Maroc : Grève illimitée des employés de la société multinationale Group4 Securicor (G4S).

La situation des salariés du «Group4 Securicor» va de mal en pis. L’opinion publique, qui s’attendait à un dénouement heureux du conflit social, est scandalisée par les violations des lois commises par la direction de la multinationale. Le «Comité de solidarité», qui vient d’être créé mardi 6 novembre 2007 et qui regroupe des représentants des forces vives de la nation (partis politiques, syndicats, organisations des droits de l’Homme…) veut dénoncer les tournures prises par ce conflit et sensibiliser l’opinion aux conditions de souffrance que vivent les centaines d’ouvriers du Group4 Securicor. Aujourd’hui, compte tenu des décisions prises par la société de procéder à un licenciement collectif, il devient urgent de se mobiliser pour dénoncer l’arbitraire et l’injustice.
Group4 Securicor, connu mondialement pour ses pratiques inhumaines d’exploitation à l’égard de ses employés, risque de créer un précédent grave dans notre pays. L’ouverture au capital étranger ne doit en aucun cas se faire au détriment des droits des travailleurs et des classes laborieuses. L’ouverture aux investisseurs étrangers se doit de consolider les bonnes pratiques de gouvernance et de gestion des ressources humaines.
Il faut rappeler que depuis le 11 octobre dernier, et après une série de grèves, les employés (agents de sécurité et convoyeurs de fonds) de la société se sont mis en grève illimitée et mené un sit-in devant le siège de la société. Ils ont prévenu, dans plusieurs communiqués relayés par l’AMDH, que si rien n’est fait pour répondre à leurs revendications, les membres du «Comité de solidarité» entendent organiser, le mercredi 14 novembre 2007, une marche et un sit-in devant le siège de la wilaya du Grand Casablanca. Pour dire que les revendications des employés du Group4 Securicor ne sont pas oubliées et leur action continuera.
D’après les observateurs des droits humains à Casablanca, les salariés du G4S sont toujours en sit-in à Casablanca, mais aussi à Rabat, Beni Mellal et Tanger.
A Casablanca, précise-t-on, plus de 200 travailleurs sont toujours en sit in au siège social de G4S. Que demandent-ils à la direction de G4S ? D’abord d’abandonner la politique de licenciement collectif. Il faut rappeler ici que le groupe entend commencer par licencier 530 salariés et imposer à tout le monde un contrat à durée déterminée, alors qu’auparavant ils étaient tous liés à la société par un contrat à durée indéterminée.
Ils demandent aussi de remettre en bon état mécanique les fourgons blindés de transport des fonds, et de ne pas obliger les salariés à transporter les fonds dans des petites voitures sans sécurité aucune. Les travailleurs exigent de la nouvelle direction de respecter les acquis des salariés (heures supplémentaires…) et les engagements pris par G4S envers les créanciers des salariés (EQDOM…). Ils veulent aussi que le droit d’adhésion syndicale soit respecté et qu’un dialogue en bonne et due forme s’instaure avec le bureau syndical des travailleurs.
Or, il se trouve qu’à aujourd’hui, rien de tout cela ne semble trouver un écho auprès de la nouvelle direction. «L’homme des crises», de nationalité canadienne, envoyé d’urgence au Maroc par la direction internationale du Groupe, n’a qu’un seul objectif : mettre à genou les travailleurs. Ces derniers, nous signale Ali Fikr, défenseur des droits humains et membre du comité de solidarité, sont décidés à passer à la vitesse supérieure en commençant par observer une grève de la faim.

A.K.

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