Dans l’énorme hall de la gare de Lyon, des centaines de personnes circulent ou attendent un train.

Plusieurs personnes sont assises, malgré le froid.

Jusqu’ici, rien de bien étonnant, nous sommes en plein hiver. Pourtant, il y a quelque chose d’inhabituel dans cette gare…

Les sièges ne sont pas les mêmes que d’ordinaire.

On nous a habitué à des sièges pénibles, rendant impossible la position couchée et difficiles toutes positions de repos. Politiques anti-SDF obligent, on sait depuis longtemps que la SNCF et la RATP, se sont spécialisées là-dedans.

Les pauvres n’ont rien à faire dans les gares ni dans les stations de métro. Qu’ils aillent plutôt chercher du boulot!

Alors quoi? Qu’est-ce qui a changé avec ces sièges?

Hé bien tout, absolument tout.
Les sièges sont désormais des canapés confortables de chez Ikea! Non, vous ne rêvez pas, à la place des désagréables sièges habituels se trouvent des canapés tout neufs.
De chez Ikea.
J’y connais rien en canapés, mais j’en suis sûr, y’a des panneaux de pub et des grands écrans partout, avec des vidéos montrant des Suédois-es qui nous vantent les mérites de leur fameuse grande entreprise.

Voilà, tout ceci n’est au final qu’une gigantesque campagne de pub… Ikea améliore votre quotidien prétend un des panneaux de pub.

Pas celui de tout le monde. Parce que quelques lignes plus haut, je disais qu’avec ces canapés absolument tout avait changé… Mais en fait, pas grand-chose n’a changé.
On est mieux assis, ça c’est sûr, mais les SDF sont toujours persona non grata. Que la petite-bourgeoisie se rassure, il est toujours possible d’attendre son TGV sans être importuné par les mauvaises odeurs des SDF.

Bien plus qu’un marchand de meubles. Ikea

Je ne sais pas comment ce « partenariat » entre la SNCF et Ikea s’est bouclé, mais il est clair que les deux « entreprises » ont quelque chose à y gagner:
– Ikea fait sa pub, touchant ainsi des centaines de milliers de personnes par jour… Tranquillou.
– La SNCF, quant à elle, mise sur le fait que de nombreux usagers vont se réjouir de la présence de ces fauteuils, de ce nouveau confort. De quoi faire remonter un peu l’estime qu’ont les gens de la SNCF (dans laquelle travaillent nombre de « preneurs d’otages », rappelons-le).

Y’a pas à dire, c’est quand même bien fait, le capitalisme…