T. est sous la menace d’une reconduite à la frontière. Il a déposé une demande d’asile et doit avoir une réponse sous 15 jours, mais sans grand espoir. En effet, « /le Brésil est un pays ouvert d’esprit/ » dans lequel il n’y a pas d’homophobie d’Etat : sa vie ne serait donc pas en danger selon les autorités.

Pourtant, il faut savoir que T. a fui le Brésil pour Paris il y a 3 ans, afin d’échapper aux tentatives de
meurtre de la part de son père, qui ne supporte pas son homosexualité et son souhait de changer de sexe. Ce dernier a déjà eu l’occasion de l’agresser avant son départ en lui assénant un coup de couteau à la gorge, une cicatrice atteste aujourd’hui encore la violence du geste.

En plus des dures conditions de rétention que subissent les personnes retenues au Centre de Rétention Administrative : privation de liberté, dépendance vis-à-vis du personnel pour le quotidien (pour l’obtention de nécessaire d’hygiène par exemple), administration forcée de calmants aux rétentionnaires à bout, sentiment de déshumanisation ; T. doit endurer des humiliations répétées du fait de son homosexualité, l’homophobie
ambiante (regards moqueurs, blagues prononcées à ses côtés en supposant qu’il ne comprend le français alors qu’il le parle parfaitement…) étant amplifiée compte tenu des conditions inhérentes à la rétention.

Concrètement, T. n’a plus qu’une seule envie : ne plus être retenu au CRA, ne plus subir toutes ces humiliations, quitte à être expulsé. Le CGLBT de Rennes soutient et appuie T. dans sa démarche de demande d’asile. Dans la probable hypothèse de son expulsion, T., sans argent en poche ni proches pour l’accueillir à Rio (ville située loin de ses attaches au Brésil), ne sait pas comment subvenir à ses besoins immédiats à son arrivée.

Le CGLBT de Rennes condamne :

– les lois actuelles qui fabriquent des sans papiers et imposent des quotas à respecter au mépris des situations individuelles.

– les conditions dégradantes dans lesquelles sont retenues ces personnes sans papiers, conditions qui les amènent à n’avoir d’autre choix que de renoncer à leurs démarches de régularisation.

Le CGLBT de Rennes exige :

– la fermeture des Centres de Rétention Administrative,
– la prise en compte de l’homophobie, qu’elle soit d’Etat ou relative aux histoires des individus.

Pour le CGLBT de Rennes,
Cyrille PERCHEC