Mouvement fac : transmision des savoirs politiques (2)
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Fiche pratique n°2 : comment organiser un piquet de grève entre ami(e)s ?
Vous trouverez ci-dessous les quelques conseils utiles lorsque vous voulez organiser un piquet de grève.
1. Prévenir des personnes qu’il y aura un piquet de grève. C’est important de ne pas se retrouver tout(e) seul(e) dans le froid du petit matin. Vingt ou trente personnes nous semble un bon ratio pour pouvoir bloquer suffisamment les portes, et avoir le nombre de notre coté. L’effet du nombre nous rassure sur notre force, et nous rend plus solidaire. Il dissuade aussi les forcenés près à tout pour passer outre le piquet de grève.
2. Prévenir les médias que vous aller faire un piquet de grève si vous voulez qu’on parle de vous.
3. Essayer d’être en forme: La veille, se coucher tôt, et ne pas trop boire, ni fumer. La fatigue nous fait nous emporter facilement.
4. Amenez des cadenas et des chaînes pour fermer les grilles, c’est toujours mieux que 5 gros bras qui font peur. Un antivol de vélo peut faire l’affaire.
5. Retrouvez-vous au moins ¾ d’heure avant l’ouverture du bâtiment que vous voulez bloquer pour être sûr que personne n’est encore entré.
6. Une fois que les personnes sont devant le bâtiment tôt le matin, se repartir les portes selon les affinités de chacun.
7. Poser les chaînes si c’est possible.Si ce n’est pas possible, faire une chaîne humaine devant les portes et ne laisser entrer personne, en expliquant clairementpourquoi vous faites cela.
8. Si les gens sont des forcenés qui rêvent d’équation mathématique ou de bruit de machine, et essaient de forcer le piquet de grève, se tenir par les coudes et ne pas céder. Il est important de ne jamais élever la voix, et lors des bousculades possible de ne pas répondre de manière violente. Utiliser l’humour pour désamorcer les tensions. L’humour est notre meilleur arme. Si le ton monte, il faut calmer les personnes.
9. Tout le monde est responsable de tous. Ne jamais laisser les gens seuls. C’est dans ces cas-là que le ton monte. Si vous voyez quelqu’un de pris à partie, aller le (la) rejoindre pour l’entourer. L’effet du nombre calme souvent les esprits bien échauffés.
10. Il est important que les gens qui ont peur, ou se sentent mal puissent le dire. Nous ne sommes pas là, pour nous sentir mal et faire des choses que nous ne voulons pas faire. Il n’y a pas de honte à avoir peur, mais il faut le dire. Les personnes doivent alors réconforter la personne. Si cela ne suffit pas, la personne doit pouvoir partir sans qu’on lui fasse des remarques désobligeantes.
C’est encore mieux d’amener des thermos de café, car c’est toujours bon de partager avec les gens qui nous entourent dans ces cas-là. Nous pensons aussi que dans le cas de piquet de grève sur des lycées, il faut laisser passer les administratifs et les professeurs, ainsi que les prépas qui ont des concours ou des colles. Nous ne sommes pas là pour nous les mettre à dos, mais pour discuter avec eux. Sauf bien entendu si il a été décidé que personne ne rentrait. Dans notre cas, mieux vaut qu’il y a ait quelques personnes qui aillent parler avec eux de notre grève et de ses raisons dans la salle des profs ou à la vie scolaire.
Avoir des tracts, des bonbons et du café à offrir est le bienvenu car cela détend tout de suite l’atmosphère.
faut il prevenir les flic???
que repond on quand on nous dit que l’on prive certain de la liberte d’aller en cours? Qu’en bloquant les portes, on decide a la place de tout le monde alors qu’on est une minorité (une 30aine sur 2000 etudiants dans la fac)?
Pour avoir participé à des piquets sur la fac de Tours et dans l’Education nationale en mai/juin 2003 :
1°) Inutile de prévenir les flics mais déléguer une personne mandatée pour les informer à leur arrivée toute sirène hurlante le plus souvent (ça impressione, hein ?). La discussion doit évidemment se faire devant tout le monde, la transparence de l’information est une des bases essentielles de la démocratie (directe).
2°) Sur la question mino/majo : à Tours, à certains moments, nous étions majo et pourtant certains nous faisaient chier avec le problème de la liberté. Mais le problème concrêt est “y-aura-t-il cours ?, la B.U. est-elle ouverte ? etc.”. Le problème politique (surtout quand le mouvement n’est pas massif) est d’argumenter sur une liberté sans fondements : ex. si tu as ton année et que tu ne peux pas te réinscrire (parce que les droits d’inscription ont augmenté, que les étudiants salariés sont à peine tolérés, que la filière ferme etc.) où est la liberté ?
Bien sûr certains ont le pouvoir économique leur garantissant entière liberté. Et là c’est la liberté du plus grand nombre contre celle d’une minorité gâtée, pas de pitié avec eux…
Nicolas
nico37@no-log.org