Le lundi 3 juin, plusieurs dizaines de militant·es associatif·ves, syndicalistes, politiques, antifascistes, se sont rassemblé·es pour rendre hommage à Clément Méric et aux personnes éxécutées par les milices d’extrême droite.

Clément, qui aurait fêté ses 30 ans cette année, est décédé le 6 juin 2013 sous les coups de deux skinheads d’extrême droite nationaliste. Les auteurs, Esteban Morillo et Samuel Dufour, faisaient partis des JNR (Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires), le bras armé de Troisième Voie, un mouvement réactivé en juin 2010 par le fasciste, Serge Ayoub, et dissous en juillet 2014 par le Conseil d’Etat.

Depuis le décès de Clément, rien n’a changé, c’est même pire. Les groupuscules et milices d’extrême droite s’acoquinent toujours plus avec les pouvoirs en place. En juillet 2023, lors des révoltes populaires qui ont suivi la mort de Nahel, des milices se sont constitué à Lyon, Chambéry, Angers, ou Lorient, le tout sous la bénédiction des autorités locales.

Interrogés par l’AFP début juillet, le parquet de Lorient, comme le maire de la ville, Fabrice Loher, avaient démenti l’intervention d’un tel groupe, et ceux malgré des témoignages, des photos et des vidéos à l’appui. Quant à Marc Le Fur, député de droite extrême, il se réjouissait que cette milice ait apporté « spontanément » de l’aide aux services de police. Se balader avec des serflexs, équipé·es de gants coqués, cagoulé·es, et ciblant des personnes racisé·es, n’a rien de spontané.

En novembre 2023, à Romans-sur-Isère, une milice d’extrême droite s’était constituée. Près de 80 individu·es venant de tout le territoire français, armé·es de battes de baseball, de barres de fer, de poings américains, ont organisé des opérations punitives contre des personnes racisé·es et projetaient des actions violentes. Sur place, plusieurs membres du groupuscule néo-nazi de la Division Martel sont identifié·es.

Plus récemment, en Kanaky Nouvelle-Calédonie, des milices racistes et colonialistes se sont constituées sous les yeux des loyalistes radicaux.
Dans une publication Facebook, le vice-président de la province sud, Philippe Blaise, réfutait ce terme : « Il n’y a jamais eu de milice armée en Nouvelle-Calédonie parmi les citoyens qui défendent leurs maisons ». Une version mise à mal suite aux investigations de Mediapart, qui selon différents témoignages de colons, souvent armés, bénéficient malgré le délit d’attroupement armé, du soutien des autorités, et passent même parfois des « deals » avec la police.

Un fonctionnaire du ministère de l’Intérieur explique : « Les policiers s’appuient sur les barrages constitués de citoyens dits vigilants ».

Ses groupes d’habitant·es colonialistes veulent à tout prix éviter une image écornée. Le 19 mai, dans un mot d’ordre diffusé par des loyalistes radicaux et transmis à Mediapart, iels expliquent privilégier les termes de « voisins vigilants, citoyens pacifistes, protection de nos familles et de nos maisons, etc ». La capture d’écran que nous avons reçu, visible sur le slide suivant, explique que des supposées « voisins vigilants » auraient reçu·es plusieurs consignes.

Les milices racistes et colonialistes avancent désormais bras et mains liées avec les autorités en place.

En Kanaky et dans les quartiers populaires, l’État français expérimente ses nouvelles stratégies de maintient de l’ordre. Nous assistons à une militarisation de la répression, qui a fait de nombreuses victimes et disparu·es depuis tant d’années.

Vive la lutte pour l’auto-détermination du peuple Kanak, à bas tout les colonialismes, à bas le fascisme !

Face aux groupuscules et milices d’extrême droite, organisons-nous, occupons la rue !