Le 14 octobre a eu lieu le procès concernant la manifestation de Fresnes du 2 juillet 2008.
Il s’est déroulé en présence de nombreuses personnes solidaires et face à 3 juges. L’audience, relativement longue, a largement porté sur le contenu de la banderole incriminée : “ Comme à Vincennes… feu aux prisons ”, l’accusation retenue étant “ provocation à la commission de destructions, dégradations et détériorations volontaires dangereuses pour les personnes, non suivie d’effets ”. Face au raisonnement déroulé par le procureur et la juge qui menait les débats selon lesquels ce ne sont évidemment pas les ordures en toge de leur espèce qui font crever les prisonniers en taule, mais de dangereux irresponsables qui les mènent à commettre “ l’irréparable ” : en l’occurrence détruire ce qui les détruit, les 3 accuséEs présentEs (une quatrième personne ne s’est pas présentée au procès) ont réaffirmé leur solidarité avec les prisonniers et prisonnières qui se révoltent contre la situation qui leur est faite. Ca a été aussi l’occasion de reposer le caractère insupportable de toute forme d’enfermement et de rejeter la vision manipulatoire que peuvent avoir les esprits étroits qui tentent de circonscrire toute forme de révolte à des injonctions et un jeu politiques.
Contre cette banderole (qui n’a pu être attribuée spécifiquement à personne), le procureur a requis 2 mois avec sursis et 800 euros d’amende + une amende non définie pour le refus de prise ADN et des “ peines plus lourdes ” pour la personne accusée en outre d’outrage et de port et transport d’artifices non détonants (des fumigènes).
Le 4 novembre a eu lieu le rendu du procès : 3000 euros d’amende avec sursis pour 3 personnes en application de l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881 qui réprime “ ceux qui auront notamment par des discours, cris ou menaces proférées dans des lieux ou réunions publics, soit par des écrits ou imprimés (…) distribués ou exposés dans des lieux ou réunions publics, soit par des placards ou des affiches exposés au regard du public provoqué (… ) à commettre les dégradations ou détériorations dangereuses pour les personnes définies par le livre III du code pénal ”, ainsi que pour le refus de relevés signalétiques (photos+empreintes).
En revanche, il y a eu relaxe sur le refus de prise ADN au motif que “ le délit prévu et réprimé (par la dite loi de 1881) n’est pas compris dans l’énoncé de l’article 706-55 du Code de procédure pénale permettant l’inscription des empreintes génétiques des prévenus au FNAEG ”. Comme quoi, ça vaut le coup de refuser de se faire ficher génétiquement ! La quatrième personne, déclarée coupable des autres délits, a pris 3000 euros d’amende ferme.
Mais quittons là le terrain judiciaire qui n’est décidément pas le notre et continuons à lutter pour la destruction de toutes les prisons.