Bonjour,

Depuis plus d’un mois, un grave problème de logement pour les étudiants de l’université de Caen persiste. Plus de 430 personnes se sont vus refuser l’accès à une cité-u, faute de place. La majeur partie des étudiants refusés sont étrangers, mais il y a aussi des étudiants de nationalité française.

Depuis plus d’un mois, un collectif « urgence logement » regroupe les étudiants sans logement et des organisations syndicales telles que la Fédération Syndicale Etudiante (FSE), sud étudiant, et l’unef (au début au moins…), la CGT, la FSU, ainsi que des intermittents, des anarchistes, le PCF, les Verts, l’ANPAG, le PS (au moins au début…), ainsi que des associations ASTI, GISTI, CIMADE…

Tout un travail de solidarité s’est ainsi mis en place. Face à l’incroyable incompétence et mauvaise fois des responsables d’un certain nombre d’administrations, les choses durent et durent encore. Chaque interlocuteur (CROUS, Université, Préfecture, Mairie de Caen et d’Hérouville saint Clair, bailleurs sociaux…) se renvoient la balle sans qu’aucune solution viable et humainement acceptable soit avancée.

Occupant un gymnase sur la campus universitaire, les étudiants sans logement doivent faire face à des tentatives répétées de la part de l’administration universitaire de les intimider, de les faire partir, alors que l’équipe de direction prétend par presse interposer « tout faire pour ces étudiants ».

Ainsi, Lundi 3 novembre à 8 heures, un responsable de l’administration universitaire avec 15 personnels réquisissionnés pour l’occasion tentent de déménager les étudiants. La presse rapidement prévenue fait échouer l’opération, l’université ne voulant pas montrer la réalité de ses intentions et procédés.
Le soir même, la présidente en personne, accompagnée d’une vingtaine de personnes (dont les vices présidents) fait couper l’électricité, l’eau et le chauffage du gymnase.
Et intime l’ordre aux étudiants de libérer le gymnase dans la journée (comme le CA du 24 octobre en a décidé) pour que les cours de sport puissent avoir lieu sinon ils seront expulsés par la police et encourront des sanctions disciplinaires.
L’AG du Lundi soir décide d’accepter de libérer le gymnase dans la journée de 8 h 00 à 20 h 00, la présidente s’étant engagée à donner une salle pour la journée en « échange ».

Mardi 4 novembre, une délégation d’une cinquantaine de membres se rend au bureau de la présidente pour informer cette dernière de la décision de l’AG et demande qu’on lui remette les clés de la salle promise.
La présidente refuse de donner les clés tant que les étudiants seraient dans le bureau. De leur côté les étudiants, échaudés par plus d’un mois de promesses non tenues ne veulent pas sortir du bureau sans la clé de cette salle. La présidente de l’université de Caen menace d’appeler la police s’ils ne sortent pas aussitôt.

Les syndiqués de la FSE et de SUD étudiants et ceux qui soutiennent présents, décident de faire sortir les étudiants étrangers afin qu’ils ne soient pas arrêter si la police arrive et restent pour obtenir cette clé. Après une demi heure environ, ils finissent par sortir sans la clé face à l’obstination sans fondement de la présidente.

A peine sortis du bâtiment, ils sont arrêtés, menottés pour certains par la police qui en embarque 16 au commissariat où ils seront tous fouillés, photographiés, fichés… ressortant quelques heure après.

De sont côté, l’administration universitaire porte plainte contre des militants de la FSE pour « vol aggravé en réunion et violence sur agent administratif »… puis semble retirer cette plainte dans l’après-midi (à vérifier). Sans doute mal à l’aise, la présidente de l’université de Caen tente de justifier dans une lettre adressée à tous les personnels de l’université sa décision de faire appel à la police. Des militants syndicaux ont été menacés nominativement et personnellement de sanctions disciplinaires…parfois même insultés.

Depuis, une chape de plomb semble s’être abattue sur l’université de Caen où le sujet est tabou. Pourtant, nous croyons savoir que de hauts responsables comptent s’attaquer à la FSE en tant que syndicat jugé trop actif et subversif au goût de la direction en place… c’est tout au moins ce qui semble ressortir des réunions de crise qui ont eu lieu.

Voici maintenant le texte que la FSE souhaite apporter en réponse aux fausses accusations portées contre ses militants et plus largement contre tous les étudiants qui soutiennent le collectif et qui sont solidaires de cette lutte juste.

Fabien

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TEXTE DEDEMENTI
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Mensonges et Répression

Démenti du communiqué de la présidente de l’Université, Nicole Le Querler.

Suite aux événements survenus depuis lundi 3 novembre et à la communication faite par la présidence de l’Université, la Fédération Syndicale Étudiante tient à rectifier des informations qui ont été volontairement erronées :

– L’Université n’a jamais mis la halle des sports à disposition des étudiants sans logement. Les étudiants sans logement se sont appropriés la halle des sports pour des raisons évidentes de survie. Les conditions fixées par la direction ont été émises à partir du premier jour d’occupation du gymnase. Cependant, les étudiants sans logement avaient choisi d’occuper le gymnase en journée pour deux raisons essentielles :

Pouvoir être au calme dans la journée pour travailler, avoir un minimum d’intimité comme tout étudiant peut en avoir dans une chambre universitaire.
Faire pression sur les interlocuteurs (dont l’université fait partie) pour que cette situation scandaleuse cesse le plus rapidement possible.

– Lundi 3 novembre au soir, c’est-à-dire près de trois semaines après le premier jour d’occupation, l’université prive les étudiants sans logement de chauffage, d’eau, de gaz et d’électricité. La température extérieure dépasse tout juste 10 degrés. En outre, l’équipe de direction menace les étudiants de sanctions disciplinaires et de recours aux forces de l’ordre. Suite à quoi les étudiants décident collectivement d’accepter les conditions fixées par la direction de l’Université en échange d’une salle de travail et d’un local pour stocker leurs effets personnels.

– Mardi 4 novembre au matin, dans l’intention d’annoncer leur décision, des étudiants sans logement et des étudiants solidaires se rendent au bâtiment présidence. Leur seul objectif : accepter de quitter le gymnase mais sous les conditions susdites.

– L’université accepte la proposition des étudiants mais refuse de donner les clés de la salle de travail tant qu’ils n’ont pas quitté le bâtiment présidence. Lassés des nombreuses promesses non tenues par l’équipe dirigeante, les étudiants refusent et veulent avoir la clé avant de sortir. Alors que le secrétaire général est prêt à accepter, la présidente s’entête et décide alors de contacter la police pour évacuer le bâtiment. Face à son attitude, le collectif décide de faire sortir les étudiants étrangers afin d’éviter leur possible arrestation. Trente minutes s’écoulent : les étudiants sortent et se font embarquer par la police en franchissant les portes. Seize interpellations ont alors lieu. Ils sont emmenés manu militari au poste de police.

– Les raisons avancées pour avoir eu recours à la police sont pour le moins surprenantes dans une enceinte telle que l’ université, lieu d’échange, de dialogue et de démocratie. Aucun acte de violence n’a été commis par les étudiants à l’égard des personnels de direction. De la même manière, accuser les étudiants de vol de documents n’est qu’une raison de plus pour justifier une démarche tout à fait scandaleuse. Faut-il être aussi mal à l’aise pour porter d’aussi basses accusations ?

En 2002, la présidente, Nicole Le Querler informait le Conseil d’Administration qu’ elle avait décidé d’autoriser les rondes policières sur le campus sous prétexte d’insécurité. Dans le même temps le bâtiment présidence devenait une véritable forteresse loin du symbole d’ouverture que la direction affiche dans la presse. Mardi 3 novembre 2003, la présidente faisait intervenir la police pour faire évacuer du bâtiment présidence les étudiants venus accepter ses conditions.
Par ailleurs, les tentatives d’intimidation subies par des militants et la confiscation de la parole étudiante nous interpellent. Nous nous inquiétons du climat de répression syndicale à l’université de Caen. La stigmatisation des organisations de lutte semble être devenue une pratique récurrente de la direction en place.

La Fédération Syndicale Étudiante invite l’ensemble de la communauté universitaire à s’interroger sur la dérive sécuritaire de l’équipe de direction et à prendre en compte la détresse des étudiants privés de logement et ce, depuis la rentrée universitaire.

LA FEDERATION SYNDICALE ETUDIANTE