La forêt n’est pas à vendre, la forêt se défend !

Les peuples originaires de l’Amazonie péruvienne se sont déclarés en état de mobilisation permanente afin d’obtenir l’abrogation d’une série de décrets qui portent atteinte à leurs droits à la possession de leurs territoires et de leurs vies. Ces décrets, promulgués par Alan Garcia dans le cadre de la mise en application du Traité de libre-échange signé avec les Etats-Unis, promeuvent les investissements privés dans les territoires indigènes et conduisent au morcellement de la propriété communautaire. Ainsi, les décrets en question violent le droit des peuples de l’Amazonie à la consultation préalable et à la participation, défini par l’article 169 de l’OIT et inclus dans les articles 6 et 7 de l’actuelle constitution péruvienne.
72% du territoire de l’Amazonie péruvienne est soumis à des concession d’exploration et exploitation d’hydrocarbures, activité entraînant une forte dégradation de l’environnement. Selon un rapport du ministère de la santé daté de 2006, 98% des personnes mineures, appartenant à plus de 50 communautés originaires de cette zone, on un taux de cadmium dans le sang dépassant les limites normales.
« Nous refusons le supposé développement qui provoque l’entrée des entreprises multinationales dans nos communautés. Nous, peuples de l’Amazonie péruvienne, n’avons pas besoin de ce temps du développement, nous avons besoin du développement en accord avec nos visions du monde, en accord avec les connaissances que nous ont légué nos ancêtres », déclara Rosilda, habitante originaire de la forêt péruvienne, lors de l’ouverture du quatrième sommet des nationalités et des peuples indigènes de Abya Yala.
La mobilisation de milliers d’habitants de l’Amazonie dans plusieurs provinces du pays dure depuis plus de 50 jours et est appelée à se radicaliser au cours de cette première quinzaine de juin.