POURQUOI NOUS DEVONS TOUS ETRE A VICHY LE 3 NOVEMBRE PROCHAIN.

Les 3 et 4 novembre prochain, la présidence française de l’Union Européenne réunit, à l’iniatitive de Brice Hortefeux, l’ensemble des 27 ministres européens de l’Intérieur et de la Justice, à défaut qu’il y ait, ailleurs que dans notre beau pays, d’autres ministres « de l’Immigration, de l’Intégration et de l’Identité Nationale ». Elle les réunit à Vichy. Là on s’entretiendra gravement du contrôle des flux de main d’oeuvre immigrée et de l’application de la fameuse « directive retour ». On imagine sans peine avec quel rire gras l’idée d’une telle provocation a pu surgir dans le crâne d’un ministre qui est partout caricaturé en nazillon. Ha Ha Ha.

Voici quelques raisons pour lesquelles nous serons dans la rue, à Vichy, le 3 novembre, et pourquoi nous jugeons impensables de n’y être pas par milliers, et bien décidés à empêcher la tenue de ce sommet :

1. A l’heure où les sans-papiers répondent à la chasse qui leur est livrée par l’incendie des centres de rétention dans plusieurs pays d’Europe, c’est la tâche minimale de ceux qui les soutiennent que de perturber le banquet des ministres.

2. Certaines provocations symboliques, laissées sans réponse, constituent d’authentiques défaites pratiques. Elles sont conçues pour démoraliser ceux qui luttent, et les démoralisent effectivement. Elles désarment préventivement toute contre-attaque en normalisant l’intolérable.

3. Par la provocation systématique, le pouvoir en place entend acculer ses opposants à l’indignation, et par là les isoler. Car aucune personne sensée ne souhaite se retrouver à bêler dans le troupeau de ceux qui s’indignent : l’indignation est le cri de l’impuissance et nul ne goûte l’impuissance, parmi les gens sensés en tout cas.

4. La « directive retour » n’est pas une « directive de la honte », c’est une directive de collabo et la collaboration n’est pas du tout honteuse dans cette époque, elle y est au contraire parfaitement à son aise : elle est « décomplexée », comme elle dit. La collaboration n’est pas honteuse : elle est à détruire. En appeler à la morale, ici, c’est s’abstenir de lutter.

5. Au moment où Brice Hortefeux porte plainte contre SOS-Sans-papiers et veut faire porter aux « terroristes » de RESF la responsabilité de l’incendie du centre de rétention de Vincennes, au moment où l’on cherche à nous intimider, c’est là, précisément, qu’il faut faire dans la rue une démonstration de force. Ce gouvernement ne comprend pas d’autre langage. Il continuera à écraser tout ce qui s’oppose tant que l’on s’opposera mollement.

6. Chacun sent que nous ne pouvons pas laisser passer une couleuvre aussi grosse que cette réunion à Vichy, mais la provocation est tellement énorme qu’elle effraie. C’est le moment de laisser toute peur de côté, ou la peur finira par nous engloutir.

7. Une simple manifestation digestive le dimanche ne serait pas une réponse à la hauteur de la provocation. Ce serait au contraire une démonstration d’impuissance. Ce qu’il faut c’est empêcher physiquement la tenue de ce congrès, investir la ville le 3 novembre, bloquer ses accès, s’approprier l’espace public, perturber le cours normal de la vie à Vichy jusqu’à ce que l’occupant s’en aille. Nous pouvons compter sur cet avantage que des scènes de répression féroce à Vichy seraient du plus mauvais effet pour ce gouvernement « démocratique ».

8. Depuis dix ans qu’il y a des contre-sommets et que des milliers de gens de France et d’ailleurs s’y sont aguerries, il est grand temps d’appliquer des tactiques éprouvées, et dont nous savons qu’elles marchent, aux luttes hexagonales.

Organisons des réunions publiques sur ce thème dans nos villes. Affrétons des cars pour s’y rendre en masse. Parlons-en dans nos orgas, à nos camarades. Faisons tourner l’information en Europe.

TOUS A VICHY LE 3 NOVEMBRE ! (le temps est court, mais la force est avec nous.)