Ce texte est la reproduction d’un tract trouvé lors de la manisfestation mensuelle du samedi 6 juillet 2024 contre la construction d’un CRA à Nantes

Les CRA sont des prisons !

(CRA => centres de rétention administrative)

En effet, ne serait-ce que visuellement : ce sont des bâtiments avec des murs d’enceinte et des barbelés. Des personnes y sont emmenées et séquestrées contre leur gré. Elles sont gardées par des connards en uniformes (il faut être sacrément vil pour accepter de maintenir une personne séquestrée pour un salaire !), privées de la possibilité d’aller et venir, de passer du temps avec leurs proches, de subvenir à leurs besoins de manière autonome, etc.

Les CRA, comme les autres prisons, sont des outils de répression aux mains de l’État. Les CRA, comme les autres prisons, permettent à l’État d’imposer son autorité. Les CRA, comme les autres prisons, servent les mêmes privilèges. La france, en tant qu’État, est garante d’un système social structuré par l’économie capitaliste et un sentiment nationaliste, le tout encadré par les frontières, résultat de son histoire coloniale et de ses intérêts impérialistes. Ce système est par définition garant du pouvoir bourgeois. Quand les prisons servent à réprimer par l’enfermement celles et ceux qui ne se plient pas aux règles de leur système économique et social, les CRA servent à réprimer celles et ceux qui bravent les règles du système frontières.

Si les CRA et toutes les prisons nous débectent, c’est parce qu’on a jamais pu s’habituer à l’idée de l’emprisonnement. Par empathie pour les proches comme pour les inconnu·es qui vivent cet enfermement, on trouve cette réalité horrible et toutes celles et ceux qui y participent ont toute notre haine. Autant les juges, qui le cul bien au chaud dans les tribunaux distribuent des peines de prisons à la chaîne pour justifier leur salaire bourgeois, que les maton·nes qui de sang froid ferment les portes sur d’autres perdant·es du capitalisme.

Si tout ça nous dégoûte, c’est parce que les frontières sont des barrières physiques et symboliques qui s’érigent là où celleux qui sont au pouvoir le décident, et qui se traversent dans les conditions que ces dernier·es ont choisies. Elles s’imposent donc au bénéfice du profit économique et au détriment de la liberté de chacun·e de s’installer à un endroit qui lui paraisse vivable ou tout simplement favorable. Les frontières sont des barbelés, gardiens du sentiment nationaliste et inscrivant artificiellement l’identité de chacun·e dans le territoire d’un État : elles poussent au repli sur soi, à la xénophobie et au conservatisme. Les frontières de la france sont l’héritage de sa soif impérialiste : elles consacrent la hiérarchie raciste induite par la colonisation pour justifier l’envahissement de territoires et l’exploitation de leurs habitant·es et de leurs ressources.

Si tout cela nous inspire la révolution, c’est parce qu’il ne nous paraît pas juste que certain·es soient riches et que d’autres soient pauvres. Nous pensons qu’il est inacceptable que certain·es bénéficient des inégalités et s’enrichissent toujours plus sur le dos des autres. Le capitalisme repose sur cette exploitation du travail des autres – et donc de leur force, leur énergie, leur temps, bref, de leur vie – par les bourgeois·es et n’est donc pas une organisation acceptable. S’il nous faut l’abolir c’est parce qu’il crée les horreurs de l’enfermement pour garantir la hiérarchie et les inégalités entre les gens, poussant à admettre l’exploitation au profit du pouvoir bourgeois. S’il nous faut abolir les prisons, c’est parce qu’elles sont la clé de voûte du capitalisme.

Pour toutes ces raisons, il est urgent de foutre le feu. Si détruire toutes les prisons et abolir le système capitaliste ne nous parait pas une mince affaire, empêcher la construction d’un CRA est réalisable. Ce serait déjà un édifice de moins à leur système carcéral, qui nourrit toutes ces injustices et nous pourrit la vie. Feu aux tractopelles !