapport à la vérité sans l’ombre de votre rapport nauséabond à l’histoire et vous verrez que nous sommes nombreux à être des ennemis de la Vérité et nombreux à être “simplement” traversé par Tiqqun.
Allons cher Bloom bloom, garde donc les pieds sur terre ! “La pensée tiqqunienne” tu n’y penses pas ?
“Mais Tiqqun n’est pas d’avant-garde. Tiqqun est là, maintenant.”
Ah bien si, c’est fait, effectivement l’idéologie est là, maintenant.
Les illuminés ne clignent pas des yeux, stupéfaits qu’ils sont de leurs visions.
Et là où la poussière s’accumule sur leur globe oculaire, ils voient se former un désert.
Si l’affirmation d’un “là, maintenant” est à présent le signe d’une quelconque idéologie, faut m’expliquer parce que ça a été l’affirmation de pas mal de mouvements et courants de pensée encore considérés parmi les plus libres et les moins assimilés qu’il soit.
Il me semble que c’est justement l’affirmation d’un rapport à l’histoire et d’une responsabilité du présent dégagée des visions modelées et découpées des historiens et de leurs historicismes….
Et il est vrai aussi qu’entre celui qui se réjouit d’avoir découvert l’avant-garde et celui qui jubile de la confondre… c’est un peu bonnet blanc et blanc bonnet. Enfin on sait tous que les motivations sont bien proches.
Historiens et autres intellectuels, vous êtes figés, figeant, et on se fiche pas mal que vous cherchiez ou contribuiez à faire de Tiqqun un fossile à exposer dans votre musée de l’histoire. Mais alors on s’en fout et contre fout totalement. Pire on s’en doutait. On le savait. Peut-être même que tiqqun le savait avant d’exister. Nous ne doutons pas un seul instant de votre capacité à tout assimiler dans le spectre de cette vision historiciste.
Tiqqun n’est rien là et maintenant, mais prend beaucoup de place dans les média là et maintenant.
Tiqqun n’est rien.
Et pendant ce temps là le MEDEF avance. Les guéguerres sémantiques groupusculaires continuent. Il n’y a pas plus de vérité chez “Tiqqun que du côté de la FA”. Je rentre regarder “au nom de la rose”
“Après chacun cherche son chat” nous verrons sur le net chacun cherche son sujet révolutionnaire. Perso, je ne l’ai pas trouvé. Je retourne contempler la chute de notre époque. Il y a Mad Max 2 à la TV ce soir. (le bloom y parait).